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Mr_Switch, 25.10.2018 à 18:14370264
Thierry :

C'est sans doute là l'écueil majeur de ce livre. Les fans de Nick Cave seront aux anges. Les autres risquent de ne pas adhérer à cet ovni pour initiés.


Ouep. Je saisis le dilemme. Toutefois, ça fait plaisir de te voir apprécier ce bouquin. Merci !

Thierry, 25.10.2018 à 10:46370254
Thierry :
crepp :
Mr_Switch :
Tu vas plutôt te précipiter sur




Avoue !

Ben j'espère bien, j'attends son avis ! :o)


parce que je vous aime encore, j'ai acheté la chose ce weekend, mais en VO parce que la maquette est beaucoup plus belle et je crains que ce genre d'exercice ne se prète difficilement à la traduction partielle. Graphiquement, l'allure de Nick cave est parfaitement captutée et, au feuilletage, le dernier chapitre qui joue sur Higgs Boson Blues semble très beau.
J'ai aussi acheté Sabrina, le nouveau Nick Drnaso (première bande dessinée finaliste du Booker Prize, après un Beverly très prometteur) et le Book of Magic de Gaiman & cie comme curiosité






Comment définir ce livre ?
Nick Cave fait partie de mon panthéon personnel. Un personnage hors-norme, d'un charisme exceptionnel.
Reinhard Kleist, habitué des biographies, avait déjà consacré un livre à Johnny Cash, l'une des influences majeures du rockeur australien.
Mais peut-on parler de biographie pour ce livre ?
A chaque chapitre, Kleist adopte le point de vue d'une création de l'artiste. Le fugitif de "The Hammer Song", Eliza Day, la rose sauvage de "Where the wild roses grow", Euchrid, héros de son premier roman "And the ass saw the angel", le condamné à mort de "The Mercy Seat"... De là, Kleist mélange faits avérés, demi-vérités, mensonges éhontés et les chansons de Nick Cave pour composer un portrait fascinant de l'artiste, de sa démarche artistique, de ses démons... Les textes de chansons illustrent des visions enfiévrées. D'un chapitre l'autre, certaines scènes sont représentées selon une perspective différente, accentuant le puzzle narratif voulu par l'auteur. Le résultat est un livre fiévreux et habité, dans lequel la voix de Nick Cave s'impose naturellement.
Rien n'est tout-à-fait faux.
Tout est plus ou moins exact.
Mais l'âme de Nick Cave est omniprésente, indéniablement.
Son intensité également.
Fascinant et vénéneux, ce livre réussit l'exploit de "dessiner la musique". Il est évident qu'ayant les chansons en tête, elles résonnent naturellement dans ma tête lorsque les paroles débutent. Même lorsqu'il introduit le "gong" de "Red Right Hand", il s'intègre parfaitement dans le rythme de lecture que nous recomposons dans notre tête. Mais si vous ne connaissez pas la chanson, l'effet sera sans doute raté.
C'est sans doute là l'écueil majeur de ce livre. Les fans de Nick Cave seront aux anges. Les autres risquent de ne pas adhérer à cet ovni pour initiés.
je dois aussi préciser l'avoir lu en anglais parce que je me demande sincèrement comment le traducteur a pû se dépétrer pour traduire les paroles de chansons sans en perdre le rythme, alors qu'elles sont ensuite intégrées dans les dialogues.
Nick cave a cautionné ce livre. Mais il tient à rétablir la vérité. Il n'a pas tué Eliza Day.

Mr_Switch, 23.10.2018 à 14:49370239
Après un démarrage assez catastrophique (lecture assez incompréhensible, transitions du même acabit...), le bouquin se laisse lire. De l'intrigue en elle-même, et surtout sa conclusion, on pourra gloser. Mais je reconnaitrais à ce livre d'installer une situation, une atmosphère qui permet de s'interroger.

En effet, la protagoniste principale (l'héroïne pourrait-on presque dire) est bien en situation de « collaboration horizontale ». Pourtant, à aucun moment elle est en situation de collaboration avec l'Allemagne nazie (c'est plutôt son amant qui serait en situation de collaboration passive avec une certaine forme de résistance).

Bref, c'est une histoire d'amour au mauvais moment, dans de mauvaises circonstances, une histoire qui amène à des situations troubles. En ça, il est intéressant.
Mais le livre ne convainc pas forcément pleinement sur sa globalité. Dommage, voire dommageable.

lldm, 18.10.2018 à 16:10370217
Docteur C :
Déluge d'Icinori :

.


bonne idée de nous éclairer pour distinguer dans les kilomètres de tapisserie éditoriale parastrasbourgeoise ce qui pourrait y être intéressant et beau (c'est pas simple de résister à un mouvement de rejet général, donc merci de garder ta curiosité - et du coup la nôtre - en éveil)

Docteur C, 12.10.2018 à 0:16370179
Déluge d'Icinori :


Le duo Icinori (Mayumi Otero & Raphaël Urwiller) est le fleuron de cette scène d'autrices et d'auteurs formé-e-s aux arts décoratifs de Strasbourg, section illustration dont l'enseignement est porté par Guillaume Dégé.

La reconnaissance des activités d'Icinori est large : couvertures du New York Times, presse et livres jeunesse, foultitude d'auto-productions de livres-objets, expositions internationales, et j'en passe.

Du flux de leurs productions et auto-productions j'extrais particulièrement ce livre, découvert en distro de fanzines, bien qu'il ait été diffusé.

Il se distingue nettement par son épure, toutes formes possiblement tracées aux normographes, par le soin méticuleux apporté à sa conception et à sa fabrication - jusqu'aux agrafes.

Son évidence formelle apparente, faisant vaciller la place du récit dans ce que produirait un livre de dessins, manifeste une incontestable finesse. Dessins et textes normés se meuvent dans ce livre, couche par couche, passage couleur par passage couleur. On peut alors de par ce mouvement le rattacher à la flottante notion de bande dessinée.

Visite guidée de Lise Trinquand


De Lise Trinquand je peux dire que c'est le premier et seul livre de bande dessinée, péremptoire, auto-édité à 15 exemplaires, peint de janvier 2017 à janvier 2018, imprimé à Clermont-Ferrand.

Elle semble autrement fréquenter des scènes musicales dans cette même ville (y produisant affiches, pochettes, livrets), où j'ai chopé cette bande dessinée, lors du dernier Petit Petit Petit Salon.

Une bande-dessinée en peinture, ainsi que son autrice elle-même la désigne. Curieux d'y voir l'influence de cette scène strasbourgeoise, métamorphosée dans un tout autre horizon politique et plastique.

Ce sont des paysages, possiblement à la gouache, diptyques défilant, y courant un sous-texte d'un dialogue minimal, ou descriptif (sans être à l'image chevillé), celle d'un guide pour une visite, puis d'une rencontre lors de la visite, quelque chose de très simple, - une rencontre amoureuse lors d'une visite guidée. Les paysages naturels au pinceau un peu pataud défilent, ils sont zébrés de formes géométriques que je dirais incertainement industrielles, architecturales, ou des lumières - astrales, floraisons, se détachant.

Ce livre me fascine complètement par ce qu'il déroule, en 32 pages, par sa manière et son point de vue, voilà.

lldm, 26.09.2018 à 0:42370031
ibnalrabin :
lldm :

D'ailleurs, "minimaliste" me semble une façon particulièrement fumiste de dire "feignasse".


Oui, mais je peux me le permettre car je suis extrêmement beau.


C'est indéniable, surtout pour un suisse (je note que Bulledair, contrairement à tous les autres forums, manque singulièrement de remarques racistes, il me fallait y remédier). Tes lecteurs l'ignorent, tu ne prends jamais la peine de poser en quatrième de couverture de tes livres, en noir et blanc, avec un beau contraste, un petit halo sur ton regard et un chat sur les genoux. Tes ventes monteraient en flèche. Tu pourrais dessiner encore moins, peut-être même t'épargner tous ces fastidieux à plats à remplir de noir, et utiliser tout ce temps gagné pour sauter à la perche.

ibnalrabin, 25.09.2018 à 22:43370030
lldm :

D'ailleurs, "minimaliste" me semble une façon particulièrement fumiste de dire "feignasse".


Oui, mais je peux me le permettre car je suis extrêmement beau.

Aba Sourdi, 25.09.2018 à 19:20370028
Je l'ai déjà dit ailleurs mais pour prouver que ce n'était pas surjoué je le redis : je ne suis jamais arrivé à comprendre comment les auteurs de BD non-improvisées faisaient pour tenir devant leur feuille. J'ai essayé de comprendre, vainement, en me mettant dans leur peau, en m'imaginant ce qui peut bien se passer dans un cerveau qui s'astreint à une telle tâche, mais ça veut pas, j'arrive mieux à comprendre (phénoménologiquement, psychologiquement, sociologiquement) un surveillant pénitentiaire (interrogé dans le cadre d'un travail) qu'un “dessinateur de BD”, c'est dire ! (Je n'exagère pas. J'aurais exagéré si j'avais dit "un policier", mais là je prends un exemple que je connais un peu.)

lldm, 25.09.2018 à 0:54370022
ibnalrabin :


Je ne veux pas parler pour eux, mais en ce qui me concerne la flemme du dessin me prend assez rapidement.

