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News, potins, infos voire même scoop... [ Bandes Dessinées : auteurs, séries, et toutes ces sortes de choses... ] retour forum
 | |  |  | lldm : | je le vois pas sur le site de Kobé ; tu l'as eu comment entre les mains, petit canaillou ?
je le veux ! |
Direct des mains de J.-M. B. qui passait par là. Contacte-le peut-être. Ou bien Angoulême. Ou bien la vente en ligne hypothétique. |
 | lldm, 22.12.2017 à 1:35 | 367476 |
|  |  | Bicephale : | L'heureuse surprise, la joie : "Green Dunce", c'est le nouveau Kobé Books de l'immense J.-M. Bertoyas. On ne l'attendait pas, il est là, manière de hors-d'oeuvre d'exception avant la déferlante Bertoyas qui s'annonce pour l'Angoulême 2018. De quoi se ravir haut et |
je le vois pas sur le site de Kobé ; tu l'as eu comment entre les mains, petit canaillou ?
je le veux ! |
 | |  |  | L'heureuse surprise, la joie : "Green Dunce", c'est le nouveau Kobé Books de l'immense J.-M. Bertoyas. On ne l'attendait pas, il est là, manière de hors-d'oeuvre d'exception avant la déferlante Bertoyas qui s'annonce pour l'Angoulême 2018. De quoi se ravir haut et fort. Vive Bertoyas !
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 | crepp, 08.12.2017 à 20:19 | 367260 |
|  |  | e m : | crepp : | Pour le printemps prochain sortira une adaptation BD d'une nouvelle de Jean Philippe Jaworski (j'adore cet auteur), elle se nomme "Mauvaise donne", nouvelle que l'on trouve dans "Janua Vera". C'est donc voir le personnage de Benvenuto Gesufal en BD.
Elle est adaptée par Frédéric Genêt et sera éditée par Le Lombard. |
Et ensuite, ceux qui ne connaissent pas pourront s'empresser d'aller lire Gagner la guerre, du même JPJ. |
cela va de soi. |
 | e m, 08.12.2017 à 20:03 | 367259 |
|  |  | crepp : | Pour le printemps prochain sortira une adaptation BD d'une nouvelle de Jean Philippe Jaworski (j'adore cet auteur), elle se nomme "Mauvaise donne", nouvelle que l'on trouve dans "Janua Vera". C'est donc voir le personnage de Benvenuto Gesufal en BD.
Elle est adaptée par Frédéric Genêt et sera éditée par Le Lombard. |
Et ensuite, ceux qui ne connaissent pas pourront s'empresser d'aller lire Gagner la guerre, du même JPJ. |
 | crepp, 08.12.2017 à 18:26 | 367258 |
|  |  | Pour le printemps prochain sortira une adaptation BD d'une nouvelle de Jean Philippe Jaworski (j'adore cet auteur), elle se nomme "Mauvaise donne", nouvelle que l'on trouve dans "Janua Vera". C'est donc voir le personnage de Benvenuto Gesufal en BD.
Elle est adaptée par Frédéric Genêt et sera éditée par Le Lombard. |
 | |  |  | Enfin après vérification je me corrige car ces autocollants étaient pour les codes-barres, et pas pour le logotype du Centre National du Livre, postérieur, et bien apposé sur la couverture (en quatrième), ce qui rend toute l'affaire en effet plus discutable. |
 | |  |  | Pierre : | Je me souviens qu'il y a quelques années ici, quand j'avais pointé l'ironie qu'il y avait pour l'Association à apposer des autocollants pseudo situationnistes sur leurs bouquins financés par le CNL, je m'étais fait traiter de réac. |
Peut-être parce que ce geste de Menu n'était pas si con si l'on rappelle le contexte : le CNL a imposé unilatéralement que tous les livres subventionnés présentent son logo en 4ème de couverture, ce qui n'était pas le cas auparavant. Devant s'y plier, Menu a utilisé ce subterfuge pour déjouer cette décision de bureaucrate aveugle à la laideur de ce logo, à la laideur de cette retape institutionnelle. D'ailleurs ces protestations publiques ont conduites à l'assouplissement des règles quant à l'apposition de ce logo en 4ème. Donc ...
Le CNL en soi n'est pas une mauvaise chose : financé principalement par une redevance sur le chiffre d'affaires des grosses maisons d'éditions, il permet entre autres l'édition de livres qui auraient du mal à exister sans lui ... Mais il faut aussi pointer quant les bureaucrates partent en couille, comme ici.
Après on peut contester toute forme d'intervention étatique sur ses pratiques, et refuser l'idée de toute aide publique, mais une telle morale imposée à tous, étant donné l'état de ce monde, ne sera pas en faveur des petits éditeurs de bandes dessinées. |
 | |  |  | Pierre : | Je me souviens qu'il y a quelques années ici, quand j'avais pointé l'ironie qu'il y avait pour l'Association à apposer des autocollants pseudo situationnistes sur leurs bouquins financés par le CNL, je m'étais fait traiter de réac. |
Des noms !! :) |
 | NDZ, 06.12.2017 à 10:10 | 367203 |
|  |  | MEGAPURGE !!!!
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 | Pierre, 06.12.2017 à 7:39 | 367201 |
|  |  | Je me souviens qu'il y a quelques années ici, quand j'avais pointé l'ironie qu'il y avait pour l'Association à apposer des autocollants pseudo situationnistes sur leurs bouquins financés par le CNL, je m'étais fait traiter de réac. |
 | lldm, 05.12.2017 à 22:06 | 367196 |
|  |  | Xavier : | lldm : | un partenariat, c'est un engagement et un contrat. Je serais très curieux d'en connaître la nature exacte, les arrangements, et combien d'argent (public, donc) le CNL a engagé pour arrondir les bénéfices de ces grands clowns nécessiteux si soucieux de la culture de nos chers enfants. Comment obtenir ces chiffres, quelqu'un a une idée ? |
Les subventions du CNL sont publiques, et donnent lieu à un rapport chaque année (autour du mois de juin). Donc normalement, en contactant le CNL, je pense qu'ils peuvent donner l'info. Je pensais me pencher sur la chose, dès que j'aurai un peu de temps (et histoire de faire une suite à mon grand feuilleton de la rentrée sur les subventions en tout genre). |
tiens moi au courant de ce que tu apprends ; je vais faire un article pour CQFD. |
 | Xavier, 05.12.2017 à 18:08 | 367192 |
|  |  | lldm : | un partenariat, c'est un engagement et un contrat. Je serais très curieux d'en connaître la nature exacte, les arrangements, et combien d'argent (public, donc) le CNL a engagé pour arrondir les bénéfices de ces grands clowns nécessiteux si soucieux de la culture de nos chers enfants. Comment obtenir ces chiffres, quelqu'un a une idée ? |
Les subventions du CNL sont publiques, et donnent lieu à un rapport chaque année (autour du mois de juin). Donc normalement, en contactant le CNL, je pense qu'ils peuvent donner l'info. Je pensais me pencher sur la chose, dès que j'aurai un peu de temps (et histoire de faire une suite à mon grand feuilleton de la rentrée sur les subventions en tout genre). |
 | lldm, 05.12.2017 à 15:39 | 367190 |
|  |  | Thierry : | Mr_Switch : | Difficile d'y comprendre grand chose : le CNL ne soutient pas la présence de MacDo a Montreuil mais le CNL est partenaire de McDo. |
Le CNL tolère mais ne soutient pas
après les maisons de tolérance, un nouveau concept |
un partenariat, c'est un engagement et un contrat. Je serais très curieux d'en connaître la nature exacte, les arrangements, et combien d'argent (public, donc) le CNL a engagé pour arrondir les bénéfices de ces grands clowns nécessiteux si soucieux de la culture de nos chers enfants. Comment obtenir ces chiffres, quelqu'un a une idée ? |
 | |  |  | Mr_Switch : | Difficile d'y comprendre grand chose : le CNL ne soutient pas la présence de MacDo a Montreuil mais le CNL est partenaire de McDo. |
Le CNL tolère mais ne soutient pas
après les maisons de tolérance, un nouveau concept |
 | |  |  | Difficile d'y comprendre grand chose : le CNL ne soutient pas la présence de MacDo a Montreuil mais le CNL est partenaire de McDo. |
 | lldm, 04.12.2017 à 19:52 | 367181 |
|  |  | vous étiez au courant de cette saloperie ?
