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Blutch [ Bandes Dessinées : auteurs, séries, et toutes ces sortes de choses... ] retour forum Pages : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10
| NDZ, 14.02.2024 à 15:12 | 378605 |
| | | Ah bah, je me rends compte que mon échange avec Pierre ci-dessous n'est plus d'actu, youpi !
Sinon, j'interviens plutôt dans la continuité de l'échange débuté dans le sujet de les Bulled'ors : pour ou contre Les indomptés. J'étais clairement dans le camp des Mouaif ! Et j'ai relu à l'instant les Petit(s) Christian (Mouaif) + la planche bonux du dos du coffret. Constat : je préfères les Lucky Luke (Petit Christian 1 + dos du coffret) aux Indomptés, indéniablement. J'irais même jusqu'à dire que l'audace aurait été de faire ce Lucky Luke souple, dynamique et charbonneux, confronté dans l'histoire à des figures quasi-réalistes des acteurs des grands Westerns (comme dans le petit Christian, Wayne, Eastwood...). |
| Pierre, 08.03.2023 à 23:09 | 377403 |
| | | NDZ : | Tu l'as trouvé où ? c'est le seul qui me manque en petit format et je n'ai pu lire ce récit que grâce à l'intégrale... |
Ah ça, c’est une excellente question : grâce à un échange de livre avec un J’Aiste. Un J’Aiste est un membre du groupe Facebook « J’AI! » qui est un peu la réinvention du forum Bulledair sur les réseaux sociaux, une bande de fana-fadas qui quand ils disent « J’AI! » gagnent un fanzine ou un coup à boire. |
| NDZ, 08.03.2023 à 16:38 | 377402 |
| | | Tu l'as trouvé où ? c'est le seul qui me manque en petit format et je n'ai pu lire ce récit que grâce à l'intégrale... |
| Pierre, 08.03.2023 à 15:21 | 377398 |
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Un récit de 30 pages, à la fois dense et aéré, parfaitement maîtrisé comme une bonne improvisation de jazz, destins croisés d'artistes et de modèles, tout était là sans redite ni pesanteur, Blutch au top ! |
| Herbv, 12.12.2022 à 10:39 | 376847 |
| | | Pas mal, la vidéo, et assez raccord en plus :) |
| | | | Herbv : | mon billet WordPress |
à la recherche de B? https://www.youtube.com/watch?v=O9xPmm_tU1M |
| NDZ, 11.12.2022 à 17:55 | 376844 |
| | | Merci pour cette excellente chronique avec un point de vue tout à fait unique de sincérité (le côté binaire de tes ressentis de lecture). Moi, entretemps, j'avais lu La mer à boire et j'ai aussi (?) bien aimé (cf bullenote). |
| Herbv, 11.12.2022 à 16:03 | 376843 |
| | | NDZ, j'espère que tu seras réchauffé par mon billet WordPress, ha ha !
J'y ai mis le temps, mais le voilà !
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| Mael, 19.11.2022 à 23:39 | 376740 |
| | | beuzno : | Bon, ce n'est pas le moment de le proposer pour notre grand prix
Quand est-ce qu'on commence? |
Jamais, Blutch a eu le GP d'Angoulême 2009, il n'est donc pas éligible au BulleGP. |
| NDZ, 19.11.2022 à 14:07 | 376738 |
| | | Il est sur ma pile de lecture, mais j'avoue que vos avis m'ont refroidit d'un coup... |
| beuzno, 18.11.2022 à 19:08 | 376737 |
| | | Hé bien! il est habillé pour l'hiver!
Moi, j'ai bien aimé ce rêve-recherche, souvenir d'un amour
Son dessin a toujours autant de caractère et quel mouvement!
Bon, ce n'est pas le moment de le proposer pour notre grand prix
Quand est-ce qu'on commence? |
| | | | Pierre : |
Cet ouvrage a l'avantage de réunir à peu près tous les défauts des quatre précédents albums de Bluch, c'est un "digest" en quelque sorte, plus rapide à lire donc, bien dessiné il faut le reconnaître, avec de belles couleurs pimpantes voyez ça, ce qui justifie certainement les 28 euros qu'il faut débourser pour se taper ce radotage d'un artiste frappé de gâtisme précoce, depuis dix ans persuadé qu'il est quelque chose comme un Fellini buzzellesque et forestier, alors qu'il n'apparaît plus ici que sous le jour d'un pitoyable cuistre postmoderne autosatisfait. On ne m'y prendra plus, je le jure ! |
Tu m'enlèves les mots de la bouche ! Et j'allais rajouter : et tellement hétéro. Qu'on se comprenne, je veux dire qu'il n'est plus possible en 2022 de se complaire dans de telles représentations sclérosées de "la Femme" comme si c'était siiii artistique et siiii beau.
