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  oslonovitch
| La première surprise en ouvrant cette BD c’est le dessin : il est largement moins torturé et ne porte pas la patte Vanoli comme dans ses productions habituelles. Ici les visages sont plus délimités, mieux finis, plus appliqués, et même les nez en spirale chers à l’auteur paraissent moins proéminents. Les machines reçoivent même un dessin beaucoup plus lisse et même sage.
L’histoire est basée sur une histoire réelle, celle de la centrale du Lac Noir, dans les Vosges. Ici elle sonne d’ailleurs avec d’étonnants accents de sincérité et de réalité, tout du moins dans le premier quart de l’histoire. Rapidement l’ambiance dérive vers du fantastique contemporain, avec un ton qui m’a fait penser à celui de Nicola Gogol dans certaines de ses nouvelles comme « Le nez ».
Car c’est bien l’ambiance de cette BD qui est à part. Les personnages sont franchement réussis, forts et originaux, et les enchaînements proches du rêve éveillé passent finalement bien dans cette histoire très originale. Les deux vérificateurs Schmit et Schmidt son vraiment hilarants d'humour caustique.
A partir d’une histoire simple, humaine et courante, Vanoli parvient à en faire un conte fantastique avec ses codes et ses règles. C’est ce qu’il ne faut pas oublier en ouvrant cet album si on veut faire connaissance avec Vanoli : entrer dans son monde…
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CoeurDePat
| Allez, pour fêter les 1000 bullepoints (Champagne !), je profite de ma première chronique en accord avec Oslonovitch sur un petit bijou.
Jusqu'à présent je n'avais guère apprécié mes lectures de Vanoli. Que ça soit les "Contes de la désolation", "L'arbre vengeur" ou encore "Giboulées", seul le dessin retenait véritablement mon attention de par son côté très caractéristique, tout à la craie, torturé et un peu surréaliste.
Hors donc ! Voilà-t-il pas que "L'usine éléctrique" me tombe entre les mains dans un magasin d'occasion. Hop, ni une ni deux, à ce prix-là je saute dessus (le bruit ainsi produit étant à peu près "schpouf").
Une fois rentré, l'album ouvert se révèle être très beau. Le dessin de Vanoli est toujours aussi particulier, mais probablement plus précis et réaliste dans sa description de l'usine, dans la représentation des machines. Ses paysages sont franchement plaisants également : on sent la neige, le vent, le froid, l'odeur des sapins... vraiment envoûtant.
Le mode de narration m'a plu d'entrée de jeu ! Une "voix off" qui expose la situation avec brièveté certes, mais en même temps de façon suffisamment dense pour permettre de tisser une base solide. Le texte m'a de plus paru bien pensé et bien travaillé, très naturel et fluide, faisant entrer le lecteur dans l'histoire de manière très efficace.
Et c'est après cette introduction somme toute assez factuelle (quoique non dénuée de poésie !) que les choses commencent. Car ce côté factuel laisse la place à un huis-clos un peu inquiétant où d'étranges visions prennent forme, un peu à la manière de romans fantastiques du XIXème siècle (je pense au "Horla" de Maupassant... ou même à certaines nouvelles de Lovecraft), où apparaissent deux étranges vérificateurs. Visions et réalité se mêlent, et il est parfois difficile de faire la part des choses. Le ton général oscille entre la poésie et le fantastique, c'est assez incroyable ! L'ambiance créée est superbe, et le petit texte de fin m'a tout simplement fait frissonner quand j'ai réalisé de quoi était parti Vanoli pour réaliser ce petit bijou !
Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé. Presque un coup de coeur.
P.S. : et en plus l'album était dédicacé ! Je n'en ai pas cru mes yeux... |
NDZ
| Un sujet digne de Ken Loach, un décor qui semble avoir été conçu par Tim Burton et des personnages qui n'auraient pas fait tache dans le "Brazil" de Terry Gilliam : voilà l'"Usine électrique".
Un magnifique livre "grand-écran", quasi muet et noir & blanc. Absurde des situations et tragique de la réalité : le dessin torturé de Vanoli nous envoit ça en pleine figure. La noirceur du propos et la blancheur de la neige, tels sont les principaux ingrédients de cette histoire d'un homme qui rêve encore en plein cauchemard. En fait, le tout tient en deux mots : onirisme et drame social.
On se laisse aisément entrainer dans une valse avec les fantômes ou dans la contemplation du silence. Le lieu qui donne sont nom a l'album est hors du temps mais tout aussi libéré des trois premières dimensions, le voyage est donc facile, le passage est ouvert... |
koko le gorille
| Vanoli c'est le Stephen King des Vosges. Il vous flanque les chocotons aussi sûrement que le binoclard de la Nouvelle Angleterre vous mettait les foies avec son Shining.
Vanoli c'est le Murnau de Mulhouse. Un Murnau rital qui ferait de la bande dessinée, je sais c'est tiré par les cheveux mais c'est bien lui le dernier expressionniste allemand en activité.
L'usine électrique est une histoire de hantise, qui inspire la trouille, l'admiration et le rire, car rien n'est jamais simple chez le Grand Vanoli. Vendez vos livres de Stephen King, et avec les sous achetez l'Usine Electrique, et des chocolats pour manger avec. |
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