Sur Actualitté, « McDonald's au salon du livre de Montreuil, engagé dans la littérature jeunesse »
Le culture-washing permet déjà depuis des années de détruire des quartiers vivants et d'en chasser les pauvres en utilisant les centres d'art comme éperons du Bien avant que toute gentrification fasse son carnage urbain, et voilà que le CNL accompagne McDo pour que son poison alimentaire et social soit auréolé à son tour du Bien, le Grand Bien Culturel et ses fétiches (le livre en tête).
On chasse par la porte cette saloperie de clown mortifère des programmes scolaires (qui fait des ravages dans pas mal de pays moins regardant), et revoilà ce fourbisseur de graisses et de sucres rentrant par une fenêtre que Vincent Monadé lui tient ouverte en souriant... Magique. Pisque c'est pour les enfants qu'on vous dit, c'est pas merveilleux de les ouvrir à la lecture, les enfants, avec un sac de frites dans le clapoir et des problèmes cardio vasculaires jusqu'à la mort de leur cul obèse? T'auras du temps pour lire à l'hosto, bonhomme!
Mais qui oserait se plaindre du CNL, n'est-ce pas ? Aucun éditeur qui lui doit sa survie. Aucun auteur, trop lâches qu'ils sont pour mettre en péril la perspective d'une petite résidence ou d'une aide à la création.
« Le Centre national du livre se réjouit de son partenariat avec McDonald’s initié en 2017. L’enseigne contribue par son action à la promotion de la lecture chez les enfants, un engagement fort que nous partageons et qui s’est traduit, cette année, par la participation de l’enseigne à l’opération Partir en livre » assure pour sa part Vincent Monadé, Président du Centre national du livre.
Pauvre type.
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 | |  |  | permet à Jean Harambat d'obtenir le prix René-Goscinny 2018. |
 | NDZ, 30.11.2017 à 15:24 | 367139 |
|  |  | Prix ACBD 2017 pour La terre des fils de Gipi
Pépite d'or BD (Salon Montreuil) pour Momo |
 | NDZ, 17.11.2017 à 18:05 | 367016 |
|  |  | Pierre : | NDZ : | Joann Sfar sur Europe1, reprit dans CNews ce matin, se plaint de ne pas avoir assez d'argent pour boucler son Chat du Rabbin en live. |
"En live " ? Il s'agit d'une adaptation en comédie musicale ?
Quant à se plaindre de ne pas avoir assez d'argent: l'intérêt de la bande dessinée (comme de la littérature) pour un créateur n'est-il pas de s'affranchir de ce type de contingences ? |
Même point de vue que toi.
"Live" est l'expression (moche et) désormais consacrée pour parler d'une adaptation (de bande dessinée) au cinéma avec de vrais comédiens... |
 | Pierre, 17.11.2017 à 17:43 | 367015 |
|  |  | NDZ : | Joann Sfar sur Europe1, reprit dans CNews ce matin, se plaint de ne pas avoir assez d'argent pour boucler son Chat du Rabbin en live. |
"En live " ? Il s'agit d'une adaptation en comédie musicale ?
Quant à se plaindre de ne pas avoir assez d'argent: l'intérêt de la bande dessinée (comme de la littérature) pour un créateur n'est-il pas de s'affranchir de ce type de contingences ? |
 | NDZ, 17.11.2017 à 12:55 | 367014 |
|  |  | Joann Sfar sur Europe1, reprit dans CNews ce matin, se plaint de ne pas avoir assez d'argent pour boucler son Chat du Rabbin en live. |
 | |  |  | Mael : | « Bon... il est temps d’officialiser les choses : voici 5 ans que je ne me salarie plus (au passage, je ne remercie pas le CENTRE DU LIVRE ET DE LA LECTURE en POITOU-CHARENTES) et 2 ans que j’ai arrêté de publier des livres (je ne remercie pas non plus MAGELIS - POLE IMAGE d’Angoulême), je déclare donc que les ÉDITIONS EGO COMME X cessent désormais leurs activités. » - Loïc NÉHOU
Lu dans les actus du site ego comme X. |
Site qui n'existe plus, un an plus tard... |
 | |  |  | Liv Strömquist, selon l'opinion bulledairienne, est techniquement limitée, limites qui ne l'empechent pas de produire des oeuvres fortes, elle est donc selon mes critères une punk, d'autant plus, bien qu'elle s'en défende, qu'elle joue la provocation (dans le métro, en plus; punk, définitivement). |
 | |  |  | beuzno : | la grosse activité de notre ami maël :
après "les cahiers de la bd", une anthologie de la bd colombienne s'annonce pour le mois prochain chez l'égouttoir
"n comme vignetas" avec, sur les "n", des bitonios que l'état civil français n'accepte pas (et que je ne sais pas faire avec mon clavier) |
Sans oublier le tarot, nous rappelle Allister Baudin :) |
 | Pierre, 25.10.2017 à 19:40 | 366817 |
|  |  |
On le voyait il y a quelques années dans un épisode de Treme, poussant la chansonnette depuis son canapé - Blueberry Hills ... Un moment d'anthologie comme on dit. Grand fut mon étonnement, je le croyais déjà mort ! |
 | beuzno, 25.10.2017 à 18:58 | 366814 |
|  |  | après cette triste nouvelle, c'est dur de donner la mienne, qui porte sur la grosse activité de notre ami maël :
après "les cahiers de la bd", une anthologie de la bd colombienne s'annonce pour le mois prochain chez l'égouttoir
"n comme vignetas" avec, sur les "n", des bitonios que l'état civil français n'accepte pas (et que je ne sais pas faire avec mon clavier) |
 | |  |  | Moi aussi, je les feuilletais et reposais dans les bacs à soldes. "ligne claire semi-réaliste pas folichonne", c'est exactement ça; outre les notres, ils ont du porter de nombreuses empreintes digitales...
Je découvre dans la bullebase que ces auteurs n'ont jamais cessé de publier.
C'est bien de la B.D., mais d'une dimension paralèlle à celle que je lis.
Tout n'était pas passionnant chez les Humanos de la grande époque. |
 | Pierre, 21.10.2017 à 9:06 | 366786 |
|  |  | En cette rentrée, deux dinosaures des années 80 viennent chacun de publier un nouvel album:

Un instant, j'ai cru rêver: Ceppi et Dominique Hé. Ce doit être la fatigue de la fin de semaine ...
Je n'ai jamais rien lu ni de l'un ni de l'autre. Je les ai découverts, déjà ringards, dans les bacs à solde, au milieu des années 90 quand je commençais de me passionner vraiment pour la bande dessinée, certains de leurs albums remontaient invariablement de cette écume ; j'en feuilletais un, de temps à autre, pour me faire une idée: une ligne claire semi-réaliste pas folichonne, rien dans ces pages qui ne m'ait jamais saisi, donné envie de les lire. Je parlais de "dinosaures", or il semblerait bien que ceux-ci aient disparu il y a bien longtemps. Cependant, à propos du coelacanthe on a parlé de "fossile vivant". Ce serait ça alors, cette remontée à la surface de Ceppi et Dominique Hé, une découverte paléontologique comme seuls les éditeurs de bande dessinée en son capables ? |
 | |  |  | Je te souhaite, comme pour moi, une bonne rigolade à la lecture de cet article. |
 | beuzno, 12.10.2017 à 19:19 | 366713 |
|  |  | Dans le dernier "art press2"(n° 46), consacré à la philosophie de François Jullien "des concepts proposés à l'art", se trouve un article copieux de Fabien Vehlmann "du bon usage de l'"impensé", littérature populaire et bande dessinée de genre", dans lequel il parle de l'influence de la pensée du philosophe sur sa façon de travailler, notamment sur son livre "les derniers jours d'un immortel".
Je n'ai lu, pour l'instant, que l'introduction.
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 | Herbv, 16.09.2017 à 16:56 | 366506 |
|  |  | Ce qui est certain, c'est qu'au Festival d'Angoulême, le stand de Taïwan est plus intéressant et plus beau que celui de HK et ce, depuis quelques années.
En 2012, la BD taïwanaise avait bénéficié d'une exposition et j'en avais fait un compte-rendu ici. |
 | NDZ, 16.09.2017 à 15:38 | 366502 |
|  |  | Parfait |
 | |  |  | Sur l'article (qui contient quelques erreurs factuelles) ou la nouvelle ?
Bon, les musées, c'est souvent des mausolées de l'art, et, comme celui de Hong Kong, il est créé après la fin de l'âge d'or (en popularité du moins) de la B.D. locale. La reconnaissance officielle se fait quand l'engouement populaire est retombé.
