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Le journalisme : ce qui ne va pas... ce qui va [ Discussions générales, Duels, petits jeux rigolos... ] retour forum Pages : 1 - 2 - 3
| | | | moi rien que lire "Bilalian" ça m'a suffit.
Concernant cette affaire ce n'est vraiment pas la seule dérive. C'est même pathétique. |
| man, 06.06.2003 à 19:26 | 94234 |
| | | Un peu d'eau pour le moulin de certains... des fois je me dis que je suis maso :o)))
LE MONDE TELEVISION | 06.06.03 | 14h13
Bilalian et les nettoyeurs
Daniel Bilalian est sur le pied de guerre : le bureau du juge d'instruction de Toulouse chargé de l'affaire Alègre aurait été "visité" pendant le week-end. C'est La Dépêche du Midi qui le dit. Diable, si La Dépêche le dit ! L'envoyée spéciale de France 2 le confirme donc : "Les dossiers auraient été consultés, peut-être photocopiés." Emoi à Toulouse, réaction de M. le ministre cueillie dans la cour de l'Elysée : évidemment, une enquête est entre les mains de la gendarmerie. Parfait. Les plus hautes autorités de l'Etat se sont saisies du dossier. L'affaire est en mains. Et retour sur Bilalian, un peu déconfit : "Décidément dans cette affaire on est en pleine paranoïa, puisqu'on apprend à l'instant qu'il s'agirait d'un nettoyage complet effectué par une femme de ménage dans le bureau du juge."
"On apprend à l'instant" : on jurerait à cette seconde que Bilalian vient de prendre connaissance de ce démenti pendant la diffusion du reportage, quelques secondes plus tôt. Mais, l'information de l'AFP arrivant désormais chez nombre d'internautes comme l'eau courante, la vérification est facile. Et fatale : la dépêche relatant le grand ménage de printemps dans le bureau du juge est datée de 11 h 52, soit exactement une heure et huit minutes avant le début du "13 Heures" de Daniel Bilalian. Et quel démenti ! Cosigné par le président du tribunal de grande instance et le procureur de Toulouse, il rapporte avec une précision judiciaire que "les premières vérifications effectuées dans le cadre de l'enquête en cours sur les faits de "visite" du cabinet du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Toulouse ont permis d'établir qu'un nettoyage, effectué dans le cadre de l'entretien habituel du bungalow dit de l'instruction, du bureau de ce magistrat l'a été le vendredi 30 mai au matin". Les deux magistrats offrent même aux foules la précision suivante : "Ce nettoyage a été effectué, comme dans l'ensemble du palais de justice, par les agents de propreté de la société Penauille, prestataire de services de la juridiction."
La preuve par Penauille. Donc les nettoyeurs de la maison Penauille, privés de pont de l'Ascension, nettoyèrent. Ce qui est un non-événement. Ou devrait l'être, n'eût été l'état d'incandescence des esprits toulousains. A midi au plus tard, Bilalian en était informé. En une heure et huit minutes on a le temps, semble-t-il, de retirer un reportage du menu d'un journal télévisé. Eventuellement même de téléphoner pour vérification à la société Penauille Polypropreté qui a pignon dans les pages jaunes de Toulouse (05-62-71-50-50). Mais pourquoi se priver d'un petit plaisir ? Après tout, comme aurait dit (paraît-il) Pierre Lazareff, une information plus un démenti, cela fait deux informations. Et puis, le public en redemande, de cette affaire Alègre. La représentation mentale de dignes magistrats, et du non moins digne président du CSA, harnachés de cuir, un fouet à la main, est trop délectable pour que quiconque, journalistes, lecteurs, téléspectateurs, se prive du trouble désir de se vautrer dans ce feuilleton, dans ses emballements, dans ses embardées, dans la moindre de ses bouffées délirantes. Il y eut la semaine dernière les délires du travesti "Djamel", celui qui se prétendait le fils caché de Michael Jackson : TF1 et France 2 lui ouvrirent généreusement leurs journaux télévisés. Chaque jour apporte son lot confus d'images d'entrées et de sorties de magistrats du tribunal, où l'on finit par ne plus très bien démêler les chats et les souris. Voici donc, cette semaine, la vraie-fausse visite nettoyeuse du bureau du juge. La semaine prochaine, quoi ?
Il faut s'imaginer Bilalian plongé comme tous ses spectateurs dans ce magma virtuel de juges jugeant et de juges futurs jugés, dans ces échanges quasi tennistiques de prostituées et de contre-prostituées, la dépêche de 11 h 52 à la main. Alors, ce reportage, à la trappe ? Mais non. Il est construit, il est prêt, il est là, il nous tend la main. Et puis ce démenti cosigné par deux magistrats : pas clair, tout ça. On ne sait jamais ! Allez hop, un petit "à l'instant", ni vu ni connu, et chacun aura eu sa ration du jour !
Daniel Schneidermann |
| | | | Hallucinant ! Un coup de gueule d'un journaliste du Soir a propos d'un article du nouvel observateur qui, a en croire ce qui suit (et les extraits proposes sont edifiants) tient plus d' affabulations que d'un vrai travail de journaliste !
Dutroux : les visions d'un curieux « Observateur »
Diagonale
Lorsque l'actualité lui impose de s'intéresser à la Belgique, la presse française commet très souvent des approximations et des interprétations fantaisistes qui ont le don d'ulcérer le lecteur ou le téléspectateur belge, pourtant identifié comme le premier consommateur hors de France des journaux, magazines ou télés françaises. Lundi soir, TF 1 évoquait ainsi la possible reconduction à la tête du gouvernement de Guy Verhofstadt en associant au Premier ministre des images montrant Filip Dewinter, le leader du Vlaams Blok (note du copy-pasteur: parti d'extreme droite flamand qui flirte avec le 20% en Flandres). Acceptons qu'il s'agissait là d'une bien malencontreuse et involontaire inversion de bandes.
Il en va tout autrement de l'article de deux pages consacré cette semaine à Dutroux et Nihoul par le prestigieux hebdomadaire « Le Nouvel Observateur », la bible du news magazine qui compte en ses rangs quelques-unes des plumes les plus averties de la presse française. L'une de celles-ci, celle de François Caviglioli, a franchement dérapé. Sous le titre « L'ogre et le maître de ballet », il nous livre un hallucinant pseudo-reportage truffé d'un nombre incalculable d'erreurs factuelles et de mises en scène aussi ridicules que contraires à la vérité. Nihoul, qui habite désormais à Zeebrugge, est décrit dans ses prétendues pérégrinations actuelles à travers les quartiers chauds de Bruxelles où il était autrefois courtisé. La plume inventive de Caviglioli nous le fait voir : 'De temps en temps, il s'arrête devant une vitrine poussiéreuse et murmure : là, c'était à moi, j'avais des parts. Le « gros porc » est seul'. La sordide maison de Dutroux, à Marcinelle, elle, semble avoir subi une rénovation en profondeur qui n'a pas échappé au seul grand reporter de « L'Obs » : Caviglioli nous la présente comme une fermette champêtre qui respire le bonheur et l'innocence. Ses jumelles d'Observateur devaient être sérieusement embuées. Les erreurs de noms, de lieux, de date et les insinuations douteuses se ramassent à la pelle comme autant de doutes crachés sur la crédibilité légendaire du magazine.
Caviglioli nous livre aussi le mode d'emploi de notre pays : 'Il faut comprendre comment fonctionne la Belgique. Tout en haut, une caste de privilégiés corrompus avides de plaisirs. Tout en bas, un menu fretin abandonné à lui-même auquel appartenait Marc Dutroux'. Ce fin connaisseur de l'affaire Dutroux nous l'affirme aussi : 'Nihoul est plus connu que le Roi et le palais royal est qualifié de forteresse tarabiscotée sur laquelle flotte un drapeau de deuil, d'or et de sang'. Gageons que la prochaine « enquête » de Caviglioli nous expliquera comme fonctionne « Le Nouvel Observateur ». Là aussi on risque de grosses surprises.
MARC METDEPENNINGEN
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| man, 20.05.2003 à 11:27 | 91484 |
| | | Hé ho, toi, au lieu de perdre ton temps à scanner des conneries, tu ferais mieux de me les filer directement :o) |
| Grunt, 20.05.2003 à 10:37 | 91474 |
| | | Le choc des images.
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| man, 17.04.2003 à 17:54 | 87003 |
| | | Le point de vue des journalistes (envoyés spéciaux) sur la couverture de la guerre en Irak :
Des journalistes français témoignent de leur travail en Irak
LE MONDE | 17.04.03 | 13h47
Les reporters de retour à Paris estiment qu'ils ont pratiqué une couverture plus libre du conflit qu'en 1991, malgré les pressions du régime irakien, l'organisation de l'armée américaine et les dangers de la guerre.
Dès leur retour en France, ils sont venus témoigner. Agnès Vahramian, par exemple, envoyée spécial de France 2, a raconté sa couverture du conflit irakien, mardi 15 avril, dans le journal de 20 heures ; Claude Bruillot et Renaud Bernard, de retour de Bagdad, ont été les protagonistes d'une tranche d'information spéciale d'une demi-heure, mercredi après-midi, sur France-Info ; notre collaborateur Yves Eudes raconte son "incorporation" dans l'armée américaine (lire l'article)...
Quatre semaines après le début du conflit en Irak, les médias français se livrent à un premier décryptage. Ce réflexe semble indiquer qu'ils estiment que la couverture du conflit a été différente de celle de la guerre du Golfe de 1991, moins naïve. Le traitement du conflit par les télévisions et les radios s'était alors soldée par un rapport du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui avait dénoncé "la non-vérification de l'information", surtout "imputable à la négligence" (Le Monde du 26 mars).
Cette fois, les journalistes ont pu aller au plus près : "Nous avons eu accès aux champs de bataille, et j'ai eu l'impression d'avoir travaillé librement", estime Mme Vahramian, qui a suivi le conflit en "wild cat" (chat sauvage). Ainsi ont été baptisés les reporters qui suivaient les troupes américaines sans être "embedded" (intégrés). Avec son cameraman, elle avait tout d'abord rejoint une unité sur un porte-avions avant de demander une autre affectation : l'armée lui a proposé une base aérienne au Koweït. Elle a ensuite renoncé à son assignation et elle est passée en Irak, où elle a fait équipe avec quatre autres confrères et consœurs français.
"Nous nous sommes auto-intégrés", dit-elle. Chaque jour s'est ainsi agrémenté de négociations avec l'armée américaine, de retour à l'arrière du front, d'enlisements ou d'avancées éclairs dans le désert, au contact des troupes, dans deux véhicules tout-terrain. "Quand ils n'étaient pas contents de nous voir là, nous leur répondions : l'Irak c'est l'Irak, pas les Etats-Unis."
"UNE PART DE RÉALITÉ"
Pour Mme Vahramian, qui a couvert la guerre du Golfe en 1991, la couverture du conflit n'a eu aucun rapport avec le précédent : "Nous avons produit de l'information, nous ne l'avons pas illustrée. Nous transmettions des nouvelles de l'unité que nous suivons, de ses avancées. Nous avons vu une part de réalité."
"Nous avons eu une vision parcellaire, mais une vision réelle", renchérit Claude Bruillot, grand reporter à France-Info, qui a travaillé pour les antennes de Radio France et qui faisait partie de cette équipe de "wild cats". Et les risques de manipulation ? "Nous ne sommes pas des gosses qui se sont faits enfumer. Un jour, nous sommes par exemple arrivés dans une base militaire irakienne vide. Des soldats américains nous ont montré une caisse en prétendant qu'elle contenait des missiles, français de surcroît. Nous avons ouvert la caisse, les petits sachets pour enlever l'humidité dataient de 1979, puis nous nous sommes aperçus que ce n'étaient pas des missiles mais des cibles pour l'entraînement des pilotes d'avion."
