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ciné, cinéma... [ Discussions générales, Duels, petits jeux rigolos... ] retour forum
| crepp, 04.11.2013 à 16:57 | 352783 |
| | | bon vu Gravity. Attention Spoilers aussi !!
Première fois que j'avais le sentiment d'être dans l'espace, c'est de toute beauté !
Il y a des plans somptueux, les passages ou l'on passe de l'intérieur du casque à l'extérieur du casque sont magiques, des plans de la terre aussi bien sur, et même les larmes dans l'espace ça passe comme une lettre à la poste.
Oui enfin un film en 3D a voir au ciné, ça faisait vraiment très longtemps.
comme dit plus bas, c'est juste une histoire de survie, et ça marche quand même si on le prend comme cela. Si on veut un aspect philosophique, faut aller voir autre chose.
Maintenant je ne crie pas à la merveille juste à un bon spectacle, car pour moi Bullock c'est la cata, jeu de visage mauvais, dommage c'est super important. Clooney passe plus d'émotion en 15 minutes de présence que elle sur tout le film.
Sinon je reviens de Paris, et j'avoue avoir bien rigolé sur la comédie musicale Spamalot, basée sur sacré graal des Monty Python. p'tain à la maison c'est réplique sur réplique dès que l'on peut les placer. |
| | | | Attention spoiler !!!!!!!!!!!!!!!
Charlie Brown :
"Oui, c’est le moins que l’on puisse dire. La scène finale est vraiment naze. Même dans la forme, cette fois. A quoi ça sert de laisser les goûtes d'eau sur l’objectif pendant que la caméra filme l’héroïne dans une contre-plongée aussi édifiante que ridicule d'ailleurs ?"
Ce n'est pas cela qui m' a dérangé même si la réalisation est ostentatoire à ce moment alors qu'avant elle ne l'était pas.
Non c'est le coup de la fusée qui coule et la scène sous maritime de je vais me noyer que je trouve exagérée. Putain vraiment rien n'aura marché dans la création de la NASA ou assimilé.
Charlie Brown :
"Comment peut-on penser que la NASA puisse envoyer dans l’espace une technicienne avec un profil psychologique aussi fragile et un vécu aussi lourd !? Je n'ai pas cru une seconde à son personnage."
Je ne vois pas en quoi, elle est faible. elle résiste à tout ce qu'il lui arrive. elle a un coup de mou mais qui n'en aurait pas dans ce cas là. Et puis elle n'est pas si dépressive. Elle a perdu sa fille mais elle continue son job. elle a fait les tests et a réussi pour aller la haut. me semble pas si nulle.
Charlie Brown :
"
. Des corps morts, sans combinaison, qui flottent en parfait état dans l’espace"
Alors je suis pas spécialiste mais il me semble avoir lu que sur cet aspect là le film était réaliste et que c'était le coup du corps qui explose ou se vide qui était une connerie. M'enfin j'en sais rien
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| | | | Ah oui, tiens, ça me fait penser à deux ou trois autres choses négatives (et du coup, je vais re-spoiler un grand coup ! :o))
jérôme degryse : |
Bullock [...] joue un personnage qui prend très cher physiquement durant cette aventure, cela renforce plus son personnage que cela ne le dessert. |
Dans ma catégorie du grand n’importe quoi, je rajoute ça : Comment peut-on penser que la NASA puisse envoyer dans l’espace une technicienne avec un profil psychologique aussi fragile et un vécu aussi lourd !? Je n'ai pas cru une seconde à son personnage.
jérôme degryse : |
Les différents retournements ne m'ont jamais dérangé. Tout juste trouve -je le final aquatique too much. |
Oui, c’est le moins que l’on puisse dire. La scène finale est vraiment naze. Même dans la forme, cette fois. A quoi ça sert de laisser les goûtes d'eau sur l’objectif pendant que la caméra filme l’héroïne dans une contre-plongée aussi édifiante que ridicule d'ailleurs ?
J’ajouterais aussi un autre truc inutile qui m’a parfois dérangé. A deux ou trois reprises, le réalisateur passe en mode caméra subjective de manière totalement gratuite, injustifiée en regard du reste du film. C’est gênant.
jérôme degryse : |
Je reproche plus certains monologues assez mal écrits. Ainsi la seule scène qui me dérange est le contact avec l'homme sur terre avec les chiens et le bébé. Plus par les dialogues que pour l'idée. |
Oui, c’est la scène la plus faible du film (avec la lourdaude scène finale). Parce que le scénario restant en surface de tout, le réalisateur ne sait pas vraiment quoi en faire, de cette scène, qui, du coup, dure beaucoup trop longtemps pour pas grand-chose.
jérôme degryse : |
[...] jamais le film ne m' a ému. J'ai vibré pour l’héroïne. J'ai eu peur pour elle mais jamais l'émotion ne m'a envahi. |
C’est ça. C’est pour ça que je dis qu’il faut laisser son cœur et son cerveau au vestiaire... |
| | | | Gravity (Alfonso Cuaron - 2013)
Bon le film rentre directement dans mon top 3 de cette année ( avec Django Unchained et Prisoners).
En expérience purement immersive au cinéma, il est même numéro un. J'ai été dans l'espace durant 1 h30. En apesanteur. Je salue l'équipe technique, les sfx et la réalisation. C'est bluffant. C'est fou comment les sfx se font oublier durant le film. Totalement au service de la réalisation. Jamais eu une impression de recherche de l’esbroufe ou de fausseté qui des fois dénaturent un plan. Réfractaire généralement à la 3D au cinéma, j'ai été aussi conquis sur ce point là. Certes, je reproche toujours la perte chromatique qu'elle engendre mais là jamais elle ne semble un gadget inutile. Elle participe totalement à l'immersion dans le film. C'est ma seule bonne expérience 3D au cinéma. J'ai le même emballement que lorsque j'avais découvert Guillaumet, les ailes du courage au Futuroscope. D'ailleurs je rêverais de découvrir Gravity sur un des écrans géants de ce parc. C'est pour moi un film uniquement fait pour être vu au cinéma. Je crois qu'il perdra beaucoup de sa superbe sur un écran à domicile. Je salue en cela l'audace de Cuaron. Il a conçu son film comme un pur objet pour salles obscures. Chapeau.
Contrairement à d'autres, je n'ai pas été du tout gêné par le choix des acteurs. Clooney fait le job et Bullock a là le rôle de sa carrière. C'est vrai que plusieurs fois dans le film, je me suis dit qu'elle devrait faire un procès à son chirurgien esthétique pour foirage de Botox. Cependant comme elle joue un personnage qui prend très cher physiquement durant cette aventure, cela renforce plus son personnage que cela ne le dessert.
Mon bémol vient un peu du scénario. Cuaron a joué la carte de la simplicité et de la concision et je le remercie aussi pour cela. La preuve qu'on peut encore raconter une histoire en 90 minutes au cinéma. C'est uniquement une histoire de survie dans l'espace. Pas de recherche de mysticisme ou de fantastique. Cette recherche de "réalisme" me plait beaucoup. Le film joue grandement sur notre claustrophobie ou de son contraire l'agoraphobie. Pour des gens sensibles à cela comme moi, le film est clairement éprouvant. Ce n'est pas le premier film à jouer sur ces angoisses mais c'est à mon sens le plus réussi ( à 1000 coudées d'un Open water par exemple).
Les différents retournements ne m'ont jamais dérangé. Tout juste trouve -je le final aquatique too much.
Je reproche plus certains monologues assez mal écrits. Ainsi la seule scène qui me dérange est le contact avec l'homme sur terre avec les chiens et le bébé. Plus par les dialogues que pour l'idée.
Enfin si je ne mets pas la note maximale, c'est uniquement car jamais le film ne m' a ému. J'ai vibré pour l’héroïne. J'ai eu peur pour elle mais jamais l'émotion ne m'a envahi. C'est pourquoi malgré toute ma grande estime pour le film, je le juge inférieur à un Abyss qui joue aussi souvent sur les mêmes peurs mais réussit en plus à presque à me faire couler une petite larme. 5/6 |
| | | | Hier, je me suis laissé entraîner pour aller voir ça :
La vraie réussite du film est technique et esthétique. Une expérience sensorielle qui, pour une fois, justifie l’emploi de la 3D. Il faut voir ce film en salle et en 3D. Le fond est d’une pauvreté navrante mais la forme fait tout l’intérêt de la chose. Du coup, même quand ça peut être chiant, on ne se fait pas vraiment chier. Voilà pour les points positifs.
Points négatifs : tout le reste.
(Attention, je vais spoiler grave...)
Du scénario sans intérêt profond (j’ose pas dire « philosophique ») - avec quelques saillies franchement cul-cul et des bons sentiments à deux balles qui tombent comme un cheveu sur la soupe - au manque d’expressivité et à la pauvreté de jeu de Sandra Bullock (les quelques répliques de George Clooney sont cependant assez amusantes), en passant par des grands n’importe quoi, genre combinaisons toujours nickel même quand on leur a fait subir les pires outrages, ou encore la scène du manque d’oxygène, qui dure aussi longtemps pour aller de 0% à... 0%, que la scène qui fait passer la jauge de 9% d’oxygène à 0% ! Chapeau !... Des corps morts, sans combinaison, qui flottent en parfait état dans l’espace... Bref... Bon, d’accord, c’est du cinéma, alors on s’en fout, c’est vrai, mais bon...
Sans compter la musique casse-couilles qui plombe un peu l’ensemble (subtilité : comme dans l’espace il n’y a pas de son – ce que montre très bien le début du film – des bruitages ont été intégrés à la partition musicale pour qu’on ressente quand même la grande violence des chocs ou la vitesse des éléments... Subterfuge grossier mais parfois efficace, forcément), ou encore quelques négligences dans un scénario qui se veut « œcuménique » : on y voit et on s’y sert de matériels spatiaux développés par des programmes spatiaux américains, russes et chinois, mais absolument rien qui viendrait d’un programme spatial européen ! (Bon, d’accord, y’a une allusion à l’ISS, la station spatial internationale, dans laquelle l’Europe est partie prenante, mais ce n’est rien en regard de l’ensemble du film).