Qui a dit "ça se voit" ?


c'était moi, mais je pensais que t'avais pas entendu.
D'ailleurs, "minimaliste" me semble une façon particulièrement fumiste de dire "feignasse".

ibnalrabin, 24.09.2018 à 20:09370019
lanjingling :

En musique, tu serais un improvisateur, plutôt qu'un musicien classique qui répéterait sans cesse ses morceaux avant de les jouer en concert.

Pas forcément improvisateur total, mais quelqu'un qui répète peu, oui.
lanjingling :

J'avais lu des interviews de dessinateurs franco-belge qui trouvaient l'encrage fastidieux, contraignant, par rapport au crayonné préparatoire et à la mise en planche, plus libre et excitant. J'imaginais que ce pouvait être lié à l'encrage souvent propret du franco-belge classique, mais visiblement, il y a autre chose.

Je ne veux pas parler pour eux, mais en ce qui me concerne la flemme du dessin me prend assez rapidement.

Qui a dit "ça se voit" ?

Bon ça m'arrive de chiader hein, des fois j'ai envie.

ibnalrabin, 24.09.2018 à 20:07370018
le ppj :

Il me semble que c'est J.Sfar qui disait dans une interview que le cinéma lui permettait de sortir de la solitude de l'auteur de bandes dessinées. La réalisation d'un film engage une multitude de personnes, acteurs, techniciens...


Oui j'en ai pas parlé parce que je suis pas au clair là dessus, mais le fait que beaucoup de monde soit impliqué fait que chaque étape amène un renouvellement des enjeux narratifs, j'ai l'impression. Tout peut être fait et défait à n'importe quel moment: écriture du scénario, story board, tournage, montage, post-production, j'en oublie. (En bande dessinée aussi la possibilité de tout reprendre existe tout le temps, bien entendu, mais j'ai l'impression qu'il semble moins naturel de s'y mettre au moment de l'exécution graphique.) (Je ne dis pas dessin parce que bon.)

Bref, ce que j'en dis n'est de loin pas abouti, au niveau réflexion, hein.

le ppj, 24.09.2018 à 10:39370011
ibnalrabin :
lanjingling :
Intrigant, c'est toujours dans le même sens, je n'ai jamais lu d'entretien dans lequel quelqu'un dise "j'arrête le roman/la peinture/le cinéma/le saut à la perche pour faire de la B.D."


J'ai une théorie très vague à ce sujet. A mon avis, c'est à cause d'une conjonction de trois facteurs. (J'avertis que je vais parler de manière très générale et de bandes dessinées ou autres arts plutôt mainstream, tout ce que j'écris possède des tas de contres exemples, et c'est pas du tout au point. Et je parle d'auteurs complets, pas de scénaristes ou dessinateurs seuls. Bref.)

Le premier, c'est que la bande dessinée est un art laborieux, dans le sens où le temps investi dans le travail est infiniment supérieur à celui de la lecture, et, de manière encore plus importante à mes yeux, à celui de la "conception". Ce que j'entends par là c'est que le travail de pure conception narrative (sur les dialogues, les articulations du récit, la mise en page, etc) qui peuvent être une importante source d'excitation pour un auteur, se fait en général avant le travail graphique proprement dit, dans lequel ces enjeux sont grandement amoindris. Evidemment, ce travail graphique peut également apporter une certaine excitation mais est souvent beaucoup plus répétitif que de faire de la peinture, par exemple. J'ai l'impression qu'en littérature, l'exécution finale est plus liée à de pures questionnements narratifs. (En passant, je pense que c'est une des raisons qui empêche les travaux oubapiens de se développer dans des œuvres aussi longues que, par exemple, la vie mode d'emploi. L'excitation produite par la tentative de sortir du labyrinthe s'amenuise énormément lors de l'exécution du travail graphique. A moins que la contrainte n'ait un lien direct avec ce travail graphique en tant que tel, ce qui n'est pas arrivé très souvent, sauf par exemple dans une très belle histoire où Lécroart parle de sa sœur récemment décédée en utilisant de moins en moins de traits pour son dessin, et de moins en moins de mots, jusqu'à zéro de chaque.)

Le deuxième, c'est lié au statut social de l'auteur de bandes dessinées: c'est quand-même un peu un truc assez bas dans le domaine artistique, si avec un effort de travail similaire ou inférieur on peut se payer une petite montée sur l'échelle sociale, autant y aller.

Le troisième, c'est que putain le saut à la perche c'est bestial quiconque essaie ne revient jamais en arrière, je le sais, je n'ai à mon grand dam jamais essayé.


Il me semble que c'est J.Sfar qui disait dans une interview que le cinéma lui permettait de sortir de la solitude de l'auteur de bandes dessinées. La réalisation d'un film engage une multitude de personnes, acteurs, techniciens...

lanjingling, 24.09.2018 à 9:34370009
En musique, tu serais un improvisateur, plutôt qu'un musicien classique qui répéterait sans cesse ses morceaux avant de les jouer en concert.
J'avais lu des interviews de dessinateurs franco-belge qui trouvaient l'encrage fastidieux, contraignant, par rapport au crayonné préparatoire et à la mise en planche, plus libre et excitant. J'imaginais que ce pouvait être lié à l'encrage souvent propret du franco-belge classique, mais visiblement, il y a autre chose.

ibnalrabin, 23.09.2018 à 22:46370007
Mon dessin me permet de faire un peu tout en même temps, "conception" et réalisation finale, et ça me va assez bien comme ça. J'ai un peu de la peine à trouver excitant de dessiner quelque chose que j'ai déjà entièrement imaginé. Donc je dirais qu'il est minimaliste parce que ça me permet de tout mélanger. Et maintenant, c'est aussi hélas surtout par habitude.

lanjingling, 23.09.2018 à 10:21370005
Est-ce parce que pour toi le travail graphique proprement dit serait moins excitant que la conception graphique que ton dessin est minimaliste, ou le contraire?

ibnalrabin, 22.09.2018 à 23:36370003
lanjingling :

Intrigant, c'est toujours dans le même sens, je n'ai jamais lu d'entretien dans lequel quelqu'un dise "j'arrête le roman/la peinture/le cinéma/le saut à la perche pour faire de la B.D."


J'ai une théorie très vague à ce sujet. A mon avis, c'est à cause d'une conjonction de trois facteurs. (J'avertis que je vais parler de manière très générale et de bandes dessinées ou autres arts plutôt mainstream, tout ce que j'écris possède des tas de contres exemples, et c'est pas du tout au point. Et je parle d'auteurs complets, pas de scénaristes ou dessinateurs seuls. Bref.)

Le premier, c'est que la bande dessinée est un art laborieux, dans le sens où le temps investi dans le travail est infiniment supérieur à celui de la lecture, et, de manière encore plus importante à mes yeux, à celui de la "conception". Ce que j'entends par là c'est que le travail de pure conception narrative (sur les dialogues, les articulations du récit, la mise en page, etc) qui peuvent être une importante source d'excitation pour un auteur, se fait en général avant le travail graphique proprement dit, dans lequel ces enjeux sont grandement amoindris. Evidemment, ce travail graphique peut également apporter une certaine excitation mais est souvent beaucoup plus répétitif que de faire de la peinture, par exemple. J'ai l'impression qu'en littérature, l'exécution finale est plus liée à de pures questionnements narratifs. (En passant, je pense que c'est une des raisons qui empêche les travaux oubapiens de se développer dans des œuvres aussi longues que, par exemple, la vie mode d'emploi. L'excitation produite par la tentative de sortir du labyrinthe s'amenuise énormément lors de l'exécution du travail graphique. A moins que la contrainte n'ait un lien direct avec ce travail graphique en tant que tel, ce qui n'est pas arrivé très souvent, sauf par exemple dans une très belle histoire où Lécroart parle de sa sœur récemment décédée en utilisant de moins en moins de traits pour son dessin, et de moins en moins de mots, jusqu'à zéro de chaque.)

Le deuxième, c'est lié au statut social de l'auteur de bandes dessinées: c'est quand-même un peu un truc assez bas dans le domaine artistique, si avec un effort de travail similaire ou inférieur on peut se payer une petite montée sur l'échelle sociale, autant y aller.

Le troisième, c'est que putain le saut à la perche c'est bestial quiconque essaie ne revient jamais en arrière, je le sais, je n'ai à mon grand dam jamais essayé.

crepp, 21.09.2018 à 15:05369995
Gantois :
<

Merci pour le conseil crepp, je serais sans doute passé a coté de cet album là sans ton post.