Mais Taiwan est plus politisé et a un gouvernement moins j'm'en foutiste libéral que celui de HK, le musée de Taiwan risque donc d'être plus actif que celui de HK, qui avait bien commencé (le lieu est très beau) mais depuis vivote péniblement (moins d'expos et d'animations qu'au début). |
 | NDZ, 20.08.2017 à 11:08 | 366310 |
|  |  | ibnalrabin : | Allister Baudin : | Ce genre de remarque (...)
|
Bon eh bien c'est super intéressant et j'ai appris des choses, je lirai donc avec plaisir une version plus complète de l'analyse de cette problématique, que personnellement je n'aborde que de manière empirique, mes connaissances théoriques là dessus étant proches du grand rien.
Mais effectivement, ce forum n'est peut-être pas le lieu le plus approprié, en même temps c'est l'été, si on peut pas faire ce qu'on veut partout c'est que quelque chose ne va pas. |
Moi aussi j'apprends plein de trucs et ça rejoint quelques menues réflexions que je me faisais en voyant ça:
ou bien ça 
et en comparant à ça

ah non, pas ça, je voulais dire ça

En plus de certaines choses typiques des séries américaines dans lesquelles les dialogues sont très souvent des respirations entre deux scènes d'action qui permettent aux héros de récapipituler (dire au téléspectateur ce qu'il doit penser au temps T, au cas où il aurait fait un tour aux toilettes ou au frigo) plus que du réel contenu, un réel échange ou un moyen de creuser la pyschologie des personnages. En bande dessinée, on peut figer le temps de l'image pour le remettre à l'échelle du dialogue si besoin, on peut accélérer l'image par rapport au dialogue, ça ne gêne pas. C'est Une des grandes qualité (parmi tant d'autres) de ce 9e art. |
 | Mael, 20.08.2017 à 8:23 | 366309 |
|  |  | J'étais complètement passé à travers l'info mais depuis le début de 'lannée Blanquet a lancé une maison d'édition,Les Crocs électriques, qui sort un livre tous les trois jours. Le format rappelle celui des livres d'illus UDA : broché, une vingtaine de page couleur, 5€.
On y trouve beaucoup d'habitués de Blanquet (Pyon, Lolmède, Richard...) mais aussi énormément d'autres auteurs, j'ai notamment eu la surprisé d'y voir un recueil de dessins du jeune Zéphir et deux livres inédits de Robert Varlez !
Notons que les prix sont par ailleurs largement dégressifs. |
 | |  |  | Allister Baudin : | Ce genre de remarque (...)
|
Bon eh bien c'est super intéressant et j'ai appris des choses, je lirai donc avec plaisir une version plus complète de l'analyse de cette problématique, que personnellement je n'aborde que de manière empirique, mes connaissances théoriques là dessus étant proches du grand rien.
Mais effectivement, ce forum n'est peut-être pas le lieu le plus approprié, en même temps c'est l'été, si on peut pas faire ce qu'on veut partout c'est que quelque chose ne va pas. |
 | |  |  | ibnalrabin : | lldm : | Ibn Al Rabin : bien reçu. C'est très au-delà, niveaux enjeux, de ce que ta modestie légendaire m'écrivait |
(lldm parle d'un bouquin que je lui ai envoyé.) C'est gentil, mais je ne crois pas être modeste, au contraire, je me crois parfois tellement le meilleur que je me refuse de dire du bien de mes productions. (Demi-ironie dans cette phrase.)
Bon, j'ai trop de choses à faire dans la vie en général mais je voulais quand même faire une remarque supplémentaire sur cette histoire de temps en bande dessinée.
Une chose qui m'a marquée dans certaines BD "classiques" ou "semi-classiques" (ça ne veut rien dire à part que ce n'est pas du tout des choses expérimentales dont je parle), c'est comment se déroulent certaines conversations lors de déplacements. Ce ne sont que des souvenirs donc je n'ai pas d'exemple précis à donner, mais je parle d'un ressenti très clair que j'ai eu par rapport à ça. Disons que les protagonistes se rendent d'un point A à un point B et conversent tout le long, leur conversation se terminant à l'arrivée. Il me semble avoir lu ça dans de nombreuses bandes dessinées. Or il est clair (dans le récit) que le temps de déplacement est largement supérieur au temps de la conversation, qui dure quoi, une minute, même pas, le temps de lire une page. Pourtant, ça semble tout naturel à la grande majorité des lecteurs, mais moi, lorsque j'ai dû dessiner des conversations, je n'arrivais pas du tout à le faire de cette manière là, avec deux temps distincts se déroulant en parallèle, je coinçais complètement, le rythme ne m'allait pas du tout, et j'en ai fait des "plans fixes" (par faute d'une autre terme). J'en ai conclu pas mal de temps plus tard que j'étais beaucoup plus soucieux de réalisme "rythmique" dans certaines de mes bandes dessinées (avec des distorsions, évidemment) que la majorité de celles dites, justement, réalistes, dont le rythme me paraît très éloigné de la réalité (ce qui n'est absolument pas une critique, je précise).
Bref, voilà tout ce que j'ai le temps de dire pour le moment, mais c'est un sujet qui me fascine pas mal, je lirai donc fort volontiers des choses là dessus. |
Ce genre de remarque est très fertile pour aborder certains aspects importants de la question du temps en bande dessinée. Ce forum n’est peut-être pas le lieu pour creuser la question, je suis d’emblée désolé du hors-sujet et j’espère ne pas être trop assommant, surtout en l’absence d’exemples précis. J’avais envie de rebondir sur ce que disait Ibn Al Rabin, j’espère que l’absence d’exemple précis dans la problématique soulevée ne va pas rendre mon développement trop aride ou général.
En l’état il me semble que le fait que le décalage entre « le temps du dialogue » et « le temps de déplacement » (pour reprendre les termes de ton exemple) soit « naturel » pour bien des lecteurs invite à réfléchir sur la différence entre la façon dont on associe une temporalité à une apparence (au sens large, c’est-à-dire quelque chose que l’on voit - images, choses, etc.- et auquel on accède par notre perception naturelle, qui ne donne lieu qu’à des impressions singulières situées dans le temps et l’espace) et une (a)temporalité à un texte (lequel relève du discours, qui fait usage de concepts généraux et non singuliers, et que l’on pense plutôt qu’on ne le sent).
Ainsi, au temps du déplacement, qui est estimé par le lecteur qui nombre le mouvement des personnages, pourrait s’opposer l'atemporalité du discours des personnages, qui, en tant que discours (et donc abstraction), fait usage de mots, c’est-à-dire de termes généraux dont le sens n’est en apparence pas lié à un instant précis (les mots sont des généralités, et comme toute généralité, ils nourrissent l’illusion d’être atemporel – quand je vois quelque chose, je n’ai qu’une représentation particulière liée à un instant T ; mais quand je lui donne un nom, je prétends m’extraire du caractère partiel et situé de la perception). En gros, ceci expliquerait que les mouvements des personnages soient nombrés par le lecteur, qui leur attribue un certain rythme, un certain temps, tandis que leur dialogue est rejeté dans l’ordre de la signification, qui par sa généralité, donne une illusion d’atemporalité : dès lors, le décalage entre les deux serait facilement accepté, puisqu’il n’y aurait quasiment qu’une seule temporalité, celle du déplacement, le dialogue étant rejeté hors de la temporalité du fait de la généralité de ses termes.
Néanmoins, ceux qui (comme toi) insistent moins sur le sens du discours que sur le geste qui le rend possible le restituent pleinement dans la temporalité. A la différence de l’opposition entre notre perception des choses – dans lesquelles j’inclus les images – et notre intellection du discours, une autre attitude/lecture, plus proche de la tienne, pourrait consister à penser le dialogue non pas en fonction de son sens (toujours général, non-temporel en apparence), mais en tant qu’action, c’est-à-dire en tant que mouvement, en tant qu’articulations de la mâchoire des personnages : et ainsi, en considérant le dialogue non pas selon le sens de ses mots et leur généralité d’apparence atemporelle, mais en tant que mouvement, en tant que geste, alors le décalage entre les gestes et le discours saute aux yeux, le geste de la mâchoire (je trouve pas d’exemple plus concret) du discours étant en décalage avec le reste des gestes dans l'exemple que tu donnes.