Bref, si on n'est pas trop exigeant, qu'on laisse son cœur et cerveau au vestiaire, et qu'on se laisse porter par les images, c'est très chouette et ça vaut le coup d’œil. |
| Glotz, 11.10.2013 à 13:42 | 352610 |
| | | J'ai trouvé ces deux films assez ennuyeux et vain. Comme La Vie d'Adèle d'ailleurs. Le dernier film récent auquel j'ai vraiment accroché est Rush. Dois-je m'inquiéter ? |
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Ça pourrait être un film sur la prostitution, mais ce n’en n’est pas un. Ça pourrait être un film sur l’adolescence, ses émois et sa mélancolie (sa vanité et sa connerie aussi, parfois), ou encore sur l’éveil à la sexualité, mais ce n’est pas ça non plus. Ça pourrait être un film sur les milieux bourgeois "forcément décadents", mais ça ne l’est pas. Ça pourrait être le portrait d’une jeune fille d’aujourd’hui, mais en fait, non, pas vraiment. Ça pourrait être un film pornographique ou, au moins, érotique, mais non (attention hein, il y a bel et bien de l’érotisme dans ce film – d’ailleurs, interdit au moins de 12 ans seulement me paraît quand même un peu juste…). Ça pourrait être... oui... bien des choses... Mais non. C’est pas définissable. Disons que c’est du Ozon. Avec sa dose habituelle de légère provocation, de mise à plat dérangeante, de mise à nue de la nature humaine, de malaise diffus et de plaisir malsain, avec sa volonté de montrer, de donner à voir, à ressentir, à réfléchir, sans une once de morale, sans juger vraiment. Sans pathos non plus. Sans jamais se prendre au sérieux. Et toujours avec un sourire en coin, le sourire amusé mais désabusé de celui qui regarde le monde s’agiter, sans s’en exclure pour autant (je trouve que ce film est empreint d’une profonde tristesse).
Ozon pense que le spectateur est intelligent. Il a raison. Il aime le laisser en plan, face à lui-même, à ses éventuels questionnements (et je trouve qu’ils peuvent fourmiller). Bref, c’est du bon Ozon. Pas mon préféré, pas le plus jouissif, pas le plus drôle non plus (pour moi, Dans la maison est son meilleur film), mais un bon film qui, comme souvent, ne laisse pas indifférent.
crepp : |
J'ai attendu un moment avant d'y aller car j'avais peur de le voir. Je déteste le plus au cinéma l'histoire de la pauvre petite fille (femme, homme ça marche avec tout le monde :o) vivant dans une bourgeoisie aisée, qui a tout pour avoir la belle vie, mais qui décide pour s'amuser, pour faire chier , par opposition etc etc de "déraper" (Je déteste par exemple "Belle de jour" de Bunuel). |
C’est effectivement un film à rapprocher de Belle de jour (que, pour ma part, je trouve excellent). Ne serait-ce que dans sa tentative de cerner l’indicible, la sexualité (et l’amour ?) et ses désirs contradictoires. Et de déranger sans se prendre au sérieux. Donc pas forcément pour les mêmes raisons que toi...
crepp : |
Ozon réussit une scène que je trouve extraordinaire: celle où elle redevient une jeune fille "normale", la fameuse fête de sa copine (les parents sont même heureux de la voir sortir) et l'on y voit les lignes de coke sur la table, les jeunes totalement alcoolisées, la fille avec deux mecs...en somme qui est vraiment la pute dans tout ça ? |
Oui, c’est très bien rendu.
Ce que je trouve remarquable dans cette scène, c’est qu’elle joue sur plusieurs tableaux. Ozon montre à la fois que l’expérience de son héroïne a définitivement brisé quelque chose en elle, un truc qui la fait passer à côté de toute une partie de son adolescence. Et, dans le même temps, il montre que cette partie manquante est totalement inintéressante et toute aussi vaine que celle qu’elle est en train de vivre. C’est une scène profondément triste et mélancolique, qu’il réussit sans forcer le trait.
crepp : |
deux derniers points magnifiques:
son choix de chansons qui placées au bon moment sont encore plus marquants que des dialogues (ça devient sa marque de fabrique, mais fort réussi sur ce film).
et bien sur son actrice Marine Vacth qui porte à bout de bras son film. |
Pas tout à fait d’accord sur Marine Vacth. Je ne sais pas quoi penser de cette actrice et de sa prestation. Elle ne m’a pas totalement convaincu. Certes, elle est jeune et jolie, mais je l’ai trouvé un rien inexpressive. Bon, le rôle y est sûrement pour beaucoup, mais quand même... J’attends de la voir dans autre chose pour me faire une idée... |
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Bon, d’accord, y’a les acteurs... Mais sinon, soporifique, ennuyeux et sans intérêt. Il n’en reste pas grand-chose après la projection. Desplechin n’arrive à aucun moment à nous intéresser au sujet. Pire, il n’arrive même pas à créer un semblant d’émotion. On finit par se foutre éperdument d’une rencontre, d'une histoire et d’un cas a priori pas totalement inintéressants. Quant à l’ambition cinématographique, elle frise le degré zéro. Bref, une purge ! (pas autant que le Lincoln de Spielberg (spéciale dédicace à ingweil), mais c’est juste parce que c’est un peu moins long).
Tiens, en parlant des films qui m’emmerdent prodigieusement :
Pierre : | J'ai vu le Guépard de Visconti pour la première fois dimanche dernier.
Très beau, on ne voit pas passer les 3h00 de film [...] |
Essayé trois fois. Jamais pu passer le premier quart d’heure tellement ça m’emmerde. Visconti est sans conteste le cinéaste qui m’emmerde le plus au monde. Outre Le Guépard, j’ai essayé Rocco et ses frères (tout en tenant plus d’une heure, je ne suis pas arrivé au bout...) et Mort à Venise (Je me suis forcé à aller au bout et j’ai souffert le martyre). Il me semble avoir vu Les Damnés il y a très longtemps. Il me semble avoir à peu près apprécié ce film (ce qui en ferait une exception), mais je ne m’en souviens plus… Bref, Visconti, je peux pas.
P.S. 1 : j’ai dans ma ligne de mire le Woody Allen cité par effer et le François Ozon cité par crepp. J’espère qu’ils me réconcilieront un peu avec une année cinématographique d’une prodigieuse faiblesse.
P.S. 2 : en septembre, je suis allé voir pas mal de films de Roman Polanski lors d’un cycle à son œuvre consacré par ma cinémathèque du coin. Découvert certains, revu d’autres. Voilà au moins un cinéaste de grand talent qui me fait rarement chier.
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the butler attention, machine à Oscar avec les Weinstein pour pousser le bouzin. l'affiche semble presque déjà prévoir la place pour ajouter les récompenses.
Sujet consensuel, qui donne une vision biaisée de l'histoire, avec des parti-pris bien bien orienté. JFK est une gravure de mode, alors que Lyndon Johnson a droit à une grande scène sur les chiottes. Le film parle de l'émancipation des noirs, mais réussit, malgré le fait que l'un des personnages rejoigne les Black Panthers, à ne jamais citer le nom de Malcom X et évacue tous l'aspect violent qu'a eu ce mouvement. Il préfère se concentrer sur les résultats: Barack Obama, Barack Obama, Barack Obama, Barack Obama, Barack Obama. Je caricature à peine. Ce n'est pas loin de la propagande. Mais l'ensemble est très plaisant vu au premier degré et je dois reconnaître que Forest Whitaker et Oprah Winfrey font plus que le job. Il est clair que le lobbying de la Weinstein connection va pousser pour leur octroyer la statuette (et Alan Rickman est très troublant en Ronald Reagan)
Song for Marion (il estévident qu'en français, SOng for Marion se traduit par Unfinished song, qui fait très français :o))) un film avec des vieux qui chantent de la musique de (vieux) jeune, un cancer, un homme bourru ma is plus tendre qu'il n'en a l'air, unerelation père-fils trouble... oui, c'est cousu de fil blanc et on devine les péripéties bien à l'avance.
Mais le film est beaucoup plus subtil qu'il n'en à l'air. Il y a de très belles scènes, avec une mention toute spéciale à la dernière scène, qui évite tout le pathos de ce genre de film, avec embrassades, accolades, larmes et tutti quanti. Lq mise en scène tire un excellent parti de l'espace, composant ses scène avec une grande justesse et beaucoup de subtilité.
En plus, les personnages sont très bien écrit. Et quand un personnage bien écrit est campé par un acteur de la trempe de Terence Stamp (oscarisable, amha, mais le film est produit par la Weinstein Connection, qui ne va gâcher les chances de son poulain plus haut), à qui une grande dame comme Vanessa Redgrave donne la réplique, le résultat dépasse les espérances. Les second rôles, avec en tête Gemma Arterton et Christoper Eccleston sont à l'avenant.
Pour la petite histoire, lors de sa critique, Hugues Dayez racontait que lors de la projection presse, remplie comme il se doit de critiques cinémas au cuir plutôt épais (du genre à ne pas sanglotter devant "la rafle"), ça pleurait pas mal, c'est dire :o) |
| | | | Merci, c'est un peu ce que je pensais. Ca éclaire ton point de vue, par conséquent. |
| crepp, 03.10.2013 à 11:56 | 352507 |
| | | Mr_Switch : | Pourquoi tu n'aimes pas l'idée du ou de la jeune vivant dans un milieu aisé et/ou bourgeois et qui veut déraper ?
Car tu considères ça peu crédible ? Car c'est une idée de départ un peu éculée ? Ou c'est sans raisons objectives ? |
Je pense que c'est à cause de mon éducation, et du milieu ouvrier d'où je viens (mon père était mineur). Je ne me plains pas, mes parents ont tout fait pour me faire plaisir, j'ai été chouchouté aimé etc etc mais j'ai appris à m'amuser avec peu.
Il y a eu des moments difficiles quand je suis parti de chez moi, restau du cœur pour manger, des trucs du genre, bref ce manque d'argent qui te bouffe dans un sens.
Je sais trop bien que l'argent ne fait pas le bonheur mais de voir des gens se plaindre car ce trop plein devient chiant me prend aux trippes. J'ai du mal avec ça.
Et maintenant que je suis dans ce milieu "bourgeois", notre couple gagnant bien notre vie, ça reste tout de même là.
Conclusion, ce n'est surement pas une "bonne" raison, mais elle est là, et restera toujours là. |
| | | | Pourquoi tu n'aimes pas l'idée du ou de la jeune vivant dans un milieu aisé et/ou bourgeois et qui veut déraper ?
Car tu considères ça peu crédible ? Car c'est une idée de départ un peu éculée ? Ou c'est sans raisons objectives ? |
| crepp, 03.10.2013 à 11:20 | 352504 |
| | | "jeune et jolie" de François Ozon
ATTENTION SPOILERS !!!
J'ai attendu un moment avant d'y aller car j'avais peur de le voir. Je déteste le plus au cinéma l'histoire de la pauvre petite fille (femme, homme ça marche avec tout le monde :o) vivant dans une bourgeoisie aisée, qui a tout pour avoir la belle vie, mais qui décide pour s'amuser, pour faire chier , par opposition etc etc de "déraper" (Je déteste par exemple "Belle de jour" de Bunuel).
