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© Vertige Graphic

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Anatomie de l'éponge
Année2006
EditeurVertige Graphic
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

- P5. Anatomie de l'Eponge, [Récit complet], Long Guillaume (SD)
P13. Sea idol, Dieu(x) & Idoles [Récit complet], Long Guillaume (SD), Peña Nancy (D)
- P21. Ma jupe, [Récit complet], Long Guillaume (SD)
- P37. Les joues rouges, [Récit complet], Long Guillaume (SD)
- P49. La mouche, [Récit complet], Long Guillaume (SD)
- P57. Not Blutch, [Récit complet], Long Guillaume (SD)
- P61. First meeting with Luis Troën, [Récit complet], Long Guillaume (SD)
P69. Elle et Tarzan, Myxomatose [Récit complet], Long Guillaume (SD)
- P81. Second meeting with Luis Troën, [Récit complet], Long Guillaume (SD)
- P91. La mouche 2, [Récit complet], Long Guillaume (SD)
- P111. I smell smoke, [Récit complet], Long Guillaume (SD)
- P127. You dig, [Récit complet], Long Guillaume (SD), Peña Nancy (D)
- P135. Epilogue, [Récit complet], Long Guillaume (SD), Tirabosco Tom (D)
- P143. Postface, [Récit complet], Trondheim Lewis (SD)
D : Dessin S : Scénario

Dans cet album, pensé comme un disque - plusieurs titres, et même une plage cachée - aux expérimentations graphiques et narratives diverses mais qui forment un ensemble finalement très cohérent, on croise pêle-mêle des mouches, du hard rock, une jupe à pois, un chanteur au crâne qui fume, des hérisson sans piquants ou Clint Eastwood, entre autres.
Il sera aussi question pour quelques titres de Luis Troën, le fameux auteur de bande dessinée qui a donné à Guillaume Long l'envie de dessiner.
Nul doute que les « fans » en tout genre et de tout poil se réjouiront du tableau mordant que l'auteur compose de cette maladie fort répandue qu'est la « fan-attitude » !

 

1 avis

Coacho
Sous une jolie couverture rose se cage un plagiat éhonté de près de 140 pages !
C’est honteux, minable, condamnable même ! Guillaume Long se livre avec peu de scrupules au pillage massif d’auteurs majeurs sans que personne ne sourcille !
Quoi ? On me dit que c’est fait exprès ? Aaaaaaaaah ! Mais j’avais pas tout compris le bouquin alors !
D’où le titre qui nous prévient que l’on va décortiquer la vie d’un jeune et talentueux dessinateur sous naturelle influence !
11 histoires, et 3 bonus, pour nous raconter avec humour comment des courants musicaux, des films et, évidemment, des lectures, ont pu jalonner la vie de l’auteur, et comment ces influences l’ont inspiré comme elles inspirent chaque individu quel qu’il soit.
En bonus, des invités de marque comme Nancy Peña, Tom Tirabosco et Luis Tröen !
L’éponge donc, bien gonflée de ce qu’elle a pu absorber, commence sur un point qui nous met définitivement d’accord : sa claque reçue à la lecture de Dumontheuil ainsi que son adoration de Lewis Trondheim (Loué soit son nom jusqu’à la fin des temps).
Alors bien sûr, cet album n’est pas exempt de défauts.
Enumérons ici quelques-uns des trucs que l’on pourrait reprocher à Guillaume Long.
La première chose, c’est… l’autobiographie !
Car malheureusement, ce genre novateur, intime, souvent poignant, se dilue maintenant à l’envie chez tous les éditeurs et, pour reprendre une phrase célèbre de Luis Troën, ce n’est pas parce qu’on a quelque chose à dire que c’est forcément intéressant !
Gravité, profondeur, humour, distanciation, il me semble que l’on a fait le tour de façon assez exhaustive, de ce genre si particulier. Mais je reviendrai plus tard sur les aspects positifs de cette mise en abyme.
L’autre chose, volontaire ou non, c’est que cet album étant volontairement sous influence, on finit par confondre le trait de l’auteur et ne plus le retrouver comme aussi évident que celui des sardines ou de la poule mouillée. Mais, j’y reviendrai aussi, cela permet un trip assez unique dans le genre.
La troisième chose concerne la lisibilité de l’album.
Lecteur chevronné, j’avoue savoir prendre le chemin des cases, textes et phylactères, mais je ne crois pas que l’ensemble de certaines planches soit facile et limpide pour tous. Et puis surtout, son écriture, et sa façon de faire les « a », là, je dois avouer que ça m’a bloqué (case 1 de la page 139 ou plus exactement case 4 p. 93 où j’ai mis longtemps à voir que c’était un « a » et pas un « d » mais j’étais fatigué !).
Dernière chose peut-être, une infâme couverture rose façon gay-pride qui est faite pour attirer l’attention de façon purement marketing et je dis « bouuhh » mais en vrai non, j’déconne !
J’en reviens aux aspects positifs…
Je parlais d’abondance autobiographique.
Ceci dit, il reste la liberté à chaque lecteur de prendre les albums qui lui plaisent ou qui le tentent, et quand on a goûté à l’humour de Guillaume Longg, on y revient, forcément.
Car, bien qu’un poil plus jeune que moi, il me conduit sur les chemins de sa jeunesse, des chemins balisés par des repères qui nous sont commun. Alors l’aspect Madeleine de Proust fonctionne et entre humour et émotion, la nostalgie me nimbe et la magie opère.
De plus, lorsque l’adolescence est contrariée et que, plus tard, on repense à certains moments de notre vie, on se sent moins ridicule, ou peut-être plus ridicule, tout dépend, quand on voit combien les « autres » ont pu enduré les mêmes évènements !
Partant d’une intro qui dépote, une des plus amusantes qu’il m’ait été donné de lire, on déroule ainsi le fil d’une vie insouciante ponctuée de situations cocasses, et guidée par les fantasmes et les désirs refoulés.
Je parlais ensuite du trait de l’auteur que l’on pouvait perdre.
En même temps, ces changements incessants sont la preuve de son talent et ainsi, on passe d’un univers à l’autre en un clin d’œil, nous offrant une richesse graphique importante.
Ensuite, j’ai apprécié le double langage utilisé de nombreuses fois dans l’album.
Par exemple, parler de la mouche en jouant sur le graphisme unique de Luis Troën tout en racontant le film de Cronenberg, ben je dis bravo !
Et puis franchement, on ne peut qu’applaudir cette performance qui vous permettra de découvrir du Blain, du David B, du Blanquet, du Dave Cooper (et LISEZ RIPPLE), et les autres auteurs de BD, et les musiciens, et les films, et la tête alouette !
Mon histoire préférée est définitivement La Mouche 2. Dramatisation et élucubrations sur une nuit d’hôtel dantesque ! Des peurs nées de la solitude dans un endroit inquiétant et, surtout, des planches à la sauce Miller admirables ! J’ai adoré. Malgré le style inimitable de son aîné, Guillaume Longg trouve le moyen d’arranger la sauce, nous rajoute Norman Bates, et nous offre un bouquet unique en son genre. A dévorer !
Mais je digresse inutilement, pris dans mon enthousiasme d’une lecture riche à souhaits, dont chaque case recèle une référence, et je vous invite à vous plonger dans cet album pour y prendre une bonne bouffée de plaisir. Bonne lecture !
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