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| Etats Unis, 1901 - Une série d'actions criminelles sappe les bases du Pouvoir. Leurs auteurs : des personnalités du monde politique, judiciaire ou industriel qui se suicident ensuite de façon particulièrement frappante. Mis sur la touche pour ses méthodes jugées trop archaïques, Richard Clayton, ancien haut fonctionnaire de la sécurité des USA, fait appel à un groupe d'hommes ''hors normes'' pour mener l'enquête. Le ''Weird Enforcement Special Team'' est reformé. |
  thierry
| J'avais un gros a priori avant d'acheter W.E.S.T., mais moutondepanurgesquement, j'ai acheté cette nouvelle série. Il faut dire qu'elle bénéficie de la part de dargaud d'un lancement qui n'est pas sans rappeler celui du Scorpion en son temps. Sur le papier, le projet est solide. Mais comme pour le Scorpion, la déception est réelle.
Dorison s'impose définitivement comme un scénariste très pro, capable de tenir le lecteur en haleine.
Dorison reste fidèle a son goût pour l'occulte. Il imagine une unité de police spéciale spécialisée dans les affaires 'anormales'. Si je devais rapprocher cette nouvelle série d'oeuvres existantes, je dirais qu'elle situe quelque part entre "la ligue des gentleman extraordinaires" et "les mystères de l'Ouest", avec une pointe de "X Files".
Mais en choisissant de traiter son sujet avec un sérieux de croque-mort, il désamorce toute l'originalité du projet. C'est d'ailleurs ce que je reproche a pas mal de séries actuelles: un premier degré tellement présent qu'il en devient agaçant. Il finit par tuer toute trace d'originalité que ce soit dans la forme ou dans le fond, et rend la production actuelle de plus en plus uniforme. Il parait que la bande dessinée n'a jamais aussi bien marche. Elle devient aussi de plus en plus calibrée, du moins dans sa branche la plus commerciale.
Cela fait malgré tout plaisir de voir Rossi illustrer un série qui devrait enfin lui assurer le succès qu'il mérite. Mais son traitement des couleurs me laisse circonspect. J'ai du mal a saisir la raison de ses choix. Il semble hésiter entre plusieurs options et si quelques planches rendent bien, d'autres sont beaucoup plus discutables.
W.E.S.T. est a l'image d'un certain cinéma: du savoir-faire, mais au service d'un produit trop calibre pour être remarquable. |
Fufu
| Il est difficile de juger un album quand il s'agit des débuts d'une série qui peut s'avérer aussi prometteuse que décevante.
Outre le dessin à la fois efficace et original de Rossi, W.E.S.T présente de nombreux intérêts scénaristiques. Le principal étant qu'il traite d'une époque peu utilisée dans l'histoire des Etats Unis : l'évolution de la rudesse de la conquête de l'Ouest vers la modernité du début du XXe siècle. Dans un monde qui se veut policé et novateur, les anciennes figures du western font figures d'antiquités rétrogrades.
Le second atout repose sur une intrigue complexe et fournie qui ne manque ni d'actions, ni de réflexion. Ainsi l'album est parfaitement équilibré entre des séquences mouvementées qui ponctuent l'enquête par elle-même sans prendre le dessus.
Cependant, quelques doutes subsistent sur cet album et la série qui va suivre.
S'agit-il d'une histoire "réaliste" ou Fantastique ? Il y a en effet une part non négligeable de pistes "magiques" ou ésotériques qui dénotent fortement dans l'ensemble.
L'opposition "moderne/western" était largement suffisante pour apprécier cette série, une dérive vers le surnaturel ne pourrait que l'amoindrir tant ce sujet est devenu à la mode.
Pour la petite histoire, il est amusant de noter deux rapprochements à ce sujet concernant les auteurs. Ainsi, Dorison, co-scénariste de W.E.S.T, est aussi l'auteur du Troisième Testament, série débutant par une intrigue moyennageuse pour finir par une histoire théologique absconse. Et Rossi est aussi le dessinateur de la série Jim Cutlass, western au départ parfaitement traditionnel qui a ensuite dévié vers le vaudou et autres pratiques magiques. Dernier petit regret, la formation du groupe et le caractère psychologique de ses membres est un tantinet classique, pour ne pas dire cliché. Il y a une sorte de mélange entre "Mission Impossible" (auquel les auteurs ont l'humour de faire un petit clin d'oeil) et "les 12 salopards" qui manque un peu de fraicheur. C'est dommage.
Bref, W.E.S.T est une série qui se jugera avant tout sur son évolution, le talent de ses auteurs et la qualité de cet album pouvant nous faire espérer de futurs bons moments de lecture. |
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