C'est le premier mot qui m'est venu en le feuilletant, "putain non mais là même pour moi c'est trop hétéro", je préfère Sfar qui, au moins, fait parler sa mauvaise conscience en même temps qu'il réifie ses modèles ("oui je sais que c'est pas bien mais blablablabla", il nous parle de ses névroses et perso comme j'ai longtemps voulu exercer un métier à l'écoute des autres plutôt que "artiste" ça me dérange pas, tandis que Blutch ne nous dit rien et en plus il en est tout content, grrrr, j'étais pourtant parti pour re-aimer l'art mais il y a des fois où il fait rien pour, smiley pas content)... |
| | | | Moi qui me disais que ça allait peut-être être le seul album que j'allais acheter cette année... ;) |
| | | | OK, convaincu de faire l'impasse |
| Pierre, 14.11.2022 à 21:42 | 376729 |
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Cet ouvrage a l'avantage de réunir à peu près tous les défauts des quatre précédents albums de Bluch, c'est un "digest" en quelque sorte, plus rapide à lire donc, bien dessiné il faut le reconnaître, avec de belles couleurs pimpantes voyez ça, ce qui justifie certainement les 28 euros qu'il faut débourser pour se taper ce radotage d'un artiste frappé de gâtisme précoce, depuis dix ans persuadé qu'il est quelque chose comme un Fellini buzzellesque et forestier, alors qu'il n'apparaît plus ici que sous le jour d'un pitoyable cuistre postmoderne autosatisfait. On ne m'y prendra plus, je le jure ! |
| NDZ, 16.10.2018 à 13:38 | 370202 |
| | | Radio France reçoit beaucoup d'auteurs en ce moment... Luz ce matin sur Inter, Sattouf ce midi sur Inter. J'ai entendu aussi Meurisse dans l'humeur vagabonde. Bon, c'est toujours plus ou moins intéressant, mais plus de Feux sur la rampe, même pas très longue, la rampe, hé bien ça fait du bien. On prépare le terrain pour "the best" cadeau de Noël ? (il me semble lire depuis des années que la BD s'offre avant tout, et surtout à Noël) ou bien on s'intéresse vraiment à la chose ? (et on va varier les invités...) |
| NDZ, 16.10.2018 à 13:37 | 370201 |
| | | Radio France reçoit beaucoup d'auteurs en ce moment... Luz ce matin sur Inter, Sattouf ce midi sur Inter. J'ai entendu aussi Meurisse dans l'humeur vagabonde. Bon, c'est toujours plus ou moins intéressant, mais plus de les deux de la rampe, même pas très longue, la rampe, hé bien ça fait du bien. On prépare le terrain pour "the best" cadeau de Noël ? (il me semble lire depuis des années que la BD s'offre avant tout, et surtout à Noël) ou bien on s'intéresse vraiment à la chose ? (et on va varier les invités...) |
| crepp, 25.01.2018 à 19:53 | 368135 |
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Etonnante lecture où Blutch parle de son amour-haine du cinéma. Bon déjà faut pas s'attendre à recevoir les clefs du camion par Mr Bluch, donc soit tu as les références, soit tu ne les a pas, et là ça peut être long comme lecture (je cherche encore à comprendre le passage avec Godard).
En découpant cette BD en épisodes, cela permet d'amener plus facilement le discours, mais il y a tout de même des plus beaux passages que d'autres. Il manque quand même de l'émotion dans ma lecture.
je mets deux Cesar (même si 3 était une possibilité)
Après l'affaire Weinstein, la place de la femme dans le cinéma dans cette BD prend encore plus de sens. |
| NDZ, 16.11.2017 à 9:03 | 367008 |
| | | Blutch parle de Variations dans Télérama...
Et je reviens sur ce que j'ai dit plus haut... même avec les commentaires de Blutch c'est pas passionnant. Même s'il argumente sur la page vide de gauche (image de la politique actuelle?), on n'a pas grand chose de plus que ce que l'on avait deviné/compris à la lecture du livre. On est surtout loin de ce que l'on veut nous vendre au travers d'un portrait de Blutch par la bande. Dessinée.
En espérant que le Tif et Tondu sera plus palpitant. |
| NDZ, 12.11.2017 à 10:36 | 366986 |
| | | Blutch parle de Variations dans Libération... |
| Mael, 03.11.2017 à 10:44 | 366889 |
| | | Appréciation toute personnelle de lecteur, cet album ne m'a jamais particulièrement emballé parmi tous les LL Goscinnyien. La part de souvenir d'enfance (de Blutch comme de moi, car il ne faisait pas partie de la 20aine de LL que j'avais et relisais enfant) y est sans doute pour beaucoup. |
| | | | Mael : | Mais là la contrainte était de vraiment repartir de pages existantes, why not, à mon sens Blutch l'a déjà fait de manière la aussi plus réussie avec ce livre peu connu qui date un peu maintenant, mais où il reprenait une vingtaine de fois la couverture du "Cavalier blanc", un épisode mineur de Lucky Luke, et ça me semblait bien plus intéressant |
Pourquoi mineur ? Culture populaire sur culture populaire (B.D. grand public sur théatre de boulevard).
Ce n'est pas d'ailleurs cet album qu'il achète (dans un supermarché) dans Le petit Christian ?
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| Mael, 01.11.2017 à 12:19 | 366873 |
| | | Oui c'est très beau, oui il est fort, mais quand même ça paraît un peu vain (et très cher, un peu du gâchis un tel écrin).
Surtout que dans le genre réinterprétation, en effet la planche de Gaston (ou celle publiée dans le collectif hommage aux Tuniques bleues) sont plus réussies.
Mais là la contrainte était de vraiment repartir de pages existantes, why not, à mon sens Blutch l'a déjà fait de manière la aussi plus réussie avec ce livre peu connu qui date un peu maintenant, mais où il reprenait une vingtaine de fois la couverture du "Cavalier blanc", un épisode mineur de Lucky Luke, et ça me semblait bien plus intéressant :
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| | | | beuzno : |
vous êtes durs! blutch est, quand même, un très grand dessinateur : c'est souple, c'est expressif, il y a du mouvement, il bonifie ces planches de classiques franco-belges
j'ai pris un grand plaisir à la lecture de cette bd-hommage |
J'ai eu l'impression qu'avec cet album il nous dit qu'il est devenu un génie absolu du dessin, mais qu'il ne sait plus quoi faire avec. Du coup c'est un peu triste.
J'étais partagé entre ennui et admiration du dessin. Et je ne parle même pas des crampes dans les doigts à cause de l'immensité de l'objet... |
| beuzno, 01.11.2017 à 11:11 | 366871 |
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vous êtes durs! blutch est, quand même, un très grand dessinateur : c'est souple, c'est expressif, il y a du mouvement, il bonifie ces planches de classiques franco-belges
j'ai pris un grand plaisir à la lecture de cette bd-hommage |
| | | | Oui, la planche est bien dans ce collectif-ci (et aussi dans celui qui vient de paraître). L'hommage va jusqu'à la mise en couleur, d'ailleurs (les fameux arrières-plans jaunes). |
| | | | Pierre : | En revanche, mon libraire encore lui a signalé à mon intention la page que Blutch avait dessinée en hommage à Gaston dans un collectif (du même genre que le Baston publié dans les années 80): là c'est beaucoup plus pertinent. Il y décrit l'embauche de Gaston chez Dupuis en utilisant un contrepied qui désamorce totalement le caractère subversif du personnage, ce dernier se retrouvant dans un élément bienveillant, laxiste et négligeant dans lequel chacune de ses bévues se trouve aussitôt annihilée. Ainsi, parvenu à la dernière case de la planche, il n'y a plus rien à dire: Gaston est embauché, il a tâché d'encre les contrats mais "ce n'est pas grave, la secrétaire va les retaper". |
Ce collectif n'est-il pas La galerie des illustres, dont les pages furent prépubliées dans Spirou ? En tout cas, je me souviens de cette page de Blutch, qui y intégrait Yvan Delporte.