Travailler à Bagdad a été un exercice très rude : les journalistes se savaient écoutés ou regardés par les autorités irakiennes. Si la teneur de leurs propos déplaisait, ils pouvaient voir leur visa annulé. Ils se déplaçaient avec un guide et un chauffeur, devaient demander des autorisations de filmer. "Nous avons vécu dans une prison, dans une boîte. Il y avait deux fronts, celui de la guerre et celui de la police", explique Nicolas Tonev, envoyé spécial d'Europe 1 dans la capitale irakienne. "Nous avons tous fait l'expérience de ce qu'est la dictature, où le contrôle ne vient pas de Saddam Hussein, de la police, mais du voisin", ajoute Olivier Ravanello, journaliste à LCI. "Il n'y a pas un journaliste sur terre qui peut affirmer qu'il a fait un reportage spontané à Bagdad depuis douze ans", estime Renaud Bernard, de Radio France.
Pour tenter d'appréhender les événements, ils ont raconté ce qu'ils voyaient en sillonnant la ville. Alors, pour les journalistes de télévision, l'image est venue au second plan. "Très vite, nous avons compris que cela allait être compliqué de faire des reportages. J'ai fait beaucoup de plateaux en direct sur une petite terrasse de l'Hôtel Palestine, où je racontais ce que je voyais", dit M. Ravanello.
Ils sont allés dans les hôpitaux, dans les marchés, avec les autorités, mais ont essayé de prendre le plus de recul possible. "Je me suis fait piéger à l'université de Bagdad. Les profs avaient l'air sincères, ils étaient contre la guerre, mais quand j'y suis retourné le soir les avis étaient plus partagés", dit M. Tonev. Celui-ci a été plus perplexe lors de la visite d'un marché bombardé : "J'ai appelé notre expert militaire, qui a confirmé mes doutes : le cratère n'avait pas été provoqué par un missile américain, mais sans doute par un tir de la DCA irakienne."
Tous considèrent avoir bien fait leur travail, le mieux possible. "Il y a douze ans, il y a des journalistes qui arrivaient peut-être un peu naïfs. Mais au fil des années les journalistes ont mûri. Au début de ma carrière, je pensais que le journalisme, c'était juste voir et raconter. Avant de partir à Bagdad et quand j'étais sur place, je me suis dit : "potasse, potasse"", poursuit M. Bernard. Pour M. Bruillot, les journalistes ont "franchi une étape dans l'esprit critique".
Comme le résume Gauthier Rybinski, envoyé spécial de TF1 au Kurdistan, "le problème de tout conflit, c'est que l'on ne sait jamais tout. On essaie de savoir plus, ou mieux, d'aller au plus près, en mesurant les risques, qui existent toujours. Dans le coin où j'étais, j'ai eu l'impression de pouvoir travailler librement. J'espère que ce n'était pas une illusion."
Bénédicte Mathieu |
| man, 15.04.2003 à 11:24 | 86738 |
| | | Le meilleur moyen d'avoir des sources d'info crédibles, c'est de les diversifier. Donc pour moi les journaux et les médias "classiques" sont toujours valables, si on les aborde avec l'esprit critique et le recul nécessaires. Plus des journaux comme le Monde diplo et le Canard, toujours au second degré. Sinon je ne connais pas les sites dont tu parles mais je vais pas mal sur "L'actu des médias" dont j'ai mis le lien en-dessous, de temps en temps sur Acrimed ou des sites dans le genre, mais pareil, avec du recul. |
| ADDTC, 15.04.2003 à 8:17 | 86726 |
| | | Dans la même veine...
Franchement, vous connaissez des sources d'info un peu plus crédibles ? Qu'est ce que vous pensez de site comme indimedia.org ? www.theonion.com ? Alternet.org ?Vous avez des sites préférés ? |
| | | | PAs le temps de lire tout le sujet, mais je suis en train de lire un petit bouquin passionant:
"L'opinion, ca se travaille (les medias et les guerres justes, du Kosovo a l' Afghanistan)" de Serge Halimi et Dominique Vidal. C' est paru ches Agone (collection contre-feux)
C' est incroyable les manipulations, les demi-verites (pour ne pas parler de mensonges purs et simples) et autres joyeusetes doint on nous abreuve. On a beau s' y attendre, ca etonne toujours :o) (quoique le smiley n' est pas vraiment de mise)
On a parfois (souvent) l' impression que les journalistes nes prennent pour des cons, mais il font souvent preuve d' une naivete et d' un manque d' esprit critique qui fait froid dans le dos ! La guerre au Kosovo etait tout aussi illegale que celle en Irak, mais on nous l' a vendue a coup de proximite (a quelques centaines de KM de chez nous) et de conditionnels (on peut dire toutes les enormites, le conditionnel evite de devoir se justifier apres-coup):
500.000 Kosovars auraient disparu et auraient ete peut-etre assassines... d' ou le depart en guerre "humanitaire" au mepris de la charte des nations unies, de l'otan et meme de la loi francaise (toute guerre doit atre approuvee par le parlement) alors que le bilan officiel (quoique rarement cite) fait desormais etat de moins de 5000 disparus pour 2800 corps retrouves -ce qui reste beaucoup trop, evidemment- mais on ferme les yeux sur bien d' autres massacres beaucoup plus meurtriers (Timor, Tibet, minorite musulmane chinoise...). A noter egalement que la majorite des vistimes ont ete tuees apres le debut des frappes sensees proteger les Kosovars.
On y apprend aussi des details amusants: saviez-vous que les gens sont generalement opposes aux bombardements, mais favorables aux frappes ? Il faudra qu' on m' explique la difference :o) |
| man, 14.04.2003 à 21:25 | 86707 |
| | | Un exemple d'un bon retour sur un dérapage médiatique, moins partial et plus documenté :
Le bagagiste de Roissy, une erreur médiatique
Après quinze jours d’une enquête à rebondissements, la justice a blanchi Abderazak Besseghir des soupçons de terrorisme qui pesaient sur lui. Pas de terrorisme, plus d’intérêt.
La presse, qui s’était emparée de l’histoire, se retrouve prise à contre-pied.
Retour sur ce qui est devenu l’affaire du "Bagagiste de Roissy".
28 décembre 2002. Abderazak Besseghir est arrêté par la section antiterroriste de Paris alors qu’il se rend à sa voiture sur le parking de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. Il est ensuite placé en garde à vue. Motif : terrorisme. Pièces à conviction : un pistolet automatique, un pistolet mitrailleur, cinq pains de plastic et deux détonateurs retrouvés dans son véhicule.
A première vue, Abderazak Besseghir semble faire un terroriste idéal. La période d’actualité creuse, mais surtout, le contexte très fort de terrorisme amplifié par l’annonce d’une guerre imminente, le renforcement des règles de sécurité dans un lieu sensible comme un aéroport international… Sans compter la consonance de son nom et ses origines algériennes. Tout est réuni pour que ce fait divers devienne un sujet de Une.
Les médias s’empressent donc de se saisir de l’affaire. France 3 est le premier sur le front, dès le dimanche soir : la nouvelle est donnée au Soir 3. L’AFP reprend l’info le lendemain et le reste des médias entre rapidement dans la course. Dans toutes les rédactions (presse écrite, radio, télévision) on contacte ses sources. Les faits sont recoupés et croisés : pas d’erreur, la police vient d’arrêter un terroriste. L’ "Affaire du bagagiste de Roissy" commence.
Une titraille assassine
Le Parisien, Le Monde, Libération, le Figaro, aucun de ces grands quotidiens nationaux ne demeure sur la touche. Plus le temps passe, plus la pression monte. Si les premiers papiers restent dans la ligne factuelle, les suivants portent des titres évocateurs.
"L’inquiétant arsenal du bagagiste de Roissy", " le bagagiste de Roissy trahi par son portable ?" clame Le Figaro, tandis que Libération met en avant "le portable suspect du bagagiste" et que l’Humanité résume les faits à une "Bombe prête à l’emploi" (édition du 31 décembre 2002).
Un journal se distingue par la place accordée à l’enquête en cours sur Besseghir, c’est le Parisien-Aujourd’hui en France. "Enquête : pourquoi le bagagiste est soupçonné de terrorisme", "le bagagiste trahi par des traces d’explosif", "Bagagiste de Roissy : la piste terroriste confirmée", "Le portable du bagagiste mène à la mouvance islamique" : les titres s’enchaînent pendant quinze jours. Le portrait d’un terroriste, membre d’un réseau islamiste dormant, se dessine.
Pourtant… Pourtant, Abderazak Besseghir clame son innocence et dénonce une vengeance de la part de sa belle famille qui le tient pour responsable de la mort de sa femme l’été précédent. Il se dit victime d’un complot familial. Une piste que les enquêteurs vont évoquer eux aussi. Mais cela ne satisfait pas la presse.
"Système de défense curieux", note VSD (numéro du 9 au 15 janvier 2003) dans un article assassin titré : "France, une nouvelle espèce de terroriste ?". L’hebdomadaire classe Besseghir parmi des terroristes d’un genre nouveau, celui de fanatiques qui n’auraient aucun antécédent judiciaire, mais qui seraient en contact avec des "réseaux dormants et qui ne sortent de l’ombre qui est la leur que pour frapper".
France 3, lors de l’édition du 19/20 du 7 janvier, présenté par Elise Lucet, va jusqu’à trouver des preuves dont même les policiers n’ont pas connaissance, comme cette mallette retrouvée dans le véhicule d’Abderazak contenant des objets suspects. Edouard Da Costa, chef du service des informations générales à France 3, assure de son coté qu’"une mallette a bien été trouvée dans son vestiaire. Il n’y a pas eu d’invention, sinon on l’aurait pas balancé." Quant à la place où a été repérée la mallette – le vestiaire pour le chef de service, la voiture pour la présentatrice - erreur de transcription. "Les rédacteurs en chef prennent le parti d’exploiter les informations qu’on leur amène. Soit ils font une brève ou un off, et on suit les autres, c’est un choix rédactionnel. Soit on décide de faire des sujets et d’exploiter les informations. Et c’est ce qu’on a fait. Je pense que si c’était à refaire, on le referait de la même manière." A France 3, on préfère "exploiter" le maximum d’informations malgré leur contenu peu fiable, plutôt que de faiblir face à la concurrence. C’est un choix rédactionnel.
Revirement de situation : la presse patine
L’enquête se poursuit et les médias s’interrogent. Pour ceux qui ont fait le déplacement jusqu’au domicile de la famille Besseghir, l’occidentalisation de cette dernière s’oppose au cadre de vie habituel des terroristes arrêtés. Alors on fouille, on interviewe le patron d’Abderazak. Mais là aussi, chou blanc : c’est un garçon sans histoire, un employé "irréprochable". On remonte dans le dossier judiciaire et on n’y trouve pas grand-chose non plus, mis à part "une affaire mineure de dégradation de biens en 1997" comme le note Le Monde du 1er janvier 2003. Et malgré les déclarations rassurantes de la société des aéroports de Paris, l’ADP, sur les conditions maximales de sécurité en cours à Roissy, les journalistes rappellent dans leurs colonnes l’histoire de Richard Reid, ce passager britannique qui était monté à bord d’un avion avec des chaussures pleines d’explosifs.
Coup de théâtre le 10 janvier, le témoin qui avait dénoncé le bagagiste reconnaît le complot familial, la belle-mère de Besseghir le suit de peu dans les aveux. La cabale dénoncée par Abderazak était donc vraie.
Le dénouement de ce fait-divers prend donc à contre-pied toutes les théories de terrorisme et d’appartenance du bagagiste à des mouvements islamistes dormants échafaudées durant les quinze jours qui viennent de s’écouler. Dans les médias, l’étonnement est grand, mais les excuses ne sont pas à l’ordre du jour. Des moyens détournés sont utilisés pour rattraper les dérapages des jours derniers. Le Parisien trace un portrait de la famille Besseghir sur deux pages, France 2 choisit de diffuser un sujet de deux minutes en ouverture de JT sur Abderazak Besseghir enfin sorti de prison, tandis que Libération et Le Figaro décortiquent les éléments de cette incroyable machination familiale. VSD, de son coté, signe un édito sur le sujet (voir notre encadré A VSD, c’est Besseghir qu’on assassine).