Mais, selon nombre de présupposés philosophiques plus complexes qu’il faudrait explorer et interroger, ce décalage entre différentes temporalités dans une image (ici, la temporalité du discours-geste et celle du déplacement) pourrait être irréductible, malgré des prétentions au réalisme qui tenteraient de le réduire ; rentrer dans ces considérations-là serait ici trop long, et je vais pas réussir à effleurer ces idée-là autrement qu’ à l’arrache et rushé à fond (comme tout ce qui est écrit dans ce post mais en pire); on peut dire qu’elles consisteraient à voir dans toute image quelque chose de distinct par nature de nos autres perceptions, toute image entre autre présentant un montage de temporalités différentes, distinct radicalement de ce à quoi nous fait accéder notre perception naturelle (et entre autres permettant de manifester en quoi le temps est condition de possibilité de cette perception), et, appliquées aux bandes dessinées, permettraient aussi de rappeler que le « texte » de bande dessinée est dessiné, et qu’il est donc également image – l’opposition entre le texte et le dessin n’aurait rien de spécial, tous deux étant conçus comme traces, elle ne serait que l’exacerbation d’un fonds allégorique qu’aurait toute image (bon…c’était impossible de résumer 300 ans de pensée en un paragraphe, tant pis).
En réalité, j’ai poussé au max les distinctions ici pour essayer d’être clair, mais on ne peut pas opposer ceux qui se foutent du temps du dialogue, intemporel par la généralité de son sens, à ceux qui le considèrent avant tout comme geste : tout le monde considère à la fois le dialogue par son sens et par le geste qui le rend possible, mais certains tendent à accorder plus d’importance au sens, d’autres au geste. Ici on pourrait aussi faire intervenir la question pragmatique de la place du texte dans l’image qui concerne certains dessinateurs au travail. Je crois que les dessinateurs qui réfléchissent avant tout à ne pas se faire piéger par une bulle trop petite ou (pour les plus maladroits) à ne pas « gâcher » leur joli dessin par un morceau de texte qui viendrait empiéter, oublient que le dialogue est un geste et se concentrent avant tout sur le sens.
Ces considérations extrêmement partielles se fondent sur des présupposés théoriques qu’il faudrait justifier et expliciter en détail...
Quant à ceux qui veulent lire quelques textes sur le temps et la bande dessinée, voici des références plus ou moins récentes, qui m’ont semblé insatisfaisantes, mais dans lesquels on peut trouver matière à débat, à réflexion, etc :
J. Baetens & M. Ribière (dir), Temps, narration et image fixe, 2001, Brill
R. Baroni, La tension narrative, Seuil, 2007 p.91-160
R. Baroni, « (Un)natural Temporalities in Comics », dans European Comic Art, Vol. 9 issue 1., 2016
S. Conard (sic) et Tom Lambeens, « Duration in comics » dans European Comic Art, Vol. 5 issue 2., 2012
Tout le monde semble d’accord pour dire que la bande dessinée crée du temps avec de l’espace, du successif avec du simultané, sans jamais se demander si le temps n’est pas fondamentalement image, ou s’il existe vraiment quelque chose comme une image non-temporelle. Pourtant ce ne sont pas, depuis Le Timée jusqu’à Matière et mémoire, les sources qui manquent.
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 | |  |  | lldm : | Ibn Al Rabin : bien reçu. C'est très au-delà, niveaux enjeux, de ce que ta modestie légendaire m'écrivait |
(lldm parle d'un bouquin que je lui ai envoyé.) C'est gentil, mais je ne crois pas être modeste, au contraire, je me crois parfois tellement le meilleur que je me refuse de dire du bien de mes productions. (Demi-ironie dans cette phrase.)
Bon, j'ai trop de choses à faire dans la vie en général mais je voulais quand même faire une remarque supplémentaire sur cette histoire de temps en bande dessinée.
Une chose qui m'a marquée dans certaines BD "classiques" ou "semi-classiques" (ça ne veut rien dire à part que ce n'est pas du tout des choses expérimentales dont je parle), c'est comment se déroulent certaines conversations lors de déplacements. Ce ne sont que des souvenirs donc je n'ai pas d'exemple précis à donner, mais je parle d'un ressenti très clair que j'ai eu par rapport à ça. Disons que les protagonistes se rendent d'un point A à un point B et conversent tout le long, leur conversation se terminant à l'arrivée. Il me semble avoir lu ça dans de nombreuses bandes dessinées. Or il est clair (dans le récit) que le temps de déplacement est largement supérieur au temps de la conversation, qui dure quoi, une minute, même pas, le temps de lire une page. Pourtant, ça semble tout naturel à la grande majorité des lecteurs, mais moi, lorsque j'ai dû dessiner des conversations, je n'arrivais pas du tout à le faire de cette manière là, avec deux temps distincts se déroulant en parallèle, je coinçais complètement, le rythme ne m'allait pas du tout, et j'en ai fait des "plans fixes" (par faute d'une autre terme). J'en ai conclu pas mal de temps plus tard que j'étais beaucoup plus soucieux de réalisme "rythmique" dans certaines de mes bandes dessinées (avec des distorsions, évidemment) que la majorité de celles dites, justement, réalistes, dont le rythme me paraît très éloigné de la réalité (ce qui n'est absolument pas une critique, je précise).
Bref, voilà tout ce que j'ai le temps de dire pour le moment, mais c'est un sujet qui me fascine pas mal, je lirai donc fort volontiers des choses là dessus. |
 | lldm, 19.07.2017 à 16:35 | 366157 |
|  |  | j'aimerais répondre à tous mais je dois m'esquiver pour un moment : box cramée, je choppe du wifi derrière le jardin d'un voisin en attendant une réparation qui risque d'être très longue dans ma campagne perdue. Donc : pas de surinterpétation du silence.
Ibn Al Rabin : bien reçu. C'est très au-delà, niveaux enjeux, de ce que ta modestie légendaire m'écrivait (et ça me renvoie par ailleurs, pour ce que ça dit, à la corde imaginaire à laquelle je me pend chaque matin depuis plus de trente ans avant toute autre opération de la journée). Deux planches au moins justifieraient un long texte sur le temps en bandes.
Qui ne se fera jamais dans ces nouveaux cahiers, soyons-en assurés. Ces gens, je le répète, ne sont pas nos amis, mais nos fossoyeurs. Mais on peut ajouter des fleurs sur la tombe, Maël, si on veut, va, cours, fleuris.
Merde, il pleut à nouveau et le vent emporte ce foutu parasol, aah, reviens non
non |
 | Mael, 19.07.2017 à 11:00 | 366156 |
|  |  | Ha bah voilà, désolé Allister comme quoi je suis peu investi sur ce numéro.
L'autre question intéressante qu'on a un peu évoqué ici est celle de l'utilité de ces articles, j'avoue être c'est sceptique sur l'impact, peut-être là un peu plus. Intéressant de voir que Sous les bombes est assurément une des meilleures ventes (pour un bouquin en vente ferme par ailleurs) sans pouvoir mesurer quel impact.
J'ai rarement vu un quelconque impact de mes articles, ni d'articles sur Gorgonzola, au delà d'une vente ou deux. Terreur Graphique m'avait indiqué que les deux seuls fois où un impact sur les ventes étaient constaté pour lui (mais ça date un peu) dans deux cas : quand Rue89, site généraliste, avait mis un article de sa section BD en une, et le jour ou Larcenet avait causé de ses livres. |
 | beuzno, 19.07.2017 à 9:41 | 366155 |
|  |  | tiens! y'a notre ami colonnier qui sort une bd sur caillebotte chez glénat
y'a longtemps qu'il n'est pas venu nous insulter |
 | Pierre, 19.07.2017 à 9:25 | 366154 |
|  |  | J'ai pris beaucoup de plaisir hier soir à la lecture de l'ouvrage ci-dessous:

Et il m'apparût alors que son propos n'était pas sans lien avec les échanges animés qui se sont déroulés ici ... J'imagine très bien comment l'oeuvre au conditionnelle qui est le propos même de ce livre-charge, pourrait se trouver couronnée de lauriers dans ces Cahiers de la bande dessinée ... Il s'agit de conditionnel bien sûr. |
 | |  |  | Mael : | Allister Baudin : | D'ailleurs, l'Egouttoir voulait rééditer "Chez les Esthètes", avec une énorme documentation, et avait reçu l'accord de Willem...Ce serait bien que ça arrive.
|
Énorme boulot mais pour le coup je ne suis pas qualifié de l'égouttoir pour le faire, mais je l'ai dans un coin de tête. Les priorités de 2017/2018 sont une anthologie de BD Colombienne puis l'Intégrale Imagex. |
Décidément, que de news, potins, infos voire même scoop... |
 | |  |  | Mael : | Mais dans ce numéro on parlera longuement de Kurtzman, de Deforge, de Bodé et je crois même de ton Kirby chez Adverse (mais je n'en suis pas certain, et c'est pas pour me "racheter", ça pour le coup je n'y suis pour rien). Cela laisse un peu d'espoir. Et on trouve donc aussi un certains nombres de jeunes auteurs qu'on a cités, et aussi celui qui fait le papier sur Bodé dont je ne connais plus le nom, et c'est une bonne chose. Après on peut se dire qu'y participer est honteux, je l'entends, mais dans ce cas il ne faut pas nous reprocher en parallèle de ne pas y parler de ce dont on parle, ou dont on compte parler dans mon cas car encore une fois je suis peu dans ce numéro 1. |
Euh non, tu te trompes Maël. On ne parlera pas longuement de Deforge, ni du Kirby : le DeForge est un exemple dans le texte d'Irène mais l'analyse, bien que pertinente, est courte. C'est très bien mais c'est court (mais là c'est Irène qui choisit de s'étendre plus ou moins sur ses exemples).