La poésie et le graphisme de cet album me font penser à McNaught. Je ne sais pas si tu connais.


ah ben de rien.
Pas lu encore du McNaught, j'avais eu entre les mains au moment de sa sortie "automne", mais sans l'acheter.

lanjingling, 21.09.2018 à 10:54369993
Ha, mais c'est bien connu que le rêve d'enfant de Franquin, c'était de devenir sauteur à la perche (d'où la création du marsupilami), de même qu'Ibn al Rabin (d'où ses nombreuses scènes de danse), de même les frères Leglatin (idem qu'Ibn al Rabin), Peyo (les Schtroumpfs qui se déplacent en sautant), Jean Graton (lui, cela l'a tellement frustré et déprimé que tout ce qu'il a fait par la suite a été mauvais).

lldm, 21.09.2018 à 10:44369992
NDZ :
C'était juste pour faire écho à l'ange.

lanjingling :
Intrigant, c'est toujours dans le même sens, je n'ai jamais lu d'entretien dans lequel quelqu'un dise "j'arrête le roman/la peinture/le cinéma/le saut à la perche pour faire de la B.D."


oula, j'ai l'esprit lourdaud, dis-donc.

NDZ, 21.09.2018 à 10:36369991
C'était juste pour faire écho à l'ange.

lanjingling :
Intrigant, c'est toujours dans le même sens, je n'ai jamais lu d'entretien dans lequel quelqu'un dise "j'arrête le roman/la peinture/le cinéma/le saut à la perche pour faire de la B.D."

Gantois, 21.09.2018 à 10:21369990
crepp :




"A travers" c'est l'histoire d'une vie, donc cela commence dans le ventre de la mère en décembre 1955, pour se poursuivre pendant des années. Ainsi le lecteur va suivre l'histoire d'un homme dans la grande Histoire des hommes, et cela par le bout de la lorgnette.
Car ici Tom Haugomat part d'une idée assez simple: la page de gauche montre un dessin avec un personnage (souvent le "héros") , celle de droite montrera ce que voit le même personnage.
Une image vaut mieux qu'un explication :


Et ça marche, cette description du temps qui passe, pour nous rappeler que nous sommes juste un grain de poussière dans le tout, me touche beaucoup. J'y retrouve l'ambiance que dégage "Ici" de Richard McGuire.
Je pensais que mon album de l'année sera et restera "Moi ce que j'aime c'est les monstres", et ben il y aura match.

coup de coeur


Merci pour le conseil crepp, je serais sans doute passé a coté de cet album là sans ton post.

La poésie et le graphisme de cet album me font penser à McNaught. Je ne sais pas si tu connais.

lldm, 21.09.2018 à 1:14369988
NDZ :
Tu ne faisais pas plutôt du saut à la perche avant ?


alors, j'ai fait un certain nombre de choses absurdes, mais ça non.
Mais pourquoi du saut à la perche, bon sang?

NDZ, 20.09.2018 à 22:58369987
Pierre :
NDZ :
Grosse déception. Le propos est bordélique à souhait (pour insister sur l'importance de la prostitution?)... si c'est pour souligner que l'on fait plutôt face à du crime désorganisé en France c'est réussi, mais j'avoue que le manque de fil rouge ou de structure rend la lecture (?) limite pénible. On a un enchaînement non chronologique d'anecdotes, avec un vague rangement géographique qui ne suffit pas pour passionner. De plus, j'ai comme eu la mauvaise impression d'un survol (se concentrer sur 1890-1980 aurait été pas mal, non?) rempli affirmations frêles sur le plan scientifique. Pour exemple, au XXeme, les malfrats français seraient les seuls à chercher à être à la pointe de la technologie pour berner la flicaille et pas les américains, les anglais ou les allemands ?? j'ai peine à le croire. On nous dit que l'organisation horizontale est une spécificité française... avant de re-préciser que c'est pareil en Angleterre et en Allemagne. Etc. Bref, j'ai comme eu l'impression tout au long de ce (court) volume d'être face à un résumé du livre du scénariste mais sans les transitions, sans la hiérarchie, sans le fond. Sans logique. Sans précision.

Du coup, on aura tendance à vite décrocher ou à ne rien retenir (même sur si court!!) ; la seule info digne d'intérêt de ce précis "semi-encyclopédique" sera alors que le Cheval blême est une série en 6 tomes (cf bibliographie fautive de David B. en fin de volume; on a hâte de lire les tomes 2 à 5 inédits). Un livre anecdotique, même si sur le plan graphique il y a toujours des compositions de David B. bien trouvées...

Décidément, j'ai beaucoup de problème avec la collection, je craquerais à nouveau sûrement pour un titre sur la Bouture du cerisier japonais par E. Guibert ou bien sur les Cendriers de terrasses de cafés par Blutch... mais d'ici là, je vais oublier.


Un excellent travail à la fois universitaire et grand public sur un sujet voisin: Les Bas-fonds, Histoire d'un imaginaire par Dominique Kalifa:



Je le conseille chaudement.


C'est noté, merci !

NDZ, 20.09.2018 à 22:58369986
Tu ne faisais pas plutôt du saut à la perche avant ?

Pierre, 20.09.2018 à 22:28369985
lldm :
lanjingling :

Intrigant, c'est toujours dans le même sens, je n'ai jamais lu d'entretien dans lequel quelqu'un dise "j'arrête le roman/la peinture/le cinéma/le saut à la perche pour faire de la B.D."



si ça peut apporter un très léger (léger, léger) contrepoint à ce mouvement unilinéaire et effectivement vérifié ( je ne compte plus le nombre d'abrutis parmi les auteurs de BD eux-mêmes, généralement assez illettrés pour se donner du roman ou de l'essai une vision parcellaire, fragmentaire, fausse, qui m'ont dit un jour : "moi ce que je voudrais, c'est faire des vrais livres" - ou quelque chose d'approchant. Je ne donne pas de noms, ils se reconnaitront, mais quand on sait qui c'est, on pleure ) :
j'ai arrêté la pratique des arts plastiques dans le cadre social dit "art contemporain" (qui m'a tenu longtemps) et l'écriture dans un cadre dit "littéraire" (qui m'a tenu longtemps), pour me consacrer pleinement aux bandes dessinées. Je suis persuadé qu'aucune discipline n'est plus potentiellement puissante poétiquement, intellectuellement, artistiquement, qu'elle. Rien ne m'apporte autant de possibilités. Si je reprends parfois quelques activités anciennes pour un concert, pour écrire un essai ou faire une installation, c'est pour me délasser de la complexité et de l'intensité que me demande le travail en bandes. Tu vois, il y en a au moins un.


Bravo.

Pierre, 20.09.2018 à 22:21369984
NDZ :
Grosse déception. Le propos est bordélique à souhait (pour insister sur l'importance de la prostitution?)... si c'est pour souligner que l'on fait plutôt face à du crime désorganisé en France c'est réussi, mais j'avoue que le manque de fil rouge ou de structure rend la lecture (?) limite pénible. On a un enchaînement non chronologique d'anecdotes, avec un vague rangement géographique qui ne suffit pas pour passionner. De plus, j'ai comme eu la mauvaise impression d'un survol (se concentrer sur 1890-1980 aurait été pas mal, non?) rempli affirmations frêles sur le plan scientifique. Pour exemple, au XXeme, les malfrats français seraient les seuls à chercher à être à la pointe de la technologie pour berner la flicaille et pas les américains, les anglais ou les allemands ?? j'ai peine à le croire. On nous dit que l'organisation horizontale est une spécificité française... avant de re-préciser que c'est pareil en Angleterre et en Allemagne. Etc. Bref, j'ai comme eu l'impression tout au long de ce (court) volume d'être face à un résumé du livre du scénariste mais sans les transitions, sans la hiérarchie, sans le fond. Sans logique. Sans précision.

Du coup, on aura tendance à vite décrocher ou à ne rien retenir (même sur si court!!) ; la seule info digne d'intérêt de ce précis "semi-encyclopédique" sera alors que le Cheval blême est une série en 6 tomes (cf bibliographie fautive de David B. en fin de volume; on a hâte de lire les tomes 2 à 5 inédits). Un livre anecdotique, même si sur le plan graphique il y a toujours des compositions de David B. bien trouvées...

Décidément, j'ai beaucoup de problème avec la collection, je craquerais à nouveau sûrement pour un titre sur la Bouture du cerisier japonais par E. Guibert ou bien sur les Cendriers de terrasses de cafés par Blutch... mais d'ici là, je vais oublier.