Pour accentuer la chose ici,les parents sont hyper "ouverts" (fument du canabis, ils parlent cul sans problème avec leurs enfants, le divorce ne pose pas soucis ...). Ce sentiment de rejet du film m'est resté jusque qu'au moment où la prostitution est apprise par la famille.
Et là Ozon s'en sort d'une fort belle manière car non elle ne fait pas ça par ennui, mais car elle est incapable d'aimer, par plaisir aussi dans un sens, par perversité (son rapport avec son frère par exemple est quand même très trouble). Ozon réussit une scène que je trouve extraordinaire: celle où elle redevient une jeune fille "normale", la fameuse fête de sa copine (les parents sont même heureux de la voir sortir) et l'on y voit les lignes de coke sur la table, les jeunes totalement alcoolisées, la fille avec deux mecs...en somme qui est vraiment la pute dans tout ça ?
Bien sur Ozon évite aussi ce retour dans le droit chemin, sinon j'aurai balancé mes popcorns sur l'écran !
Bref pas mon meilleur Ozon, la première partie m'agaçant tout de même au plus haut point. Mais ça reste dérangeant et bon pour le voir.
deux derniers points magnifiques:
son choix de chansons qui placées au bon moment sont encore plus marquants que des dialogues (ça devient sa marque de fabrique, mais fort réussi sur ce film).
et bien sur son actrice Marine Vacth qui porte à bout de bras son film. |
| Pierre, 02.10.2013 à 20:05 | 352501 |
| | | lanjingling : | Pierre : |
* cette (formidable, l'avez-vous vu dans la Fille à la valise ? Et vous n'avez pas pleuré ?) actrice italienne . |
Si, bien sûr, plus que dans l'aussi admirable "Sandra", plus cérébral, plus viscontien, où elle est accompagnée du "Prélude,choral et fugue" de César Frank.
Touchante la façon dont elle fait comprendre à demi-mot, à cause de l'époque et du contexte social, qu'elle se prostitue pour survivre. |
Il est ressorti l'année dernière je crois mais je l'ai loupé ...
Pierre : | Giliano Gemma (futur Ringo). |
RIP Giuliano Gemma ... le jour même que j'écrivais ces lignes ! Funeste hommage (d'autant que j'écorchai son prénom). |
| | | | Pierre : |
* cette (formidable, l'avez-vous vu dans la Fille à la valise ? Et vous n'avez pas pleuré ?) actrice italienne . |
Si, bien sûr, plus que dans l'aussi admirable "Sandra", plus cérébral, plus viscontien, où elle est accompagnée du "Prélude,choral et fugue" de César Frank.
Touchante la façon dont elle fait comprendre à demi-mot, à cause de l'époque et du contexte social, qu'elle se prostitue pour survivre.
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| Pierre, 01.10.2013 à 23:48 | 352494 |
| | | J'ai vu le Guépard de Visconti pour la première fois dimanche dernier.
Très beau, on ne voit pas passer les 3h00 de film alors qu'il n'y a pour ainsi pas de tension dramatique (ce qui m'a interpellé: pas de déchirement, de trahison ou de mort violente ce qui est peu conventionnel) : c'est comme un somptueux tableau de Maître animé aux couleurs chatoyantes, et qui décrit en Sicile à l'époque de l'unification italienne à travers le destin du Prince Salina (Burt Lancaster), la douce transition d'un ordre finissant quasi féodal, avec une nouvelle organisation sociale, dominée par la bourgeoisie : "pour que tout demeure comme avant, il faut d'abord que tout change" tel est la morale de ce film mélancolique qui semble faire l'apologie du sens du compromis.
Je suis quelque peu réservé quant au sort que le réalisateur a réservé à Angelica, le personnage de Claudia Cardinale qu'il fait rire de façon vulgaire* aux grivoiseries que lui susurre Alain Delon dans une scène clé du film avec une intention un peu trop voyante: la beauté sensuelle est associée à une dégradation, à l'animalité, s'opposant à la retenue aristocratique de la cousine Concetta. L'union contre-nature à venir (ils seront bientôt fiancés) va "abaisser la race" (mais cela semble coller avec le propos du livre de Lampedusa -que je n'ai pas lu). Enfin, c'est une interprétation personnelle. Amusant, comment transparait la préférence du réalisateur, amateur de beaux jeunes hommes, se faisant plaisir, il parvient à caser dans un seul plan (le technirama est large) Alain Delon, Mario Girotti (pas encore Térence Hill) et Giliano Gemma (futur Ringo). La présence d'acteurs issus du cinéma populaire et commercial chez Visconti se renouvellera d'après mon souvenir dans son dernier film, l'Innocent d'après D'Annunzio, où l'on voit contre toute attente Giancarlo Giannini et Laura Antonelli (le duo de Sex fou de Dino Risi), ainsi que Jennifer O'Neil et Marc Porel, briscards du bis.
* Il faut dire aussi que cette (formidable, l'avez-vous vu dans la Fille à la valise ? Et vous n'avez pas pleuré ?) actrice italienne est francophone de naissance et qu'ici, elle était doublée dans la version italienne par une actrice à grosse voix, et qu'il faudrait donc écouter la version française pour entendre sa vraie voix et juger comment en est modifiée l'intention). |
| effer, 25.09.2013 à 17:21 | 352451 |
| | | Je viens de voir Blue Jasmine de Woody Allen: c'est le film le plus abouti et en même temps le plus cruel que j'ai pu voir depuis longtemps.
W Allen y décortique la vie de Jasmine; admirable Cate Blanchet, et de sa soeur qui n'a pas inventé la poudre avec son garagiste de futur époux.
Le film nous montre une Jasmine désemparée mais si fragile, allez le voir! |
| e m, 24.09.2013 à 20:31 | 352440 |
| | | jérôme degryse : | c'est cela. C'est aussi dans ce James Bond qu'on a les ninjas, les samourai ( parce que Japon= cliché), sfx ridicules d'une fusée engloutissant une autre, une bataille de mini hélicoptère ( un ulm quoi) avec mitraillette, un volcan dont le lac s'ouvre pour laisser place à une lampe de rampement de fusée cachée, le pont qui s'ouvre pour faire tomber dans les requins.
C'est très très cinéma bis |
Ça y est, je viens de voir ce James Bond au Japon.
Ou plutôt essayé de voir, parce que j'ai craqué après 15/20 minutes. Ça a tellement mal vieilli, que même plein de bonne volonté c'est juste pas possible de regarder un truc pareil. |
| SydN, 10.09.2013 à 8:51 | 352312 |
| | | Thierry> Dernier quart d'heure ? tu es bien gentil... |
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rettrapage du Sunshine de Danny Boyle
évidemment, je ne m'attendais pas à monts et merveilles, parce que le Danny Boyle reste un type très surestimé depuis Trainspotting et son passage à Hollywood. Et ça démarre plutôt bien. Un mix de SF entre 2001 et Alien qui fonctionne pas trop mal. je suis même prêt a accepter l'arrivée de l'intrus. Puis, Danny Boyle se met à faire du Anderson, pas celui de ther will be blod, mais celui de event horizon. Cela se traduit par un dernier quart d'heure calamiteux qui gache ce qui aurait pû être un honnête divertissement. |
| | | | SydN : |
Pourtant la bande annonce laissait entrevoir un film virevoltant et tres vivant, comme quoi, les bandes annonces... |
Ah non mais ça l'est sûrement... Disons qu'il faudrait découvrir le cinéma "indé" américain avec ce film pour l'apprécier énormément... Sans quoi, on risque de trouver ça très moyen (en tout cas, c'est le mien, de cas...) |
| SydN, 31.07.2013 à 15:43 | 352033 |
| | | Charlie Brown : |
Pas mal, mais pas emballant pour autant. Trop de tics estampillés "cinéma indé" pour faire cinéma indé (noir et blanc injustifié ; fausse non maîtrise de la caméra, du scénario, du jeu des acteurs ; clins d’oeil un peu trop lourds, et pas forcément bien employés, à la Nouvelle Vague française ; scènes plus ou moins obligées et finalement trop vues...). Un certain cynisme et une certaine ironie de rigueur sont parfois inutiles, les dialogues ne font pas toujours mouche et plusieurs situations sont assez inintéressantes.
Mais on sent une certaine justesse dans la peinture du milieu traité : adulescents en fin de vingtaine, qui abordent la trentaine un peu paumés dans un monde en crise, qui se la racontent et qui n’arrivent pas vraiment à passer à la vie d’adulte... (Qui pourrait les en blâmer totalement ?). Et une héroïne, incarnée par Greta Gerwich (et co-responsable du scénario) assez attachante, même si parfois agaçante, et même si on ne croit pas complètement à son personnage. Quelques beaux (mais rares) moments de cinéma, comme cette séquence où Frances court sur les trottoirs et les passages piétons des rues de New York en esquissant quelques pas de danse au son du Modern Love de David Bowie (j’ai lu après-coup que c’était une référence au Mauvais Sang de Leos Carax, soit... mais comme je n’ai jamais vu ce film...)
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Pourtant la bande annonce laissait entrevoir un film virevoltant et tres vivant, comme quoi, les bandes annonces... |
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Pas mal, mais pas emballant pour autant. Trop de tics estampillés "cinéma indé" pour faire cinéma indé (noir et blanc injustifié ; fausse non maîtrise de la caméra, du scénario, du jeu des acteurs ; clins d’oeil un peu trop lourds, et pas forcément bien employés, à la Nouvelle Vague française ; scènes plus ou moins obligées et finalement trop vues...). Un certain cynisme et une certaine ironie de rigueur sont parfois inutiles, les dialogues ne font pas toujours mouche et plusieurs situations sont assez inintéressantes.
Mais on sent une certaine justesse dans la peinture du milieu traité : adulescents en fin de vingtaine, qui abordent la trentaine un peu paumés dans un monde en crise, qui se la racontent et qui n’arrivent pas vraiment à passer à la vie d’adulte... (Qui pourrait les en blâmer totalement ?). Et une héroïne, incarnée par Greta Gerwich (et co-responsable du scénario) assez attachante, même si parfois agaçante, et même si on ne croit pas complètement à son personnage. Quelques beaux (mais rares) moments de cinéma, comme cette séquence où Frances court sur les trottoirs et les passages piétons des rues de New York en esquissant quelques pas de danse au son du Modern Love de David Bowie (j’ai lu après-coup que c’était une référence au Mauvais Sang de Leos Carax, soit... mais comme je n’ai jamais vu ce film...)