Quant au Kirby on n'en parle pas, j'ai juste saisi l'occasion de le citer dans une courte critique sur un livre consacré à Kirby dont les intentions et le résultat sont à l'opposé même de tout ce qui ressemble à du LL de mars (voir mes précédents messages quand je disais que pour l'instant on n'évoque des titres dont on se sent proche qu'à l'intérieur de cadres que l'on n'a parfois pas déterminé nous-même - le rédacteur en chef nous laissant plus de liberté pour le choix des sujets des numéros suivants -). Enfin Bodé ce sera pour le numéro 02, dans le cadre d'un article qui s'annonce intéressant. Quant à mon article sur Kurtzman, il dépasse bien le stade de la pensée par slogan mais il a bien des défauts, on va pas non plus trop s'y accrocher. Ce qui compte c'est qu'on puisse dans les prochains numéros avoir plus de prise sur ce que l'on fait et sur le choix des sujets et je crois que ce sera le cas.
Par contre, une fois encore, question nostalgie des premiers Cahiers (non parce qu'il s'agit malgré tout de ça, personne ne s'etouffe de la parution de L'Immanquable ou de DBD en kiosques, c'est le titre "Les Cahiers" qui fait mal), je vous invite à rejeter un oeil à la période Groensteen ( qui commence au n°56 ) pour comprendre que c'était également un ou deux articles très bons perdus dans 40 pages sur Cosey ou Juillard (mais il est vrai, une certaine décence au niveau du ton global de la revue). |
 | Mael, 19.07.2017 à 1:10 | 366150 |
|  |  | Allister Baudin : | D'ailleurs, l'Egouttoir voulait rééditer "Chez les Esthètes", avec une énorme documentation, et avait reçu l'accord de Willem...Ce serait bien que ça arrive.
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Oui. Énorme boulot mais pour le coup je ne suis pas qualifié de l'égouttoir pour le faire, mais je l'ai dans un coin de tête. Les priorités de 2017/2018 sont une anthologie de BD Colombienne puis l'Intégrale Imagex. |
 | Mael, 19.07.2017 à 1:07 | 366149 |
|  |  | J'ai pu lire tout ça et c'était intéressant, Allister et Glotz allant sans doute plus clairement que moi.
Je vais donc rerépondre clairement au début, sans l'énervement mais en refusant ce ton malgré tout absurde.
Ta question était "vas-tu parler de ce dont on ne parle pas ailleurs" la réponse est oui. Pas dans ce numéro (enfin peu, Schrauwen reste cependant a mon avis peu connu de la majorité du public de ces cahiers, mais j'y était peu investi).
L'énervement vient de ta rhétorique que je trouve inutilement violente et surtout fausse. Tu élude la "pureté" car ce serait une manière de ne pas répondre, j'y vois une manière de refuser totalement toute remise en cause de ta façon d'aborder les choses, mais d'accord. Je vais formuler autrement et ça devrait t'aller, tu as une approche très intègre et radicale de la question, c'est tout à ton honneur, je ne suis pas aussi radical, j'aime par ailleurs aussi des choses très classiques et aime en parler. Je ne pense pas être non-intègre mais sans doute moins puisqu'en effet je fais des jobs de commandes alimentaires (pour info, par pour te convaincre car tu diras à raison que je pourrai aussi réduire mon train de vie, mais pour ceux qui pourraient se méprendre, je ne suis plus fonctionnaire depuis peu et vis entièrement de ces articles et commandes) et accepte qu'on coupe mes textes de manière "commerciale".
Bon, mais ceci n'était pas ta question. Ta question était allai-je profiter de ces espaces pour parler de ce que selon toi je défends dans le privé et dans des fanzines (et sur facebook, mon plus réseau de diffusion mais bref), soit dans des cercles ou "ça fait bien". Bon la réponse est oui, mais c'était une question biaisée et malhonnête puisque dans les quelques trucs "grands publics" pour lesquels j'ai écris jusqu'ici (en gros Bodoï et une revue musicale gratuite) j'ai toujours parlé de ces choses moins connues. Certes aussi des Schtroumpfs, mais les pointer en niant le reste est juste fatigant. Par ailleurs, tu sembles reprocher cette participation même. Bon ça s'entend très bien dans ta cohérence, ça me fait penser à Bourdieu sur la TV, disant qu'il fallait refuser ce média car le cadre même empêchant la réflexion. Il avait fort raison dans son analyse mais je reste peu convaincu de l'idée de rester à se convaincre entre soit. Dès lors j'accepte les règles de cet drôle de reprise. David l'a largement expliqué il y a des marges de manoeuvre, nos actions conjointe ont fait conserver leur intégrité à un article, pour ma part j'ai aussi agis en lien avec David pour que son texte sur Kurtzmann ne soit pas coupé et ajouter du nb de signe, enfin on a fait ajouter un cahier pour plus de texte. Alors oui c'est aussi plus de trucs un peu WTF comme les commentaires de dédicaces par Sadoul ???
Mais dans ce numéro on parlera longuement de Kurtzman, de Deforge, de Bodé et je crois même de ton Kirby chez Adverse (mais je n'en suis pas certain, et c'est pas pour me "racheter", ça pour le coup je n'y suis pour rien). Cela laisse un peu d'espoir. Et on trouve donc aussi un certains nombres de jeunes auteurs qu'on a cités, et aussi celui qui fait le papier sur Bodé dont je ne connais plus le nom, et c'est une bonne chose.
Après on peut se dire qu'y participer est honteux, je l'entends, mais dans ce cas il ne faut pas nous reprocher en parallèle de ne pas y parler de ce dont on parle, ou dont on compte parler dans mon cas car encore une fois je suis peu dans ce numéro 1. |
 | |  |  | Au cas où il fallait le préciser, mon commentaire précédent est écrit à la va-comme-je-te-pousse, c'est ma bouillie spéciale forum hein, ça n'a rien à voir avec ce que j'ai écrit/lettré pour ma pomme dans "Temps et bandes dessinées".
"Chez les esthètes" de Willem est l'une de mes rubriques préférées de revue (toute revues de toutes époques confondues), donc ça m'a sans doute travaillé (et bon il faut l'avouer, je lisais les carnets de Sfar quand j'étais adolescent, mais aussi les textes écrits à la main de Crumb, de Swarte, de Gotlib, de Kurtzman, et quand j'ai commencé à chercher tous les Charlie, y'a eu Willem, et même "Ecrit à la main" de Hugot (sans lire les textes, la présentation me plaisait bien), et l'édito de Lapin 23 de Menu).
En ce qui concerne le manuscrit original, je pense en refaire une partie (il y a beaucoup trop de détails insatisfaisants en l'état), mais en l'état et dans l'idée il y a / aura quelques trucs dessinés, peut-être en marge du texte, de toutes les façons le lettrage c'est du dessin. A la base je voulais bêtement améliorer mon lettrage pendant une année passée à dessiner (mais je n'ai rien d'intéressant à montrer ou à proposer), tout en faisant un travail théorique. Et puis en m'y mettant, et en voyant le truc se faisant j'ai eu l'intuition qu'il y avait un sens à traiter de ce sujet de cette façon là, et que j'en avais peut-être eu la perception confuse. Bon on est hors-sujet et je suis un peu gêné de parler d'un truc dans lequel je vais me remettre et qui va nécessiter pas mal de boulot avant d'exister autrement que comme des feuilles volantes collées à mes murs.
D'ailleurs, l'Egouttoir voulait rééditer "Chez les Esthètes", avec une énorme documentation, et avait reçu l'accord de Willem...Ce serait bien que ça arrive.