Un excellent travail à la fois universitaire et grand public sur un sujet voisin: Les Bas-fonds, Histoire d'un imaginaire par Dominique Kalifa:



Je le conseille chaudement.

lldm, 20.09.2018 à 11:16369976
lanjingling :

Intrigant, c'est toujours dans le même sens, je n'ai jamais lu d'entretien dans lequel quelqu'un dise "j'arrête le roman/la peinture/le cinéma/le saut à la perche pour faire de la B.D."



si ça peut apporter un très léger (léger, léger) contrepoint à ce mouvement unilinéaire et effectivement vérifié ( je ne compte plus le nombre d'abrutis parmi les auteurs de BD eux-mêmes, généralement assez illettrés pour se donner du roman ou de l'essai une vision parcellaire, fragmentaire, fausse, qui m'ont dit un jour : "moi ce que je voudrais, c'est faire des vrais livres" - ou quelque chose d'approchant. Je ne donne pas de noms, ils se reconnaitront, mais quand on sait qui c'est, on pleure ) :
j'ai arrêté la pratique des arts plastiques dans le cadre social dit "art contemporain" (qui m'a tenu longtemps) et l'écriture dans un cadre dit "littéraire" (qui m'a tenu longtemps), pour me consacrer pleinement aux bandes dessinées. Je suis persuadé qu'aucune discipline n'est plus potentiellement puissante poétiquement, intellectuellement, artistiquement, qu'elle. Rien ne m'apporte autant de possibilités. Si je reprends parfois quelques activités anciennes pour un concert, pour écrire un essai ou faire une installation, c'est pour me délasser de la complexité et de l'intensité que me demande le travail en bandes. Tu vois, il y en a au moins un.

lldm, 20.09.2018 à 11:03369975
Glotz :
Ce n'est que depuis 2015 et la publication de sa biographie de Cass Elliot puis sa série de biographies de femmes Les Culottées (disponible en ligne gratuitement) qu'elle se réclame du féminisme.


Je viens de me fader son indigente bio de Guggenheim. Pas une ligne de cette poétesse géniale (à laquelle tant de poètes d'avant-garde doivent énormément, Roubaud, Minière, Montels etc.), rien sur QUI elle est. On bavarde, on enchaine les anecdotes niaises, on ne comprend donc rien de ce qui la grandit vraiment. Elle n'est grandie dans ces pages merdiques que par les artistes qu'elle soutient. Bravo Bagieu, bien vu. Quelle honte... Comment peut-on être aussi galactiquement éloignée de son sujet ?
Indigence, absence totale de perspective, et surtout pas de perspective féministe? Oui. Exemple : on y apprend en une case, présentant frontalement deux figures faisant la fête (niveau zéro de la bande), que P.G. a organisé une exposition de 31 femmes. Cette expo, c'était l'occasion, le truc, la porte d'entrée possible dans un livre. Il faudra compter sur quelqu'un d'autre pour qu'il se fasse un jour. Lire et aimer Peggy Guggenheim aurait aidé, sans doute, à ouvrir un travail réel sur cette femme incroyable. De cette expo, nous ne saurons rien, ne verrons rien, n'aurons pas la moindre idée de qui seront 30 de ces femmes. La seule dont il est question, en une phrase, est Dorothéa Tanning. Cette artiste fascinante (si on laisse de côté la peinture, pendant longtemps pas franchement top), trop mal documentée en France avait une idée visionnaire de l'installation, des organisations de l'espace, et elle fabriquait de fascinantes horreurs molles et inquiétantes, d'une sourde pornographie, mettant en jeu la permanence des formes sculpturales quelques décennies avant Robert Morris et ses grands feutres amorphes. D'elle, Bagieu nous dit seulement qu'elle est belle. Comme n'importe quel beauf misogyne, c'est ce que Bagieu a à nous dire de Tanning. Et qu'elle se barre avec Max Ernst. La voici résumée à son artiste de mari, ce que font tous les beaufs misogynes. Bagieu n'a pas changé. Opportuniste, elle flaire que "féministe", c'est la bonne niche pour être une auteure légitime qui doit prendre un petit bain après les années girly. Je vais me passer volontiers des autres biographies.

NDZ, 20.09.2018 à 11:01369974
Grosse déception. Le propos est bordélique à souhait (pour insister sur l'importance de la prostitution?)... si c'est pour souligner que l'on fait plutôt face à du crime désorganisé en France c'est réussi, mais j'avoue que le manque de fil rouge ou de structure rend la lecture (?) limite pénible. On a un enchaînement non chronologique d'anecdotes, avec un vague rangement géographique qui ne suffit pas pour passionner. De plus, j'ai comme eu la mauvaise impression d'un survol (se concentrer sur 1890-1980 aurait été pas mal, non?) rempli affirmations frêles sur le plan scientifique. Pour exemple, au XXeme, les malfrats français seraient les seuls à chercher à être à la pointe de la technologie pour berner la flicaille et pas les américains, les anglais ou les allemands ?? j'ai peine à le croire. On nous dit que l'organisation horizontale est une spécificité française... avant de re-préciser que c'est pareil en Angleterre et en Allemagne. Etc. Bref, j'ai comme eu l'impression tout au long de ce (court) volume d'être face à un résumé du livre du scénariste mais sans les transitions, sans la hiérarchie, sans le fond. Sans logique. Sans précision.

Du coup, on aura tendance à vite décrocher ou à ne rien retenir (même sur si court!!) ; la seule info digne d'intérêt de ce précis "semi-encyclopédique" sera alors que le Cheval blême est une série en 6 tomes (cf bibliographie fautive de David B. en fin de volume; on a hâte de lire les tomes 2 à 5 inédits). Un livre anecdotique, même si sur le plan graphique il y a toujours des compositions de David B. bien trouvées...

Décidément, j'ai beaucoup de problème avec la collection, je craquerais à nouveau sûrement pour un titre sur la Bouture du cerisier japonais par E. Guibert ou bien sur les Cendriers de terrasses de cafés par Blutch... mais d'ici là, je vais oublier.

lanjingling, 20.09.2018 à 10:44369972
Glotz :
Cela dit Bagieu ne renie pas tout tout ses premières œuvres. En 2013, elle rejetait les critiques : « Après, sur les critiques disant que ce type de BD dégrade l'image de la femme, c'est aller un peu loin : ça se veut juste léger et pour faire sourire. » En 2016, elle déclarait : « La BD girly et la BD féministe, c’est la même chose », point de vue partagé par d'autres.

Extraits:"même le Haut conseil à l'égalité recommande aux enseignants cette BD comme «outil ludique pour valoriser le rôle de femmes oubliées de l’Histoire», dans son rapport sur la formation à l'égalité filles-garçons.'
Ludique:Qui permet de s’amuser, qui est de l'ordre du jeu.
Comme c'est le Haut conseil à l'égalité, ils ne peuvent pas se permettre de dire "la B.D., c'est juste un truc rigolo", alors, ils disent ludique, mais c'est l'idée.

Diglee: " Aujourd'hui, je n'ai plus envie de faire de la BD. J'ai envie de tenir le même discours mais en sortant du dessin, comme avec mon roman pour adolescents."
Intrigant, c'est toujours dans le même sens, je n'ai jamais lu d'entretien dans lequel quelqu'un dise "j'arrête le roman/la peinture/le cinéma/le saut à la perche pour faire de la B.D."
Ah, oui, mais, comme la B.D. c'est juste un truc rigolo ("ludique", pardon) pour les momes (ou pour éventuellement aider à l'éducation des adolescents), c'est pas intrigant, en fait.

lldm, 20.09.2018 à 10:12369971
Glotz :
« Après, sur les critiques disant que ce type de BD dégrade l'image de la femme, c'est aller un peu loin : ça se veut juste léger et pour faire sourire. » En 2016, elle déclarait : « La BD girly et la BD féministe, c’est la même chose », point de vue partagé par d'autres. J'imagine que c'est ce genre de point de vue que tu rejettes ?


sans nuance
ce que j'ai lu, contrairement à ce qu'affirme Bagieu, dégrade salement l'image des femmes. Si la citation est exacte (ce qu resterait à déterminer), elle est elle-même douteuse (parler d'un truc comme "la femme" est en soi un foutu problème dont on pourrait ad infinitum causer. Mais je crains qu'en ouvrant un fil "bandes dessinées et féminisme" ça se barre en sucette vite. Et je ne me sens pas légitime de le faire, en tout cas)

Glotz, 19.09.2018 à 10:55369948
lldm :
Quand le même auteur se présente ailleurs comme féministe, quel sorte de bienfaits le féminisme, déjà suffisamment conspué un peu partout, peut bien tirer de cette schize éditoriale, franchement ? Bon sang que ça m'énerve.