Quant au Baston, il recelle des pépites, et je remarque que la page de Tintin reprise par Blutch y avait déjà été détournée (par Yann ? Je ne sais plus trop.) |
| Pierre, 21.10.2017 à 8:42 | 366783 |
| | | NDZ : | Je fais mon grincheux, je ne veux rien te gâcher. À l'occasion d'un échange avec Thyuig-de-chez-Smith-en-face chez Smith, en face, hé bien quelqu'un souligne que la planche de reprise de Gillon est longuement commentée par Blutch lui-même dans les nouveaux-cahiers-de-la-BD. Et que c'est passionant. Ce genre de commentaire aurait été le bien venu ici, ça n'aurait pas été si long si long à recueillir, s'il est si disert, et si compliqué à ajouter sur la page, vide, de gauche. |
Le texte de Blutch dans les Cahiers de la BD, passionnant ? Une page d'autopromo, guère plus.
Feuilleté ces Variations hier soir, chez mon libraire: cela n'a effectivement aucun intérêt, c'est juste de la branlette. Il y a des idées parfois qui se veulent "transgressives" (je crois que c'est le mot à la mode) du genre substituer la physionomie de Gaston à celle de Demesmaeker, ou bien dessiner un homme à la place d'une femme dans une scène des Tuniques bleues: houlà ça transgresse grave je disais ! En fait cela tombe complètement à plat et, en dehors de ces tentatives, la plus part du temps, on est dans la simple paraphrase quelque peu ornementée.
En revanche, mon libraire encore lui a signalé à mon intention la page que Blutch avait dessinée en hommage à Gaston dans un collectif (du même genre que le Baston publié dans les années 80): là c'est beaucoup plus pertinent. Il y décrit l'embauche de Gaston chez Dupuis en utilisant un contrepied qui désamorce totalement le caractère subversif du personnage, ce dernier se retrouvant dans un élément bienveillant, laxiste et négligeant dans lequel chacune de ses bévues se trouve aussitôt annihilée. Ainsi, parvenu à la dernière case de la planche, il n'y a plus rien à dire: Gaston est embauché, il a tâché d'encre les contrats mais "ce n'est pas grave, la secrétaire va les retaper". |
| | | | Pierre : | Blutch n'est pas lldm ! |
Et Dargaud n'est pas un éditeur très enclin aux essais casse-gueules :)
Mais de toute manière, il ne peut y avoir qu'une seulle occurence d'un Hapax, par définition.
Dans Le petit Christian, Blutch avait déjà réinterprété plusieurs personnages de B.D. (et de séries télé,,dont Lucky Luke, mais pas des planches. |
| Pierre, 18.10.2017 à 17:29 | 366765 |
| | | On est ici visiblement dans une démarche de relectures assumée, une suite de réinterprétations de diverses planches puisées dans le panthéon de l'auteur, un plaisir autoérotique en quelque sorte, il serait alors intéressant de faire figurer en regard la source (avec, le cas échéant, pourquoi pas un commentaire sur le choix et les intentions, comme pour les cahiers de la bd). Rien que de l'écrire, je perçois déjà les limites et la vanité de cette entreprise qui me paraissait pourtant si séduisante. Et j'imagine déjà les potentialités promises par un autre dispositif, plus ambitieux (et donc casse-gueule) : dans ce concept on livrerait plutôt une série composée de 44 planches hétérogènes (puisées dans des auteurs et des oeuvres différentes) mais dont l'enchaînement formerait alors une nouvelle oeuvre qui trouverait son homogénéité dans son style même. Mais je m'égare: Blutch n'est pas lldm ! |
| NDZ, 18.10.2017 à 16:54 | 366764 |
| | | Mael : | Pour être franc, je pensais que c'était simplement un extrait du livre, dans Variations on a donc ni la planche d'origine ni commentaire ? |
Une (mauvaise) préface d'une page et demie. C'est tout. |
| Mael, 18.10.2017 à 15:47 | 366763 |
| | | Pour être franc, je pensais que c'était simplement un extrait du livre, dans Variations on a donc ni la planche d'origine ni commentaire ? |
| NDZ, 18.10.2017 à 11:59 | 366762 |
| | | Je fais mon grincheux, je ne veux rien te gâcher. À l'occasion d'un échange avec Thyuig-de-chez-Smith-en-face chez Smith, en face, hé bien quelqu'un souligne que la planche de reprise de Gillon est longuement commentée par Blutch lui-même dans les nouveaux-cahiers-de-la-BD. Et que c'est passionant. Ce genre de commentaire aurait été le bien venu ici, ça n'aurait pas été si long si long à recueillir, s'il est si disert, et si compliqué à ajouter sur la page, vide, de gauche. |
| NDZ, 18.10.2017 à 11:57 | 366761 |
| | | Je fais mon grincheux, je ne veux rien te gâcher. À l'occasion d'un échange avec Thyuig-de-chez-Smith-en-face chez Smith, en face, hé bien quelqu'un souligne que la planche de reprise de Gillon est longuement commentée par Blutch lui-même dans les nouveaux-cahiers-de-la-BD. Et que c'est passionant. Ce genre de commentaire aurait été le bien venu ici, ça n'aurait pas été si long si il est si disert. |
| Pierre, 18.10.2017 à 11:48 | 366758 |
| | | NDZ : | Alors ça me chagrine de dire ça d'un livre de Blutch... mais je ne vois pas l'intérêt. C'est vendu à prix délirant (quoique le format et le papier justifient quelque peu), soit 1€ la planche, et ça s'adresse probablement à du grand public (étant donnée la pub et la mise en place, le tirage, etc). Mais qui est capable de voir la plus-value artistique, l'exceptionnel transfiguration des variations "à la Coltrane" (My Favorite Things évoqué en préface) de Blutch par rapport à ses aînés ou inspirateurs: un prof des Beaux-Arts? un autre dessinateur? mais pourquoi ce tirage alors? Moi je ne vois rien en tout cas. Je ne vais pas aller l'acheter. Je vais le voler (parce que ça fait peut-être du bien aux yeux), tiens, et je garde mon argent pour m'acheter un bouteille de ouiski, ça c'est Jazz. |
Et moi qui me faisais une joie de lire un nouveau Blutch, mon plaisir est gâché ! Le concept m'avait l'air intéressant pourtant ... |
| Glotz, 15.10.2017 à 17:53 | 366747 |
| | | J'ai failli l'acheter mais heureusement Allister était là pour réfréner ma pulsion. Du coup j'ai pris un Kramer's Ergot, ça revenait moins cher à la page. |
| | | | NDZ : | On ne m'enlèvera pas de la tête que la sortie du livre est quelque peu opportuniste juste avant Noël. |
N'y aurait-il pas non plus le nouvel Astérix dont la sortie est imminente ? :) |
| NDZ, 15.10.2017 à 13:59 | 366745 |
| | | On ne m'enlèvera pas de la tête que la sortie du livre est quelque peu opportuniste juste avant Noël. Alors je retourne aussi ma veste...
