| Travelling square district |
Meurtres, tensions et règlements de comptes… l’histoire de cette BD s’étire en un incroyable travelling de 140 pages tiré d’une seule et unique image : celle, géante, de la couverture ! De cette seule image fixe – une ville imaginaire qui pourrait être New York, Toronto ou Hong-Kong – l’auteur, par un effet de zoom incessant, contraint le lecteur à assister, comme le voyeur immobile de Fenêtre sur cour, à plusieurs histoires qui se coupent, s’entrechoquent. On suit, dans ce décor comme au théâtre, des personnages archétypiques : l’amant, le tueur, le commanditaire, la femme adultère, deux flics qui ne veulent pas d’emmerdes… Le lecteur s’étourdit, erre, se perd, perd les personnages, les retrouve, observe chaque vie avec étonnement, dédain, empathie... Les personnages s’agitent comme de petits robots dans un décor trop grand pour eux; on voudrait tour à tour les aider, les prévenir, les écraser. |