Certes, le contexte terroriste est très présent ; certes, la découverte d’armes sur un parking d’aéroport mérite qu’on la signale. Pourtant, Abderazak Besseghir est innocent et son image est désormais associée à celle d’un terroriste potentiel.
Certains diront qu’on ne pouvait pas passer à coté. Mais, moins de précipitation aurait peut-être suffi à éviter une sur-médiatisation inutile et à préserver l’image de celui qui porte désormais le nom de "bagagiste de Roissy".
Emilie Marty et Simon Vial
Je précise que cet article a été rédigé par des étudiants de l'IUT de Bordeaux. Tout espoir n'est donc peut-être pas perdu :o)
Je mets un lien sur le site, "L'Actu des médias", où il y a des encadrés de divers témoignages : les explications du Parisien, de VSD, de Pujadas et de Tourancheau de Libération, ainsi que d'Ichem Besseghir, le frère du bagagiste |
| man, 14.04.2003 à 10:24 | 86584 |
| | | Quelques petites infos sur les difficultés de couverture du conflit en Irak :
là |
| ADDTC, 14.04.2003 à 7:52 | 86572 |
| | | Voici l'image dont je voulais parler.
|
| | | | par Daniel Schneidermann
La mort, chambre d'à côté
LE MONDE TELEVISION | 11.04.03 |
Le char abrams est dans le lointain, maussade tache claire, insecte trapu accroché au pont. "Regardez, nous prévient le commentaire, il va tourner sa tourelle vers les journalistes." Le mouvement du canon, on ne le distingue pas nettement. Mais on voit le principal : l'obus tiré dans une gerbe de flammes et, une seconde plus tard, le souffle qui fait trembler la caméra de France 3, au quatorzième étage de l'Hôtel Palestine de Bagdad.
Le tir va tuer José Couso et Taras Protsyuk, deux cameramen de Reuters, qui filment sur le balcon voisin.
Filmer sa mort. Interminable face-à- face de l'objectif et du canon. Deux longues minutes, les journalistes observent le tankiste américain, qui regarde les journalistes. Preneur d'images contre preneur de vie, lequel baissera les yeux le premier ? Chacun son arme. Celle du tankiste, on la connaît. Elle va frapper, dans deux minutes. Celle du journaliste paraît tout aussi redoutable. L'image va faire le tour du monde, bien entendu. Elle va embarrasser le Pentagone. Des questions fiévreuses seront posées dans les points de presse. Vingt-quatre heures durant, plus sûrement que vingt bombardements de civils, elle va dénoncer l'agression américaine.
C'est injuste, mais c'est ainsi : un journaliste n'est pas un mort ordinaire. Dès que les reporters sont visés, le récit change de nature. C'est Caroline Sinz, de France 3, qui était la plus proche de la chambre de Reuters. Elle entend crier dans le couloir. Elle accourt dans la chambre voisine, avec sa caméra, quelques secondes après l'impact. Gravats. Silhouettes à terre. Affolement. Les dimensions soudain se confondent. Des voix tremblent, que l'on croyait posées à jamais. Des images se mélangent, que l'on croyait étanches. Une caméra filme du sang sur une autre caméra. Les reporters témoignent à la première personne, comme des habitants ordinaires de Bagdad. Une fille en gilet pare-balles marqué Presse dérobe son visage aux caméras de ses confrères. Cet espace extraterritorial, les chambres transformées en salles de montage, le voilà à son tour envahi par les gravats, la douleur, les sanglots.
Le reportage télé, avec ses codes familiers, ses voitures peinturlurées TV, ses connections qui fonctionnent tant bien que mal, mais qui fonctionnent, c'était un sas d'images entre le malheur et nous, entre la douleur et nous, entre les gravats et nous. Un obus qui tombe dans une équipe de télé, y semant la mort et la désolation, nous frappe aussi violemment que s'il tombait dans notre salon. Toute distance est abolie. Le narrateur devenant acteur, plus personne n'est protégé, et le récit nous explose à la figure. Si le journaliste lui-même dit "je" à l'antenne, s'il se filme lui-même allumant de petites bougies à la mémoire des confrères tombés, alors, mécaniquement, cette douleur-là éclipse tout. Elle éclipse par exemple, dans le même journal, les images de cette petite troupe désorganisée de combattants irakiens, 20 ans à peine, qui tentent d'attaquer les chars à la mitrailleuse et doivent rebrousser chemin avant d'avoir tiré un seul coup de feu. Et toute contre-enquête devient héroïque.
Comment exiger des reporters qu'ils souscrivent aux arguments de leurs assassins ? Ainsi le commandement américain explique-t-il dans un premier temps que le char a répliqué à des tirs venus de l'hôtel. Pendant les quinze minutes précédentes, on n'a entendu aucun tir, répond d'abord au journal de la mi-journée Caroline Sinz, qui a attentivement écouté sa bande-son. C'est seulement progressivement, au fil de la journée, que les reporters racontent que des dignitaires irakiens logent dans ce même Hôtel Palestine. Plus tard encore, on apprendra que ces dignitaires peuvent avoir des gardes du corps armés. Autant d'éléments nécessaires à la photographie de la situation, même s'ils n'accréditent évidemment pas la hâtive version américaine.
Vingt-quatre heures durant, le pouvoir de cette image reste irrésistible. Pour la vaincre, il faudra d'autres images plus fortes encore, celles de la chute de Bagdad. La statue géante de Saddam arrachée, la liesse populaire accueillant - enfin - les Américains. Il faut tout cela pour effacer des écrans les traces du sang de ceux qui ont eu la mauvaise idée de mourir la veille de la chute de Bagdad.
Par Daniel Schneidermann
Excellent article de Schneidermann comme d'habitude. Sauf peut-être quand il oublie de préciser les réactions de l'état major américain, puis de l'administration américaine.
On peut comprendre, à la limite, que le premier réflexe américain ait été d'essayer de dire qu'il y'avait eu des tirs irakiens provenant de l'hôtel, et que l'obus tiré par le char était en quelque sorte un obus d'auto-défense.
Mais on ne comprends plus lorsque devant l'évidence (il n'y avait eu aucun tir provenant de l'hôtel visé) l'administration américaine n'a rien trouvé d'autre que de répéter qu'elle avait mis en garde les journalistes que Baghdad était une ville dangereuse, et que les journalistes ne devaient pas s'y trouver. En d'autres termes, c'est de leur faute s'ils sont morts, ces empêcheurs de faire la guerre en paix.
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| ADDTC, 11.04.2003 à 11:51 | 86231 |
| | | ha zut, je ne peux pas insérer de lien. Allez donc voir sur http://www.informationclearinghouse.info/article2842.htm |
| ADDTC, 11.04.2003 à 11:50 | 86230 |
| | | A propos de manipulations, voici un article intéressant |
| feyd, 11.04.2003 à 11:36 | 86228 |
| | | euh, oué, c moi :D
c'est vrai que la premiere ressemble pas mal à coureau mais faut vraiment pas se fier aux photos, d'ailleurs ça m'étonnerait que quelqu'un me reconnaisse avec l'avatar bizarre qu'ils m'ont fait :p |
| man, 11.04.2003 à 10:54 | 86212 |
| | | Au fait, ça n'a rien à voir, mais je me demandais : c'est toi qui a été sélectionné dans l'Académie Delta de Coconinoworld ? (nan pasque y'en a un qui s'appelle comme toi) (et pis y'en a une qui ressemble vachement à Clotilde Courau) |
| man, 11.04.2003 à 10:41 | 86207 |
| | | Ha, ok, autant pour moi :) |
| feyd, 11.04.2003 à 0:58 | 86178 |
| | | heu..je dois m'expliquer mal :]
Je me reprends :
Je voulais dire que le détournement des images est pire dans le cas des journaux TV, simplement parceque dans ce cas l'image est vraiment le pilier de l'info, contrairement au journaux ou elle ne fait que l'appuyer ; et parceque que le public a tendance a considérer comme fait acquis ce qu'il voit, alors que tout se joue au montage... d'où un risque accru de manipulation. :p |
| man, 11.04.2003 à 0:05 | 86176 |
| | | Heu, carrément pas, comme l'explique l'article on peut faire dire ce qu'on veut à une image. Une image ne devient une information qu'à partir du moment où on lui donne un sens, donc où on l'interprète.
Enfin je relirai ça tranquille demain :o))) |
| feyd, 10.04.2003 à 13:41 | 86092 |
| | | Ce qui est vrai pour les photos d'un journal l'est 10 fois plus dans le cadre des images et du montage d'un journal TV... Parce-que là, les image ne sont pas qu'en arrière-plan, elles sont l'information... Le commentaire n'est là que pour les accompagner. |
| feyd, 10.04.2003 à 13:31 | 86090 |
| | | très intéressant, l'article de jon_arbuckle, au fait... |
| feyd, 10.04.2003 à 13:22 | 86088 |
| | | zut, grilled :p |
| feyd, 10.04.2003 à 13:21 | 86087 |
| | | ça y est, j'ai retrouvé le lien pour la photo truquée :
c'est ici |
| | | | Un article intéressant sur la question (ça date de 1998, mais c'est plus que jamais d'actualité)
ici
|
| | | | bin, je ne vois pas en quoi ce que tu viens de me dire peut me rassurer :o)))
Où est l'intérêt? on retombe dans ce que j'ai dit au tout tout début sur l'autre sujet, à savoir de l'info pour de l'info, y'a pas de recul (pour ne pas rebalancer une dépêche telle quelle, il faut prendre le temps de l'analyser, donc pour le coup c'est censé nuire à la réactivité)(et puis rien que le principe des dépêches est étonnant, ce sont des journalistes qui balancent les dépêches? oui, donc déjà ces dépêches là ne devraient pas avoir à être revérifiées, ou alors c'est que les premiers ne font pas leur boulot, ils balancent juste des trucs pour remplir, les types des rédactions feront le tri et l'analyse..). Bref, la "tyrannie de la communication" comme diraient certains.. |
| man, 10.04.2003 à 12:54 | 86079 |
| | | Bah, continu, en fait c'est comme France Info, ils repassent les mêmes journaux plusieurs fois à la suite. Donc pas de grande différence sur ce point-là avec les chaînes classiques, mis à part la plus grande réactivité.
Et puis, pourquoi pas ? Il y a bien une presse écrite d'informations sans BigDil ou dessins animés ;o))) Le tout est de ne pas balancer comme ça les dépêches qui arrivent. Une chaîne d'information, moi ça me paraît faisable (pour ce qui est du continu, j'ai déjà dit ce que j'en pensais) |
| | | | moué, m'enfin ça me laisse songeur, rien que le principe d'une chaîne d'info en continu... |
| man, 10.04.2003 à 12:47 | 86077 |
| | | Hug > je comprends ce que tu veux dire, mais tout ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de place pour une évolution positive (légère, mais quand même). Ce qu'il y a c'est que dans le système économique actuel, comme je l'avais déjà expliqué, c'est dur de fournir une presse (écrite ou audiovisuelle) de qualité, qui ne soit pas dépendante des grands groupes, ni des annonceurs, etc. (cf. la discussion dans le sujet sur l'Irak, pour ceux qui ont le courage de tout relire :o) Maintenant, il ne faut pas tout mettre dans le même sac, même si c'est tentant. Les grands reporters dont tu parles, existent aussi dans les grandes rédactions, et ils essayent de faire le boulot consciencieusement. Il y a par exemple Charles Enderlin à France 2, qui fait un boulot formidable depuis trente ans en Israël-Palestine, et qui essaye de faire la part des choses. Je ne vais pas les citer tous. Et ça ne concerne pas que les grands reporters non plus. Je suis sûr qu'il y a des journalistes consciencieux et pros à TF1 (allez, un ou deux, quoi... :o)))
Bref. Pour ce qui est des chaînes d'info françaises, personnellement je ne peux pas regarder LCI, qui pour moi est totalement racoleuse, sous des dehors sérieux (et pis le truc du Cac 40 en bas là, ça me fait gerber :)).