Blutch peu faire qqchose de bien d'une reprise, d'un détournement, il l'a déjà montré. C'est bon si c'est pour lui assurer des revenus pendant qu'il travaille à un autre ouvrage, encore étonnant, encore détonnant... mais ça serait valable si 90% de la recette lui allait dans la poche, alors que là, ça fait un peu "Blutch aide Media Participation au rachat de la Martinière et du Seuil". |
| | | | Si l'album est si cher que ça, il aurait pu garder sa cravate, au moins :) |
| Mael, 15.10.2017 à 13:38 | 366743 |
| | | Pour rappel, cette image de couv est d'ailleurs une reprise d'une vieille couv :
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| | | | C'est pour quelle enquête que Jack Palmer s'est déguisé en Astérix ? |
| NDZ, 15.10.2017 à 12:19 | 366741 |
| | | Alors ça me chagrine de dire ça d'un livre de Blutch... mais je ne vois pas l'intérêt. C'est vendu à prix délirant (quoique le format et le papier justifient quelque peu), soit 1€ la planche, et ça s'adresse probablement à du grand public (étant donnée la pub et la mise en place, le tirage, etc). Mais qui est capable de voir la plus-value artistique, l'exceptionnel transfiguration des variations "à la Coltrane" (My Favorite Things évoqué en préface) de Blutch par rapport à ses aînés ou inspirateurs: un prof des Beaux-Arts? un autre dessinateur? mais pourquoi ce tirage alors? Moi je ne vois rien en tout cas. Je ne vais pas aller l'acheter. Je vais le voler (parce que ça fait peut-être du bien aux yeux), tiens, et je garde mon argent pour m'acheter un bouteille de ouiski, ça c'est Jazz. |
| Pierre, 06.08.2017 à 9:55 | 366255 |
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| | | | A paraitre en septembre :
"Quels sont les albums qui vous ont le plus marqué ? Blutch, en authentique passionné de la bande dessinée et de son histoire, répond ici à cette question et redessine, relit, parfois joue et modifie une page ou une séquence d'un grand maître. Fascinant exercice qui voit un des auteurs de bandes dessinées les plus intéressants au monde reprendre, pour chercher « à comprendre comment ils faisaient », entre autres Morris, Franquin, Jacobs et aussi Manara, Graton, Lauzier, Pétillon et beaucoup d'autres."
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| Pierre, 27.06.2017 à 16:59 | 365968 |
| | | Qu'il y ait à redire sur la vision de la femme dans l'oeuvre de Blutch, et plus généralement dans l'oeuvre de nombre d'artistes masculins, ce n'est pas douteux.
Cette vision je crois est surtout révélatrice des méandres de la psychologie de ces créateurs et d'une certaine imprégnation culturelle néfaste dont ils ont pu avoir été "victimes" dans leur formation (on ne dira jamais assez ce que peut avoir de nuisible, la représentation négative de la femme chez Baudelaire, par exemple. Voir ce qu'il en a résulté chez des Léo Ferré ou des Gainsbourg ...). De là à évoquer une vision "à vomir" ...
Je pense qu'il convient d'observer un peu de distance critique vis-à-vis de ce qui est représenté, en l’occurrence s'agissant d'un livre affirmant sa dimension onirique, anti-réaliste et ses liens avec le souvenir cinéphilique. La société patriarcale est le cadre où nous évoluons tous, sous nos latitudes (même si des progrès sont enregistrés chaque jour, accompagnés de régressions), il est normal qu'on la retrouve à l'oeuvre dans le récit.
Ceci dit, à propos des scènes incriminées, le reproche confine au procès d'intention. Je vais reparcourir le bouquin ce soir, mais dans mon souvenir, il ne s'agit pas de scènes jetées au hasard qui seraient supposément représentatives de la "mentalité" de leur auteur, on n'est pas dans Largo Winch quoi. C'est une vision artistique, avec un véritable point de vue sur les relations humaines où s'entremêlent l'amour, la haine, la famille, le désir, le dégoût ... Le personnage du père par exemple, est tourné en ridicule, et ses rapports avec sa maîtresse n'ont rien d'une apologie mais participe d'une charge justement, contre la figure représentée qui se mesure à l'aune de son poids dans la dite société.
