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  herbv
| Transparent est l’une de ces séries qui peuvent passer totalement inaperçues de la majorité des lecteurs du fait d’un manque de promotion et d’un dessin assez peu engageant au premier abord. Les couvertures en sont un exemple-type. Or, ce tome 4 ne fait que confirmer ce que l’on pouvait penser : il s’agit là d’une œuvre de très grande qualité grâce au traitement réussi d’un sujet difficile. Il est vraiment important de ne pas se laisser arrêter par un dessin pas totalement maîtrisé même s’il s’améliore notablement au fil des tomes.
Les transparents sont des personnes dont les pensées ne sont secrètes pour personne. En effet, si ces personnes extrêmement intelligentes, grâce à une mutation inconnue, sont devenus des trésors nationaux, leur génie est contrebalancé par une faculté bien déroutante : toute personne située dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres, perçoit leurs pensées, même les plus intimes. Le pire est que les transparents ne peuvent pas en être conscients puisque tout est fait par le gouvernement et la population pour leur cacher cet état de fait. C’est sur ces prémisses que Makoto Sato, l’auteur, développe l’histoire de plusieurs transparents.
Le point fort de cette série est la grande rigueur des développements de ces petites histoires. Elles s’inscrivent dans un contexte plus général qui se dessine petit à petit, au fur et à mesure des chapitres. Ceux-ci sont consacrés à un transparent différent, mais les événements particuliers sont tous constitutifs d’une mosaïque montrant une société japonaise réaliste. En effet, on est loin de tout manichéisme. Si la population semble coopérative et tout faire pour que les transparents puissent se développer harmonieusement et le plus normalement possible, on s’aperçoit rapidement que cette attitude est surtout issue d’une forte contrainte gouvernementale et ne provient pas d’une grande bonté d’âme pour beaucoup. De même, les transparents ne sont pas toujours faciles à vivre car ils sont humains avant tout, avec leurs forces et leurs faiblesses, leur égoïsme comme leur générosité.
Dans ce nouveau tome, nous retrouvons des personnages qui commencent à être bien connus et poursuivons avec eux un petit bout de chemin. C’est ainsi que nous retrouvons Ôtsuki qui ne doit plus être amoureux de la jeune Miki qui vit ça très mal, Hiroshi qui a découvert qu’il était un transparent et qui ne peut plus vivre en compagnie d’êtres humains, Yôko qui n’est pas une transparente mais qui a un rôle important dans leur histoire, idem avec le professeur Yamada. Comme il y a sept chapitres, on verra donc 7 tranches de vies de transparents. Par contre, ne vous attendez pas à ce que l’histoire progresse autant que lors des volumes 2 ou 3, l’auteur préférant plus prendre le temps de développer les personnages déjà introduits que d’accélérer la trame principale qui est celle de l’acceptation de plus en plus difficile des transparents de plus en plus nombreux au sein de la société japonaise. Il n’empêche qu’il s’agit d’un excellent volume où on vibre pour les protagonistes tout au long des pages.
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