Ta critique de cet album de 2008 paraît un peu injuste : personne ne considérait Bagieu comme féministe à l'époque ; elle était cible de critiques féroces pour l'image des femmes véhiculée par ses BD « girly ». Ce n'est que depuis 2015 et la publication de sa biographie de Cass Elliot puis sa série de biographies de femmes Les Culottées (disponible en ligne gratuitement) qu'elle se réclame du féminisme. Il y a quelques mois elle avait même le « le rageomètre au max » contre le patriarcat :)

Cela dit Bagieu ne renie pas tout tout ses premières œuvres. En 2013, elle rejetait les critiques : « Après, sur les critiques disant que ce type de BD dégrade l'image de la femme, c'est aller un peu loin : ça se veut juste léger et pour faire sourire. » En 2016, elle déclarait : « La BD girly et la BD féministe, c’est la même chose », point de vue partagé par d'autres. J'imagine que c'est ce genre de point de vue que tu rejettes ?

lldm, 19.09.2018 à 10:13369947
Pierre :


Tout cela a à voir avec l'auto-objectivation non ?


on peut être accablé des effets de l'objectivation sur cette objectivation même, comme processus inévitable de renforcement. Quand le même auteur se présente ailleurs comme féministe, quel sorte de bienfaits le féminisme, déjà suffisamment conspué un peu partout, peut bien tirer de cette schize éditoriale, franchement ? Bon sang que ça m'énerve.

Pierre :
Ce qui est rigolo, c'est que selon ton analyse, Marilou Berry (l'interprète de l'adaptation cinématographique de ce chef d'oeuvre) serait donc un homme ?


c'est malin, tsss tsss

Thierry, 17.09.2018 à 14:01369937
crepp :
Mr_Switch :
Tu vas plutôt te précipiter sur




Avoue !

Ben j'espère bien, j'attends son avis ! :o)


parce que je vous aime encore, j'ai acheté la chose ce weekend, mais en VO parce que la maquette est beaucoup plus belle et je crains que ce genre d'exercice ne se prète difficilement à la traduction partielle. Graphiquement, l'allure de Nick cave est parfaitement captutée et, au feuilletage, le dernier chapitre qui joue sur Higgs Boson Blues semble très beau.
J'ai aussi acheté Sabrina, le nouveau Nick Drnaso (première bande dessinée finaliste du Booker Prize, après un Beverly très prometteur) et le Book of Magic de Gaiman & cie comme curiosité

Pierre, 16.09.2018 à 19:33369934
lldm :
Ce Pénélope Bagieu est un gros con misogyne de la pire espèce ; avoir choisi un pseudonyme féminin pour exposer de façon encore plus insolente sa conception calamiteuse des femmes n'est pas la pire crapulerie de ce pensum qui devrait déchaîner la colère des moins féministes. L'espèce de singerie molle, fadasse, puérile, de tous le sponcifs qu'un esprit embrumé s'imagine d'une façon ou d'une autre former un trait "féminin", est non seulement insultante, réductrice, mais trahit tout de même une belle dose d'arrogance aveugle à ses propres limites : comment l'auteur peut-il s'imaginer que quiconque prendra cette caricature ridicule pour un livre de femme?


Tout cela a à voir avec l'auto-objectivation non ?

Ce qui est rigolo, c'est que selon ton analyse, Marilou Berry (l'interprète de l'adaptation cinématographique de ce chef d'oeuvre) serait donc un homme ?

lldm, 16.09.2018 à 1:05369929
Ce Pénélope Bagieu est un gros con misogyne de la pire espèce ; avoir choisi un pseudonyme féminin pour exposer de façon encore plus insolente sa conception calamiteuse des femmes n'est pas la pire crapulerie de ce pensum qui devrait déchaîner la colère des moins féministes. L'espèce de singerie molle, fadasse, puérile, de tous le sponcifs qu'un esprit embrumé s'imagine d'une façon ou d'une autre former un trait "féminin", est non seulement insultante, réductrice, mais trahit tout de même une belle dose d'arrogance aveugle à ses propres limites : comment l'auteur peut-il s'imaginer que quiconque prendra cette caricature ridicule pour un livre de femme?

Mr_Switch, 09.09.2018 à 20:08369817
Non, pas forcément cul. Mais résolument adulte. Je l'ai feuilleté et j'ai pensé à Ici, justement. Merci ;)

crepp, 09.09.2018 à 19:14369816
Mr_Switch :
J'ai vu ce bouquin jeudi (et donc mis dans la base jeudi). Ce qui a attiré mon oeil, c'est d'un côté cette couverture trouillotée, et d'un autre l'éditeur. On n'a pas l'habitude de voir Thierry Magnier dans une littérature non jeunesse.

Ce Thierry Magnier était placé avec les bandes adulte-adulte.

Tu trouves que ce livre n'est réellement pas destiné à tous les yeux ?


Hein ? par "adulte adulte" tu parles de cul là ? :o) Non mais si on parle bien d'" A travers", il n'y a rien d'interdit dedans, c'est visible par tous les yeux, grands, petits, bleus, verts ...
C'est très beau, poétique, maintenant il y a ce coté touchant par cette vision du temps qui passe, est ce que cela touchera autant des jeunes, je ne suis pas sur.

Mr_Switch, 09.09.2018 à 17:43369815
J'ai vu ce bouquin jeudi (et donc mis dans la base jeudi). Ce qui a attiré mon oeil, c'est d'un côté cette couverture trouillotée, et d'un autre l'éditeur. On n'a pas l'habitude de voir Thierry Magnier dans une littérature non jeunesse.

Ce Thierry Magnier était placé avec les bandes adulte-adulte.

Tu trouves que ce livre n'est réellement pas destiné à tous les yeux ?

crepp, 08.09.2018 à 18:13369811




"A travers" c'est l'histoire d'une vie, donc cela commence dans le ventre de la mère en décembre 1955, pour se poursuivre pendant des années. Ainsi le lecteur va suivre l'histoire d'un homme dans la grande Histoire des hommes, et cela par le bout de la lorgnette.
Car ici Tom Haugomat part d'une idée assez simple: la page de gauche montre un dessin avec un personnage (souvent le "héros") , celle de droite montrera ce que voit le même personnage.
Une image vaut mieux qu'un explication :



Et ça marche, cette description du temps qui passe, pour nous rappeler que nous sommes juste un grain de poussière dans le tout, me touche beaucoup. J'y retrouve l'ambiance que dégage "Ici" de Richard McGuire.
Je pensais que mon album de l'année sera et restera "Moi ce que j'aime c'est les monstres", et ben il y aura match.

coup de coeur

lanjingling, 08.09.2018 à 11:07369809
crepp :
le "sous-art" (je ne trouve pas d'autre mot pour le moment) que représentent les couvertures des mags d'horreur.

Oui, en anglais, on dit 'high-art' et 'low-art', en francais c'est moins direct, on parle d'art elitiste et d'art populaire.
On peut aussi parler de contre-culture, qui est beaucoup plus developpee aux Etats-Unis d'Amerique.

Comme Satrapi, Emil Ferris ne vient pas de la B.D., ce qui lui permet une plus grande liberte d'expression quant au medium, et vient d'ailleurs (paralysee plusieurs annees, cela exclue un peu de la societe).
Dans les deux cas, cela apporte un vent nouveau qui se transforme en tempete dans l'edition.
Grand succes critique, et commercial aussi, malgre le prix.

D'apres les extraits que j'en ai vus, elle m'a l'air tres talentueuse.

crepp, 08.09.2018 à 10:44369808
lanjingling :


Premier coup de cœur en septembre? Il serait presque temps....:)
Tu pourrais en dire un peu plus?


P'tain et sinon second coup de coeur juste après le premier avec "A travers" de Tom Haugomat, si c'est pas beau ça :o) (j'en parle un peu plus tard)

crepp, 08.09.2018 à 10:42369807
lanjingling :
crepp :




Premier coup de cœur de l'année, un régal.


Premier coup de cœur en septembre? Il serait presque temps....:)
Tu pourrais en dire un peu plus?


Ce n'est pas toujours évident de parler d'un coup de cœur (lecture, film, tableau etc etc) sans paraître trop dans l'admiration stérile. Alors je vais mettre un petit résumé lu à la fin de la BD qui retranscrit bien l'idée de mon émotion à la fin de cette lecture:
"Cette oeuvre magnifique mesure 204 mm de large sur 267 mm de haut et compte 416 pages. Elle est le résultat d'une expérience de laboratoire composée de 42% de mystère, 18% de fiction historique, 6% de romance, 21% de souvenirs, 5% de réalisme urbain, 6% de critique sociale mordante, 10% d'humour, et de 3% de thriller surnaturel. Elle est aussi faite de nombreux cœurs qui battent et battent encore, de milliers de crocs prêts à mordre, de puissantes sensations souterraines et d'un appétit féroce pour la vie".
Car l'histoire de cette gamine, vivant dans le Chicago des années 60, voulant absolument devenir un monstre est captivante, passionnante, enrichissante et touchante.
C'était annoncé comme une merveille (une pluie de prix en tout genre sur ce premier tome outre atlantique), et ça tient ses promesses !! alors je dis bravo à Emil Ferris pour cette entrée fracassante, et vivement la suite.