Dans ce livre enfin, il est à plusieurs reprises question de l’ambivalence masculin/feminin (un personnage androgyne, un personnage de travelo ...) ce qui devrait tempérer les reproches formulés. |
| | | | Thierry : | en attendant la validaion de la bullechronique tu peux le trouver ici |
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| | | | en attendant la validaion de la bullechronique tu peux le trouver ici |
| NDZ, 27.06.2017 à 15:02 | 365964 |
| | | Tiens Thierry, j'aurais été assez pour que tu nous copies/colles ton avis Lune L'envers posté sur le forum en tant que Chronique car 1/ ça serait plus facile à retrouver 2/ on pourrait y répondre car ça m'avait donné des accords/désaccords intéressants à discuter... MERCI :) |
| | | | Aba Sourdi : | Quoi qu'il en soit, elles sont la plupart du temps limitées à des archétypes, des sortes d'êtres mystérieusement insaisissables, diaphanes voire opaques, imprévisibles ; il se plaisait à se situer dans la lignée de Forest, alors qu'objectivement il est davantage sfarien dans sa vision, malheureusement ! Cela m'a toujours semblé regrettable que les deux auteurs les plus influents et représentatifs de la "nouvelle bande dessinée" (dans son sens officiel, grand public), Sfar et Blutch, restent plongés dans la gangue du "traitement esthétique idéalisant de La Femme". |
Glotz : | Satrapi, sûrement plus connue du grand public que Blutch, c'est moins le cas. |
Je suis d'accord avec Abasourdi. On peut ajouter Sattouf avec Satrapi dans la liste des auteurs labélisés "nouvelle bd" qui ont une vision de la femme plus intéressante que Blutch et Sfar (et on peut ajouter Blain dans la liste, ses femmes dans Isaac le pirate sont aussi des êtres "mystérieusement insaisissables" etc). |
| | | | Pierre : | Thierry : | décidément Blutch méprise les femmes. Graphiquement, c'est beau. Mais le mentalité de Blutch a un petit gout de vomi. |
Quelques exemples pour argumenter le propos ? |
le prof de danse qui se jette libidineusement sur Lola
le père qui exhibe sa conquête (affublée d'une queue-gode) avant de le retrouver la chosifiant dans une séance de bondage SM
les cagoulards qui sont à deux doigts d'un viol collectif sur Lola et Renée
une vision générale d'une société patriarcale ou, certes, les hommes sont moqués, mais qui n'est jamais remise en cause parce que, finalement, tout cela débouche sur la rencontre avec un beau cagoulard auprès de qui Lola se blottit. Il me semble que c'est encore le beau cagoulard qui conduit, ce qui tend à montrer que l'homme reste en charge.
Sous pas mal d'airs provocateurs, la femme reste toujours à sa place.
J'avais le même problème avec Lune L'Envers.
Tout est traverseé d'une sexualisation/humiliation pour la femme. AU final, elle ne fait que subir.
C'est brillant dans la forme (la scène de danse en ouverture est sublime visuellement) mais, bordel, c'est d'un sexisme définitif. |
| | | | En fait, ce qui est gênant c'est ce côté "demi-abstrait/demi-concret", qui n'a les avantages ni de l'un ni de l'autre ; chez Forest, c'est zéro psychologie et c'est clair comme ça ; chez Blutch, ça veut faire croire ça mais ça tend sans cesse vers une emphase expressive qui tient à faire ressentir de vraies choses sensibles, quand bien même il cherche tout le temps à fuir le réel et qu'il esthétise tout. Pénible ! |
| Glotz, 27.06.2017 à 11:59 | 365958 |
| | | Satrapi, sûrement plus connue du grand public que Blutch, c'est moins le cas. |
| | | | Quoi qu'il en soit, elles sont la plupart du temps limitées à des archétypes, des sortes d'êtres mystérieusement insaisissables, diaphanes voire opaques, imprévisibles ; il se plaisait à se situer dans la lignée de Forest, alors qu'objectivement il est davantage sfarien dans sa vision, malheureusement ! Cela m'a toujours semblé regrettable que les deux auteurs les plus influents et représentatifs de la "nouvelle bande dessinée" (dans son sens officiel, grand public), Sfar et Blutch, restent plongés dans la gangue du "traitement esthétique idéalisant de La Femme". |
| Pierre, 24.06.2017 à 19:43 | 365938 |
| | | Thierry : | décidément Blutch méprise les femmes. Graphiquement, c'est beau. Mais le mentalité de Blutch a un petit gout de vomi. |
Quelques exemples pour argumenter le propos ? |
| | | | décidément Blutch méprise les femmes. Graphiquement, c'est beau. Mais le mentalité de Blutch a un petit gout de vomi. |
| Pierre, 03.03.2017 à 10:11 | 365139 |
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| Pierre, 07.02.2017 à 23:22 | 364896 |
| | | C'est amusant: j'ai justement découvert le Satyricon dans cette édition GF, trouvée sur les étales d'un bouquiniste du campus de l'université de Lille 3, en 2001 ou 2002: la couverture est un dessin de Fellini représentant Giton de profil. La traduction de Tailhade m'avait déplu (non seulement à cause de ce recours artificiel à l'argot de son époque mais aussi parce qu'il avait traduit - restitué en italique heureusement - le supplément apocryphe de Nodot) et je m'étais tourné vers l'édition des Belles Lettres, qui est finalement assez plate. J'ai fait une nouvelle tentative il y a quelques années, et j'ai saisi alors l’intérêt réel de son approche et sa contribution à restituer du texte son caractère foncièrement choquant pour le moderne mais aussi, sa saveur, sa verve, sa vie (ceci dit, je ne suis pas latiniste).
Chez Fellini, dans la scène de la pinacothèque, on voit notamment un grand portrait antique, celui d'une femme, qui a justement les traits, m'a-t-il semblé, de la femme des glaces de Péplum. Je n'arrive malheureusement pas à en identifier la source ...
