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| Fujio et Mitsuo, deux ouvriers, n'ont qu'un seul rêve : devenir des champions de jiu-jitsu, un art martial qu'ils pratiquent jour et nuit, y compris pendant leurs heures de travail. Mais leurs rêves s'écroulent quand ils tuent accidentellement leur insupportable patron et partent l'enterrer sur le Fuji Noir, une montagne d'ordures contaminée par des tonnes de déchets plus toxiques les uns que les autres. Un mélange plutôt explosif qui finit par donner naissance à une armée de zombie affamée de chair fraîche qui déferle sur Tokyo. Un combat sans merci commence entre les deux survivants et les assaillants, un combat qui tourne court et voit les deux amis séparés à jamais. Quelques années plus tard, une nouvelle société post-apocalyptique tente de survivre. Pour le meilleur et pour le pire.
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  herbv
| Fujio et Mitsuo profitent de leur pause pour s’entraîner au jiu-jitsu, ce qui n’est pas au goût de leur chef qui commence à les rabaisser plus bas que terre. Agacé par ce comportement, Fujio l’assomme d’un bon coup de batte de baseball. Malheureusement, comme il a frappé un peu trop fort, les deux compères se retrouvent avec un cadavre sur les bras. Il ne leur reste plus qu’à aller enterrer celui-ci au Fuji Noir, une montagne de détritus où tout le monde a pris l’habitude de se débarrasser de tout ce qui l’encombre, y compris des êtres humains plus ou moins morts. Or, par manque de chance, c’est à ce moment que se produit un étrange phénomène. Les morts se lèvent et s’attaquent à toute personne passant à proximité de leurs bras décharnés : les zombies débarquent sur Tôkyô !
Les œuvres issues du magazine de manga alternatif Ax sont rarement traduites en français et IMHO est un des seuls éditeurs francophones à nous en proposer. C’est donc avec une réelle curiosité que l’on ouvre Tokyo Zombie de Yusaku Hanakuma. L’auteur est un spécialiste du style heta-uma, que l’on peut traduire approximativement par maladroit-génial. Cela consiste en un graphisme très lâché, voire enfantin, utilisé volontairement pour des raisons artistiques. Tokyo Zombie met en scène les deux personnages fétiches du mangaka, déjà présents dans de nombreuses histoires courtes écrites auparavant. Si, comme l’auteur l’explique dans sa postface, il s’agit à l’époque de sa plus longue histoire, celle-ci ne fait pourtant que 150 pages. Il est donc évident que le manga se lit vite, d’autant plus rapidement qu’il ne se passe pas grand-chose en réalité. Un premier tiers est consacré à la fuite de Fujio et Mitsuo, les deux seconds à une longue série de combats au sein d’une cité futuriste et esclavagiste.
Ce déséquilibre est malheureux car la première partie est très plaisante à lire grâce à une savoureuse parodie d’histoire de zombies, plutôt trash, avec un humour assez particulier, reposant sur un décalage parfois absurde entre le comportement des personnages et les situations mises en scène. Malheureusement, toute la partie consacrée aux matchs entre humains et zombies est gâchée par une critique sociale sans subtilité qui peine à intéresser, même prise au second degré. Heureusement, le nihilisme qui imprègne les pages aide à ce que l'on ne décroche pas du récit, ce qui est facilité par sa faible longueur. On referme donc l’ouvrage un peu déçu, un peu comme on avait pu l’être avec Jacaranda de Shiriagari Kotobuki, l’autre heta-uma à être arrivé jusqu’à nous.
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