|
| |
|
|
|
|
| Paris, aujourd'hui. Un soir, en sortant de ses répétitions, Lola, une jeune danseuse, est abordée par Renée. Se présentant comme écrivain, cette dernière propose à Lola une expérience inédite : qu'elle puisse partager sa vie pour une durée indéterminée, afin d'écrire un livre dont elle serait le sujet principal. Troublée, Lola accepte néanmoins. Le lendemain, Lola et Renée vont vivre une journée particulière, où il sera question d'un père absent, qui surgit cependant régulièrement à l'improviste, d'un amoureux transi, monomaniaque et psychopathe, d'Omar Shariff et d'une énorme araignée… Sur fond de coupure générale d'électricité, d'un programme de danse très exigeant et d'une inondation historique. Dans notre monde contemporain où tout va trop vite, vingt-quatre heures suffisent parfois à faire basculer une vie. |
  thierry
| Une demi-deception que ce “Vitesse Moderne”. J’esperais beaucoup de cet album, a la fois parce que j’apprecie beaucoup Blutch que parce qu’il fait partie de la collection Aire Libre, qui reste un gage de qualite. Apres lecture, je suis plutot partage. Le dessin de Blutch est epoustouflant ! Il se degage une telle grace de l’ ensemble, qui evoque d’ailleurs etrangement Forest, qu’il est difficile de na pas etre seduit. La planche ou Lola danse avec son professeur vaut a elle seule le detour !
Ma deception vient plutot de l’histoire. Lola erre dans un Paris fantasmagorique plonge dans l’obscurite et bientot submerge par une innondation. Elle y multiplie les rencontres, toutes plus etranges les unes que les autres, a commencer par Renee, apprenti-ecrivain qui voudrait faire de Lola le sujet de son premier vrai livre. Au fil des pages, elle croise pele-mele un amoureux transi mais inquietant, son excentrique de pere, des conspirateurs encagoules… L’ombre de Forest continue de planer.
Mais ou Blutch veut-il en venir ? Tout etait sans doute clair dans son esprit, mais sa transposition sur papier est fustrante parce qu’il manque un element auquel se raccrocher pour remettre les pieces du puzzle en place. Autant dire qu’il est facile de se perdre dans les errances de Lola. Elle se cherche, c’est evident. Se trouvera-t-elle au terme des rencontres qui emaillent “Vitesse moderne”? Les considerations sur la nudite feminine des dernieres pages semblent etre une cle essentielle, mais elles me semblent mal s’accorder avec le reste.
En resume, une indeniable reussite graphique mais un recit deroutant qui risque d’en laisser plus d’un frustre. |
Bullejury 2002
| Cet album a été sélectionné par le bullejury pour l'année 2002. Il ne fait pas forcément l'unanimité mais correspond à un coup de coeur d'un membre particulier du jury, les différentes sensibilités y sont ainsi représentées (du moins on l’espère) . Quelques lignes rapides pour motiver ce choix :
"Vitesse moderne est un récit très original. Son ambiance onirique et singulière n’est pas sans rappeler certaines oeuvres du théâtre de l’absurde ou l’esprit des
expériences surréalistes. Blutch semble mettre en scène quelques mythologies personnelles masquées par des personnages improbables qui se croisent dans un rêve étrange. Le tout servi par un dessin fluide et très efficace.
Probablement l’album le plus poétique et le plus surprenant de l’année !" (Obion)
Album classé "bullechouchou" dans la catégorie "bulledécouvertes".
|
Oslonovitch
| Encore une lecture laborieuse… Le premier écueil que j'ai rencontré concerne le dessin auquel je n'accroche pas du tout, mais alors vraiment pas du tout. Qu'importe, j'en ai tellement entendu du bien de cette BD, on va se forcer… Les personnages sont attachants en tant qu'êtres humains individuels mais lorsqu'on suit leurs itinéraires au milieu des autres, on ne ressent plus cet attachement. Personnellement je ne me suis jamais senti concerné de près ou de loin par le destin de Lola ou de tout autre personnage de cette BD.
L'histoire pourtant bien trouvée, remplie de connotations philosophiques et humaines parfois puissantes ne m'a jamais ému, jamais transporté. Bref je n'ai jamais décollé, et les rares fois où j'ai pu trouver une scène vraiment réussie sur un plan narratif, le dessin a vite rattrapé mon enthousiasme (de courte durée) pour venir tout gâcher. Je suis complètement passé à côté de ce récit à mi chemin entre l'introspection et le rêve pour lequel je m'attendais à beaucoup avant d'en entamer la lecture. Les questions importantes sont posées certes mais de façon maladroite et surtout sans aucun axe de véritable réflexion.
Ceci dit Blutch a un talent certain de narration et d'évocation, mais qui ne m'émeut pas plus que ça… |
Nirvanael
| Après une première lecture plus que déconcertante de ce Vitesse Moderne, je me suis pris deux jours, puis je me suis directement replongé dans cette Bd ; et avec un nouveau regard contextualisé prêt à être porté sur l'oeuvre, c'est une sensibilité toute subtile qui est venu me frapper par cette narration onirique.
Encore maintenant, après avoir pris une certaine distance avec ma lecture, il suffit que j'ouvre à peine l'album, sur une page, quelle qu'elle soit, pour rester stupéfait devant cette maturité graphique, cette précision qui fait que en quelques traits, Blutch parvient à nous rendre son personnage de Lola si attachante.
Ce n'est pas une de ces filles dessinées avec une beauté que l'on idéalise, elle n'est pas parfaite, ni exceptionnelle. On peut la croiser dans la rue, on peut s'y identifier, mais elle est tout de même magnifique par le charme qui s'en dégage.
Je termine sur cette citation contenue dans le dossier en post-face et qui, permettant d’apprêter notre lecture, résume la démarche de l’auteur : « Je me fais l'effet d'essayer de vous raconter un rêve et de ne pas y réussir, parce qu'aucun récit ne peut rendre la sensation de rêve, ce mélange d'absurdité, de surprise, d'ahurissement dans l'angoisse qui se révolte, cette sensation d'être en proie à l'incroyable, qui est l'essence même du rêve. »
|
|
|
|
|
|
| |
| |