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| Les anges... Les anges au bord de l'abîme se courbent, attendent en frissonnant la seconde précise de notre choix...
Post-9.11, post-traumatique, post-politique, la vision par deux jeunes auteurs, dont c'est le premier graphic-novel, de l'événement qui a changé la face du monde. |
  rohagus
| Je crois que j'attendais trop de cet album et j'en sors un peu déçu.
Le sujet : les traumatismes engendrés chez un New-yorkais par le 11 Septembre.
La forme : une BD aux allures de Graphic Novel bénéficiant d'une publication très originale de la part de Denoël.
Physiquement, l'album est assez particulier. Denoël lui a offert une couverture en carton très épais. Très solide, cela se révèle très agréable à la lecture et au maintien. Par contre, ce carton est "ouvert" aux bordures, ce qui me fait grandement craindre pour sa protection : une seule goutte d'eau ou d'humidité touchant ce carton me fait craindre un gonflement immédiat et donc une grande fragilité de l'objet au cours du temps. Cela m'a fait longuement hésiter à l'achat et maintenant que c'est fait, je ne suis toujours pas très rassuré sur sa longévité.
Ca reste néanmoins un bel objet que les collectionneurs soigneux apprécieront grandement.
Le dessin fait aussitôt penser à du Chris Ware (Jimmy Corrigan). Formes géométriques, dessins rectilignes et épurés, mise en page narrative très originale, bichromie à base de blanc, gris foncé et orange. Ce style froid mais pourtant instinctif a de quoi dérouter le lecteur non averti, mais en tant qu'amateur de la mise en page ludique de Chris Ware, j'ai assez vite accroché. Le trait du dessin est assez moyen dans l'ensemble, mais il se dégage un esthétisme simple et poétique de ces planches. La narration n'en reste pas moins confuse à bien des moments.
Le récit s'entame par quelques pages uniquement textuels représentant les évènements du 11 Septembre ayant mené au crash du premier avion sur la Tour Nord du World Trade Center. Cette introduction permet d'instaurer avec brio l'ambiance du récit, autorisant les toutes premières planches graphiques à dégager dès le début une vraie émotion.
Mais c'est ensuite que j'ai décroché, tout au long des quelques 120 pages de la BD. Car le récit est ensuite une grande introspection dans l'esprit d'un New-yorkais typique, un jeune cadre qui va se retrouver traumatisé par les évènements, sentant sa vie et ses envies s'enfuir, se sentant flotter sans but au dessus du monde qui l'entoure. Des émotions passent encore mais la narration me parait un peu trop confuse pour permettre de tout saisir d'emblée. Le récit alterne temps présent et souvenirs, visions de l'imagination et réalité. C'est toute la base de l'histoire de justement montrer la confusion et l'errance du personnage principal mais en tant que lecteur, je me suis retrouvé également un peu perdu, m'ennuyant tout simplement par moment.
Une révélation - assez prévisible - vient impacter l'histoire et le personnage aux deux tiers de l'album mais elle fut sans surprise pour moi, et sans apporter vraiment plus au récit. En outre, à lire un résumé de l'album sur un site, je me demande si je n'ai pas tout simplement échappé à une autre révélation qui ne m'a vraiment pas marqué, une révélation qui mettrait encore plus en avant le fait que le personnage a vraiment quitté la réalité et que tout ce que l'on voit au fil des planches n'est sans doute pas uniquement la réalité.
Bref, cette BD réussit à faire passer l'émotion de traumatisme post-9/11 mais au-delà de cela, je n'ai guère ressenti plus d'intérêt pour l'histoire.
Pas captivé par ce récit, je salue son originalité et le désir réussi de faire passer une émotion complexe, mais je ne suis pas très convaincu de mon achat. |
Coacho
| Attention, je pèse mes mots : chef-d’oeuvre !
Oh bien sûr, je sais pertinemment que tout dessert cet album aux eux d’un public par trop habitué aux productions massives et standardisées de la plupart des éditeurs…
Un bouquin entouré de deux gros morceaux de cartons, en bichromie rehaussée d’un orange/saumon saisissant, et, pire sacrilège des gardiens du temple du dessin, une sorte de ligne claire vectorielle qui semble tout droit sortie des meilleurs ordinateurs d’architecture…
Enfin, le thème ultra connu et rebattu jusqu’au traumatisme qu’est le 11 septembre…
Le traumatisme, permettez-moi de savourer cette ingénieuse transition, il en est principalement question dans ce livre.
Tout en délicatesse et finesse, les auteurs vont nous conter l’après « nine eleven » et les conséquences sérieuses et dramatiques sur les victimes de l’attentat le plus médiatisé de notre siècle. Stanley n’est qu’un « échantillon » représentatif de l’hébétude et du désastre ressenti par tut un peuple meurtri dans sa chair et son sang.
Les auteurs ne nous épargnent pas mais n’usent jamais de ficelles simples, ne sombrent jamais dans la pathos, ou la démagogie de pacotille. C’est juste, cristallin, émouvant, la réalité se confond avec les délires psychotiques, entre poésie et drame, c’est un album qui, à mon avis modeste de lecteur, doit faire date.
Ne pas lire cet ouvrage hors norme à bien des niveaux, c’est ne pas faire honneur à Denoël Graphic qui a cru en ce projet, mais surtout ne pas faire honneur à votre qualité de bédéphile averti.
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