Par contre, i-TV est une chaîne géniale, à regarder absolument pour ceux qui ont le câble ou le satellite ! Au début la chaîne manquait en effet de moyens, mais depuis que la rédaction a fusionné avec celle de Canal (les JT sont communs, et je crois qu'ils sont en clair, pour vous faire une idée), ça s'est nettement amélioré. La présentation des informations est bien faite, assez prudente, et neutre. Le JT est assez original, en particulier celui du midi : la moitié du journal est consacrée à un entretien avec un invité suivi d'interventions de téléspectateurs en libre-antenne, comme sur les radios. Et une fois par semaine, le vendredi je crois, c'est un invité qui fait le journal, c'est-à-dire lui qui le présente, et choisit les sujets. C'est souvent intéressant, je me souviens notamment d'un journal par CharlElie Couture qui était vraiment pas mal.
Il y a de nombreux sujets magazines intéressants, en particulier i-Afrique (avec les fameux proverbes de fin de JT pour les amateurs), qui présente une autre face de l'Afrique que celle qu'on voit d'habitude -- la famine, la guerre, tout ça. Il y a aussi i-Musique et i-Livres, avec une rubrique BD en général très bien fournie.
et en plus les présentatrices, elles sont top canon ;o)))) |
| J-C, 10.04.2003 à 11:11 | 86059 |
| | | ah ok ! je comprend mieux.
At'chao ! |
| | | | Non, non, j'ai bien dit "commenter" ce qu'il voyait et pas "témoigner" de ce qu'il voyait. C'est loin d'être la même chose. Ses propos étaient des propos de propagande du genre "regardez ce qu'il y'a au mur : ça semble être une colombe : est ce que ça veut dire que Saddam aimait la paix ? c'est incroyable de voir ça au mur..." ou du genre "Regardez ce palais magnifique et voyez comment saddam dépensait l'argent sur le dos de son peuple"
Même s'il y'a évidemment une part de vérité dans tout ça, je suis désolé mais c'est de la propagande. On peut attendre raisonnablement d'une grande chaîne d'info comme CNN qu'elle dise un peu autre chose que ce que répète chaque jour Donald Rumsfeld. |
| J-C, 10.04.2003 à 11:07 | 86056 |
| | | et en parlant de chaine toute info française, je regarde souvent LCI qui même appartenant au groupe TF1 a une démarche plus sérieuse, moins racolleuse que sa grande soeur.
quelqu'un regarde I-TV ?
At'chao ! |
| J-C, 10.04.2003 à 11:03 | 86055 |
| | | >> Vous avez vu le journaliste de cette chaîne toute "info" entrer dans un palais de Saddam, et commenter ce qu'il voyait ? C'est ni plus, ni moins que de la propagande.
euh ? commenter ce qu'il voyait !! c'est de la propagande, ça ?
CNN est relativement sérieuse, il y a forcement des dérapages car ils doivent conserver leur audience mais c'est pas FoxNews quand même !
At'chao ! |
| | | | Rendez-nous l'ORTF! hein? on me signale que non... ah bon... :o))) |
| | | | Enfin, je crois quand même qu'il y'a encore pire que TF1 ou France2 : c'est CNN. Vous avez vu le journaliste de cette chaîne toute "info" entrer dans un palais de Saddam, et commenter ce qu'il voyait ? C'est ni plus, ni moins que de la propagande. C'est sans doute pour ça que les français nourrissent le désir de créer une chaîne "info" francophone de la même taille que CNN ou Al djazira, son alter ego en langue arabe...où est passé le journalisme ? |
| | | | il lui aurait manqué 2 secondes, il aurait dit :
"les américains disent détenir tout l'est de Bagdad, la partie orientale de la ville, le coté du soleil levant de la capitale irakienne"
:o))) |
| | | | et je dirais même que si ils ne sont pas capables de ne pas se laisser manipuler, ils peuvent retourner apprendre leur métier, ça me paraît être la base :o)))
c'est dur, mais c'est à ce prix.
ah oui, une jolie entendue hier soir au jt, où le journaliste a dû s'apercevoir qu'il manquait une seconde dans son commentaire et que du silence c'était insupportable: "les américains disent détenir tout l'est de Bagdad, la partie orientale de la ville." Merci, comme ils disaient sur canal: "c'était vraiment très intéressant" :o))) |
| | | | Man> bien sur que les journaliste peuvent se faire manipuler... mais tu avouras que c'est plus souvent l'inverse qui arrive. Les journalistes arrivent aussi a faire dire ce qu'il ont envie d'entendre aux personnes interviewées...
faut pas non plus croire que les journalistes sont des grands naïfs (et un de leur but reste quand meme de vendre du papier...) |
| | | | Non, je ne l'ai malheureusement pas vu. Mais tu pointes du doigts un problème récurrent sur le net : comment faire respecter le droit ? comment éviter que des sites comme ça, et bien d'autre sites abominables (à la portée de tous) ne s'y développent pas ? Je ne vois pas comment on peu faire si ce n'est passer des accord internationaux suffisamment précis pour interdire et sanctionner les auteurs, et...les hébergeurs ? Vaste débat. |
| man, 10.04.2003 à 10:30 | 86044 |
| | | Bin le plus grave avec ce site, c'est quand même qu'il n'est (n'était) pas le seul... Il y a tout un réseau de sites racistes ou antisémites sur la toile, qui sont d'ailleurs liés avec des sites islamistes comme sionistes d'extrême-droite.
Je sais pas à ce propos si vous avez vu le reportage lundi, dans Lundi investigation sur Canal . Ca parlait des réseaux militants extrémistes en France, pro-israéliens et pro-palestiniens, et de leurs liens avec l'extrême-droite "classique" en France. |
| | | | Oui, c'est vraiment infect. Ce site (que je ne citerai plus) a été interdit en france par décision judiciaire. Mais il renaît de ses cendres périodiquement, en trouvant des hébergeurs à l'étranger. |
| man, 10.04.2003 à 10:25 | 86038 |
| | | Bin justement, là c'est une question aussi de manipulation des médias. Quand tu vas interroger un député à l'Assemblée sur une bête question de politique intérieure, et qu'il te sort la dernière "délinquance" du jour, tu fais comment ? Bien sûr tu peux choisir de pas en parler, mais s'il fait ça de manière assez subtile, tu peux te faire avoir. Après c'est au journaliste de faire attention, bien sûr. Mais quand tout les politiques y vont de leur petit laïus, c'est difficile de pas en parler. Bien sûr, je dis, encore une fois, que ça a été très mal fait, et ça n'excuse pas les journalistes. Mais dire que c'est de leur faute, entièrement, et qu'ils l'ont toujours fait sciemment, non, je suis toujours pas d'accord.
Pour SOS-Racaille, il me semble que le site a été fermé (par ses auteurs). |
| | | | par contre, un truc, au sujet de SOS Racaille, c'est efectivement à vomir, une horreur sans nom. Je mettrais pas de lien direct ici pour plusieurs raisons. 1)j'ai pas envie que ça puisse être ouvert comme ça par n'importe qui (y'a ptet des enfants qui nous lisent et tout - bonzouuuuuuuuuuuuuur les enfants :o) ), et j'ai pas envie non plus que ça puisse être lié à bubulle d'une manière ou d'une autre, les moteurs de recherche sautant de cette manière de lien en lien. 2)y'a rien à apprendre là-bas, on sait déjà tout ce qui peut y être mis, c'est l'abjection totale, la première fois que je suis tombé dessus, je savais ce que je faisais, mais j'en ai eu les larlmes aux yeux. 3)c'est malheureusement pas difficile a trouver tout seul.
Voila.
et oui, ils n'ont rien à voir avec FO-Police, heureusement. |
| | | | hum, et les hommes politiques, ils sont relayés par qui? hmmmm? :o))) |
| man, 10.04.2003 à 10:08 | 86031 |
| | | Me fais pas dire ce que j'ai pas dit, Keyan : j'ai répété assez que les journalistes avaient une grande responsabilité. Mais qu'on leur foute tout sur le dos, non. Le syndicat, il est relayé pas seulement par les journalistes, mais aussi par les hommes politiques, qui font monter la sauce encore plus puisqu'ils inventent des faits.
Et j'ai assez dit que c'était un dérapage lamentable, donc ta goule maintenant :o) |
| | | | Ouais, en plus j'aime pas trop FO non plus, alors ;o))
Et j'aime pas les flics non plus, qui se prennent en général pour des GI's américains. Et c'est loin d'être un compliment aujourd'hui. J'entendais mettre un peu d'ordre là dedans mais on m'a pas permis ;o))) |
| | | | J'ai pas d'amour particulier pour les flics hein. Mon permier reflexe n'était pas un reflexe de défense de la police, elle n'a pas besoin de moi va. J'ai juste réagi au dernier paragraphe de l'article, celui qui m'a paru le plus discutable. Encore une fois, je regrette que des gens qui prétendent dénoncer une sorte de manipulation médiatique n'arrivent pas eux-mêmes à ne pas faire d'amalgames. Mais on s'est déjà expliqué là dessus.
Quant aux flics, même si on ne les aime pas, je crois qu'on ne peut quand même pas mettre dans le même sac un syndicat comme FO, et le syndicat FPIP qui est un syndicat d'extrême droite. C'est juste une question d'honnêteté.
Et il faut faire très attention quand on site le site internet "SOS-RACAILLES" parce que ce site est un site très extrême.
|
| | | | euh jon, on a dit qu'on parlait de journaux, pas du Figaro :o))) |
| | | | ça ne vient pas d'acrimed mais ça aurait pu, c'est très proche, mais quand bien même, il ne s'agit absolument pas d'un lynchage médiatique de la même ampleur. L'influence de ces "media de surveillance des media" est restreinte à un cercle soit de militants soit de personnes intéressées par le journalisme, certainement pas à un public tout venant, comme peuvent l'être la presse ou la télé généralistes. Donc pour moi le lynchage "médiatique" du lynchage n'est pas bien réel. C'est une remise au point, voire un acharnement (PLPL quand tu nous tiens), mais qui ne sort pas d'un petit cercle. |
| man, 09.04.2003 à 23:55 | 85986 |
| | | Oué, allez hop, tous dans un camp en Irak, on va vous apprendre la vie, mes connauds. |
| | | | Bien sûr, un article militant est rarement objectif.
C'est vrai que la presse donne parfois des infos tête baissée, sans vérifier ses sources et sans les recouper, même s'il faut nuancer et ne pas généraliser.
Mais il y'a pire : on a parfois l'étrange et désagréable impression que les journaux préfèrent donner ce genre d'infos sciemment, et on se demande si ce n'est pas pour attirer à bon compte d'avantage de lecteurs.
Pourtant, une personne mise en cause par la presse est forcément salie. Parce qu'il y'aura toujours quelqu'un pour se dire "il n'y a pas de fumée sans feu".
Prenons l'exemple du pauvre M. Jandoubi, un ouvrier d'origine tunisienne, mort dans l'explosion de l'usine AZF à Toulouse. Au lendemain de ce terrible accident, le journal "LE FIGARO" n'avait pas hésité à l'accuser d'être un terroriste, l'accusant en substance d'avoir fait sauter l'usine.
Malgré les divers démentis, même repris par la presse, il y'a toujours un doute qui subsiste dans l'esprit de certaines personnes.
Pourquoi avoir diffusé ce genre d'infos si les sources n'étaient pas sûres ? pour vendre du papier ?