Et sinon Réussir à sortir graphiquement quelque chose d'aussi incroyable (elle a été paralysée au point de se scotcher un stylo sur sa main pour pouvoir dessiner), je baisse mon chapeau bien bien bas (on est d'accord hein, ce n'est pas ce qui fait que l'album est bien :o)
Autre chose aussi que j'ai beaucoup apprécié et qui est rare dans un album, c'est de parler d'art (par l'intermédiaire d'un musée) et de le mélanger aussi habilement avec le "sous-art" (je ne trouve pas d'autre mot pour le moment) que représentent les couvertures des mags d'horreur.

lanjingling, 07.09.2018 à 22:20369804
crepp :




Premier coup de cœur de l'année, un régal.


Premier coup de cœur en septembre? Il serait presque temps....:)
Tu pourrais en dire un peu plus?

chrisB, 07.09.2018 à 17:07369801
crepp :




Premier coup de cœur de l'année, un régal.


acheté hier (avec le dernier Brecht Evens !)

crepp, 07.09.2018 à 12:55369797




Premier coup de cœur de l'année, un régal.

crepp, 03.09.2018 à 15:02369773
Mr_Switch :
Tu vas plutôt te précipiter sur




Avoue !


Ben j'espère bien, j'attends son avis ! :o)

Mr_Switch, 03.09.2018 à 13:59369772
Tu vas plutôt te précipiter sur




Avoue !

Thierry, 03.09.2018 à 11:24369769
cela faisait longtemps que je voulais découvrir Conan en bande dessinée. Le Conan classique... pas le Conan vu par... que Glénat vient de lancer. Un passage forcé à la gare de Paris-Montparnasse (il ne manque que des potences pour se pendre tant cet édifice est déprimant), je suis tombé sur une pile d'anthologies "Savage Sword of Conan" (donc pas la vignette mais le contenu se chevauche) dont le tome 1, comprenant entre autres Les Clous Rouges, était au prix de 3.99 EUR. Scénarios de Roy Thomas et dessin de Barry Windsor-Smith, John Buscema, Gil Kane... du beau monde en soi.
Dès les premières pages, je remarque une traduction boiteuse. Le style est probablement déjà emphatique en anglais. Il est lourdingue en français, sans mentionner une orthographe déficiente dans laquelle les chevaux boivent dans la marre et où Conan navigue sur le golf. Le seul intérêt pour moi reste le graphisme plutôt impressionant et la sensation devoir l'une des sources d'inspiration d'Andreas. Le première histoire évoque aussi très fort certains récits de Thorgal. On ne peut pas dire que je sois fan (même pas encore arrivé au bout et je ne suis pas trop pressé de me replonger dedans pour en finir) mais c'est plutôt pas mal à regarder malgré un aspect un peu daté.

crepp, 27.08.2018 à 10:15369723


Sur l'ancienne terre, une riche femme a un idée folle :redonner vie à sa fille. Pour cela elle va enlever sur Mars un scientifique sulfureux, peut être la seule personne à pouvoir faire aboutir ce projet, mais à quel prix.

adaptation d'un roman de SF de Stefan Wul. la mort vivante s'attaque à la psychose du pouvoir de la science (principalement). Même si les auteurs montrent la technologie de ce futur, ils nous amènent surtout à un huis clos dans un chateau perché dans une montagne, avec une ambiance XIX ième qu'incarne cette ancienne terre, je pense ainsi à Frankenstein (du coté ambiance), à Dracula (pour le coté carnet).
L'intrigue peut être dite de "légère", mais ce n'est pas le problème de mon coté, car je pense que le principal intérêt de cette lecture est l'ambiance dégagée de ce huis clos. Le problème c'est que cette ambiance coince tout de même, car pour la réussir il faut des bons personnages, et là les deux principaux sont assez fades, il reste le serviteur de service (un robot) qui est bien amené, et qui est bien entendu le plus humain en fin de compte.
Le dessin de Varanda tend vers l'illustration mais sans perdre de mouvement (référence à Wrightson, Doré), il pose tout de même des moments de peur, de tension, de solitude, mais là aussi tout ne fonctionne pas complètement à cause de ces moments trop classiques, et surtout amenés trop brutalement, comme la fin par exemple.
Hier j'étais près à mettre 3 poulpes, mais ce sera plutôt 2.

Glotz, 26.08.2018 à 10:39369715
J'ai découvert avec surprise ce cinquième collectif de la collection « Histoires graphiques » dirigé par Groensteen chez Autrement entre 1994 et 1996. Il ne me disait absolument rien, et c'est le moins bullenoté des cinq, alors que je l'ai trouvé plutôt bon.

Consacré au nationalisme, il fleure bien son époque avec trois récits plutôt satiriques ancrés dans une Yougoslavie plus ou moins fictionnelles (Rabaté, Tjoyas, Garrigue), et une histoire plus lyrique potentiellement rwandaise (Alagbé).

Rabaté met en scène un échange de cadavre malheureux dans une ville frontière, prétexte à une comédie familiale comme il les aime. Garrigue démontre par l'absurde (un peu lourdement) l'hypocrisie de ceux qui tirent profit de ces nationalismes, des potentats locaux aux grandes entreprises occidentales.

Tjoyas imagine la chute d'un sculpteur issu d'une lignée politique glorieuse confronté aux exigences contradictoires de ses commanditaires, puis aux facéties d'un groupe d'étudiants. C'est pour moi le meilleur récit du collectif (son scénario est bien supérieur à Foligatto) : je me demande pourquoi Tjoyas, qui avait un dessin intéressant, a ensuite quasiment arrêté la bande dessinée.

Quant à Alagbé, il suit dans son style habituel (dessin dépouillé, alternance de voix en récitatif) un Africain en fuite qui force la femme de son frère décédé à l'accompagner, jusqu'à leur mort. Plus je le lis, plus je l'apprécie.

Le hasard a fait que j'ai également lu il y a peu les numéros 4 et 5 du Cheval sans tête d'Amok, publiés en 1997 et également consacrés en partie à des questions de nationalisme. Alagbé y est également très bons. On y trouve également un récit à suivre (abandonné ?) assez expérimental de Bézian.

Mael, 21.08.2018 à 14:09369689
Évidemment c'&était pour la page sur les bullesommaire.

Mael, 21.08.2018 à 11:28369688
Une aprèm à la BnF pour des sommaires ça fait pas tant de bouquins mais faut voir le nombre de pages des aaarg hein.

Bon j'ai une carte annuelle désormais, on va se faire des sessions ça va être fun !

Mr_Switch, 04.08.2018 à 12:02369595
Oui. Lecture artificiellement exigeante, disais-je. Et si mon bilan pour le premier tome est positif, ça ne veut pas dire que je me precipiterais sur le tome 2...

Gantois, 04.08.2018 à 11:49369594
Mr_Switch :
C'est Gantois qui avait aiguillé mon attention vers ce bouquin.


Ah oui? J'ai pas réussi a dépasser les 10 pages, tellement que ça me tombait des mains.

Mr_Switch, 04.08.2018 à 0:14369590
C'est Gantois qui avait aiguillé mon attention vers ce bouquin. Soyons honnête : ce qui donne envie de lire le bouquin, c'est la forme avant le fond. Le dessin est donc uniquement constitué de gravure du XIXe (ainsi que de rares extraits photographiques de documents).
Le pari est-il réussi. Oui. Si on accepte le postulat, oui. C'est d'ailleurs peut-être la première fois que je peux voir des gravures détournées dans un but non parodique, non humoristique.

Le fond en vaut-il la peine. Il s'agit d'abord d'une enquête sur un homme, Lavalette, puis d'une évocation des événements conduisant à la Commune. Et personnellement, ça m'a interpellé : j'ai beau tourné ça dans tous les sens, je n'ai jamais dû étudier la Commune. Ca a toujours dû être la 5e roue de mon carrosse éducato-historique.

L'auteur voulant se borner aux faits, il nous présente des tenants sans forcément tous les aboutissants. Qui plus est, il suit la logique de son enquête, puis embraye avec sa mise en image de la Commune. Il en résulte un cheminement qui est au début non chronologique pour enfin le devenir. Ce qui rend la lecture exigeante, peut-être parfois parfois trop artificiellement.

Quoi qu'il en soit, merci Gantois !

Mr_Switch, 03.08.2018 à 15:19369577
C'est la critique qui revient à chaque nouveauté vf de Kenji Tsuruta, me semble-t-il. C'est beau, mais c'est vide/vain/mal exploité.

Mister Miracle, 02.08.2018 à 20:22369564



Déçu de cet album. C'est beau, le concept de base est intéressant mais le tout n'est pas assez exploité et l'ensemble est donc vide.


Pierre, 30.07.2018 à 22:11369540
Mr_Switch :
Mes partouzes est célèbre : la couverture originale ne montrait pas la dame sous les draps à fixer la place vide ; elle montrait la dame sur les draps en train de se masturber en fixant la place vide. Cette couverture n'a donc pas dépassé le stade des premières impressions-tests et est devenue un exemple de censure des années 1980.