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Sofia Coppola continue de creuser, avec un talent certain, une de ses veines principales : l’autopsie du vide, de la vacuité, de la vanité. Cette fois-ci, elle s’attaque à une génération qui a biberonné à la télé-réalité, à internet et à l’absurde célébrité people-isée générée par ces deux biais. Et c’est vertigineusement glaçant, même si on peut rire parfois... mais plutôt jaune. Pour une fois, dans un de ses films, on ne peut avoir d’empathie ni de sympathie pour aucun des personnages, à aucun moment. Elle montre, froidement, par une sorte de jeu de miroirs virtuels, la fascination pour le vide d’une frange de la jeunesse, plus ou moins dorée, elle-même fascinante de vide. Elle met en scène de monstrueuses créatures engendrées par un pays et une civilisation malade, malade de ses contradictions et de ses excès. C’est moins trash que du Gregg Araki, mais ça tire dans le même sens. C’est le genre de film, plutôt bon, que je ne verrai qu’une fois, car je n’aurais jamais de plaisir à le revoir. |
| | | | ingweil : | Pierre : | Charlie Brown : | Pour les ceusses que ça intéresse, France Inter diffuse cet été, tous les jours de la semaine, de 12h15 à 12h30, les entretiens Hitchcock / Truffaut de 1962. Ré-écoutables sur le site. |
Rats ... C'est pendant mes heures de bureau. Quel choix ont-ils fait: c'est en VO avec doublage ? |
Traduction simultanée. J'ai entendu uniquement le premier, je me les ferai en podcast, trop compliqué à suivre quand on est le nez dans les casseroles. |
pareil |
| | | | Pierre : | Charlie Brown : | Pour les ceusses que ça intéresse, France Inter diffuse cet été, tous les jours de la semaine, de 12h15 à 12h30, les entretiens Hitchcock / Truffaut de 1962. Ré-écoutables sur le site. |
Rats ... C'est pendant mes heures de bureau. Quel choix ont-ils fait: c'est en VO avec doublage ? |
Traduction simultanée. J'ai entendu uniquement le premier, je me les ferai en podcast, trop compliqué à suivre quand on est le nez dans les casseroles. |
| Pierre, 03.07.2013 à 21:21 | 351710 |
| | | Charlie Brown : | Pour les ceusses que ça intéresse, France Inter diffuse cet été, tous les jours de la semaine, de 12h15 à 12h30, les entretiens Hitchcock / Truffaut de 1962. Ré-écoutables sur le site. |
Rats ... C'est pendant mes heures de bureau. Quel choix ont-ils fait: c'est en VO avec doublage ? |
| | | | Pour les ceusses que ça intéresse, France Inter diffuse cet été, tous les jours de la semaine, de 12h15 à 12h30, les entretiens Hitchcock / Truffaut de 1962. Ré-écoutables sur le site.
Et le week-end, samedi et dimanche de 12h00 à 14h00, c'est le retour de Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert, une émission estivale sur le cinéma fort sympathique. En tout cas, l'année dernière, c'était très chouette. J'ai pas encore écouté, cette année. |
| SydN, 29.06.2013 à 8:43 | 351650 |
| | | Le monde fantastique d'Oz
De Sam Raimi
J'attendais pas grand chose de ce prequel, mais il faut au moins avouer une chose, ça tient plutot la route et certains elements sont meme assez bien vus, malins je dirais.
Il faut dire qu'à la base, un film Disney avec le realisateur de Spiderman aux commandes, j'appréhendais pas mal de niaiseries et de cucuteries. Finalement, ça va. Ça reste evidemment un divertissement familial, mais pas désagréable du tout. Le seul truc qui me gène (beaucoup), c'est presque un etat d'âme philosophique : le personnage d'Oz est un atroce arriviste interressé seulement par lui meme, par l'argent et sa propre reussite. Il n'a de cesse de prendre autrui pour des billes, et ce jusqu'à la fin. Aucune redemption.
En tant qu'adulte, on a cette capacité de distanciation et appréhendons aisément l'aspect comique de la chose avec un certain recul. Mais pour nos chère tête blonde, le message sous-jacent me semble assez douteux. Surtout que l'idée du heros-voyou est de plus en plus repris chez Disney quand on y pense, ce qui est assez derangeant quand on accumule le tout. Entre Jack de pirate des caraïbes, le pince égoïste et connard de la princesse et la grenouille, le jeune voyou-voleur de Raiponce... Mais évidement au fond, ils ont un coeur. Tu comprends c'est des cons mais c'est aussi des tendres, donc les super nana de ces metrages tombent forcément amoureuses hé.
Disney à trouvé là un moyen comme un autre de se moderniser. Mais en meme temps, il y a quelque chose qui n'est pas annodin, c'est cette banalisation que celà engendre : Bah finalement Oz parvient à devenir richissime et celebressime, tout ce qu'il a voulu. Donc peut importe les moyens, tant qu'on arrive a ses fins.
Je ne dis pas qu'il faut que Disney reste edulcoré à fond, mais là quand meme, ils arrivent à faire passer des choses douteuses comme sympathique, voire heroique. C'est quand meme un comble. L'image du reve americain s'en trouve bouleversé, ce n'est plus le courage et la perseverance qui conduit a la reussite. On le sait bien aujourd'hui en pleine crise avec tous ces riches qui nous prennent pour des cons a wall street, donc aujourd'hui, les américains tentent de nous faire croire que pour acceder au reve americain, il faut se salir les mains, etre un salaud.
C'est beau. |
| SydN, 29.06.2013 à 8:22 | 351649 |
| | | effer : | C'est plutôt Kurosawa Kioshi... |
Oulala
Oui pardon.
Le lapsus a la con, surtout que ces deux cineastes n'ont aucun lien a part leur métier et leur nom de famille... Ils ne sont ni parent, ni artistiquement similaire... |
| chrisB, 28.06.2013 à 13:43 | 351640 |
| | | effer : | C'est plutôt Kurosawa Kioshi... |
:) |
| effer, 28.06.2013 à 13:37 | 351639 |
| | | C'est plutôt Kurosawa Kioshi... |
| SydN, 28.06.2013 à 10:22 | 351635 |
| | | J'ai adoré les films d'Akira Kurosawa autour de 2000 (Cure, Kairo, seance...). Je ne connais pas son travail d'avant, et ce qu'il a fournit après (Jellyfish par ex) m'a déçu. J'étais curieux de la sortie de ce diptique, mais un peu embêté aussi, car 4h30 de cinema pour en sortir potentiellement déçu (vu que j'ai pas trop aimé ses derniers films)... Tu as quand même trouvé l'ensemble interessant, ce qui me donne envie d'y jeter un oeil en DVD, mais as-tu un connaissance de son travail ? Car ce qui me gêne personnellement c'est qu'il tourne un peu en rond je trouve, ce qui t'as forcément échappé si tu ne connais pas ses autres films...
Sinon, rien à voir mais j'ai vu quelques films recemment:
Stoker de Park Chan Wook.
J'ai bien aimé, car avec une histoire relativement simple et éculée, ils sont parvenu à faire quelque chose de très interessant. C'est presque une figure de style, donc ça a ses limites, mais c'est très bien vu. Ce qu'il y a d'étonnant c'est qu'il y a pas mal de subtilité dans l'écriture et dans la mise en scène, pourtant la direction d'acteur me semble assez grossière, certains élément suggérés par le scénar et par la caméra sont soulignés par les acteurs, ce qui enlève un peu de finesse à l'ensemble.
Je ne vais pas y aller par 4 chemins, l'Idée du film est son potentiel à nous conduire vers le fantastique par des biais plus ou moins réussit, alors que tout semble réaliste.
C'est une recontextualisation dans un univers non-fantastique du mythe vampirique, et ça c'est interressant.
L'esthétique et la mise en scène sont remarquable.
Pour le reste j'en parlerai un autre fois (je retourne bosser un peu quand même...) |
| | | | Pierre : |
Étrange enfin, ce premier de grand rôle de Veronica Lake alors âgée de vingt-deux ans, incarnant ici une aspirante actrice venue tenter sa chance à Hollywood et qui par dépit, veut renoncer et décide de rentrer chez elle à des milliers de kilomètres en stop ... Cruelle ironie oui, quand on sait le destin qu’il lui fut réservé dix après ce film quand oubliée, elle dut mettre fin à sa carrière (des journalistes l'ont retrouvé dans les années soixante, serveuse dans un bar de Manhattan). Elle ici, déjà telle que la postérité la figera : petit oiseau désabusé, frêle, sans réel charisme, marmottant, le regard fuyant, dont l’œil droit est dissimulé par sa mise en pli fameuse que toutes les jeunes filles de ces années-là ont copiées et qui lui vaudra le surnom de « the peek-a-boo girl » (approximativement: la « fille elle-est-où-elle-est-là »), elle est pourtant si jolie (quoique elle passe une partie du film déguisée en grand frère de Jackie Coogan ...)! et d’une beauté si peu commune, mais trop désincarnée, froide, en définitive peu bandante (dans LA Confidential le film, Bud White dit à Lynn Bracken: vous êtes bien mieux que Veronica Lake). C’est terrible comment elle a fini : seule, alcoolique et folle, j’ai trouvé une photo d’elle prise alors qu’elle avait à peine cinquante ans, on aurait dit une vieille femme à l’air égaré. Sic transit… |
Je crois n’avoir jamais vu de films avec Veronica Lake. Je ne connais d’elle que des photos mettant en valeur son étrange beauté, à laquelle je n’ai jamais été sensible. Et c’est vrai que son destin est tragique.
Ce que tu dis sur ce film est étonnant. Il me semble que c’est un de ses plus célèbres et un des plus cotés. Il faudra que je le voie, un jour.
En attendant, je me suis fait un week-end cinéma, un week-end de films longs. Chose qui m’arrive rarement. Depuis une dizaine d’années, je ne supporte plus les films qui dépassent les 2 heures. 1h30 est mon format préféré, 1h45 maxi. Au-delà, le film à intérêt à être sacrément solide s’il veut tenir la distance et ne pas finir par me plomber.
Les deux œuvres suivantes, pas mauvaises du tout, n’ont pourtant pas réussies à franchir le cap, à éviter l’erreur de la longueur inutile.