Ce qui serait intéressant, c'est qu'un jour on écrive un roman inspiré par Péplum, une bande dessinée qui s'inspire d'un film qui s'inspire du roman, un roman considéré comme le premier de la littérature occidentale. La boucle serait bouclée, et la légitimité de la bande dessinée, démontrée. |
| | | | Pierre : | A l'origine de mon message était mon étonnement de retrouver dans le visage des acteurs du film, les visages des personnages de Blutch. Surtout au regard de ses déclarations sur le cinéma dans son rapport à la bande dessinée (je retrouve cela aussi chez Blain notamment dans sa série Gus). |
Dans le travail de Blutch c'est un vieux problème, tant il s'alimente de sa cinéphilie, ses premières planches parues dans Fluide Glacial citant Fenêtre sur cour, en passant par Mitchum et son Pour en finir avec le cinéma, et ce Péplum qui emprunte son titre à un genre proprement cinématographique, etc. Plus ou moins alimenté parce qu'il n'y a pas que ça.
Mais que son travail puise dans des références et figures cinématographiques n'en fait pas un parent pauvre du cinéma, c'est ce qu'il dit avec une belle obstination, qu'il puise dans l'imagerie du cinéma, et dans des références cinématographiques, oui sans doute, mais ça ne fait pas de la pratique de la bande dessinée un sous-cinéma de papier, et il me semble que ça se voit dans le travail de Blutch en particulier aussi, que la question de la composition d'une planche, du trait, des masses, du parcours de l'œil sur des images figées, etc., ne sont pas des questions de cinéma mais bien de bande dessinée.
Comme le cinéma n'est pas une sous-littérature ou quoi, ce sont des pratiques différenciées avec chacunes leurs spécificités. Ce qui est intéressant avec la bande dessinée est aussi le possible d'interroger cette vieille hiérarchie entre l'image et le texte, enfin plus précisément entre l'illustration et la littérature, dont on peut encore lire parfois sous certaines plumes qu'elles sont subordonnées l'une à l'autre. |
| Pierre, 07.02.2017 à 16:49 | 364889 |
| | | A l'origine de mon message était mon étonnement de retrouver dans le visage des acteurs du film, les visages des personnages de Blutch. Surtout au regard de ses déclarations sur le cinéma dans son rapport à la bande dessinée (je retrouve cela aussi chez Blain notamment dans sa série Gus). |
| | | | La version Thailade (révisée) c'est aussi cette édition que j'ai lu, c'est l'édition G.F., qu'on trouve facilement et à pas cher.
Bon, opposer le film de Fellini et le texte du Satyricon (dans ses versions françaises ou autrement) n'a pas grand sens, c'est une très bonne adaptation et qui n'enlève rien à l'étrangeté de ce texte, lui donne une autre vie en images-mouvements. Il n'empêche que le Satyricon m'a paru tout autant que le film provenir d'un autre monde, faire vaciller ce que l'on conçoit communément de la vie des "hommes".
Ce qu'en a pris Blutch dans son Péplum (de Fellini, du Satyricon) est aussi fragmentaire, comme il le déroule très honnêtement dans cet entretien, à la fois une suite qui combine d'autres éléments, et une adaptation en bande dessinée. En effet il n'a pas du se référer à l'édition G.F. mais à une autre. |
| Pierre, 07.02.2017 à 15:17 | 364885 |
| | | Je l'ai lu dans la version Tailhade (un peu outrée mais truculente) et des indices me laissent à penser que Blutch s'est plutôt référé à la version de la collection Guillaume Budé.
Un exemple militant pour mon interprétation: dans le film on ne comprend pas ce qui se passe non pas seulement à cause de l'aspect fragmenté (qui procède de ce qu'est le Satyricon, un assemblage de débris littéraires), mais parce que Fellini opte pour le choix assez radical du multi-linguisme, ce qui a pour effet de nous rejeter davantage encore dans l'incompréhension quant à la natures évènements qui se jouent. L'étrangeté des décors et des éclairages ajoute à cet aspect SF qui ne me paraît perceptible dans le "roman". |
| Glotz, 07.02.2017 à 13:46 | 364884 |
| | | L'effet d'étrangeté est d'ailleurs accru si on le lit dans la version que Laurent Tailhade en fit en 1910, pleine d'argot et de néologisme. |
| | | | Pierre : | Blutch : | C’est du personnage dont je suis parti - dans le roman de Pétrone, il s’appelle Encolpe. Je ne saurais pas dire s’il est immature ou non, parce que nous n'avons pas de repères dans le monde de l’Antiquité. Le roman est passionnant pour ça car tu as vraiment l’impression de plonger dans un monde de science-fiction. Tu ne comprends pas vraiment ce qui se passe, les gens rient sans que tu saches vraiment pourquoi, ils trouvent des choses drôles alors que tu les trouverais tristes... Ils n’ont pas du tout les mêmes repères, et c’est ça qui est incroyable. |
Après avoir vu le film, c'est exactement la réflexion que je me suis faite (au point que je me demande si Blutch ne confond pas le film et le roman). |
Non non c'est encore plus prégnant dans le Satyricon de Pétrone que dans le film de Fellini, cette perte de repères. Roman, c'est un terme discutable pour le qualifier, texte qui nous est parvenu difficilement par la tradition - du fait de son caractère immoral et ordurier, entre autres. Texte fragmentaire, on ne sait pas exactement quelle était son ampleur originale, il était très probablement beaucoup plus long que ce qui nous est parvenu (des livres entiers manquent), et il manque aussi des fragments à l'intérieur du texte, il y a des sautes dans le récit, etc. |
| Pierre, 05.02.2017 à 21:21 | 364872 |
| | | Blutch : | C’est du personnage dont je suis parti - dans le roman de Pétrone, il s’appelle Encolpe. Je ne saurais pas dire s’il est immature ou non, parce que nous n'avons pas de repères dans le monde de l’Antiquité. Le roman est passionnant pour ça car tu as vraiment l’impression de plonger dans un monde de science-fiction. Tu ne comprends pas vraiment ce qui se passe, les gens rient sans que tu saches vraiment pourquoi, ils trouvent des choses drôles alors que tu les trouverais tristes... Ils n’ont pas du tout les mêmes repères, et c’est ça qui est incroyable. |
Après avoir vu le film, c'est exactement la réflexion que je me suis faite (au point que je me demande si Blutch ne confond pas le film et le roman). |
| Pierre, 05.02.2017 à 21:14 | 364871 |
| | | J'ai vu pour la première fois, il y a quelques jours seulement le Satyricon de Fellini (à cause de réticences persistantes enfin surmontées concernant ce réalisateur) et, dès les premières images je me suis dit: mais c'est pas possible, c'est le Péplum, de Blutch ! Pas pour ce qui regarde le récit proprement dit parce que l'album en est une sorte de suite, mais pour le physique des personnages principaux (Encolpe et son Giton), c'est flagrant. De même, les éléments de décors, mais aussi des scènes (notamment celle de la rixe initiale) ... Il m'avait donc échappé, durant toutes ces années, comment l'album de Blutch devait peut-être davantage à Fellini qu'à Pétrone, à cause d'une lacune dans ma cinéphilie. Cela m'a rappelé une discussion sur un autre sujet où il était je crois question des films adaptés en bande dessinée mais aussi, une interview ancienne de Blutch donnée à Jade lue il y a très longtemps (quand je commençais seulement d'entrevoir les potentialité du médium bande dessinée) et qui est encore miraculeusement consultable en ligne, ici.
