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© Cambourakis

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ScénarioBeyer Mark
DessinBeyer Mark
CouleursNoir et Blanc
Année2013
EditeurCambourakis
SérieAmy et Jordan, tome 1
autres tomes1 | 2
Bullenote [détail]

 

1 avis

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Hélas pas encore traduits ni publiés en France, les récits composant Amy+Jordan peuvent tout de même être commandés en ligne en version originale chez Pantheon books (2004). Version originale qui est l'objet de cette chronique.




Des vies conçues comme chaînes discontinues d'action ; comme si une action n'en fécondait aucune autre, ne se retrouvait en aucune de ses parties dans une histoire, une articulation, un déroulement, un devenir ; des actes transparents à eux-mêmes. D'un corps résumé à une série d'organes, de fonctions esseulées.
Amy et Jordan ont l'éternité des bêtes et, pourtant, comment pourrions-nous imaginer créatures plus urbaines qu'eux?

Cette déroutante discontinuité des strips qui constituent le lourd volume de Mak Beyer Amy Jordan lui permet de faire de chacun d'entre eux un lieu nouveau : c'est le lieu de développement instantané d'une dramaturgie qui n'aura pas ou aura peu de conséquences sur les autres, qui ouvre à la possibilité d'aborder autant de réalités disjointes, de genres dramatiques contradictoires, heurtés, de tons, d'atmosphères, de tensions, qu'il est possible d'en imaginer pour constituer un monde.
Amy et Jordan sont moins les personnages centraux de ce monde que le curseur qui y fixe un instant notre regard. Même si le fantastique domine clairement l'organisation des rapports sociaux, affectifs, le cours des vies et le mode d'apparition des événements saturant ce monde, il est également zébré d'assez de zones familières jusqu'à l'anodin pour déjouer toute unité de genre, d'action. Impossible de trouver un fauteuil confortable plus de cinq minutes en lisant Amy Jordan, aucune pilotage automatique ne nous sera du moindre secours.

L'unité graphique que Beyer donne à tout ce qui apparaît, se développe et s'éteint ici, fait de toute chose vivante ou non le point d'une trame urbaine confuse et hostile. Cette machine à tisser folle contraint si violemment les pages à une sorte de crétinisme architectural que les récits y sont parfois étouffés, empêchés. À chaque fois que nous croyons avoir touché au système plastique, à chaque fois que pointe la crainte de l'épuisement, d'une complaisance formaliste, Mark Beyer trouve un nouveau souffle dans ses jeux de cases et la possibilité par eux de réguler (ou distraire) le récit.

Que des psychologies, des intensités dramatiques, des noeuds de relations charnelles et des émotions de toutes sortes puisse résister à un tel traitement et donner à Amy et Jordan tout le poids de créatures (sans qu'il soit possible pour autant d'en fixer les singularités, étrangement mouvantes, interchangeables) n'est pas la chose la mois étonnante de ce volume ; et pourtant, c'est bien avec tout ce qu'on peut attendre d'une lecture enthousiasmante, riche en émotions, spirituelle et grave, ouverte aux grands mystères et aux misérables anecdotes, qu'Amy Jordan désarment toutes nos préventions et transforment radicalement notre expérience de lecteur.
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