Ce diptyque qui n’en est pas un (j’ai appris après visionnage des deux parties - 2h00 pour le premier, 2h30 pour le second ! - qu’en fait ce film est à l’origine une mini série-télé de 5 épisodes tournée par Kiyoshi Kurosawa pour une chaîne japonaise) narre l’histoire de cinq femmes, 15 ans après un drame horrible. Alors qu’elles avaient 8-9 ans, quatre fillettes sont témoins de l’enlèvement d’une de leur camarade de classe, qui sera violée et assassinée peu après. Traumatisées et incapables de fournir des renseignements à la police alors qu’elles ont vu l’assassin, elles sont convoquées par la mère de la victime qui leur fait tenir la promesse de trouver une compensation à la hauteur de leur incapacité à démasquer l’assassin. Souvent malsain et tordu (japonais quoi !), le film raconte, l’un après l’autre, le destin brisé, par la conjonction du traumatisme de l’événement et de la promesse faite à la mère, de chacune des jeunes filles. Et celui de la mère, rattrapée par son passé.
Kurosawa sait filmer. Il n’y a pas de doutes là-dessus. Mais le rythme est inutilement lent et parfois lourd, pour une version cinéma. S’il avait un peu ramassé le tout, s’il avait remonté sa série découpée en 5 chapitres pour en faire un film choral, à la limite, croisant les histoires et les destins, ça aurait pu être très bon. Là, c’est juste long et souvent prévisible. Il ne ménage que peu de surprises au spectateur, dans un scénario qui en regorge pourtant. Vraiment dommage. Après le premier volet, j’ai hésité à aller voir le second. J’ai quand même bien fait d’y aller, l’ensemble n’est pas inintéressant.
Là encore, un film beaucoup trop long (2h20 !). Le début est pourtant brillant ! Et la première heure est cinématographiquement jubilatoire, à la fois dans la forme et dans le fond. On se prend un instant à croire en la renaissance du grand cinéma italien, de la comédie douce-amère à l’italienne.
Jep Gambardella a 65 ans. Il a écrit un livre, un seul, lorsqu’il avait la vingtaine. Succès critique et public qui lui permit de devenir le roi des mondains romains, rôle duquel il ne sortira plus sa vie durant. Un nouveau film sur la vanité et la vacuité liées à la richesse et à la vie de fêtard, à mi-chemin entre La Dolce Vita de Federico Fellini et Somewhere de Sofia Coppola. Mais sans le venin et le coté profondément dérangeant du premier, et sans la fausse légèreté et la maîtrise du temps du second.
Pour autant, ce n’est pas un film raté, et on assiste quand même à de beaux moments de cinéma. Un film qui vaut le coup qu’on s’y arrête, ne serait-ce que pour retrouver subrepticement un petit goût de bon cinéma italien.
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| Pierre, 23.06.2013 à 19:55 | 351600 |
| | | Quel supplice que la vision de ce Voyages de Sullivan signé Preston Sturges que j'ai eu la mauvaise idée d'acquérir hier ! Lisant la jaquette dans un bac à solde de l'avenue de Clichy, je voyais déjà quelque chose dans la veine de Capra cependant que je m’étonnais que ce film me fût demeuré inconnu jusqu’aujourd’hui ; mais la présence à l’affiche de la troublante Veronica Lake achevait de me convaincre:
L'histoire:
Un réalisateur américain renommé pour ses comédies mais lassé d'Hollywood, décide de produire un film plus dramatique et ancré dans la réalité. Déguisé en clochard, il essaie de comprendre les aspirations des milieux défavorisés.
Mais c’est à juste titre que ce film est aujourd’hui plus ou moins tombé dans l’oubli, car c'est une comédie à l’humour épais, complaisant avec lui-même (je veux dire: Hollywood) affichant sans vergogne un cynisme involontaire, déroulant un récit à la construction maladroite (absence de fluidité dans le Voyage qui –symboliquement peut-être mais contre toutes les règles de la narration, revient sans cesse à son point de départ), avec une ribambelle de personnages tous aussi antipathiques les uns que les autres, exposant un discours démagogique, avec cette façon de filmer la misère en recherchant le pathos (cette longue scène muette dans l'asile de nuit), mais distante hein, en se pinçant le nez. Pouah ! C’est plutôt le film qui pue. Le portrait du cuisinier noir forcément stupide et doté d’un accent « gwotesque » dit tout de l’état d’esprit des auteurs (dans la scène de la projection à l'église, les Noirs roulent tous des gros yeux et font des mimiques simiesques). Scénaristiquement, toute la dernière partie est expédiée, tout va trop vite au mépris de la crédibilité. De façon incongrue, le film se pique de faire de l'esthétisme (les bagnards défilants à contre-jour devant la chapelle) et la fin est insoutenable de lourdeur : les visages des prisonniers en surimpression qui tournoient autour de celui du héros qui nous délivre cette morale finale: plutôt que de faire des films à thèse pour dénoncer la misère, faisons plutôt de la gaudriole, car le rire soulage les malheureux ... Absence de total de l’humanisme cher à Capra ni du brio propre à Lubitsch (ces deux cinéastes étant d’ailleurs cités plusieurs fois dans le film de façon plus ou moins sarcastique).
Détail amusant, je songeais au début du film à O Brother quand Sullivan entame son premier voyage à travers la campagne et je me demandais si le film des frères Coen ne s’en était pas inspiré… et je réalise quelques seconde avant la fin, par un gros plan sur le titre du livre (fictif ?) que Sullivan au début du film souhaitait adapter pour le cinéma, s’intitule justement : O Brother where art thu …
Étrange enfin, ce premier de grand rôle de Veronica Lake alors âgée de vingt-deux ans, incarnant ici une aspirante actrice venue tenter sa chance à Hollywood et qui par dépit, veut renoncer et décide de rentrer chez elle à des milliers de kilomètres en stop ... Cruelle ironie oui, quand on sait le destin qu’il lui fut réservé dix après ce film quand oubliée, elle dut mettre fin à sa carrière (des journalistes l'ont retrouvé dans les années soixante, serveuse dans un bar de Manhattan). Elle ici, déjà telle que la postérité la figera : petit oiseau désabusé, frêle, sans réel charisme, marmottant, le regard fuyant, dont l’œil droit est dissimulé par sa mise en pli fameuse que toutes les jeunes filles de ces années-là ont copiées et qui lui vaudra le surnom de « the peek-a-boo girl » (approximativement: la « fille elle-est-où-elle-est-là »), elle est pourtant si jolie (quoique elle passe une partie du film déguisée en grand frère de Jackie Coogan ...)! et d’une beauté si peu commune, mais trop désincarnée, froide, en définitive peu bandante (dans LA Confidential le film, Bud White dit à Lynn Bracken: vous êtes bien mieux que Veronica Lake). C’est terrible comment elle a fini : seule, alcoolique et folle, j’ai trouvé une photo d’elle prise alors qu’elle avait à peine cinquante ans, on aurait dit une vieille femme à l’air égaré. Sic transit… |
| SydN, 21.06.2013 à 13:11 | 351573 |
| | | InternalLobster : | Si vous n'avez pas vu Pop Redemption je vous le recommande, très bien fait, très marrant. |
Une critique (absolument géniale il faut dire) ici :
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| | | | Si vous n'avez pas vu Pop Redemption je vous le recommande, très bien fait, très marrant. |
| effer, 14.06.2013 à 13:43 | 351491 |
| | | chrisB : | Hier, tentative de Coraline...on a changé au bout de 15mn tellement on accrochait pas (le bouquin était plutôt sympathique pourtant) |
Pareil pour moi... |
| chrisB, 13.06.2013 à 19:32 | 351475 |
| | | Hier, tentative de Coraline...on a changé au bout de 15mn tellement on accrochait pas (le bouquin était plutôt sympathique pourtant) |
| | | | Pour ceux qui n'aiment pas les documentaires, allez voir foncez voir (il risque de ne pas rester longtemps en salle) "Disorder" de Huang Weikai, un des plus intelligent et inventif film de found footage qui existe. |
| | | | InternalLobster : | Je déconseille L'écume des jours. J'aime bien Gondry, mais ce film est une purge. |
Deux ou trois personnes m'ont déjà dit la même chose. Sans compter que les critiques n'ont pas l'air bonnes non plus.
C'est vraiment dommage. J'avais vraiment envie d'aller voir ce film parce que j'aime l'oeuvre de Boris Vian et que le cinéma de Michel Gondry, même s'il me laisse parfois sur ma faim, m'intéresse souvent assez pour aller y jeter un oeil (tiens, ça me fait penser qu'hier soir j'ai revu Soyez sympa, rembobinez sur Arte, un plutôt bon cru de Gondry, que j'ai même plus apprécié lors de cette deuxième vision). La seule chose qui me rendait réticent, c'était le casting : Duris et Tautou, c'était a priori plus que je ne peux en supporter. Mais maintenant que tout le monde - même les gens avec qui j'ai des affinités cinématographiques - m'en dit du mal, j'ai de moins en moins envie... |
| | | | Je déconseille L'écume des jours. J'aime bien Gondry, mais ce film est une purge. |
| | | | Pierre : |
Le réalisateur, Ivan Passer, a travaillé aux scénarios des films tchèques de Milos Forman (dont l'épouse Véra tient un rôle qu'il est difficile d'oublier pour un amateur de belles actrices - clin d'oeil appuyé en direcion Charlie Brown). C'est son unique long métrage dans son pays. Il s'est exilé en 1968 aux Etats-unis où il a connu une carrière sporadique, moins brillante que celle de son compatriote et ami (qui lui réalisera Vol au dessus d'un nid de coucou). Voilà, à découvrir si leur coeur vous en dit (je n'ai aucune information sur les conditions de réalisation, mais les acteurs -plus ou moins non professionnels, ne semblent pas avoir été harcelés moralement par le réalisateur au cours du tournage. Ah ah). |
C’est amusant. Pas plus tard que y’a pas longtemps, j’ai emprunté Les amours d’une blonde de Milos Forman, de 1965 aussi. Et ce que tu dis du film d’Ivan Passer m’a furieusement fait penser à ce film de Forman. Rien d’étonnant, donc. J’en ai bien aimé le côté "document d’époque", mais l’ensemble ne m’a pas totalement convaincu. Il y a bien le regard d’un réalisateur potentiellement intéressant (parfois - quoique trop rarement - Jacques Tati n'est pas loin...), mais il y a pas mal de lourdeurs et de longueurs, un petit problème de rythme (et de direction d'acteurs) qui, en regard de la vitesse, de la légèreté, de la fluidité de la Nouvelle Vague française, nous laisse un peu sur notre faim. Certes, nous sommes en Tchécoslovaquie communiste et non en France, et l’on sent bien que Forman fait preuve de toute la liberté dont il est capable étant données les circonstances. Mais quand même. On est plus proche du néo-réalisme italien que de la Nouvelle Vague, j’ai trouvé.
N’empêche, tu m’as donné envie de voir cette chose (et pas seulement pour découvrir Vera Kresadlová !)