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 | Pierre, 18.07.2017 à 17:50 | 366146 |
|  |  | Puisque l'original est manuscrit, il me vient cette question: ton texte prévoit-il l'insertion de dessins ou schémas de la main de l'auteur ? Cela pourrait être intéressant, pas seulement pour éclairer un propos que je pressens un peu ardu, mais aussi pour te voir réinterpréter graphiquement les pages de bande dessinée qui seront commentées.
Sinon, parmi tes prédécesseurs (pour ce qui regarde l'étude de la bande dessinée) je pense naturellement au mémoire de maîtrise de Menu, ainsi qu'au fameux "Chez les esthètes" de Willem dans Charlie mensuel. |
 | |  |  | Ce qui me faisait penser que c’était foutu pour la question de la temporalité telle que je l’envisage, c’est que l’éveil et l’intérêt qu’elle suscite ne semble nourrir que des réflexions sur la forme de « la » bande dessinée, évitant tout ce qui pourrait nous approcher du contenu des exemples choisis (lorsqu’il y a des exemples choisis on se contente grosso-modo de Chris Ware, de l’éternel Cage de Vaughn-James et de McGuire, qui sont bien sûr fondamentaux mais qui sont presque toujours réduits à leurs aspects formels permettant de pouvoir allonger les petites listes fripées des « potentialités » de la BD qui font ressembler une énorme masse de textes « théoriques » récents à des guides de la route); comme si les questions sur le temps qui peuvent surgir d’une lecture n’avaient rien à voir avec ce que nous dit ou nous montre ce qu’on est en train de lire (la question du « temps et de la bd » dans les articles que j’ai croisé n’aboutit jamais à des interrogations sur comment certains auteurs nous font lire, à un moment précis de leur oeuvre, un éclair, un flash, un moment d’inattention ou d’absence (« l’attention à la vie », c'est à dire notre façon de diriger nos gestes en fonction de ce qui nous est utile, est constitutive dans le réel d’au moins un de nos rapports au temps) etc. )
La « sémiologie » (au sens méga-large et dans ses versions les plus diverses) dans les études critiques semble avoir motivé de nombreux efforts pour péniblement montrer à tout prix que « la » BD avait des codes, qu’elle était un langage, un système (de signes), qu’elle présentait des structures, adossant toutes ses œuvres, prises plus ou moins indistinctement, à un impératif de narration, de sens (et, au fond : de communication). On pourrait s’attendre qu’avec tant de travaux et de transpiration pour assigner la BD au sens et au récit, certains se penchent sur le sens de certaines œuvres ou de certains récits, sur ce qu’ils nous racontent. Et non, rien, le contenu est toujours ignoré. Et les récentes études sur le temps n’échappent pas à ce travers, toutes répétant par exemple à l’envie la remarque Groensteenienno-Peetersienne qu’un lecteur de BD lira une œuvre dont il a une vision panoptique (on voit globalement et confusément les pages entières avant d’entamer leur lecture), et que la linéarité du récit en est atteinte ; ce n’est (souvent) pas faux, mais c’est bien peu dire et ça évite surtout de se pencher sur ce que nous racontent les œuvres (et pourtant, on nous réaffirme partout qu’elles nous parlent, puisqu’on aurait affaire à un langage ! Si la bd est un langage, alors, dans les textes de nos critiques, c’est un langage qui ne dit plus rien, qui ne raconte que dalle – évidemment, voir ce que « racontent » les œuvres, c’est bien différent de leur donner un sens univoque, et ça c’est embêtant pour les ambition de toute puissance de certain théoriciens – des affirmations univoques et définitives sont en apparence plus faciles à formuler lorsqu’on se contente des questions formelles).
Comme il semble que plus aucun critique ne « lit » de bande dessinée pour voir ce qu’elle leur raconte, personne pour se pencher sur certaines scènes de vie quotidienne dans les bandes dessinées classiques (même pas besoin d’être « pointu »), où le temps semble s’écouler au même rythme que nos actions habituelles – pourtant cela pourrait être un point de départ pour aborder le rapport du mouvement au temps et la façon dont nous lions temps et mouvements « utiles » ou « signifiants » de façon confuse intuitivement (réduisant l’action à son but selon une sorte de téléologie qui n'est pas sans rapport avec nos habitudes).
C’est pas comme si nombre de textes sur la danse et le cinéma ne pouvaient fournir de points de départs (négatifs ou non) pour réfléchir sur la représentation du mouvement et son lien au temps et ce n'est pas non plus comme si nombre de bandes dessinées issues des corpus les plus banals ne permettaient pas d’aborder cette question, dans ce qu’elles doivent également au cinéma d’animation et à sa distinction entre « timing » et « spacing » ou à Muybridge (qui a bien dû perforer le cerveau de certains dessinateurs croyant pouvoir s’en servir sans effet secondaire comme base pour apprendre l’anatomie).
Rien non plus par exemple sur comment certains auteurs utilisent notre façon de prêter une certaine vitesse à certains gestes pour la remettre en question, de façon par exemple triviale chez Conrad lorsqu'il s'essaie à un "ralenti" pendant une baston dans les Innommables. De façon bien plus extraordinaire chez Buzzelli, lorsque celui-ci nous fait croire que le temps s’est arrêté* dans la page 1 d’Aunoa, qui présente des personnages qui cessent de bouger, pour nous montrer page 2 une énorme explosion. On comprend rétrospectivement que la page 1 montrait un flash de quelques secondes précédant l’explosion, mais que faute de « mouvement » et de geste nous avons postulé l’arrêt du temps. Donc : rien sur comment certains auteurs exceptionnels peuvent nous faire « sentir » une vitesse seulement une fois que l’action s’est achevée et non au moment de l’action même (Buzzelli touchant sans doute là une vérité de notre façon de percevoir un "évènement" au sens strict - je ne connais pas d’autre art qui peut donner une "sensation" retrospective d’un rythme). Rien sur la façon dont ils (ici, Buzzelli, mais on peut aussi parler de Verbeek, Tagawa, Copi, etc) brisent notre tendance à attendre que les bandes dessinées se déroulent à un certain rythme**, que l’on pense sur un certain aspect de notre rapport au temps dans la vie. Et je ne vais pas évoquer ici le rapport entre le temps et le « dialogue » en bande dessinée (et à ce que l’on appelle bêtement « les silences »), et il faut aussi parler du temps de la lecture même (mais toujours en partant de certaines œuvres, il n’y a pas vraiment de chose comme « la lecture de bande dessinée » dont on pourrait parler). Et ce n'est que lorsqu'on se confronte à tout ça, à des oeuvres dans lesquelles il s'est passé quelque chose qui nous dit un truc ou nous violente au sujet de notre rapport à nos gestes et au temps dans la vie que l'on peut aborder le fait que dans beaucoup de bandes dessinées les images simultanées deviennent successives dans l'oeil de celui qui les regarde, histoire de ne pas en faire bêtement une "spécificité" de la BD.
Voilà, etc. ETC. ETC. J’ai beaucoup de choses en chantier, et cette question est longue à explorer, mais ouais, je vais m'y remettre.
*ou qu’il s’écoule à vitesse normale mais que ce sont les personnages qui se sont arrêtés, ou encore que l’histoire s’est arrêtée et que l'auteur se prête à des variations hors-récit.
** Tendance construite par les milliers d’œuvres répétant les mêmes formules (règles des 180 degrés, sens de lecture, etc)).
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 | Xavier, 18.07.2017 à 17:16 | 366144 |
|  |  | lldm : | La mise en ligne ne répond pas au dixième, techniquement, des exigences d'un travail de fond dans le domaine de l'image comme dans tant d'autres, et moins encore comme aptitude à produire ces opérateurs de distinction et elle participe très largement à l'invisibilisation ; que pas un copain philosophe ou linguiste ne trouve de quoi publier des papiers alors qu'ils trouveront 500 endroits où on sera ravi de regarder mourir en ligne leur travail nous éclaire sur les rapports désespérés au papier : le numérique est juste partout la bonne excuse pour se débarrasser de la recherche, pas du tout la superbe opportunité qu'on nous vante de la partager. |
Oui, et en même temps, le numérique est ce qui permet à du9 d'exister depuis vingt ans, et de dépasser modestement l'hyper confidentialité dans laquelle le truc serait s'il avait dû rester en version papier.
J'entends bien tes critiques à l'égard du numérique, mais je pense que le problème n'est pas tant le numérique, que la manière dont est abordée la recherche dans son ensemble -- voire même comment est abordé le numérique tout court.
Alors oui, beaucoup ont pu dire que le numérique allait être la solution magique, mais quand on voit comment fonctionne l'édition universitaire dans son ensemble... quels éditeurs payent les textes qu'ils publient? On considère que la recherche est payée par ailleurs, et la manière dont sont rédigés les contrats est presque violente.