On ne joue pas avec la réputation des gens comme ça. |
| man, 09.04.2003 à 23:54 | 85984 |
| | | >> et puis pour le lynchage médiatique, du lynchage, il faudra repasser, l'article n'étant pas spécialement publié sur un site à diffusion de grande ampleur, ça reste assez restreint à un réseau plus ou moins militant.
Heu, figure-toi que j'en prends assez souvent dans les oreilles, du lynchage du journalisme :o) Et les réseaux militants (pas celui-là en particulier) sont actif, quand même. De plus en plus de sites sont consacrés à la surveillance des médias, voire à leur lynchage, justement (Acrimed, Pour lire Pas lu, etc.)
Attention, je trouve que leur travail est très utile, et il a une plus grande réception que tu ne le crois. Mais je le prends pour ce qu'il est. |
| | | | bon bref, qu'on me donne les noms des journalistes incriminés, et on les envoie en Irak? hein? c'est trop tard? zut, on va encore se les coltiner... :o))) |
| man, 09.04.2003 à 23:50 | 85980 |
| | | >> sauf qu'on sait bien qu'en général, revenir dessus a près, c'est déjà trop tard. On l'a vu avec le père de famille tué dans ce qu'ona présenté au départ comme une affaire de racket (le père de famille allant s'expliquer avec les racketteurs de son fils). Un à deux mois après, on a eu droit à de nouveaux sons de cloches, mais c'est trop tard, les effets les plus marquants sont déjà là, à commencer par la récupération politique, et aussi et presque surtout par le fait, qu'une fois que le doute est insinué, c'est trop tard. Il y aura toujours soupçon de quelque chose. "Ah ouais, untel a été blanchi, mais quand même, il n'y a pas de fumée sans feu, etc..."
Oui, bin bien sûr, mais qu'on foute tout sur le dos des journalistes, même s'ils ont une grande part de responsabilité, ça m'énerve :o)
>>"Il faut aussi prendre en compte la facilité des journalistes à se servir d'une source d'infos abondante, diversifiée, et diffusée à grande échelle, contrairement à celle des jeunes qui ne peuvent pas faire grand-chose. C'est encore plus grave, bien sûr."
>>Sauf que là la source d'info était tout sauf diversifiée :o)))
Ouais. Je me doutais que tu dirais ça :o) Je voulais dire par là, riche en détails, propre à offrir une "histoire", quoi. C'est pas bien non plus hein. |
| | | | et puis pour le lynchage médiatique, du lynchage, il faudra repasser, l'article n'étant pas spécialement publié sur un site à diffusion de grande ampleur, ça reste assez restreint à un réseau plus ou moins militant. |
| | | | sauf qu'on sait bien qu'en général, revenir dessus a près, c'est déjà trop tard. On l'a vu avec le père de famille tué dans ce qu'ona présenté au départ comme une affaire de racket (le père de famille allant s'expliquer avec les racketteurs de son fils). Un à deux mois après, on a eu droit à de nouveaux sons de cloches, mais c'est trop tard, les effets les plus marquants sont déjà là, à commencer par la récupération politique, et aussi et presque surtout par le fait, qu'une fois que le doute est insinué, c'est trop tard. Il y aura toujours soupçon de quelque chose. "Ah ouais, untel a été blanchi, mais quand même, il n'y a pas de fumée sans feu, etc..."
"Il faut aussi prendre en compte la facilité des journalistes à se servir d'une source d'infos abondante, diversifiée, et diffusée à grande échelle, contrairement à celle des jeunes qui ne peuvent pas faire grand-chose. C'est encore plus grave, bien sûr."
Sauf que là la source d'info était tout sauf diversifiée :o))) |
| man, 09.04.2003 à 23:37 | 85975 |
| | | Un tel dérapage ne devrait jamais se produire, mais il me semble quand même qu'il est mal présenté (même si j'ai bien vu que c'était un texte militant). Le texte cite à plusieurs reprises des télés et des journaux donnant la parole aux jeunes, c'est-à-dire à d'autres sources, comme par souci d'honnêteté intellectuelle, puis il ne le prend pas du tout en compte dans son analyse par la suite, tout ça devient un lynchage médiatique (même si apparemment la version FO a été privilégiée).
Il faut aussi prendre en compte la facilité des journalistes à se servir d'une source d'infos abondante, diversifiée, et diffusée à grande échelle, contrairement à celle des jeunes qui ne peuvent pas faire grand-chose. C'est encore plus grave, bien sûr.
Enfin bref, je vais pas insister sur les défauts du texte, il a le mérite d'attirer l'attention sur un point sensible.
Je me souviens quand même de cette histoire, et je me souviens d'avoir entendu d'autres sons de cloche, et même des rectifications. Je ne peux pas citer de sources :o), je ne me souviens pas, mais il n'y avait pas que le Monde diplomatique à revenir dessus, si vous voyez ce que je veux dire. Donc, avant de lyncher le lynchage, soyons prudents :o) |
| | | | voila, c'était dans cette optique là que je le mettais, ce qui est hallucinant c'est que peu de media ont réagi et essayé de faire attention avant de foncer tête baissée. ca aurait été un fait isolé encore, mais non, c'est un phénomène de masse.
Encore une fois je conçois que ce genre de texte, ouvertement militant et de parti-pris puisse être gênant. Mais il est assumé en tant que tel, il ne vise pas à l'objectivité. |
| | | | Oui, oui. Entendons nous bien, je trouve également que cette agression sur des policiers (l'une d'elle a quand même eu la machoire cassée hein) a été montée en épingle par SGP-FO qui selon l'article même entendait sans doute "faire pression, sur les hommes politiques et sur l'opinion publique dans le sens d'un renforcement de l'armement des policiers, de l'autonomie et du pouvoir des policiers". C'est le rôle d'un syndicat de faire pression, peut-être pas, il est vrai, en allant jusqu'à diffuser de fausses nouvelles. Il reste que la faute essentielle revient aux médias qui, comme le dit l'article, ont profité d'un contexte particulier, pour ne répéter qu'une seule source d'info, sans recoupements ni vérifications. Et ça c'est sans doute scandaleux, mais ça arrive malheureusement assez souvent, at pas que contre les "jeunes de banlieue". |
| | | | bin au moins par un des policiers déjà sortis et donnant une version différente. |
| | | | Le fait de les citer ensembles n'a rien d'anodin. C'est en tout cas comme ça que je l'ai ressenti.
Et je rajoute un peu de provoc : l'article cité écrit "Plus grave, à partir du 25 dans la journée, on sait que les informations de FO Police sont fausses". Où sont les sources ? c'est qui le "on" ? |
| | | | il n'y a pas tant d'amalgame que ça, a part si tu considère le fait de les citer ensemble. le texte en question dénonce à la fin les conséquences de ce genre de dérive, dont le fait de donner du grain à moudre a sos racaille qui n'en a pas besoin, ainsi que les pressions exercées par la FPIP, et qu'on le veuille ou non, par FO-Police. Les premiers raccourcis douteux ne sont pas l'oeuvre de cet article, même si la forme est discutable. Que FO-Police ne hurle pas avec les brebis galeuses et ça dérapera moins.
maintenant je ne dis pas que le texte ci dessous n'a pas de défauts (il en a beaucoup), mais l'amalgame n'est pas si flagrant, il n'existe notamment pas au niveau des idées. Juste sur l'utilisation de cette dérive à des fins de pression, de tout bord. |
| | | | Juste une petite précision quand même : l'article (vers la fin) cite ensembles SOS-RACAILLES, la FPIP et SGP-FO Police. Il faut quand même préciser que même si les faits présentés par SGP-FO sont inexacts, il ne faut pas confondre ce syndicat avec le FPIP qui est un syndicat d'extrême droite, heureusement quand même très minoritaire au sein de la Police Nationale, et encore moins avec SOS-RACAILLES qui est un site internet d'extrême droite, raciste et antisémite.
C'est un peu énervant que des gens dont le but est de dénoncer des fausses infos (et ils ont raison) fassent des amalgames aussi grossiers. |
| | | | Hein? je provoque? oui bon... :o)))
Mais bon, les trucs sur le journalisme en temps de guerre, on sait très bien que les conditions ne sont pas réunies pour que ça se passe correctement...
Donc, changeons un peu... (ah si, je précise quand même, que le "simple incident" dont il est fait état est quand même une agression caractérisée, et qu'il ne s'agit absolument pas de minimiser cet acte, mais c'est la suite qui est intéressante ici)
D'une manipulation politico-syndicale à une bavure médiatique.
Les évènements du 24 juillet 2002 qui se sont déroulés dans la cité des Pommiers à Pantin ont connu un retentissement national, et laissé un souvenir de violence extrême : une bande de jeunes massacre à coups de battes de base-ball trois policiers à vélo, dont une femme.
À l'origine, un simple incident violent provoqué par un contrôle abusif d'identité par trois jeunes policiers probablement peu formés. XXX est un jeune mineur, dont l'identité est déjà parfaitement connue des policiers, ce qu'ils reconnaissent eux-mêmes. Ceux-ci affirmeront par la suite qu'il fumait un joint, ce qui aurait provoqué le contrôle d'identité. Cette information se révèlera fausse. Donc, un jeune, mineur, noir (est-ce important ?), tout seul, connu des policiers et qui ne se livre à aucune activité répréhensible. Le contrôle d'identité est donc injustifié. Il n'a comme fonction que de matérialiser la présence et le pouvoir de la police. Contrôle violent : le jeune mineur est plaqué au mur, puis jeté au sol où il est maintenu en force. C'est ensuite que les accrochages avec un premier puis un deuxième jeunes arrivés au secours du mineur eurent lieu.
Ce déroulement des faits, désormais parfaitement établi, n'a rien à voir avec ce qu'ont rapporté les médias ni avec le souvenir qu'en a gardé l'opinion publique.
Alors, que s'est-il passé ?
I Le SGP-FO diffuse de fausses nouvelles.
Dans une dépêche de l'agence Reuters, publiée à 16 heures 22 « un responsable de FO Police » déclare : « Les jeunes, qui avaient des battes de base-ball, se sont rebellés et se sont même emparés des bâtons de défense des policiers pour les frapper. » L'agence Reuters titre sa dépêche : « Trois policiers frappés à coups de battes de base-ball. »
L'AFP axe sa dépêche sur : Trois policiers roués de coups, « de source syndicale policière ». Les trois policiers « sont tombés dans un véritable guet-apens a-t-on précisé de même source ». L'AFP cite ensuite « un responsable du syndicat général de la police (SGP-FO) », qui détaille le guet-apens : « Le policier qui vérifiait les papiers a été frappé à coups de poing au visage, de même que la femme stagiaire. L'autre collègue, un jeune adjoint de sécurité qui s'était esquivé pour alerter les secours, a été rattrapé puis roué de coups avec une batte de base-ball. Il est resté inanimé plus d'une demi heure. »
Au même moment, le SGP FO, décidément extrêmement actif sur cette affaire, publie un communiqué officiel qui commence ainsi : « A 14 heures 30 trois policiers en VTT seraient tombés dans un traquenard, alors qu'ils circulaient rue des Pommiers, un groupe de jeunes leur aurait fait signe pour les appeler ? » Dans le même communiqué, le SGP-FO a déjà trouvé une explication à ce traquenard : la vengeance. « Il est à noter que ces fonctionnaires ont procédé hier, 23 juillet 2002, à l'interpellation de ces mêmes jeunes, et auraient mis en fourrière un engin deux roues interdit à la circulation sur la voie publique. ».
Deux heures après les faits, le ton est donné, une version cohérente et colorée a été construite, et par FO Police. Groupe de jeunes, battes de base-ball, traquenard, les mots clé sont lancés, et désormais, c'est à elle que toute la presse va s'adresser pour obtenir des informations. Et les responsables FO ne vont pas se faire prier pour les décliner sur tous les tons.