En dehors de la mention dans le BDM (pensez, c'est un titre qui impressionne quand on est pré-adolescent) je n'avais jamais ni vu, ni entendu parler des dessins de Catherine Beaunez (un pseudo j'imagine ?), ça en dit long sur une certaine forme d'ostracisme. Pour le style, ça lorgne aussi du côté de Reiser. Et je trouve ce dessin marrant sur google (à défaut d'être original), bien dans l'esprit des débats de notre époque:

Mr_Switch, 30.07.2018 à 21:17369539
Mes partouzes est célèbre : la couverture originale ne montrait pas la dame sous les draps à fixer la place vide ; elle montrait la dame sur les draps en train de se masturber en fixant la place vide. Cette couverture n'a donc pas dépassé le stade des premières impressions-tests et est devenue un exemple de censure des années 1980.

Pierre, 30.07.2018 à 18:49369538
Aba Sourdi :

Ça représente bien ce qu'a été la quasi-totalité de la "BD d'humour" de ces années : une volonté de parler vrai ici et là, mais avec quasiment toujours un enrobage ultra-testostéroné écœurant (chez les auteurs masculins, ça ne se cantonnait malheureusement pas au rédactionnel ; comment feuilleter un Lauzier ou un Lob sans avoir honte de son genre ?).


Tu as lu (ou relus) l'homme au landau ?





Je n'irais pas jusqu'à avancer qu'il s'agit d'une oeuvre féministe, mais on y trouve tout autre chose cet "enrobage ultra-testostéroné" que tu évoques. La mise en scène que l'auteur fait de son alter ego fictionnel en dit long tout de même sur son degré de lucidité quant à sa perception de la femme en général (en matière d'objectivation etc.).

Aba Sourdi, 30.07.2018 à 18:25369537
J'ai découvert par hasard Catherine Beaunez chez un bouquiniste, une sorte de Wolinski au féminin, aucun bouquin dans la base. La biblio est ici

J'ai feuilleté son tout premier bouquin "Mes partouzes", titre sans doute volontairement racoleur alors que c'est tout à fait doux et gentillet. La quatrième de couv' est caricaturale au possible : "vous allez voir, enfin une nana qui parle de cul mais sans vous dégoûter de l'amour (sic) ! ça y va fort, rhalala qu'elle est libérée pour une fille, sexe sexe sexe que c'est croustillant", bref l'emballage machiste habituel de la "BD pour adultes" (on est quand même déjà en 1984, même si c'est vrai que son type de finesse sociologique était peut-être encore rare). On ne sait pas à quel point c'est un jeu conscient avec l'éditeur, si chacun joue son rôle : la dernière page, c'est un lecteur qui achète le bouquin sur un stand en espérant être émoustillé et qui exprime sa déception par un "mince, encore un truc de féministe !".
Ça représente bien ce qu'a été la quasi-totalité de la "BD d'humour" de ces années : une volonté de parler vrai ici et là, mais avec quasiment toujours un enrobage ultra-testostéroné écœurant (chez les auteurs masculins, ça ne se cantonnait malheureusement pas au rédactionnel ; comment feuilleter un Lauzier ou un Lob sans avoir honte de son genre ?).

Thierry, 18.07.2018 à 14:39369479
J'ai profité de l'intégrale à petit pris de cette série pour la rattraper 25 ans après la sortie du premier tome. Pourquoi m'y suis-je attelé ? Je ne sais pas trop. Pour le Chomet ? Parce que Chevillard vient de signer un nouveau livre ? Je ne sais pas trop.
Qui dit intégrale à petit prix dit format réduit, ce qui n'est pas toujours idéal pour la lisbilité. Mais je n'aurais certainement pas payé le prix plein pour découvrir cette histoire.
Le point de départ est simple: un monde clos régi par des lois absurdes et un personnage principal qui remet en cause l'ordre des choses. S'en suit des péripéties en tous genres. Très vite, je me rends comte de l'écueil de ce genre de livre. En 42(!) planches pour le premier tome, il faut faire rentrer la description d'un univers, poser les bases d'une intrigue et présenter des personnages avec un minimum de psychologie. Les auteurs n'arrivent à rien de tout ça. Graphiquement, il y a de belles images. Il y a un effort pour donner corps à un monde original qui s'articule autour d'un pont planté dans la vase. Mais en quoi ce monde existe-t-il au delà d'une représentation parcellaire ? Le parti-pris de l'ignorance ne doit pas pour autant signifier qu'on peut se limiter à composer des décors sans qu'on sente un minimum de cohérence dans l'ensemble. En tant que lecteur, j'ai eu l'impression de passer d'un tableau à l'autre, sans que cet univers n'ait la moindre substance. Sans doute y-a-til eu un gros travail en amont pour imaginer un monde: sa genèse, son fonctionnement... ou pas. Mais si c'est le cas, rien ne transparait vraiment dans la trame, sauf si cela fait avancer l'intrigue. Nous sommes placés devant un fait accompli que nous sommes prié d'accepter. Et si vous espérezque les choses vont s'éclaircir en cours de route, il y a bien quelques pistes évoquées, mais qui ne débouchent sur rien. Les auteurs ont clairement décidé de ne rien expliquer. C'est un choix qui peut fonctionner à la condition que le lecteur sente qu'il y a derrière des fondations solides. Se ce n'est pas le cas, l'ensemble paraître bancal et gratuit. Il ne faut pas nécessairement tomber dans l'exhaustivité d'un Bourgeon qui rajoute un hors-série complet pour expliquer le monde de Cyann. En tout cas, Chomet et Chevillard ne prennent aucun risque de ce côté-là.
Les personnages en eux-mêmes sont terriblement monolithiques. Aucune substance particulière, juste quelques caractéristiques pour les plus chanceux. Sinon on est dans l'interchangeable de gueules sans fonds, interchangeables. Aucun personnage semble n'avoir de backstory qui apporte un éclairage sur leurs motivations. Quant à l'histoire, le trame est classique. Les récit avance doucement, distillant quelques révélations qui nedébouchent sur rien de particulier au final. Par contre, il est toujours intéressant de constater queles personnages féminins onttoujours vocation à être abusées à un moment ou un autre. De préférence de manière un peu glauque et gratuite parce que c'est de la BD adulte (selon la définition Glénat: des nichons ou la mort). On se croirait presque dans du Jodo lorsque l'héroïne est droguée, déguisée en vierge-nonne et offerte (contre rétribution, faut pas déconner non plus) aux mâles mal dégrossis. On y croise aussi une femme à barbe et gros seins et un clown blanc qui fait la vache avec une walkyrie au gros cul. Sans l'outrance du Chilien, ce genre de péripétie paraît juste putassière petit joueur.
Reste une narration qui alterne passé et présent, le principe était que l'histoire principale est découverte par une femme, bien des années plus tard, après que le journal de Camille Parks ait été découvert. Le déséquilibre entre les 2 partie est flagrant. Difficile à dire dans un premier temps si c'est un gadget narratif ou si cela implique une véritable histoire parallèle. On est dans le deuxième cas de figure mais comme il y a très peu de pages pour présenter l'intrigue principale, cette intrigue secondaire est ramenée à la portion à peine congrue. Et encore, soit cette série a été abandonnée, forçant les auteurs à conclure de manière anticipée, soit la fin est simplement ratée, expédiant l'intrigue en 2 pages. Et nous n'en saurons pas plus sur l'origine de ce monde, ni d'où vient Orlandus. Rien n'est expliqué, rien n'est résolu. Aucune piste n'est vraiment proposée. Que s'est-il passé entre temps ? Débrouillez-vous. C'est comme si on vous faisait lire une version abrégée des 2 premiers tomes d'une trilogie et qu'on vous balançait ensuite un rapide résumé du dernier chapitre du dernier tome. Frustrant et sans guère d'intérêt.
Nous avons donc la vague promesse d'un univers original qui se conclut sur un monde clos, une boîte à malices qu'on entr'ouvre et qu'on referme brusquement, ayant juste laissé deviner quelques éléments dont on ne sait s'ils font partie d'un tout cohérent ou d'un assemblage bancal de quelques idées disparates de valeurs inégales. Les maîtres-savants qui tentent de comprendre l'usage d'artefacts du monde d'avant n'est pas une mauvaise idée, mais des policiers à dos de rhinocéros qui patrouillent sur une ville-pont, mis à part l'image gentiment surréaliste, c'est surtout n'importe quoi si on tente de l'intégrer dans un monde crédible. Pennac disait que l'imagination n'est pas le mensonge. Ce n'est pas non plus la porte ouverte à n'importe quoi.
Ce n'est pas mal dessinée, cela dit. mais cela ne casse pas non plus 3 pattes à un canard.
Je suis blasé, décidément.