Mais on s'est méchamment éloigné du sujet. |
 | NDZ, 18.07.2017 à 10:37 | 366139 |
|  |  | Comme je suis plutôt contre l'assertion de Didier Barbelivien qui affirme qu'Il faut laisser le temps au temps, je suis plutôt pour lire ta prose, Allister. (vous avez vu, j'ai mis de l'italique-gras, c'est mon côté pompier) |
 | Pierre, 18.07.2017 à 9:11 | 366138 |
|  |  | La recherche du temps perdu en bande dessinée, ça a déjà été fait je crois, mais qu'en est-il de la recherche du temps perdu à la bande dessinée ? |
 | |  |  | Hum, bon le " du sujet " n'a pas de sens fichu là non plus, je savais que je n'arriverai plus à pondre une phrase qui tienne debout aujourd'hui.
|
 | |  |  | Il s'agit de temporalité. Bon et bien qu'au moins deux personnes soient curieux du sujet m'encourage à reprendre la chose de sorte à la rendre présentable, voire à finaliser les parties les plus avancées. Merci. |
 | lldm, 18.07.2017 à 0:02 | 366133 |
|  |  | ibnalrabin : | Allister Baudin : |
Enfin, en ce qui concerne mes envies et mes aspirations personnelles, j'écris un livre sur "Temps et bandes dessinées" depuis des mois, rédigé à la main ("lettré" à la plume, ce qui implique que les pages sont scannées et non tapées à l'ordinateur), et je ne l'ai proposé à personne parce que non seulement je suis certain que tout le monde s'en fout
|
Si par "temps" tu signifies "temporalité", du genre l'agencement temporel d'une séquence ou que sais-je du style, et pas "météo" ou "air du temps" ou encore autre chose dans cette veine, moi par exemple ça m'intéresse, donc tout le monde moins une personne s'en fout. |
yep, fais toujours péter, je suis également curieux
quoique si c'est dans le sens "météo", ça m'intéresse aussi (après tout, les "Météorologiques" me conduisent bien à la théorie des couleurs, hein!) |
 | |  |  | Allister Baudin : |
Enfin, en ce qui concerne mes envies et mes aspirations personnelles, j'écris un livre sur "Temps et bandes dessinées" depuis des mois, rédigé à la main ("lettré" à la plume, ce qui implique que les pages sont scannées et non tapées à l'ordinateur), et je ne l'ai proposé à personne parce que non seulement je suis certain que tout le monde s'en fout
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Si par "temps" tu signifies "temporalité", du genre l'agencement temporel d'une séquence ou que sais-je du style, et pas "météo" ou "air du temps" ou encore autre chose dans cette veine, moi par exemple ça m'intéresse, donc tout le monde moins une personne s'en fout. |
 | lldm, 17.07.2017 à 16:15 | 366131 |
|  |  | ah, un autre truc, quand même : aux dernières nouvelles (cette semaine, en fait) la liseuse Kobo aura H20 à plus de 150 balles est pas foutue (entre autre défauts croquignoles, heureusement que c'est un prêt) de lire la moitié de mes pdf, et notamment ceux de Micrologus (merveilleuse revue de recherche médiévale polyglotte). Aux dernières nouvelles mon exemplaire de "Rupture/culture" de 1976 est toujours lisible par mes yeux 1.0, sans interface entre moi et le pavé du Seuil. Et ça marche même avec les lunettes de mon père dont je partage désormais la presbytie. Si je le prète à un pote jeune, s'il a des yeux de 1995, il peut le lire quand même.
On le répète pas assez souvent, mais le numérique, c'est aussi ça. |
 | lldm, 17.07.2017 à 16:03 | 366130 |
|  |  | Xavier : | Bref: en dehors de quelques fous qui s'intéressent spécifiquement à la bande dessinée numérique, je suis souvent frappé de voir combien les universitaires sont prêts à construire des outils numériques qui se limitent uniquement à établir des corpus papier. |
Peut-être qu'ils essaient de protéger la recherche comme activité plus que la recherche comme série d'objets achevés, tu sais... Le Gahom est en perdition parce que la bibliothèque s'y meurt, que presque plus personne ne publie volontiers ces recherches sur papier ; Golsenne lance une souscription interminable pour qu'enfin soit publié sur papier son Crivelli, alors qu'il nous manque cruellement de l'écriture en français sur ce peintre majeur. Qui pourtant fait un meilleur travail dans le domaine de l'iconographie (qui n'est pourtant pas, croyez moi, ma discipline favorite, et moins encore l'histoire des mentalités dont pour le Gahom provient) que ceux-là ? Personne. Voilà pour l'histoire de l'art, où tout le monde s'échange des papiers en ligne, sur des sites plus ou moins bien foutus, faute de trouver des éditeurs. Chacun son petit labo, auquel les moteurs ne lieront que par un petit miracle de mots clés au petit bonheur, en attendant la publication papier qui garantira un jour que la revue une fois publiée sera enfin scannée pour Persée, ah ah ah ! Sans déconner, pour des livres qui concernent le monde des images, franchement, la mise en ligne, c'est juste de la merde. Je travaille toute la journée avec des fac-simile mal branlés en devant bénir Gallica de me les fournie, alors que Droz a publié pendant des décennies des version correctes d'à peu près tout sur papier et se meurt tranquillou. C'est plié pour l'ancien, foutu pour les modernes ; va en ligne coco, où tout le monde pourra t'oublier (parce qu'on ne le rappelle pas assez, mais le papier, c'est tout un monde d'opérateurs de distinction éditoriale, de discriminations nécessaires pour se guider, de cofondation du sens. De ce point de vue, internet est jusqu'ici à peine mieux qu'une décharge). La mise en ligne ne répond pas au dixième, techniquement, des exigences d'un travail de fond dans le domaine de l'image comme dans tant d'autres, et moins encore comme aptitude à produire ces opérateurs de distinction et elle participe très largement à l'invisibilisation ; que pas un copain philosophe ou linguiste ne trouve de quoi publier des papiers alors qu'ils trouveront 500 endroits où on sera ravi de regarder mourir en ligne leur travail nous éclaire sur les rapports désespérés au papier : le numérique est juste partout la bonne excuse pour se débarrasser de la recherche, pas du tout la superbe opportunité qu'on nous vante de la partager. |
 | |  |  | "si c'est mon discours auquel tu fais référence"....Punaise. Je suis fatigué. |
 | Xavier, 17.07.2017 à 14:33 | 366128 |
|  |  | Allister Baudin : | Si c'est mon discours auquel tu fais référence, alors je pense que tu l'interprètes un peu vite. |
Ce que j'écrivais n'était pas une attaque personnelle, mais plus une réflexion face à une défense que j'ai souvent eu l'occasion de rencontrer.
Allister Baudin : | je ne l'ai proposé à personne parce que non seulement je suis certain que tout le monde s'en fout mais en outre je vois mal comment ce format pourrait passer sur du9 quand bien même quelques chapitres seraient acceptés (peut-on publier des "images" théoriques sur du9 ?). |
On peut publier pas mal de choses sur du9, et si ce n'est pas possible, on essaie de trouver des moyens de le faire quand même. L'outil de publication n'est pas forcément d'une flexibilité sans bornes, mais on essaie de s'en accommoder au mieux. Et pour le coup, on n'a aucune contrainte de place... |
 | |  |  | Xavier : |
Ce que je veux dire, c'est que quand on me dit "on veut parler de choses peu connues / écrire des trucs pointus / développer un discours théorique", et qu'on rajoute aussitôt "mais ce n'est pas facile alors on propose des choses moins audacieuses en espérant que cela fera bouger les lignes", j'ai du mal à comprendre sans la justification alimentaire.
Parce que si l'on parle uniquement des envies et des aspirations, le web est là, il est aujourd'hui bien plus facile de publier et de donner à voir des choses si on en a envie. Ou même le papier, comme c'est (il me semble) le cas pour Pré Carré, d'exister à peu de frais.
Donc oui, je te rejoins dans ton constat: les contraintes matérielles n'expliquent pas tout (et ne solutionneraient pas tout non plus.)
