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| A projet particulier, ouvrage exceptionnel : pour rendre hommage à l'un des plus grands architectes de tous les temps, l'Américain Frank Lloyd Wright, Andreas a imaginé un récit à «tiroirs», emboîtage de rêves construit autour de la couleur rouge. Aussi fascinant qu'irrésumable, l'album met en parallèle des séquences de bande dessinée avec des illustrations inspirées des créations architecturales de Frank Lloyd Wright. |
  thierry
| La BD ne nous offre que trop rarement l’occasion de nous triturer les meninges. S’il est vrai qu’en general, que je lis une BD, je ne recherche qu’un moment de détente (ce qui ne signifie pas abetissement pour autant), il est parfois agreable lire un album ou l’auteur demande au lecteur de s’impliquer d’avantage. Andreas fait partie de ces auteurs.
Cromwell Stone, Cyrrus-Mil ou Rork sont autant d’exemples de cette BD “intelligente”. Mais pendant des annees, j’avais laisse ce “Triangle Rouge” sur le cote. Comme beaucoup, je m’etait laisse abuse par l’analogie entre le titre de cet album et le sigle de son editeur: Delcourt, et son… triangle rouge. Cet album n’etait-il qu’un travail de commande ? Un album de prestige ? Ce serait mal connaitre Andreas. Le “Triangle Rouge” est en fait un des albums les plus passionnants qu’il m’ait ete donne de lire, a la profondeur insoupconnee.
Pourquoi un “Triangle Rouge” ? Parce que l’album met en scene le mythique architecte Frank Loyd Wright, qui signait ces oeuvres d’un carre rouge, et qu’Andreas signe les siennes d’un A stylise, ressemblant a un triangle. Combinons les 2 et voici notre titre.
L’intrigue en elle-meme consiste en une serie de reves imbriques, un va-et-vient entre differents niveaux de conscience. Andreas ne laisse rien au hasard, parsemant les cases d’indices. Au lecteur des les trouver, les dechiffrer et reconstituer la chronologie des evenements. Une seule lecture ne suffit pas.
Le “Triangle Rouge” est un album a cles, un labyrinthe ou il est facile de se perdre, mais une fois qu’on a trouve le fil, tout s’eclaire et on se rend compte du talent incroyable d’Andreas. Et contrairement a ce qu’on pourrait croire, cet album est particulierement agreable a lire. Du tres grand art !!! |
rohagus
| Tout d'abord, il y a la beauté de l'objet-livre. Le format à l'italienne, le dos toilé (rouge évidemment), la qualité de l'album : rien à redire, c'est de la belle BD.
Puis à l'intérieur, le dessin d'Andreas y est tel que je le préfère. Mélangeant noir & blanc, très belles couleurs comme crayonnées, aquarelles etc., c'est le dessin d'Andreas moderne, celui de Capricorne et Arq. Personnellement, j'adore, d'autant plus que le goût esthétique de cet ouvrage est excellent à mes yeux.
Puis vient l'histoire ou les histoires. Que ceux qui ont trouvé Cyrrus/Mil (du même auteur) hermétique sachent dès maintenant que le Triangle Rouge l'est encore plus. Ce n'est pas le niveau de X-20 (toujours d'Andreas), court récit en BD qui ressemblait presque à une séance de décryptage en règle, mais presque.
C'est bien simple : à la première lecture, moi qui suis un habitué d'Andreas, je n'ai rien compris du tout. Rien !
Dans le Triangle Rouge, chaque détail du dessin, des textes, des situations compte. Il faut savoir déchiffrer les idées de l'auteur, mettre en place ses hypothèses, tenter d'émettre des idées et voir si elles correspondent.
Spoiler (cliquez ici pour dévoiler)Alors pour ceux qui sont complètement perdus après une première lecture, il faut savoir qu'en réalité cette BD est une métaphore du processus créatif de l'artiste (ici F-L Wright) représenté sous la forme d'un rêve à tiroirs qu'il aurait pu faire avant de lancer son projet Guggenheim. Ici, tout est métaphore, symbole, tout est onirisme. Quatre rêves se mêlent, à différents degrés, et chacun parle d'une partie du travail et du processus qui mènent à la création artistique.
Pour ma part, maintenant que j'ai su à mon tour décrypter cette œuvre, je reconnais là à nouveau le talent énorme et l'originalité créative d'Andreas qui a su créer avec le Triangle Rouge une œuvre d'art à part entière, œuvre de réflexion, de beauté et de poésie. |
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