Ce qu'il y dit est tellement intelligent, que je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager les déclarations consacrées à la genèse de Péplum, livre qu'une personne qui m'est chère m'avait fait découvrir, il y a plus de 15 ans à présent, et dont le souvenir est intrinsèquement lié à cet ouvrage.
"Je n’ai pas envie que la bande dessinée soit le parent pauvre du cinéma."
Tu fais souvent référence au cinéma : est-ce pour toi une source d’inspiration majeure ?
Non, ce n’est qu’une impression. Le cinéma me fait souvent démarrer, il est à la base de mes envies. Mais j’essaie au maximum de différencier le cinéma de la bande dessinée, parce qu’à mon avis, c’est complètement autre chose et que je n’ai pas envie que la bande dessinée soit comme trop souvent le parent pauvre du cinéma. Je me souviens que dans les années 80, on trouvait Hermann super parce que c’était du cinoche. Alors on lisait Jeremiah en se croyant au cinéma puisqu’il y avait beaucoup d’action. Et un jour, je tombe sur une monographie de Hermann, avec en ouverture une phrase de Polanski : « Quand je lis du Hermann, je me dis : ça, c’est du cinéma ». Pour lui, ca devait être le meilleur compliment qu’on pouvait faire à un dessinateur de BD. Mais moi, je considère que ce n’est pas loin d’être la pire des insultes. C’est affreux en fait, ça veut dire que la bande dessinée n’existe pas et que ce n’est réussi que quand ça ressemble au cinéma... C’est triste (rires). La bande dessinée, c’est complètement autre chose. Il y a des choses en bande dessinée que tu ne trouves nulle part ailleurs. C’est ce que j’aimerais faire : de la bande dessinée par excellence, pas une resucée de cinéma. Si j’utilise l’imagerie du cinéma et que je fais intervenir des acteurs dans mes histoires, c’est parce que j’adore ça. Mais c’est juste d’un point de vue décoratif et j’espère que ce que je fais, c’est bien de la bande dessinée.
L’imagerie du cinéma, elle est très présente dans Péplum.
Oui. Il y a deux films qui m’ont beaucoup influencé dans la réalisation de cet album, c’est le Médée de Pasolini et le Satiricon de Fellini. Je ne sais même plus si j’ai commencé par le livre de Pétrone ou le film de Fellini. J’ai dû voir le film pour la première fois il y a longtemps, et quand je l’ai revu il y a quelques années, j’ai eu la confirmation que c’était une adaptation géniale et magistrale. Il y a peu d’adaptation de livres au cinéma qui sont aussi justes : c’est le seul exemple qui me vient à l’esprit avec le Mort à Venise de Visconti qui ressemble vraiment au bouquin de Thomas Mann. Fellini traduit vraiment le côté à la fois obscur, barbare et coloré qui est dans le Satiricon de Pétrone.
Ton Péplum est-il une adaptation du livre de Pétrone ou s’en inspire t-il librement ?
C’est comme une suite. Quand on aime un livre, on n’a jamais envie qu’il finisse. Arrivé à la fin, on est toujours triste que ce soit terminé et on lit les dernières pages au ralenti. Des fois, on a envie que ça continue. Pour Péplum, je me suis présomptueusement arrogé le droit de continuer le récit de Pétrone que j’adore depuis des années. J’ai été aidé par le fait qu’il s’agisse d’un roman inachevé, une sorte de vestige. Il n’y a qu’une seule partie qui est directement adaptée du livre, c’est le passage où le héros est impuissant et où il a une aventure avec l’actrice. Dans mon Péplum, le héros se fait passer pour un chevalier devant une fille d’un niveau modeste, alors que dans le Satiricon, c’est le contraire : c’est lui qui est esclave et qui couche avec une patricienne. Un esclave pour elle, c’est synonyme de virilité, voir même de bestialité. Seulement lui n’est pas digne de ce qu’elle attend.
Ce livre correspondait-il à un désir particulier ?
Oui. J’avais envie de m’affranchir de plusieurs années à Fluide Glacial et de me débarrasser de tout ce bagage référentiel humoristique et anecdotique pour faire quelque chose de plus simple, plus direct, axé sur le corps, le sentiment et l’action. Quoi de mieux que l’Antiquité pour cela ? Les gens sont tous nus, je n’avais qu’à dessiner des corps qui se déplacent dans l’espace. De là, je suis arrivé assez rapidement à la danse parce que j’adore ça. Tout se suit. Il m’a fallu bien deux ans pour en venir à bout. J’ai pris mon temps puisque (A Suivre) me permettait de dessiner à mon rythme. Entre temps, j’ai fait d’autres choses comme La Lettre américaine chez Cornélius ou un reportage avec JC Menu paru dans Noire est la Terre aux éditions Autrement.
