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| Un passager porté disparu |
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  thierry
| Depuis sa plus tendre enfance, le petit Théodore a rêvé de voyages, de mers lointaines... Il veut devenir capitaine, comme son père. Mais les réalités de la vie l'ont enfermé dans le bureau d'une compagnie maritime. Pour tous voyages, il ne voit que défiler les noms de ports lointains où les bateaux de sa compagnie font escale : Jakarta, Buenos Aires, Shangaï...Cela ne suffit pas. Quand son employeur lui propose de partir en formation quelques temps vers la lointaine Indochine, l'occasion est trop belle. Et un beau matin de janvier 1928, il part, suivi comme son ombre par un étrange personnage répondant au nom de Novembre, qui se prétend son destin.
Jusque là, Le Gall avait composé une belle série très nostalgique. Les ombres de Pratt et Hergé plânent sur Théodore Poussin. Son héros possède un petit côté Tintin dans sa simplicité et son innocence. Mais contrairement au reporter du Petit Vingtième, Théodore évolue au fil des rencontres. Il devient un homme, et son apparente transparence du début laisse place à un personnage très attachant. De Pratt, Le Gall a gardé le souffle de l'aventure, le mystère et la passion.
Le canevas est simple, mais la toile de Le Gall est belle. Les ingrédients sont classiques, mais le savoir-faire de l'auteur donne une jolie saveur à cette histoire. Théodore Poussin est une série qui charme.
Mais dans ce sixième tome, il survient un petit miracle !
Après bien des aventures, Théodore rentre enfin chez lui. Un cycle s'achève. Théodore revient à son point de départ, mais est-il vraiment revenu ?
L'album s'ouvre sur le paquebot ramenant Théodore à Dunkerque. Devenu une petite célébrité, il est l'attraction de cette traversée, ce qu'il vit avec un relatif amusement. Ce Théodore engoncé dans son pardessus rappelle le Tintin des débuts. Celui qui se faisait accueillir en héros sur les quais de la gare.
Et voilà que lors d'une escale à Colombo, Théodore disparaît. Pendant trois jours, plus aucune nouvelle, au point qu'on le donne pour mort. Sa famille, à Dunkerque, est sur le point de se résigner lorsqu'on annonce que Théodore a refait surface, comme si de rien était, et arrivera bientôt. Que s'est-il passé lors de ces 3 jours ? Quels secrets a-t-il découvert ?
Tout le talent de Le Gall vient de sa capacité à instiller de l'émotion dans un matériau à priori simple. Il ne rechigne pas à utiliser des McGuffin, comme le livre de Town qui réapparaît après le naufrage lors du tome précédent. Mais il le fait avec suffisamment d'intelligence pour que cela s'intègre parfaitement au récit et lui donne même cette coloration si particulière.
A y regarder de près, ce « passager porté disparu », fin de voyage et fin de cycle, est cousu de fil blanc. Toutes les révélations qui l'émaillent ne sont guère surprenantes. Et pourtant, elles touchent leur cible. Derrière la simplicité apparente de ce récit se cache une oeuvre profonde et personnelle, dans laquelle les réponses importent moins que le voyage. En refermant ce livre, on se rend compte à quel point chaque élément trouve parfaitement sa place, depuis le premier tome. Un beau voyage, vraiment. |
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