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| Pierre, 27.05.2013 à 20:56 | 351253 |
| | | Je viens de voir un film formidable, Éclairage intime:
Il y a quelques temps, me promenant parmi les rayonnages dvd de Gibert, tombant nez à nez avec une tête de gondole, j’appris incidemment l'existence d'un cinéma national en république démocratique de Tchécoslovaquie, antérieur au printemps de Prague. Les jaquettes étaient prometteuses, à cause de descriptions habilement rédigées et d'une maquette accrocheuse (à défaut d'être tout à fait de bon goût).
Profitant de la promotion, j'ai pris quelques titres comme ça, pour voir. J'ai fait une première expérience avec le Soleil dans les filets, mais je me suis vite ennuyé, puis, versatile, me suis tourné vers d'autres horizons cinématographiques. Revenant de congés hier soir, je ne voulais pas reprendre le labeur sans m'être payé une tranche de fiction et parcourant la pile des films "à voir" j'en ai retenu le plus court parce qu'il était déjà tard ...
Il s'est avéré que que ce petit film par la durée (72 minutes), était un grand film. Il s'inscrit parmi les créations marquantes de la "Nouvelle Vague" tchécoslovaque, qui déferla au début des années 60 pour se retirer à l'arrivée des chars soviétique en 68 (mais une production intéressante semble avoir perdurée au delà de cette fatidique date). Oh ce n'est pas grand chose: un directeur d'école de musique d'une petite ville de province reçoit un ami d'enfance qui est violoncelliste à Prague. Il habite une maison qu'il a bâti de ses mains et où loge, sa femme, ses deux enfants et ses beaux-parents. Il n'y a quasiment pas d'histoire, et les dialogues sont en apparence anodins.
Il y a juste une douceur, une mélancolie aigre-douce qui parcourt le film, rien n'est dit mais tout est suggéré dans une suite de saynètes quasi documentaires: les rêves non réalisés, la voie sans issue représentée par la réussite sociale (la maison, la famille, la voiture), le temps qui passe inexorablement, et la musique toujours. La musique (la classique et la folklorique) est indissociable du film et de la vie dans cette campagne bohémienne où tout le monde est peu ou prou, musicien. Nous sommes à l'été, les champs sont blond de l'or des moissons, on participe à la fanfare pour un enterrement, on répète la petite musique de nuit tout en s'engueulant (pépé oublie des notes, le pharmacien a le petit doigt ankylosé) et le soir on parle musique devant l'électrophone qui passe une grandeur de la musique tchèque. Les gamins sans être totalement insupportables défient l'autorité parentale, pépé ronfle comme un sonneur et n'a pas son pareil pour jeter un froid avec ses remarques grivoises, bobonne a été jolie mais elle accumule les kilos sur les hanches et la petite amie de l'ami d'enfance est décidément délicieuse avec son look sixties à la page, et sa fraîcheur mutine, même si l'hôte feint bien entendu la plus totale indifférence. Il y a dans tout ça un petit côté qu'on pourrait abusivement qualifier de tchékovien, dans cette tranche de vie pastorale paradoxalement nostalgique et intemporelle.
Le réalisateur, Ivan Passer, a travaillé aux scénarios des films tchèques de Milos Forman (dont l'épouse Véra tient un rôle qu'il est difficile d'oublier pour un amateur de belles actrices - clin d'oeil appuyé en direcion Charlie Brown). C'est son unique long métrage dans son pays. Il s'est exilé en 1968 aux Etats-unis où il a connu une carrière sporadique, moins brillante que celle de son compatriote et ami (qui lui réalisera Vol au dessus d'un nid de coucou). Voilà, à découvrir si leur coeur vous en dit (je n'ai aucune information sur les conditions de réalisation, mais les acteurs -plus ou moins non professionnels, ne semblent pas avoir été harcelés moralement par le réalisateur au cours du tournage. Ah ah). |
| Pierre, 25.05.2013 à 10:50 | 351226 |
| | | «Un début de film…», par Alfred Hitchcock
Au début des années soixante, Tony Curtis et sa femme Janet Leigh sont invités un soir chez Alfred Hitchcock en compagnie d’autres couples. Après le dîner, tout le monde se retrouve dans le salon à fumer des cigares.
«Alors Hitchcock nous dit : «J’ai trouvé un début de film. J’aimerais bien vous en faire part.» Il parlait de cette voix merveilleuse, lente et pondérée. Naturellement tout le monde a dit : «D’accord, allez-y» et il a commencé :
«Un petit avion – un bimoteur- vole dans le ciel par un temps dégagé. Dans l’avion, un homme remonte la fermeture Eclair de sa combinaison de parachutiste. On ne voit pas son visage qui est caché par son casque et de grosses lunettes. Il enfile un parachute sur son dos et il ajuste les sangles. Le pilote lui jette un regard par-dessus son épaule et lui fait signe de se tenir prêt.
Là-dessus, l’homme à la combinaison ouvre la trappe de l’avion. Le vent s’y engouffre et pour la première fois nous voyons le paysage, tel qu’il s’offre aux yeux de cet homme. L’altitude est de 15 000 pieds, pas très haut mais suffisamment tout de même. Le regard plonge sur les collines et montagnes en contrebas. Le gars au parachute s’avance vers la porte ouverte, reste immobile un moment, les mains sur les gonds de la porte et jette un coup d’œil au pilote par-dessus son épaule. Le pilote hoche la tête, lève la main et commence un compte à rebours avec ses doigts : cinq, quatre, trois, deux, un ! Le type à la combinaison saute de l’avion comme une grenouille, bras et jambes écartés.
Silence étrange. Nous sommes maintenant hors de l’avion dont le bruit de moteur s’estompe peu à peu. Brutalement, on entend le souffle du vent qui fouette tout son corps. Gros plan sur le casque et sur les grosses lunettes, rien de plus. Le silence. Alors il baisse la main et actionne un cordon. Le parachute s’épanouit en corolle au-dessus de lui et quelques minutes plus tard, l’homme atterrit avec précision sur une route déserte.
Il rassemble sa toile de parachute qu’il roule et cache sous une pierre. Il cherche quelque chose. Et à cinquante mètres de lui, une moto l’attend sous un arbre. Une superbe moto toute noire. Il s’en approche, sort délicatement une clé de la poche de sa combinaison. Il l’introduit dans la serrure de la Harley Davidson, met le contact et donne un coup d’accélérateur. Il porte toujours ses gants et son masque. Le voilà parti sur un chemin de terre.
Ensuite on le revoit roulant sur une route goudronnée, pas une grande nationale, mais enfin il y a deux voies. Il arrive dans un village dont on voit défiler les maisons, puis c’est la banlieue. Très vite, on se trouve au cœur d’une ville pleine d’activités : lumières, mouvements, flics, du monde dans les rues. L’homme à la moto poursuit sa route. Enfin il tourne à gauche, puis à droite, s’engage dans une ruelle derrière un grand bâtiment et s’arrête. Il gare sa moto, retire la clé et s’éloigne. Il marche jusqu’à une porte en fer, à l’arrière du building. On entend le bruit de la ville dans le lointain. Il frappe trois fois, tire une clé différente de sa poche et ouvre.
Il s’engage dans un corridor que l’on ne distingue pas très bien. Il ferme la porte. Nous le suivons alors qu’il pénètre dans une sorte de vestiaire avec des casiers. On dirait une cuisine ou quelque chose comme ça, mais on n’en est pas sûr. Il va vers un casier, enlève son casque et ses lunettes, et pour la première fois, on voit le visage du héros. Il ouvre la fermeture Éclair de sa combinaison. En dessous, il porte un magnifique habit de soirée avec nœud papillon noir. Tout sur lui est impeccable, de ses ongles manucurés jusqu’à ses chaussures vernies d’un noir luisant.
Il traverse la cuisine, monte un escalier, saisit une serviette de lin blanc qu’il arrange sur son bras gauche, il passe une porte et pénètre dans un restaurant des plus chic. Jusque-là, nous n’avons pas entendu le son de sa voix. Il regarde autour de lui, avise une table vers laquelle il se dirige et dit : «Messieurs-dames, je suis à vous.»
À ce moment-là, Hitchcock s’arrête. Nous sommes tous là, assis à attendre, les yeux écarquillés, la pièce est lourde de cette attente. Silence. Et puis quelqu’un dit : «Ah oui ? et après ?» Hitchcock le regarde, le visage vide et impassible, et dit : «Je ne suis pas allé plus loin.»
Il ne nous a même pas proposé de l’aider à finir l’histoire. J’imagine qu’il avait quelques idées en tête, ou peut-être aucune après tout. Il nous avait joué un petit tour, éveillant l’intérêt de chacun pour mieux nous laisser en suspens. D’ailleurs, il n’avait pas dit qu’il allait nous raconter un film mais le début d’un film. C’était vraiment un homme extraordinaire et fascinant.»
Philippe Lombard
Source: «Tony Curtis, l’autobiographie» de Tony Curtis et Barry Paris (Belfond, 1995) citée sur http://www.devildead.com/histoiresdetournages/index.php?idart=64
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| SydN, 24.05.2013 à 11:14 | 351201 |
| | | ingweil : | Les courtes, les longues sont mieux ? |
d'accord avec Crepp c'est incomparable.
Perso je déteste ces films, mais en version longue, je pensais que ca allait etre bien plus pénible. Ben non, ca passe mieux, plus fluide, plus cohérent rythmiquement. Pas vu le retour du roi en version longue néanmoins. Pas eu le courage.
Mais c'est vrai que s'il faut voir une version, c la longue. |
| | | | Faudrait vraiment que je me force pour les voir en version longue (les trouver, les regarder...). Mais pourquoi pas, pour revoir mon jugement. Je doute que ça change quoi que ce soit au traitement des personnages, ce qui m'avait beaucoup déçu dans les films : les Ents par exemple, présentés comme des abrutis finis (comme Radagast dans The Hobbit). |
| crepp, 22.05.2013 à 12:30 | 351162 |
| | | ingweil : | Les courtes, les longues sont mieux ? |
incomparable !!
je suis un amoureux de Tolkien, je suis loin d'être un fou furieux de l'adaptation du seigneur des anneaux, mais en version longue cela passe quand même beaucoup mieux. Des choses importantes s'y trouvent, et enrichissent vraiment le récit.
Le premier en version longue est une belle réussite, la comté y est décrite merveilleusement, et les rajouts sont importants (le passage en Lothlorien par exemple, ou les hobbits à la taverne expliquant que la bande se connait quand même avant de partir comme cela à l'aventure)). Souvent le film le moins aimé, mais perso le plus beau.
Le deux est bien, les rajouts la aussi sont pas mal, et puis merde le Rohan quand même !!!! ahhhhhhhhhh.