Sur FR3, édition régionale du 24 juillet, Gilles Petit, secrétaire départemental (par intérim) du SGP FO, est interviewé. Il déclare : « Des collègues patrouillaient quand, sur leur droite, un groupe de 8 à 10 jeunes leur ont fait signe de venir. Les policiers se sont dirigés vers eux. Ils n'ont pas eu le temps de descendre de leur vélo et se sont fait agresser. Le fait que les jeunes leur aient fait signe me fait penser qu'ils avaient prémédité leur coup. » Gilles Petit a dû suivre des cours de communication. Les détails concrets (sur leur droite, 8 à 10 jeunes, pas eu le temps de descendre de vélo), la personnalisation du témoignage (me fait penser) sont admirables pour quelqu'un qui ne fait que broder sur les communiqués officiels de son organisation. Le témoignage de Gilles Petit sera repris dans le 19/20 de FR3 qui précisera que les trois policiers sont hospitalisés, et que leurs jours ne sont pas en danger.
Sur TF1, France 2 et LCI, c'est Dominique Fagiolini, présenté comme secrétaire du SGP FO, qui s'exprime. Il reprend le traquenard sous des formes diverses (dix jeunes qui appellent les policiers sur LCI, plus prudent sur France 2 : peut être à coups de battes de base-ball, l'enquête le dira). TF1 titre : Des jeunes auraient agressé des policiers à coups de poing et de battes de base-ball.
À noter que dès ce premier jour, les chaînes de télévision donnent également la parole aux jeunes de la cité, dont le témoignage ne variera jamais : un contrôle d'identité brutal sur un jeune fumeur de joint (il faut dire que c'est plausible, même si cela s'avèrera inexact, en l'occurrence) contesté oralement, puis bagarre.
Le 25 juillet, l'affaire, telle qu'elle a été montée par le SGP-FO prend encore de l'ampleur.
La presse écrite prend le relais des informations télévisées, et de façon souvent extrêmement violente.
Le Parisien après avoir titré : « Trois policiers roués de coups par vengeance » parle de traquenard et de lynchage. Mobile, « Selon nos informations (sources ? Ndlr), les jeunes auraient voulu se venger de la confiscation, la veille, d'une moto appartenant à l'un d'entre eux par des fonctionnaires du commissariat de Pantin. ?Ce guet-apens était prémédité, les jeunes avaient déjà leurs battes de base-ball' confie un policier (qui ? Ndlr) ». Tout ceci est du roman pur. Suit un récit très complet, vivant, bien écrit, plein de rebondissements, du vrai polar, et tout aussi imaginaire que nous ne discuterons pas pour ne pas empiéter sur l'instruction en cours. Yoann, Elisabeth et Karim se retrouvent cernés par un groupe d'une dizaine de jeunes gens. L'un d'entre eux s'empare du tonfa, la matraque de l'un des agents. Simultanément, la policière prend les premiers coups au visage, s'effondre, avant d'être tabassée à terre à coups de poing, de pied, et de batte de base-ball.
Karim, adjoint de sécurité, entre dans une cour d'immeuble pour prévenir les secours. « Je l'ai vu passer avec son revolver à la main, mais les autres lui ont sauté dessus avant qu'il n'ait le temps de réagir » raconte un riverain. Plusieurs garçons le passent à tabac et le laissent inconscient au pied de l'immeuble. Il ne reprendra conscience que trente minutes plus tard grâce à l'intervention du Samu. Yoann réussit à mieux se protéger, mais était hier dans un très grand état de choc émotionnel.
Elisabeth, elle, gît ensanglantée. « Je lui ai porté des mouchoirs en papier pour qu'elle se nettoie le visage, raconte Jane, elle ne voyait plus rien ». Cette gardienne de la paix stagiaire a été transportée en fin d'après midi à l'hôpital Lariboisière à Paris. « Défigurée » selon un témoin, elle souffre de trois fractures à la mâchoire, d'une autre à l'oeil droit. La jeune femme a également perdu 14 dents. Rapidement une cinquantaine de policiers arrive sur place et cerne les accès de l'immeuble. Le témoignage de Yoann, confirmé par ceux des riverains, indique que les agresseurs sont cachés juste après la bagarre au 42 de la rue des Pommiers. Tous sont immédiatement identifiés ». Notons simplement la phrase : « la policière prend les premiers coups au visage, s'effondre, avant d'être tabassée à terre à coups de poing, de pied, et de batte de base-ball. » Dans le Parisien, les sources ne sont pas identifiées.
Le Figaro donne également un récit coloré, mais dont les sources sont mieux identifiées. Origine des faits : un banal contrôle d'identité, selon un porte-parole de la direction de la police nationale. Pour la suite du récit, la source c'est : « Dominique Fagioni, responsable du syndicat général de la police (FO) en Seine Saint Denis, qui s'est déplacé sur les lieux. » (A quelle heure s'est-t-il déplacé ? Ndlr) « Les insultes fusent, vite suivies de coups de pied et de poing. Les policiers sont débordés par une bande de plus en plus étoffée, dont plusieurs membres se trouvent mystérieusement armés de battes ». Là encore, la suite du récit est particulièrement précise et animée. Et tout aussi sujette à caution que le début du récit. « L'adjoint de sécurité réussit à s'esquiver et alerte les secours, mais il est rattrapé puis cogné avec un bâton. Il restera inanimé pendant plus d'une demi heure. Pendant ce temps, ses deux collègues ploient aussi sous ce qui devient un passage à tabac en règle. Au point que le plus âgé tombe à terre. La jeune femme est blessée à l'oeil et à la mâchoire. Pis,« Ils se sont alors emparés du bâton de défense du chef de patrouille avec lequel ils se sont acharnés, raconte Dominique Fagiolini. Ce n'est qu'après plusieurs minutes que les assaillants se volatilisèrent. »
Ni le Parisien, ni le Figaro ne donnent d'autres versions que les versions policières, qui sont en fait la version du SGP-FO.
L'Humanité, dans une brève, est sur la même longueur d'onde et parle de guet-apens « selon un syndicat policier ».
Libération donne plus la parole aux jeunes des Pommiers. Le récit de l'incident semble cependant essentiellement policier. « Les policiers, cernés par un attroupement spontané. Un groupe leur est tombé dessus à bras raccourcis. Ils ont pris de sacrés coups. (C'est une citation, mais le journal ne précise pas la source Ndlr). Certains auraient été portés à l'aide de battes de base-ball, mais aussi d'un tonfa dont est équipée la police, dérobé à cette occasion. »
Le Monde daté du 26 juillet est un peu plus nuancé. Il parle « d'une dizaine de jeunes dont l'un armé d'une batte de base-ball selon la police ». Plus loin dans l'article, la source sera mieux identifiée : c'est le lieutenant de police Rachid Azizi, chef du groupe recherche du commissariat de Pantin, qui parle de batte de base-ball. Mais le journal donne également la parole aux jeunes de la cité des Pommiers qui affirment : « L'histoire des battes, c'est de l'invention magique. »
Or, dès le 25 juillet, dès le lendemain des faits, la version FO Police apparaît pour ce qu'elle est : une construction sans rapport avec la réalité. L'un des policiers pris dans l'accrochage sort de l'hôpital, moins de 24 heures après y être entré (souvenez vous, ses jours n'étaient pas en danger ?), et dément la thèse du guet-apens et des battes de base-ball. Par la suite, les trois vététistes nieront toujours avoir parlé à aucun moment de batte de base-ball ou de guet-apens.
Alors, quelles sont les sources de FO Police ?
II Pourquoi FO Police fabrique-t-elle des fausses nouvelles ?
Il ne faut pas oublier le contexte politique, très sensible ces jours là. Après une campagne électorale que tout le monde a en mémoire, axée sur la dénonciation de la violence des jeunes de banlieue, de préférence « d'origine maghrébine », on est alors en pleine période de débat sur les projets de loi Sarkozy et Perben. Le 16 juillet, Sarkozy intervient à l'Assemblée Nationale pour présenter son projet de loi sur la sécurité intérieure, et le 17 juillet, Perben présente son projet de loi sur la justice au conseil des ministres. Entre le 24 et le 27 juillet, le Sénat débat des dispositions du projet de loi Perben qui permettent l'incarcération des mineurs à partir de 13 ans. Dans ce contexte, ce n'est donc absolument pas un hasard si les incidents qui se déroulent aux Pommiers donnent lieu à diverses formes d'exploitation politique.
Pour le SGP FO, il s'agit de faire pression, sur les hommes politiques et sur l'opinion publique dans le sens d'un renforcement de l'armement des policiers, de l'autonomie et du pouvoir des policiers. Juste quelques éléments, ramassés ici ou là, dans ses déclarations. Dans un communiqué officiel daté du 26 juillet, « le SGP FO se félicite qu'enfin le pouvoir en place donne, au travers de cette dramatique affaire, un signe fort aux fonctionnaires de la Police Nationale, lesquels ces dernières années se sont sentis abandonnés et non considérés ».
C'est également Nicolas Couteau, présenté par la presse comme porte parole du SGP-FO, qui tire la morale des faits dans le Figaro du 25 juillet : »Si les policiers avaient disposé d'un flash-ball ? ils auraient pu s'en sortir à moindre mal. » Le même Nicolas Couteau qui, dans le journal Le Monde du 22 février 2003, donne la conception de son organisation face à la montée des violences policières : Il se félicite « d'un certain retour à l'ordre. Dans les années quatre-vingt, lorsque les policiers intervenaient dans les quartiers chauds, ils se disaient : pas de provocation, sinon on s'en va. Aujourd'hui, on nous dit qu'on doit s'imposer et que force doit rester à la loi. Quand on veut occuper le terrain, on rencontre forcément des résistances. » Quitte à les créer, ou les inventer.
III Les politiques à l'unisson.
Les hommes politiques emboîtent le pas à FO avec une sorte de frénésie.
Dans la journée, Raffarin, Sarkozy, Perben, Bédier dénoncent « l'exceptionnelle gravité », « l'horreur », « la sauvagerie des voyous » (AFP).Bédier ira jusqu'à dire : « Face à cette montée de la délinquance et en particulier de la délinquance des mineurs dois-je rappeler que parmi les agresseurs, il y a un enfant de onze ans (dans ce dossier, aucun mineur n'est accusé d'agression, le ministre prend ses fantasmes pour des réalités), il faut que la société apporte des réponses de très grande fermeté. »
Claude Bartolone, député PS du 93 (et notamment des Pommiers), leur emboîte le pas, sans jamais avoir ressenti le besoin de se rendre sur place et de rencontrer les gens du quartier, ses électeurs, dénonce la lâche et violente agression que rien ne laissait prévoir, et réclame des sanctions dures et rapides.
Et le PC de Pantin, qui parle de « déferlement de violence » réclame plus d'effectifs pour la police de proximité.
Entre les hommes politiques, c'est une véritable course à l'échalote : Qui sera le plus sécuritaire ?
IV Peut-on parler de « bavure médiatique » ?
Oui. Soulevons plusieurs points :
- Les médias ont choisi de valoriser les déclarations de FO Police plutôt que celles de la direction de la police nationale, données dans le premier communiqué de Reuters, beaucoup plus neutres.
- Les 24 et 25 juillet, on retrouve les mêmes sources policières dans tous les médias, sans qu'apparaissent jamais la question : Comment le savez vous ? Vous y étiez ? Qui vous l'a rapporté ?
- Plus grave, à partir du 25 dans la journée, on sait que les informations de FO Police sont fausses. On est assez près des évènements eux mêmes et des premiers articles pour qu'une mise au point énergique porte auprès de l'opinion publique. Cette mise au point mise en cause ne sera jamais faite. Pire, la version FO est encore acceptée sans critique par de nombreux médias.
