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| Toute la poussière du chemin |
Bien loin du rêve américain, Wander Antunes et Jaime Martin nous entraînent sur les routes poussiéreuses du sud des États-Unis, à la suite de milliers d'homeless chassés de chez eux par la crise de 1929. L'un d'entre eux, Tom, fuit l'ombre d'un passé que l'on devine douloureux. Misanthrope muré dans le silence et la solitude, il va pourtant accepter de partir à la recherche d'un enfant disparu. Le visage de l'Amérique qu'il va rencontrer, au gré de ses pérégrinations, va être celui de la violence, du racisme et de l'injustice, exacerbés par la crise que traverse le pays.
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  rohagus
| J'avais déjà agréablement remarqué le dessin de Martin Jaime pour "Ce que le vent apporte". J'aime ses couleurs et son encrage qui me rappellent ceux de Ruben Pellejero.
J'avais également déjà remarqué l'aisance de Wander Antunes à raconter des histoires ayant pour décor le sud des USA, avec "Big Bill est mort" par exemple.
Et le mélange de leurs deux talents donne un très bon résultat.
Toute la Poussière du Chemin est une belle plongée dans l'Amérique de la crise de 1929, l'époque des vagabonds à la recherche de travail à la manière des Raisins de la Colère si ce n'est que celui que nous allons suivre ici est en plein Dixie où le racisme et l'injustice sont d'autant plus exacerbés par la situation économique désastreuse. Nous allons donc suivre Tom qui a reçu pour mission de retrouver le jeune fils d'un homme sur le point de mourir et qui va croiser la route de nombre de personnages et de péripéties.
C'est un récit sans concession. Le monde présenté là est dur et réaliste.
Je regrette un peu l'accentuation, qui parait presque artificielle parfois, de la méchanceté de certains personnages, policiers ou notables, qui sont de vrais salauds presque caricaturaux. Mais il est fort possible d'imaginer qu'en ces lieux et en ces temps troublés, les choses ont très bien pu se dérouler précisément ainsi.
En tout cas, c'est un récit fort, dense, à la fois instructif et évocateur. Sa dureté pourra parfois rebuter le lecteur mais cela reste réaliste. Et même la fin, dramatique, laisse échapper une dose d'espoir et de beauté de l'âme humaine.
En outre, comme dit plus haut, la mise en page est très claire et le graphisme régulièrement vraiment beau.
Ce fut donc une belle lecture, cruelle mais aussi touchante qu'intéressante.
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