Par contre le dernier reste une belle déception, les rajouts sont nuls, reste quelques bons moments.
En somme il a quand même réussi ce que je pensais impossible le Peter Jackson.
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| | | | Les courtes, les longues sont mieux ? |
| crepp, 21.05.2013 à 17:29 | 351155 |
| | | ingweil : | Le Hobbit de Peter Jackson
Je m'attendais à une mauvaise adaptation, dans la lignée du Seigneur des Anneaux, et bien j'ai été très agréablement surpris. |
pour le seigneur des anneaux, tu parles des versions courtes ou des versions longues ? |
| | | | Le Hobbit de Peter Jackson
Je m'attendais à une mauvaise adaptation, dans la lignée du Seigneur des Anneaux, et bien j'ai été très agréablement surpris. Jackson s'en sort décidément dans le merveilleux et le conte que dans la grande Histoire : tout ce qui se rattache au livre Le Hobbit est très réussi, notamment la scène des devinettes, passage crucial du livre et très très bien mis en scène (je m'attendais à ce que ce soit un grand échec) ; alors que les ajouts tirés des annales du Seigneur des Anneaux (passages écrits a posteriori par Tolkien, qui souffrent par moments d'incohérence mais surtout qui n'étaient pas destinés à un roman) sont clairement hors sujet ou absolument pas dans le ton. Le personnage de Radagast est symptomatique du massacre que peut réaliser Peter Jackson sur les personnages (massacre débuté avec les Ents dans le Seigneur des Anneaux) : comme c'est un personnage secondaire, peu utilisé, peu décrit, ça lui laisse toute liberté, et il ne sait pas quoi en faire, à part un être stupide, avec des interventions magiques qui sont complètement incohérentes avec ce qu'étaient les Magiciens pour Tolkien. J'y ai néanmoins trouvé beaucoup plus mon compte que dans le Seigneur des Anneaux, parce que Martin Freeman est un excellent Bilbo (le jeu des acteurs a beaucoup gagné à l'uniformisation des tailles, les interventions de Gandalf sont vraiment moches visuellement parlant) et que le livre et ses péripéties se prêtent bien plus à une adaptation filmée que le Seigneur des Anneaux (amha).
Potiche de François Ozon
Le plus chabrollien des films de Ozon ? En tout cas j'y ai vu une relecture à la fois inspirée et impertinente de La fleur du mal. C'est très drôle, Ozon renoue avec l'univers de Sitcom (avec l'élemnt déclencheur de la desctruction de la famille). Pas son film le plus intéressant, mais un bon cru tout de même. |
| crepp, 16.05.2013 à 8:43 | 351113 |
| | | Vu "moonrise Kingdom" de wes anderson.
Avec la période du festival de cannes, canal passe (ou repasse) souvent à cette période une belle série de films.
Il n"y a pas à dire wes Anderson à son univers, et rien que pour cela le monsieur mérite le respect. Mais il n'a pas juste ça, il est bon tout simplement.
cette histoire d'amour d'adolescent est touchante, le monde décrit est doux et dur aussi dans un sens (l'opposition entre le monde adulte et le monde des "enfants").
Et puis il y a toujours ses plans, ses petites trouvailles, son esthétisme. Ce n'est pas mon préféré, mais c'est quand même vachement bien. |
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Pas mal du tout, mais un peu too much. Bien sûr, on pense aux Huckleberry Finn, Tom Sawyer et Joe l’Indien de Mark Twain, en plus contemporains, mais en moins ludiques. Les deux gamins de 14 ans, impeccables au demeurant, sont quasi constamment matures, graves et sérieux. L’ambiance montre une Amérique profonde dans tout ce qu’elle a de potentiellement attirant mais de réellement repoussant. On ne s’ennuie pas un instant, mais pas de quoi grimper aux rideaux non plus. Malgré tous ses efforts pour donner l’impression de voir tous les aspects de la chose, le sous-texte sur l’amour en général, sur les relations hommes-femmes en particulier, sur la "nature" et le "mystère" féminin en marge, me semble hélas beaucoup trop typiquement masculin, entraînant une certaine lourdeur quand le film aborde ces sujets. Mais sinon, pas mal quand même. J’avais loupé Take Shelter à sa sortie, mais j’aimerais bien le voir, maintenant.
A part ça, je me paye en ce moment une petite rétrospective Otto Preminger à ma cinémathèque du coin, et c’est un vrai plaisir. :o)
lanjingling : |
C'était juste une impression comme quoi les bios d'il y a des années concernaient des gens ayant eu une vie suffisamment mouvementée pour en faire facilement un film avec de l'action (Jeanne d'Arc) ou bien une vie au moins relativement dramatique (Modigliani), mais pas, ou exceptionnellemnt, un réalisateur, un homme politique, un chanteur de variétés ou un philosophe.
Pour ceux que les stats intéresseraient, il existe une liste des biopics |
J'essaierai de creuser ça, un jour. Merci. |
| | | | Charlie Brown : |
Pour le reste, je ne connaissais pas du tout ce monsieur Ip Man avant de voir ce film, je ne connais pas grand-chose au kung-fu et à ses multiples écoles. Il y a sûrement plein de références culturelles chinoises qui m’ont échappé et l’ensemble n’est ni très passionnant, ni très émouvant. | WKW a pourtant refait un montage (avec 15 minutes de moins que dans la version chinoise) pour les non initiés, ce qui montre encore une fois que quand on sous estime le public, on déplait.
Charlie Brown : |
La chose la plus intéressante, outre les amusantes phases de combat, et celle qui semble visiblement intéresser Wong Kar-Wai, c’est la (non-)relation entre Ip Man et Gong Er, la fille du Maître du kung-fu du Nord, incarnée par Zhang Ziyi. En fait, j’ai eu l’impression pendant tout le film que ce qu’essayait de nous dire Wong, c’est que le vrai Grandmaster, c’est elle. La vie d’Ip Man semble peu intéresser le réalisateur et nous laisse un peu indifférents nous aussi. En revanche, le destin tragique de la belle semble être la véritable raison d’être du film. The Grandmaster n’est pas un film sur Ip Man, mais un film sur Gong Er. Ça doit être ça, le regard Wong Kar-Wai. C’est ce qui fait que j’ai finalement bien aimé ce film. | C'est aussi vraissemblablement pour cette raison que pour le public anglophone le film a été rebaptisé "The Grandmasters".
Charlie Brown : | Quant à vos considérations sur les "biopics", je ne sais pas quoi en penser. Statistiquement, j'en sais rien, vous avez peut-être raison. Mais empiriquement, je n'ai pas l'impression qu'il y en ait plus qu'avant. | C'était juste une impression comme quoi les bios d'il y a des années concernaient des gens ayant eu une vie suffisamment mouvementée pour en faire facilement un film avec de l'action (Jeanne d'Arc) ou bien une vie au moins relativement dramatique (Modigliani), mais pas, ou exceptionnellemnt, un réalisateur, un homme politique, un chanteur de variétés ou un philosophe.
Pour ceux que les stats intéresseraient, il existe une liste des biopics |
| | | | lanjingling : |
Charlie Brown : | quelqu’un est-il allé voir le Wong Kar-Wai, The Grandmaster ? Des avis ?
Malgré la présence de ma chère Zhang Ziyi, je suis plus qu'hésitant, 2046 m’ayant salement refroidi... |
Tout ceci pour dire qu'en 3 ans sont sortis 5 biopics de Yip Man, le Wong Kar Wai étant l'avant dernier en date, que je sature, et ne suis donc pas allé le voir. |
Finalement, j'y suis allé...
Déjà, point positif, c’est moins chiant que 2046. :o)
Bon, c’est esthétisé à outrance, à défaut d’être vraiment esthétique, ce qui peut expliquer la pâmoison de certains thuriféraires de Mr. Wong. Pour ma part, formellement, y’a un truc que j’ai trouvé très bizarre. Je ne sais pas si c’est voulu (je suppose que oui) ou si c’est un problème de la technologie numérique, mais tous les mouvements rapides de caméra sont saccadés, ce qui m’a beaucoup dérangé. Ça va bien 5 minutes mais, sur 2 heures, c’est un peu lourd. La fluidité en pâtit, même dans les meilleures scènes.
Pour le reste, je ne connaissais pas du tout ce monsieur Ip Man avant de voir ce film, je ne connais pas grand-chose au kung-fu et à ses multiples écoles. Il y a sûrement plein de références culturelles chinoises qui m’ont échappé et l’ensemble n’est ni très passionnant, ni très émouvant.
La chose la plus intéressante, outre les amusantes phases de combat, et celle qui semble visiblement intéresser Wong Kar-Wai, c’est la (non-)relation entre Ip Man et Gong Er, la fille du Maître du kung-fu du Nord, incarnée par Zhang Ziyi. En fait, j’ai eu l’impression pendant tout le film que ce qu’essayait de nous dire Wong, c’est que le vrai Grandmaster, c’est elle. La vie d’Ip Man semble peu intéresser le réalisateur et nous laisse un peu indifférents nous aussi. En revanche, le destin tragique de la belle semble être la véritable raison d’être du film. The Grandmaster n’est pas un film sur Ip Man, mais un film sur Gong Er. Ça doit être ça, le regard Wong Kar-Wai. C’est ce qui fait que j’ai finalement bien aimé ce film.
Accessoirement, je suis aussi allé voir ça (faites-moi penser de parfois dire non à certaines compagnes de cinéma...)
Deux ou trois scènes très amusantes, certes. Sinon, vulgaire, lourd, un tâcheron à la manœuvre (scénario et réalisation de Dan Mazer) et une fin à chier. Bref, le parfait petit nanar d’une époque affligeante et désenchantée. Même l’américain Sex Friends était meilleur, c’est dire. Un must, quoi. Si le but de Dan Mazer était de saper la réputation de la British touch et celle, plutôt positive, du concept de comédie anglaise, voire de comédie romantique à l’anglaise, c’est une totale réussite. Restent les acteurs, peut-être...