Est-ce que l’histoire de la femme prise dans les glaces est contenue dans le roman original ?
Non, c’est inspiré d’un ballet que Roland Petit a monté dans les années 50. Une expédition découvre dans les glaces du grand Nord une femme congelée. Elle est promenée dans toutes les villes et devient un phénomène de foire. Un jeune homme tombe amoureux d’elle, et son amour fait fondre la glace. Quand elle est dégelée, elle l’embrasse et c’est lui qui se transforme en glace. Je me suis souvenu de cette histoire au tout début de Péplum et je l’ai complètement oubliée par la suite. Elle correspondait bien à mon personnage principal qui est quelqu’un qui se croit plus fort que tout le monde, plus fort que la mort. Dans Le Mépris de Godard, Piccoli demande à Fritz Lang de quoi parle son film, et Fritz Lang lui répond que c’est l’habituel combat de l’homme contre Dieu. C’est marrant parce que quand j’ai entendu cette réplique, j’ai tout de suite pensé à Peplum, parce que mon héros se croit plus fort que Dieu. Il est d’une impudence incroyable. Il pense qu’il est porté par un amour surhumain, alors que toute l’histoire lui prouve le contraire. C’est du personnage dont je suis parti - dans le roman de Pétrone, il s’appelle Encolpe. Je ne saurais pas dire s’il est immature ou non, parce que nous n'avons pas de repères dans le monde de l’Antiquité. Le roman est passionnant pour ça car tu as vraiment l’impression de plonger dans un monde de science-fiction. Tu ne comprends pas vraiment ce qui se passe, les gens rient sans que tu saches vraiment pourquoi, ils trouvent des choses drôles alors que tu les trouverais tristes... Ils n’ont pas du tout les mêmes repères, et c’est ça qui est incroyable. Tu as l’impression de décrire la vie sur une autre planète. Et en même temps, ils sont tellement loin de nous qu’ils sont tout près de la préhistoire : dans la scène du bateau, ils vivent avec les animaux. C’est l’époque où les animaux sont encore avec nous, près de nous, on est presque au même niveau qu’eux. J’avais aussi envie de montrer ce monde complètement étranger au nôtre. Ce sont des humains, et en même temps ils n’ont rien d’humain. Dans la littérature de la fin du XIXème siècle, on s’est beaucoup intéressé à la décadence de Rome, au côté sulfureux. Moi, je voulais faire quelque chose plutôt à la fin de la République et au début de l’Empire, à l’époque du second Triumvirat.
Pourquoi cette époque précisément ?
Parce que j’avais l’impression de raconter quelque chose de tellement abstrait qu’il fallait que je mette un repère, quelque chose que tout le monde connaît, raison pour laquelle j’ai dessiné l’assassinat de César qui est complètement pompé sur Shakespeare. J’ai repris son texte ligne par ligne. Je voulais fuir le cinéma au maximum, laisser tomber ces références que l’on fait systématiquement et rapprocher la bande dessinée du théâtre. Les bijoux de la Castafiore, c’était déjà du théâtre. Dans cette scène de Péplum, les personnages parlent frontalement, ils s’adressent au public... J’ai fait une mise en scène de théâtre, avec un décor derrière les comédiens, des mecs habillés avec des draps de lit, et des formules comme « Je me génuflexe devant toi, O César »... Ca me permettait de situer l’action. Le cinéma n’est quand même pas loin car Mankiewicz a filmé deux fois l’assassinat de César : la première fois dans Jules César avec Brando et dix ans après dans Cléopâtre avec Rex Harrison. Cette scène m’a énormément marqué quand j’étais petit, avec Elisabeth Taylor qui voit tout dans les flammes de l’oracle. |
| Mael, 31.10.2016 à 10:39 | 363445 |
| | | Bon exemple (bon j'avais pensé à Haussman et Tibet, ici présents mais morts depuis mais il y a pas mal de noms qu'on aurai pu imaginer). En tous cas pour rester dans le sujet en album sur la bullefiche de l'album la page de Blutch est publiée. |
| | | | C'est vrai que quand on compare avec la distribution de l'album(pas dans la base) réalisé pour les dix ans de Buddy Longway, série assez mythique en son temps certes, celle des Tuniques bleues fait un peu pauvre.
Derib aurait pu y participer, d'ailleurs. C'est peut-etre un choix de l'éditeur ? |
| Mael, 30.10.2016 à 22:36 | 363439 |
| | | La question n'est pas tant de dire que les récits sont mauvais (la plupart sont moyens et il y en a des sympathiques, tous sont généralement meilleurs que les 20 derniers albums de la série principale) juste de m'étonner du casting. Souvent ce genre d'hommage tous les auteurs maisons un peu importants sont appelés en renfort etc. Un bon exemple est le "Astérix et compagnie" (certes c'est Astérix, autre poids, et il y a aussi des auteurs obscurs, mais globalement c'est plus raccord avec l'idée de ce genre d'ouvrages promotionnels/hommage. Ce n'est guère intéressant d'ailleurs. Après c'est sur que depuis beaucoup de "ténors" de la même époque que Lambil sont morts). |
| | | | Mael : | Tout à fait, outre le côté affectif que j'ai pour la série (oui je la collectionnais enfant - jusqu'au tome 50, j'en suis revenu) c'est un vrai succès de librairie.
Ce n'est pas l'agent 212 ou Cupidon, c'est une série historique de Cauvin qui est une des têtes de ponts de l'éditeur, certes c'est vieillissant mais ça reste un truc qui se vend. Sans doute pas aux plus jeunes (même si en bibliothèque ça reste très emprunté, ce n'est pas une valeur statistique mais purement empirique) mais qui a du succès et est connu hors du public spécialiste.
Du coup je reste surpris que les hommages aient un casting relativement faiblard. |
J'ai lu l'histoire illustrée par Bodart dans Spirou (mag); et le scenar est franchement au-dessus de ce que fait Cauvin d'habitude. ça aurait pu faire une bonne histoire en 44 planches |
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