Prenons l'exemple de Libération, qui, le 26 juillet, après avoir rapporté la version des jeunes de la cité, donne la version policière « notamment de source syndicale » : traquenard, batte de base-ball, vengeance, tous les ingrédients des premiers communiqués FO. Et ajoute : « Les coups de battes de base-ball sont tombés sur trois policiers qui ont eu le tort d'interpeller un individu » résume l'UNSA Police. » Le changement de source syndicale ne change rien. La version est toujours celle de FO. Comment se fait-il qu'elle ne suscite aucune question de la part du journaliste ?
Pour sa part, l'Humanité qui consacre le 26 juillet aux évènements son premier grand article sous le titre Chaos Pantin. Sous titre : « Le SGP-FO s'insurge et la droite récupère. » « On parle d'un contrôle d'identité qui dégénère ? En fait, la veille, il y avait eu une interpellation et un deux roues avait été saisi » selon la police (revoilà la vengeance et le traquenard) . Les guillemets indiquent qu'il s'agit d'une citation, mais « la police » est un peu vague. Dans le paragraphe suivant, l'interlocuteur est mieux identifié : il s'agit de Gilles Petit, du SGP-FO 93, qui signale que « les jeunes sont tous connus des services de police » (donc, il ne sera pas très difficile de les arrêter tous, n'est-ce pas, monsieur Petit ? Ndlr) et souligne que « les policiers n'étaient pas équipés de flash-ball ». Gilles Petit, celui là même qui avait donné ce remarquable interview à FR3 régional quelques heures à peine après les faits.
Les médias, nous abrégeons, sont à partir du 26, de plus en plus prudents. D'autant que, le 26 juillet le parquet de Bobigny ouvre une information judiciaire pour « violences ayant entraîné la mutilation ou l'infirmité d'un fonctionnaire de police », écartant toute notion de préméditation, et donc de traquenard, guet-apens ou autre. Et semble prendre en compte essentiellement les blessures de la policière. Mais jamais, nulle part, une réflexion critique sur ce qu'a été cette manipulation, et comment elle a été relayée.
Jusqu'à cet article du Parisien du 30 décembre 2002 qui reprend : « Drame : Agression par une dizaine de jeunes ! Une policière passée à tabac, Karim tombé inconscient après avoir reçu de nombreux coups ? Des jeunes se jettent sur la jeune femme qu'ils rouent de coups avant de s'en prendre aux deux autres fonctionnaires ». C'est purement et simplement la version policière de l'affaire. Ainsi ce journal a d'abord relayé la version guet-apens, batte de base ball. Puis, lorsque celle-ci ne tient plus, la nouvelle version policière, sans les mots qui ont fait mouche auprès de l'opinion publique, mais en maintenant une vision des faits dont le journal verra bien, lorsque l'instruction sera finie, qu'elle n'a pas plus de réalité que l'autre. Rappelons qu'il n'y a aujourd'hui qu'un seul jeune mis en examen pour avoir porté des coups à un policier, après avoir lui-même reçu un coup de tonfa, et que ce jeune a toujours nié avoir touché à la policière.
V Les conséquences.
Mais la diffusion de fausses nouvelles pendant deux jours, la façon dont les médias les ont relayées ne sont pas sans conséquences. Nous avons déjà évoqué les conséquences politiques. Mentionnons deux autres autres conséquences graves :
- Sur l'exercice du métier de policier, comme sur celui de juge. Le SGP-FO provoque un lynchage médiatique. Si les jeunes arrêtés au moment des faits avaient été jugés en flagrant délit, comme le souhaitait FO, ils auraient pu prendre jusqu'à dix ans de prison « sous la pression de l'opinion publique » et nous parions qu'ils les auraient pris. Le lynchage médiatique se serait transformé en lynchage judiciaire.
Dans le cadre d'un lynchage, la police n'a pas besoin d'enquêter, de récolter des preuves, elle se contente de désigner des coupables. Comment expliquer autrement quelques lacunes plus que regrettables de son travail ?
Exemple : Deux heures après les faits, elle arrête deux suspects. La jeune policière blessée a le visage en sang. Les vêtements des suspects (en particulier leurs chaussures, elle aurait été tabassée à coups de pied) ne sont pas conservés pour analyse. Pas plus que n'est analysé le tonfa (matraque) d'un des policiers dont un jeune s'est emparé, pour éviter de se faire exploser la figure d'après lui, pour massacrer la policière d'après les policiers. Là non plus, aucune analyse ne sera faite, qui aurait pourtant permis d'avoir des certitudes.
Autre exemple : La version FO parle de bandes de jeunes. Seuls deux jeunes sont arrêtés deux heures après les faits pour avoir participé à la bagarre. Il va falloir ensuite en trouver d'autres. Sinon, comment la version FO peut elle tenir ? Pendant plusieurs semaines, la cité des Pommiers sera systématiquement ratissée, de nombreux jeunes arrêtés, conduits au poste, mis en garde à vue avant d'être relâchés. Fabriquer des coupables, plutôt que de renoncer à son histoire.
- A travers ces campagnes médiatiques, la stigmatisation des jeunes de banlieue et de leurs « quartiers difficiles » est systématiquement poursuivie. La campagne de FO Police éveille bien des échos.
Le 24 juillet, quelques temps après le premier communiqué de FO, voici un communiqué officiel de la FPIP, syndicat de policiers français : « Une dizaine de salopards - tous connus des services de police et sacrifiant à un sauvage rituel - ont dans la cité des Pommiers littéralement massacré les policiers venus les contrôler suite à l'usage de drogue ? Il est plus que temps de restaurer l'autorité de l'Etat ! Nicolas Sarkozy et le Gouvernement viennent de faire l'expérience et prendre, nous l'espérons, la dimension des conditions dans lesquelles les serviteurs de l'ordre doivent garantir la Paix publique. La sauvagerie de l'agression dont ont été victimes trois policiers qui ne faisaient que leur devoir doit engager le pouvoir à dépasser les bonnes intentions exprimées à l'occasion des élections. » Les mêmes choses sont dites, plus brutalement.
- Aboutissement ultime : « SOS Racaille », qui écrit sur son site, en date du 26 juillet :
« Identité des cinq racailles. Trois flics agressés dont une femme : les racailles se déchaînent. Et bien, au cas où la justice ne serait pas assez sévère, voici les identités des quatre principaux responsables de cet exploit ». (Suivent cinq noms et leurs adresses). Ce sont des menaces, pas voilées du tout, et qui font d'autant plus peur qu'elles ont été suivies de menaces de mort au domicile de la mère d'un des jeunes cités. Sur ces cinq noms, au moins un, et probablement deux ne sont jamais apparus dans la presse. D'où SOS Racaille les tient-il, moins de deux jours après les faits ?
Ce même 26 juillet, quand la justice abandonne la thèse du traquenard, SOS Racaille, la FPIP et le SGP-FO ont le même réflexe : faire pression sur la justice.
« Au cas où la justice ne serait pas assez sévère » dit SOS Racaille, « la FPIP prévient ! Ces agressions intolérables doivent être sanctionnées sans faiblesse » écrit la FPIP , et « sans préjuger de la décision indépendante du magistrat instructeur les auteurs des faits sont passibles de la cour d'assises » déclare le SGP-FO le 26 juillet dans un communiqué officiel.
Source/auteur : Collectif droit, justice et libertés à Pantin
Mis en ligne le mercredi 2 avril 2003
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| | | | Sous l'info, les mines
LE MONDE TELEVISION | 04.04.03 |
Par Daniel Schneidermann
Que nous donne-t-on
à voir, au fond ? Nous voyons des chars foncer dans le désert, des envoyés spéciaux retour de briefings de propagande, mais d'où nous la raconte-t-on, cette guerre ? Pour tout dire, il nous semblait plutôt la voir côté américain.
Les soldats américains. Les avancées américaines. Les intox des Américains. Les bavures des Américains. Parfois, au hasard d'un bombardement de civils, le "20 heures" donne un coup de barre vers le point de vue des bombardés, sur des images d'Al-Jazira. Puis on revient au point de vue dominant. Et tout d'un coup surgit une offensive inattendue. Un cinéaste, Saad Salman, est invité sur le plateau de Pujadas. C'est un opposant à Saddam Hussein, exilé en France. Et, sur le plateau du "20 heures", il va tenter une démonstration acrobatique : le journal serait le relais de la propagande irakienne.
L'affrontement s'amorce en sourdine. Pujadas : "Vous êtes favorable à cette intervention. Vous dîtes que le peuple irakien aussi. Alors pourquoi on ne l'entend pas ? Vous ne pensez pas qu'il y a ce réflexe nationaliste ? – Absolu-ment pas. Les Irakiens ont la haine. – Mais on ne l'entend pas beaucoup, cette haine !" Et le cinéaste de répondre en mettant en cause l'incohérence des médias, qui à la fois expliquent que Saddam Hussein coupe la langue de ses opposants et s'étonnent de ne pas entendre davantage les mêmes opposants. Puis, enhardi, il commet le sacrilège : il passe à la deuxième personne.
"Je regardais l'ouverture de votre journal. Votre correspondant, il est assis dans son hôtel, et il dit tout va bien à Bagdad... – Non, il ne dit pas tout va bien. Il fait son métier, et il dit que les signes d'un pouvoir fort sont toujours installés. – Il se félicite... – Non, il ne se félicite pas, il fait un constat. – Qu'il parle donc des escadrons de la mort !"
Pujadas, pincé : "Ah ! il faut être clair, il n'a aucune sympathie pour le pouvoir en place."Salman, haussant le ton : "Moi, quand je regarde le journal, c'est le relais de la télévision de Saddam Hussein." Pujadas, impavide : "Vous avez le droit d'exprimer ce sentiment, mais soyez assuré que ce n'est pas du tout le nôtre. – Je suis chef monteur, j'ai travaillé à l'information. Regardez le sujet d'hier [sur les manifestations antiguerre à Paris, NDLR]. Il y a une seule photo de Saddam Hussein parmi des dizaines de milliers de manifestants, et on finit le reportage avec elle."
Il est l'heure de passer à la suite. Pujadas amorce le congédiement rituel : "Merci M. Salman, on a compris votre sentiment, et on avait envie de l'entendre." Une demi-seconde de silence. Tout pourrait s'arrêter là. Mais c'est le présentateur qui soudain peine à sortir de ce débat. Tout d'un coup, il semble comme attiré, aimanté. "... Euh, en revanche vos propos concernant notre travail sont à côté de la réalité. Parce qu'il n'y a aucune sympathie. Il y a la retranscription d'une réalité, celle de la guerre. Ce n'est pas nous qui les inventons, ces photos. Elles existent dans les manifestations. – C'est une question de montage. – C'est aussi une réalité qu'il faut montrer. – Une seule photo, parmi des dizaines de milliers de manifestants ! – Mais ça existe aussi. – Alors parlez aussi des escadrons de la mort ! – Merci M. Salman."
Qui a raison, qui a tort ? Qu'en est-il de ces "escadrons de la mort"? France 2 en a-t-elle déjà parlé ? Et cette photo de Saddam Hussein, dans le cortège ? On essaie de se souvenir de l'image. Vraiment, n'y en avait-il qu'une seule ? Qui a raison, qui a tort ? Peu importe. Evidemment, entendre traiter le journal télévisé de relais de la propagande irakienne semble pour le moins caricatural. Mais, après tout, pourquoi ne pas les regarder avec d'autres yeux, ces JT de guerre ? Les regarder depuis la rive de Saad Salman nous aide simplement à nous souvenir qu'il n'y a jamais d'information innocente, et moins que jamais en temps de guerre. Et puis quelle instructive jubilation, toujours, de voir le présentateur secoué sur son trône. Voir Pujadas se défendre pied à pied, calmement mais obstinément, nous aide à mieux comprendre ce que nous voyons tous les soirs : une impossible marche vers la neutralité, implacable et angoissante, sur une route minée de toutes parts.