Quant à vos considérations sur les "biopics", je ne sais pas quoi en penser. Statistiquement, j'en sais rien, vous avez peut-être raison. Mais empiriquement, je n'ai pas l'impression qu'il y en ait plus qu'avant. |
| Pierre, 07.05.2013 à 0:48 | 351019 |
| | | lanjingling : | Pierre : |
N'avez-vous pas observé le même phénomène en bande dessinée ? Les étales des libraires sont pleines de Kiki de Montparnasse, de Pablo ou même de Pasolini (ce sont les premiers exemples qui me viennent bien que ce dernier ne soit pas nécessairement le plus pertinent). L'explication de Sydn peut s'y appliquer à quelques adaptations près : choisir si possible un artiste du XXe siècle, un peu maudit ou génial. Ajouter les affres de la création et un peu de cul sur fond d'histoire politique agitée. Emballez-le dans un paquet "façon roman graphique", et hop ! |
Pas si pertinent non plus dans le genre artiste un peu maudit (quoi que), avec un peu de cul "façon roman graphique".
|
Là tu viens de débusquer un sous-genre: le biopic sur un auteur de bd franco-belge inauguré je crois par les Aventures d'Hergé (il y a eu aussi ce truc sur l'équipée mexicaine de Jijé & co). |
| | | | Pierre : |
N'avez-vous pas observé le même phénomène en bande dessinée ? Les étales des libraires sont pleines de Kiki de Montparnasse, de Pablo ou même de Pasolini (ce sont les premiers exemples qui me viennent bien que ce dernier ne soit pas nécessairement le plus pertinent). L'explication de Sydn peut s'y appliquer à quelques adaptations près : choisir si possible un artiste du XXe siècle, un peu maudit ou génial. Ajouter les affres de la création et un peu de cul sur fond d'histoire politique agitée. Emballez-le dans un paquet "façon roman graphique", et hop ! |
Pas si pertinent non plus dans le genre artiste un peu maudit (quoi que), avec un peu de cul "façon roman graphique".
Sinon, parce que tu as mis étal au féminin, j'ai d'abord cru lire "Les étables des libraires sont pleines de Kiki de Montparnasse..." |
| Pierre, 06.05.2013 à 8:08 | 351010 |
| | | SydN : | lanjingling : | Charlie Brown : | Semaine biographique.
Putain, rappelez-moi d’arrêter d’aller voir des films à caractère biographique, c’est chiant au possible. J’ai beau le savoir, j’y vais quand même. Je sais pas pourquoi. C’est hyper rare un biopic ou un film à caractère biographique inventif et intéressant. |
C'est juste une impression, ou bien depuis quelques temps il y a une déferlante de biographies au cinéma (de biopics comme on dit quand on veut faire du greenwashing)? |
Tu as raison. Il me semble que c'est suite au succés de Ray, le film sur Ray Charles, que les producteurs se sont dit que tiens, y a un bon filon : une double tête d'affiche (un acteur et une célébrité que celui-ci incarne) dont une gratuite, une histoire toute faite qu'il reste juste à élaguer, une empathie directe ou une aversion envers le personnage principal (dans tous les cas un sentiment fort). Et hop on a un film potentiellement rentable. |
N'avez-vous pas observé le même phénomène en bande dessinée ? Les étales des libraires sont pleines de Kiki de Montparnasse, de Pablo ou même de Pasolini (ce sont les premiers exemples qui me viennent bien que ce dernier ne soit pas nécessairement le plus pertinent). L'explication de Sydn peut s'y appliquer à quelques adaptations près : choisir si possible un artiste du XXe siècle, un peu maudit ou génial. Ajouter les affres de la création et un peu de cul sur fond d'histoire politique agitée. Emballez-le dans un paquet "façon roman graphique", et hop ! |
| SydN, 03.05.2013 à 9:40 | 350996 |
| | | lanjingling : | Charlie Brown : | Semaine biographique.
Putain, rappelez-moi d’arrêter d’aller voir des films à caractère biographique, c’est chiant au possible. J’ai beau le savoir, j’y vais quand même. Je sais pas pourquoi. C’est hyper rare un biopic ou un film à caractère biographique inventif et intéressant. |
C'est juste une impression, ou bien depuis quelques temps il y a une déferlante de biographies au cinéma (de biopics comme on dit quand on veut faire du greenwashing)? |
Tu as raison. Il me semble que c'est suite au succés de Ray, le film sur Ray Charles, que les producteurs se sont dit que tiens, y a un bon filon : une double tête d'affiche (un acteur et une célébrité que celui-ci incarne) dont une gratuite, une histoire toute faite qu'il reste juste à élaguer, une empathie directe ou une aversion envers le personnage principal (dans tous les cas un sentiment fort). Et hop on a un film potentiellement rentable. |
| | | | Charlie Brown : | Semaine biographique.
Putain, rappelez-moi d’arrêter d’aller voir des films à caractère biographique, c’est chiant au possible. J’ai beau le savoir, j’y vais quand même. Je sais pas pourquoi. C’est hyper rare un biopic ou un film à caractère biographique inventif et intéressant. |
C'est juste une impression, ou bien depuis quelques temps il y a une déferlante de biographies au cinéma (de biopics comme on dit quand on veut faire du greenwashing)? Pis, on fait des films sur qui que ce soit de célèbre, sans se demander si cinématographiquement cela pourrait passer. Alors, Van Gogh, facile, il a eu une vie tragique, Cloclo, admettons, mais Renoir, Hitchcock, Thatcher, Gainsbourg, Hannah Harendt...Les producteurs devraient se calmer, parce que raconter une vie en 2 heures se réduit le plus souvent à des passages obligés enfilés avec grandiloquence, ou éventuellement une version filmée des belles histoires de l'Oncle Paul. Certains réalisateurs devraient cesser de se croire Gance, Pialat ou Huilet/Straub.
Charlie Brown : | quelqu’un est-il allé voir le Wong Kar-Wai, The Grandmaster ? Des avis ?
Malgré la présence de ma chère Zhang Ziyi, je suis plus qu'hésitant, 2046 m’ayant salement refroidi... |
Tout ceci pour dire qu'en 3 ans sont sortis 5 biopics de Yip Man, le Wong Kar Wai étant l'avant dernier en date, que je sature, et ne suis donc pas allé le voir. |
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Belle affiche, isn’t it ?
Cela fait quelques années que le festival nous offre de très belles affiches, je trouve.
Bon, je viens de me pencher sur la sélection officielle de Cannes 2013.
Le truc qui me réjouit le plus, c’est le retour du Hollandais Alex van Varmerdam, découvert au beau milieu des années 90 avec l’excellent, drôle et bizarre Les Habitants, le non moins excellent, drôle et bizarre Abel, le réjouissant La Robe (et l’effet qu’elle produit sur les femmes qui la portent et les hommes qui la regardent) (tout un programme, n'est-ce pas ?), et disparu de mes écrans radars depuis Le p’tit Tony à la fin des années 90, hélas. J’espère que ce retour sera à la hauteur de mes souvenirs et donc de mes espérances.
Sinon, Le nouveau film des frères Coen, évidemment. Le retour de Valeria Bruni-Tedeschi derrière la caméra, 10 ans après le très chouette Il est plus facile pour un chameau… (et seule femme de la compétition !). Le nouveau François Ozon moins de 6 mois après son meilleur film, Dans la maison. Un petit Hirokazu Kore-Eda, ce qui fait toujours du bien, du moins je le souhaite. Et puis un Alexander Payne, que j’aimerais plus proche de Sideways que des Descendants, un Polanski, un Desplechin et un Soderbergh (au fait, quelqu’un est allé voir Effets secondaires ? J’hésite à y aller…).
Enfin, en ouverture de la sélection "Un certain regard", le nouveau film de ma chère Sofia Coppola… (Ah oui, je vois aussi un nouveau Claire Denis pour chrisB et lanjingling…). Well, well, well, que demande le peuple ?
Et tant que j’y suis à poser des questions, en plus du dernier Soderbergh, quelqu’un est-il allé voir le Wong Kar-Wai, The Grandmaster ? Des avis ?
Malgré la présence de ma chère Zhang Ziyi, je suis plus qu'hésitant, 2046 m’ayant salement refroidi... |
| | | | Charlie Brown : | Bon, d'accord, je fais amende honorable et j'abandonne la lutte. |
Ca deviendra moins divertissant...
Charlie Brown : | Moi aussi, je veux devenir un bulledairien "intelligent, sensible et cultivé" ! |
Ca, c'est dans la plupart des cas un pléonasme; n'oublions pas que nous sommes sur LE site :) |
| | | | Bon, d'accord, je fais amende honorable et j'abandonne la lutte. Vous gagnâtes par K.O. et je ferai un effort, si l'occasion se présente, pour voir The Act of Killing ou n'importe quel autre truc du même acabit que vous recommandâtes, toi et tes semblables documentarophiles bulledairiens.
Moi aussi, je veux devenir un bulledairien "intelligent, sensible et cultivé" ! |
| | | | Charlie Brown : | lanjingling : | Charlie Brown : | Attention, chef-d'oeuvre !
Sarah Polley décide de faire un documentaire |
Puisque tu apprécies les documentaires... |
Tsssssss... C'est petit |
Non, c’est juste qu’entre deux extrèmes du spectre cinématographique, les documentaires militants, qui effectivement prétendent délivrer “la“ vérité, et les fictions qui se veulent uniquement divertissantes parce que le cinéma n’est pas fait pour “se prendre la tête“ (militantes aussi donc, dans leur genre), il y a plein de films qui utilisent des documents pour représenter le monde, d’autres qui préfèrent le fictionnaliser, parfois font un peu des deux, et on arrive ainsi à Stories We Tell ou The act of killing, que tu définis comme indéfinissables justement parce qu’eux-mêmes ne désirent pas diviser le monde en limtes infranchissables. |
| | | | lanjingling : | Charlie Brown : | Attention, chef-d'oeuvre !
Sarah Polley décide de faire un documentaire |
Puisque tu apprécies les documentaires... |
Tsssssss... C'est petit.
Et sinon, oui, mais non. J'ai bêtement oublié les guillemets à "documentaire". Sarah Polley fait ici oeuvre "autobiographique" (là aussi, les guillemets sont de rigueur). Quoique... En fait, je renonce à définir son film. Il faut le voir et puis c'est tout ! (Bon, d'accord, vous êtes pas obligés, vous faites ce que vous voulez... et vous pourriez même trouver ça chiant, nul et inintéressant au possible... mais je m'en fous parce que ce qui compte, c'est que j'aie aimé ! :o)) |
| | | | Charlie Brown : | Attention, chef-d'oeuvre !
Sarah Polley décide de faire un documentaire |
Puisque tu apprécies les documentaires, je te (ainsi qu'au autres bulledairiens intelligents, sensibles et cultivés , aux bulledairiens moyens , en fait) recommande vivement The Act of Killing, de Joshua Oppenheimer.(Avertissement: Ce n'est pas, mais alors pas du tout, un "feel good movie" ; sauf si on est fondamentalement misanthrope, auquel cas on se trouvera conforté dans sa conviction).
La version distribuée en France fait une heure trente, je ne sais pas ce qu'elle donne par rapport à l'originale de 3 heures que j'ai vue. |
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