C'est amusant, en fait, cette compromission du discours me renvoie aux explications que peut donner l'ACBD lorsqu'on signale qu'elle s'intéresse peu à la production des alternatifs: elle est exigeante, pas forcément disponible, etc. -- bref, tout un tas d'excuses matérielles et factuelles (donc indéniables) pour justifier un état de fait qui ne relèverait donc pas d'une absence de curiosité (jugement forcément subjectif). |
Si c'est mon discours auquel tu fais référence, alors je pense que tu l'interprètes un peu vite. Je vais développer ce qui a été résumé par : "ce n'est pas facile alors on propose des choses moins audacieuses" - sans nier le poids de la justification alimentaire. D'une part, on n'a eu une marge de manoeuvre, pour ce premier numéro, limitée concernant les sujets, ce qui pourra changer à l'avenir. Ainsi, pour ce premier numéro, c'est de l'intérieur de sujets prédéterminés qu'il faut parfois parler de choses plus proches de nos aspirations. Mais pour pouvoir être plus libre dans les numéros suivants de nos sujets, il semble difficile de refuser les sujets pré-conçus du premier numéro. D'autre part, pour mon article sur Kurtzman, j'ai écrit sans restriction ce que je voulais (à la contrainte de signes prêt), mais ce qui ne sera "pas facile" ce sera de faire en sorte que l'article sorte tel quel. Il va falloir le suivre jusqu'à la maquette et ça peut être difficile.
Enfin, en ce qui concerne mes envies et mes aspirations personnelles, j'écris un livre sur "Temps et bandes dessinées" depuis des mois, rédigé à la main ("lettré" à la plume, ce qui implique que les pages sont scannées et non tapées à l'ordinateur), et je ne l'ai proposé à personne parce que non seulement je suis certain que tout le monde s'en fout mais en outre je vois mal comment ce format pourrait passer sur du9 quand bien même quelques chapitres seraient acceptés (peut-on publier des "images" théoriques sur du9 ?). Et évidemment, je ne l'ai pas proposé à PréCarré tout simplement parce qu'il est écrit clairement qu'il est "inutile" de leur envoyer des manuscrits (et puis le format ne correspond pas non plus). Alors non, il n'y a rien pour publier mes envies et aspirations personnelles en matière de théorie et je n'ai pas envie de lancer mon petit tumblr solitaire. Du coup ces pages me font une belle tapisserie.
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 | Xavier, 17.07.2017 à 14:08 | 366126 |
|  |  | lldm : | tu l'as dit plus haut, c'est un non-dit ; mais je doute que ce soit un impensé (c'est une des premières choses qui motiva la naissance de P.C., dans un rapport qui va du dialogue à la lutte entre les modalités, et dont nous causions dans tes pages, d'ailleurs) parce que la question, devant le papier, pour la critique et la théorie, n'est pas tant celle d'un fétichisme historique qu'un désir de clarté sur le désir qu'on a d'elles. Si PC est sur papier, et je suppose des motivations de cet ordre jusque dans les publications les plus racoleuses, c'est en gardant tendue cette volonté qu'on aille chercher la théorie, qu'on l'acquiert, qu'on paye pour ça, simplement par que la mise en ligne est depuis quelques années la fatalité de la recherche, pas sa chance, et qu'on ne sait plus très bien pourquoi on fait tout ça quand on enquille ses lignes si aucune demande ne vient, à un moment, se formuler. |
Quand je parle d'un impensé (et c'était dans ce sens que j'évoquais les exemples du Dictionnaire de Neuvième Art), c'est comme objet de réflexion. Comme tu le dis, la recherche est publiée majoritairement de manière numérique, ce qui implicitement va valoriser le papier.
Mais j'ai de plus l'impression de deux obstacles: d'une part, l'idée que n'importe qui peut publier sur Internet, d'où une probable méfiance quant à la légitimité de ces discours; d'autre part, la question de l'inventaire difficile à établir, à la fois pour des questions de prolifération que pour la fluctuation permanente dans laquelle s'inscrit naturellement un site web.
Bref: en dehors de quelques fous qui s'intéressent spécifiquement à la bande dessinée numérique, je suis souvent frappé de voir combien les universitaires sont prêts à construire des outils numériques qui se limitent uniquement à établir des corpus papier.
lldm : | Tu veux dire que tous ces rédacteurs ne vont pas, comme je le croyais, écrire dans des revues aux ambitions médiocres, que parce que Pré Carré ne leur ouvre pas ses portes ? Ooooh, comme je suis déçu, nous pensions avoir suscité un tel désir d'écrire, rayonner comme un tel modèle de pensée, de bravoure ! |
Ce que je veux dire, c'est que quand on me dit "on veut parler de choses peu connues / écrire des trucs pointus / développer un discours théorique", et qu'on rajoute aussitôt "mais ce n'est pas facile alors on propose des choses moins audacieuses en espérant que cela fera bouger les lignes", j'ai du mal à comprendre sans la justification alimentaire.
Parce que si l'on parle uniquement des envies et des aspirations, le web est là, il est aujourd'hui bien plus facile de publier et de donner à voir des choses si on en a envie. Ou même le papier, comme c'est (il me semble) le cas pour Pré Carré, d'exister à peu de frais.
Donc oui, je te rejoins dans ton constat: les contraintes matérielles n'expliquent pas tout (et ne solutionneraient pas tout non plus.)
C'est amusant, en fait, cette compromission du discours me renvoie aux explications que peut donner l'ACBD lorsqu'on signale qu'elle s'intéresse peu à la production des alternatifs: elle est exigeante, pas forcément disponible, etc. -- bref, tout un tas d'excuses matérielles et factuelles (donc indéniables) pour justifier un état de fait qui ne relèverait donc pas d'une absence de curiosité (jugement forcément subjectif).
lldm : | Bref, c'est bien le sentiment d'un beau gachis de possible (contrairement à toi je pense que l'ampleur économicotechnique et la qualité de la presse en kiosque ne sont pas incompatible d'emblée), d'un coup pour rien écrit d'avance, qui suscite je pense autant d'attachement et d'agacement sur ce fil, ici ou ailleurs. |
Ah, mais je te rejoins sur ce sentiment de gâchis de possible, sur cette tendance au nivellement par le bas, sur le choix du consensus... j'ai une vision probablement trop idéalisée de ce que devrait être le critique-journaliste, et je suis bien souvent effaré de découvert ce qu'en est la réalité. |
 | |  |  | Pierre : |
Ainsi le coupable, c'est toi ? Je n'ai peut-être pas choisi le terme adéquat, j'aurais plutôt dû parler de "démembrement", car il m'a été difficile de suivre le propos des dossiers du fait d'un agencement du texte absurde et - pardon - hideux (mais l'heure très matinale où j'ai effectué cette lecture dans un Paris-Tours peu confortable y est peut-être aussi pour quelque chose). |
Ah non je ne suis pas responsable de ça ! Effectivement, à côté de mes textes ont été collé d'autres textes (non signés) rendant le tout confus. Mais ça je le savais d'avance. Non, ce dont je suis coupable c'est de ne pas avoir demandé une relecture à la maquette, ce qui aurait évité des erreurs (notamment concernant une réécriture d'une partie d'un de mes articles).
lldm : | Je n'ai jamais douté pour ma part que si on parlait régulièrement d'autres choses que des niaiseries ambiantes dans les pages des magazines les plus populaires, elles s'établiraient dans le champ des possibles avec une évidence qui inclinerait, au pire, à cesser de les considérer comme des monstres, des erreurs, des pathologies éditoriales, des trucs d'intellos (le mépris vient de l'usage du terme, c'est un mot que je n'emploie personnellement jamais), au mieux à les désirer. |
Oui. Qui souhaite rester dans l'ombre, inaccessible ou classé "difficile" arbitrairement ? On est quelques-uns à espérer briser à la longue le cercle du même, qui ne cesse de revenir aux mêmes choses et à rejeter d'autres choses comme "difficiles" (qui sont plus rendues difficiles par le voile que l'on pose sur elles que difficiles en elles-mêmes). Mais c'est peut-être peine perdue.
lldm : | J'ajoute d'ailleurs ceci, à propos de ces publications et de ce qui est dit des NCBD : l'argument des cadres éditoriaux est irrecevable. CQFD est un journal insoupçonnable de formatage pour ses auteurs. Et pourtant, il leur est arrivé de me demander de rogner un article pour satisfaire à ce fameux cadre. Je m'y suis refusé, [...] Je préfère que l'article, le dessin, saute, plutôt que de voir mon travail saboté. |
Sauf que là tu évoques un cas de courtoisie extrême où l'on te "demande" de rogner un article. D'après divers témoignages de collègues journalistes, et d'après mon expérience personnelle, il est coutumier que l'on découvre à la publication que notre article a été redécoupé, réécrit, altéré voire allongé, et c'est bien ce que j'aimerai tenter d'éviter de voir arriver à certaines contributions des Cahiers, qui traitent de sujets moins attendus que d'autres. |
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