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| | | | Les risques du métier de journaliste
LE MONDE | 02.04.03
Quatre reporters – deux Israéliens et deux Portugais – ont été arrêtés par les forces américaines en Irak, soupçonnés d'"espionnage". Ils décrivent ce "théâtre de l'absurde" dans le quotidien israélien "Maariv".
La mésaventure figurait, dimanche 30 mars, en "une" du quotidien de droite Maariv, sous un titre accrocheur : "Un cauchemar de 48 heures : détenus par les Américains". Dan Semama, de la chaîne publique, y a décrit longuement l'épreuve partagée avec Boaz Bismuth, correspondant à Paris du journal populaire Yedioth Aharonoth, et deux journalistes portugais.
Entrés en Irak par leurs propres moyens, en venant du Koweït, ils s'étaient crânement collés aux basques d'un convoi américain.
Mais ces reporters, qui ne comptaient pas parmi les contingents intégrés officiellement dans les unités anglo-américaines, avaient vite attiré l'attention des Américains. Les soldats leur avaient demandé de vider les lieux, assurant qu'ils pourraient être victimes de "tirs amis". Revenus à la charge le lendemain pour rencontrer, selon Dan Semama, un autre journaliste présent dans le convoi, ils ont alors expérimenté "la plus folle performance d'un théâtre de l'absurde".
Interpellés, mis en joue, sommés de se déshabiller partiellement pour prouver qu'ils n'étaient pas munis d'armes ou d'explosifs, ils ont été "insultés", "humiliés" et accusés d'être des "espions" et des "terroristes" à la solde de l'Irak. Leur matériel de communication a été confisqué.
"PETIT, FRÊLE ET COURTOIS"
Les deux Israéliens, détenteurs de passeports français, ont été particulièrement dans le collimateur des soldats, "car les Américains n'apprécient pas vraiment les Français". Un capitaine, "un vrai fils de pute", selon le narrateur, a pris manifestement plaisir à leur ordonner de se coucher dans la poussière, face contre le sable, menaçant à tout bout de champ de les "descendre" lorsqu'ils n'obtempéraient pas.
Quand un des deux journalistes portugais décrit comme "petit, frêle et courtois" s'est avisé de demander à prévenir sa famille, il a été conduit à l'écart du groupe par "cinq gorilles" et passé à tabac.
Evacués par hélicoptère vers le Koweït avec un journaliste de Newsweek, allongés sur le plancher de l'appareil et écrasés par des soldats littéralement couchés sur eux, les infortunés reporters n'ont été relâchés que le surlendemain, après avoir reçu les excuses d'un sergent de la police militaire.
Alors qu'une délégation de l'Institut international de la presse se trouve en Israël en raison des tensions croissantes entre les autorités et de nombreux correspondants étrangers – notamment sur les conditions de travail particulièrement difficiles des journalistes palestiniens employés par les médias internationaux –, Maariv n'a pas poussé le parallèle avec les humiliations que leur font souvent subir l'armée.
Le 25 mars, veille de l'arrestation des journalistes, le quotidien s'était pourtant amusé à publier en première page une série de photos témoignant, selon lui, de troublantes similitudes entre l'Irak et les territoires palestiniens.
"À LEUR TOUR"
"Laissez parler les photos, chacun en tirera ses propres conclusions", conseillait-il. Suivaient les colonnes de fumée après les bombardements de Gaza ou de Bagdad ; les clichés représentant des soldats installés nonchalamment dans des maisons habitées de Bethléem et d'Oum Qasr ; des troupes harnachées et lourdement armées mettant en joue des groupes de civils immobiles, les mains en l'air, à Naplouse et à Bassora,...
"Pendant des années, poursuivait Maariv, Américains et Britanniques ont reproché à Israël sa manière de lutter contre le terrorisme dans les territoires. Maintenant, ils se battent en Irak. Les voici confrontés à une population civile, et ils doivent à leur tour se salir les mains. (...) Américains et Britanniques se battent en Irak depuis une semaine. Israël se bat dans les territoires depuis plus de deux ans. Les méthodes de combat adoptées par les troupes de la coalition nous rappellent celles de Tsahal" et "les photos qui viennent d'Irak sont déjà presque identiques à celles prises dans les territoires et auxquelles nous nous sommes habitués depuis bien longtemps".
Gilles Paris.
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| | | | Embarqués, sinon... débarqués ! (Site de Reporters sans frontières)
(27/03/03) Philippe Rochot, envoyé spécial de France 2 au Koweït, décrit le tortueux parcours du combattant imposé aux quelque 2 000 journalistes présents au Koweït pour se faire admettre par les autorités militaires.
"Have a nice war !" : "Passez une bonne guerre ..." Le major Chris, du service de presse de l'armée américaine, me tend mon accréditation du bureau des médias de la coalition, précisant que je devrai m'en munir tout le temps, que cette carte me sera retirée en cas de violation du règlement, et qu'elle est la propriété du gouvernement américain. En fait ce petit carré de plastique nous fermera plus de portes qu'il n'en ouvrira.
Le centre de presse américain au Koweït s'est installé à 30 km de la ville, sécurité oblige. La première question qu'on vous y pose : "Are you embedded ?" Littéralement, êtes-vous " embarqué " dans une unité combattante, comme le sont quelque 600 journalistes du monde entier (mais surtout américains et britanniques, bien entendu). Si vous ne l'êtes pas, alors vous êtes un moins que rien...
Etre "embedded", c'est avoir été sélectionné dans un système de quotas par pays, pour la réputation de son journal, ou grâce à de multiples pressions politico-économiques dont la définition m'échappe.
Des soldats de l'info
Le journaliste "embarqué" est intégré dans une unité combattante. C'est un soldat de l'info. On lui fournit tout un paquetage : masque à gaz, combinaison NBC, gilet pare-balles aux normes de l'armée américaine, casque et tenue militaire. Il se déplace dans les véhicules de l'unité combattante, mange avec la troupe et bénéficie de sa protection. Il est contraint de rester dans l'unité où il a été affecté jusqu'à la fin des opérations militaires... Il ne peut indiquer le lieu où il se trouve, ni les noms des soldats qui l'entourent.
Il s'est engagé par écrit à respecter ces règles.
Pour les reporters de télévision, l'armée américaine se réserve le droit de surveiller le résultat à l'image. Mais le spectacle que peut offrir la marche sur Bagdad d'un convoi de blindés vaut sans doute bien quelques concessions...
Plus dur est le parcours du combattant pour le journaliste "non embedded". Lui doit pourvoir à tout : un 4x4 pour le désert, réserves de gazole, de nourriture, achat de protections antichimiques, de masque à gaz, de tente, de cartes, etc. Il a pu suivre un cours de défense en cas d'attaque chimique mais ne sait toujours pas s'il faut d'abord enfiler les chaussures (version française) ou le masque (version américaine), ni s'il doit se faire vacciner contre l'anthrax et la variole (conseils des Américains), ou plutôt l'éviter comme le recommandent les Français...
Une caste de parias
Personne n'aidera le "non embedded", considéré comme paria d'une caste inférieure. Or il y a au Koweït 1 400 journalistes " non embarqués ", avec pour unique obsession de passer la frontière irakienne.
Les plus chanceux ont campé aux abords de la zone démilitarisée entre l'Irak et le Koweït à la veille de l'intervention américaine et ont réussi à se mêler aux convois. Mais livrés à eux-mêmes parmi une population irakienne souvent hostile, une bonne partie ont rebroussé chemin. D'autres ont tenté d'approcher Bassorah. Ainsi est décédé l'envoyé spécial d'ITN, Terry Lloyd, victime d'un tir des forces de la coalition.
Le passage clandestin par les trous du grillage de la DMZ a fonctionné quelques jours, mais l'armée koweïtienne traque à présent ceux qui prennent ce chemin. Plus d'un journaliste a été ramené à Koweït-ville sous bonne escorte et s'est vu confisquer ses accréditations.
Les Britanniques ont quand-même organisé un premier convoi " non embarqués " pour visiter le port irakien d'Oum Qsar, afin de prouver que l'endroit était sécurisé. Les heureux élus : 50 journalistes en camion militaire, étroitement surveillés, sans contact possible avec les populations irakiennes, et ramenés au Koweït le soir même.
" Ces pays d'enculés "...
Un point de presse régulier dans un camp britannique posté en plein désert à 30 km de la frontière était initialement prévu. Des "non embedded", sélectionnés là aussi selon des critères de comportement et de nationalité, étaient censés y être amenés en convoi tous les deux ou trois jours. L'affaire n'a jamais fonctionné.
Le centre de diffusion de l'UER (Union européenne de diffusion), installé dans ce camp et destiné aux télévisions européennes a surtout profité aux Américains "embarqués" : faute des permissions nécessaires pour franchir les contrôles, les envoyés spéciaux des chaînes européennes ont été peu nombreux à pouvoir gagner l'emplacement.
Le service de presse de la coalition n'a pas voulu bouder les journalistes des pays non engagés dans la guerre contre l'Irak et c'est une bonne chose ; mais la place qui leur est concédée dans la couverture de l'événement reste des plus réduites.
Je retiendrai la réflexion du major américain Max T., lancée à la cantonade : "La France, la Belgique et l'Allemagne ne comptent pas pour nous. Et ces pays d'enculés devraient être contents qu'on leur ait quand même embarqué des journalistes." On lui pardonnera pourtant ses propos : son père avait sauté sur Sainte-Mère l'Eglise pendant la Seconde Guerre mondiale.
Philippe Rochot
(envoyé spécial de France 2 au Koweït)
P.S. Moi je ne lui pardonne rien à ce connard. Par sa vulgarité et son mépris, il sallit la mémoire de son père, qui, lui, s'était battu pour une juste cause.
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| | | | Un petit apperçu de la liberté de la presse dans le monde, sur le site de Reporters sans frontières :
c'est ici
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| man, 25.03.2003 à 17:35 | 83700 |
| | | Ha mais c'est différent alors, elle a volontairement interprété tes informations, c'est pas pareil :o)
Pour ce qui est du parti-pris, je parlais du journaliste, pas de la source. Un journaliste spécialiste peut être de parti-pris. Alors qu'un journaliste qui n'y connait rien, mais qui croise différentes sources, y compris celles d'experts de tous bords (puisque lui n'est a priori pas engagé), peut présenter un tableau satisfaisant de la situation. S'il fait bien son boulot bien sûr, et qu'il choisit bien des sources représentatives. |
| | | | Bon, m'en vait tordre le coup à un canard >O)
Le contexte: Suite à une bisbrouille entre des sociétés de dératisation concurentes, certains égouts d'une commune de bruxelles ne sont plus dératisés pendant six mois. L'info principale, c'était le jugement sur la bisbrouille, l'info "en recul", c'était la journaliste qui voulait faire un papier sur la pullulation des rats. elle me demande des infos sur : durée de cycle du rat, maturité sexuelle, nombre de portée par an, longévité, etc... Aucun partit pris sur ces infos, elles sortent d'un bouquin faisant référence en la matière et elles sont objectives. Bon, avec la journaliste, on fait un rapide calcul et on arrive à la conclusion qu'un couple de rat sexuellement mature peut donner naissance à environ 1.000.000 rats en un an (en tenant compte que la première portée donnera aussi des jeunes après 2 mois et ainsi de suite....). Mais, et là j'insiste fortement : c'est uniquement possible si il n'y a pas de concurrence pour la nourriture, si il n'y a pas de prédateurs et si les rats ne pensent qu'a forniquer (ils doivent aussi élever leurs gosses et défendre leur territoire). Et j'ajoute que dans la pratique, ces facteurs limitants empechent les rats de pulluler et que, même dans de bonne conditions, la population en un an n'est multipliée que par 10 à 15 (source, le même bouquin). Dans l'article du lendemain, la journaliste n'a pas tenu compte de mes "si" et n'a retenu que le million (qui est aussi devenu 1.400.000, elle a refait les calculs en ne prenant que les valeurs les plus favorables pour les rats au lieu des moyennes). |
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