Glotz, 12.07.2018 à 10:55369429
Prenez un strip de Nancy :



Analysez-le sur 276 pages, selon 42 angles différents, plus une vingtaine d'annexes :



Une lecture assez fascinante pour qui s'intéresse au comic strip et son histoire, mais aussi à la bande dessinée en général, puisque l'ambition des auteurs est d'expliquer les mécanismes de notre art de prédilection à partir de ces trois petites cases.

Comme Karasik et Newgarden raffinent cet exemple depuis le milieu des années 1980, leur travail est très convaincant : il n'apporte pas grand chose à la théorie de la bande dessinée (même dans les livres américains, on a droit à Groensteen dès la première page de l'intro), mais c'est une démonstration rigoureuse des possibilités quasi-infinie du commentaire de planche, qui ne tombe jamais dans les excès de l'exercice.

Je n'avais aucun image de Nancy, sinon d'une série un peu ringarde, ce livre m'a montré son intérêt — et j'ai souvent ri en parcourant le florilège final d'environ 170 strips...

Pour en savoir plus, lire cette interview des deux auteurs publiée à l'automne dernier par The Comics Journal lors de la parution du livre.

(Disponible sur le site tueur de librairies dont on ne dit pas le nom pour le prix ridicule de 13€)

Mr_Switch, 09.07.2018 à 18:09369402
Un album Bamboo sur le harcèlement scolaire. Ce qu'il y a de bien, c'est que ce n'est pas forcé : ça n'a pas le goût d'un travail de commande et/ou institutionnel.
Il s'agit d'une succession de gags en une planche formant bon an mal an un récit complet. C'est le point fort, c'est le point faible.
C'est positif avec le bouquin n'est pas pesant : quelqu'un de concerné peut l'ouvrir sans se sentir écraser par le poids de la réalité exposée.
C'est moins positif quand les gags se suivent sans qu'ils aient l'air raccord (celui de la page 20 est abscons après celui de la page 19)(gag de page 19 qui tombait d'ailleurs comme un cheveu sur la soupe. Et qui rend irréaliste une situation que tout le monde ne peut déjà pas croire, hélas)
C'est moins positif quand on sacrifie un message sur l'autel du gag. Ca arrive peu mais en page 38, c'est le cas. Ce gag est d'ailleurs assez éclairant. D'une part, l'album est censé se passer en école primaire. Or sur ce gag, on voit quatre directeurs d'école, en costume cravate. C'est possible, bien sûr. Ils ressemblent quand même plus à des directeurs de collèges ou à des proviseurs. Tous les directeurs d'école n'ont pas une décharge d'enseignement...
D'autre part, le gag en question est plutôt bien vu et a du sens en réalité. Mais il est malgré tout destiné à un lectorat adulte. Et donc, on peut se demander à qui est destiné ce bouquin ? A des écoliers ? A des collégiens ? Ou aux parents de ceux-ci ? Et en fait, ce sont plutôt les adultes qui sont interpellés, au niveau de certains gags, et explicitement dans le cahier annexe. (Ce n'est pas explicitement du Bamboo Jeunesse, d'ailleurs...)
C'est moins positif quand au final, on ne croise aucun adulte compétent au fil des 40 pages.

Enfin les auteurs le disent eux-mêmes, le harcèlement présenté est plutôt soft. Et de fait, on a presque cette impression. Sauf qu'à y réfléchir, c'est plutôt que chaque point ou situation présenté est plus ou moins rapidement dédramatisé. Les ecchymoses dues aux coups de pieds répétés sont dédramatisées ; la tentative d'intimidation d'une gamine sur son instit n'existe plus d'une page à la suivante ; le sentiment de culpabilité possible de la victime envers son bourreau est également abordé mais rien n'est finalement dit à ce sujet.


Le gag de la page 21 est criant d'une cynique vérité (un parent préfèrera que ce soit l'enfant d'autrui qui ait des problèmes de harcèlement plutôt que son propre enfant. Pire, que tel enfant soit le bouc émissaire permet aux autres enfants d'être tranquilles). Mais zut, ce gag est anxiogène qui comprendrait le mécanisme (et qui n'y aurait pas pensé avant lecture)


Bref, ce livre aborde plein de sujets rares, tabous. Mais divers éléments font que je ne le trouve pas extraordinaire.
Et pourtant, j'en conseillerais bien la lecture. A des adultes (ou enfants bien accompagnés).

beuzno, 07.07.2018 à 19:49369380

premières histoires (9)
de Yaro Abe (sur le même principe que dans "la cantine de minuit") autour d'un salon "mimikaki" (se curer les oreilles) avec un mimikaki (petite tige de bambou recourbé)
ouh! que ça a l'air bon!
un très bon manga!

Mr_Switch, 29.06.2018 à 17:01369316
C'est un cas limite, oui, d'intérêt historique.
La prise à partie du lecteur n'a lieu que sur la première planche.

lanjingling, 29.06.2018 à 16:20369315
C'est vraiment de la bande dessinée ?
La planche présentée me fait plus penser à un cas limite; et du mauvais côté de la limite.

Mr_Switch, 29.06.2018 à 14:45369314
Les Deux Coqs - Van Hoytema est un illustrateur hollandais de la fin du XIX. Et j'ai eu un coup de coeur pour les lithographies de ce livre hollandais, adaptation graphique d'un conte d'Andersen. Un livre coédité par Albin Michel et la BnF.
Catherine Renaud est la traductrice de ce livre, à partir du danois.
Vous la voyez venir l'embrouille ? Eh bien moi, non, pas sur le moment.

Mais à la lecture de la deuxième planche, j'ai vraiment trouvé la traduction et l'adaptation médiocre. Les planches originales sont disponibles sur Gallica ; et Google Traduction génère une traduction plus convaincante...
Et pourquoi la traduction du livre m'a-t-elle gêné dès la deuxième planche ? Parce que le cartouche de texte évoque une palissade séparant une basse-cour d'une autre ferme, et dans cette ferme un tas de fumier.
Et l'image montre une basse-cour avec un tas de fumier entouré de planches (une clôture à peine plus haute qu'une poule et demi). Bref c'est assez différent pour se demander s'il y a bien une autre ferme que l'on ne voit pas ; pour se demander si l'on a bien lu.
Et sur le reste du livre, ci et là, quelques bizarreries étonnent (les enjeux du texte n'étant d'ailleurs pas toujours raccord avec les faits des images)

Alors Catherine Renaud a-t-elle traduit à la va-vite ce livre ? Non. Catherine Renaud N'a PAS traduit ce livre. Bin, oui, un livre des Pays-Bas traduit du danois, forcément, il y avait entourloupe !
Catherine Renaud a vraisemblablement traduit la version originale (et danoise) du conte ; et cette traduction a été placée sous les lithographies.
Vouloir revenir à l'essence du conte aurait pu être une initiative louable. Mais ici, ça tourne court.

Van Hoytema a sans doute utilisé une version repensée du conte, ou l'a lui-même remis à son goût. Quoi qu'il en soit texte et image vont de concert dans le livre original. Notre version française, elle, fait entendre des couacs.

L'affaire est d'autant plus regrettable que cette version française marche sur la tête. On s'est donné la peine de traduire le texte du danois ; on a forcément remarqué que les images n'étaient pas forcément fidèles à ce nouveau texte ; on a pourtant laissé ainsi ; on a donc relégué les lithographies à un rôle illustratif accessoire. C'est le message du texte qui prévaut, et non ce que montre l'image - « tant pis si l'image fait fausse route par rapport au texte ! »
Pourtant, l'intérêt éditorial du livre venait de ces lithographies. Le but de la BnF, c'est de publier ces planches, c'est de publier cette vision du conte d'Andersen, ce n'est pas en soi de publier un conte d'Andersen.

Cela dit, je suis réellement content d'avoir découvert ce livre, ces planches. Heureusement, la plupart des planches fonctionnent avec le texte qu'on leur soumet.
Je me joins aux éloges sur les dessins.
Je suis d'accord que je découvre un conte méconnu.
Je suis seulement désolé que les avis dithyrambiques sur ce livre occultent le fait que l'alchimie ne fonctionne pas comme il conviendrait. (Et je suis désolé pour Catherine Renaud à qui l'on a fait un cadeau empoisonné...)

Mister Miracle, 26.06.2018 à 21:04369293


Relecture d'une petite mort d'Alan Moore et Oscar Zarate. Toujours aussi bon que dans mes souvenirs! A travers l'écriture de Moore et les planches de Zarate, on subit bien les angoisses du personnage principal.

En parallèle je suis tombé d'occas sur le demi monde (version kiosque) de Mantlo et Mignola côté comics. Ces derniers nous présentent la première mini-série sur Rocket Racoon et ses tribulations dans cet univers ou les animaux doués de langage sont au service...d'humains dérangés qu'ils doivent protéger et divertir. C'est sympa sans plus, mais pour 2 euros je ne vais pas faire la fine bouche.

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