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© Casterman

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Terrain vague
ScénarioOda Hideji
DessinOda Hideji
CouleursNoir et Blanc
Année2005
EditeurCasterman
CollectionEcritures
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

 

3 avis

Coacho
Ai-je été déçu ? Que nenni !
Il faut bien entendu se laisser aller à la rêverie dévastatrice que l’auteur nous propose et savoir laisser se perdre sans, justement, perdre le fil !
Oui, je sais, c’est un peu compliqué mais en même temps du niveau d’exigence de cette lecture.
On suit donc la lente descente aux enfer de Réneï, jeune artiste qui tue son temps dans le lit de son professeur, et nous partageons sa vision de la vie.
Une vie où convergent rêve et réalité, où l’on va aux confins de la folie, où les êtres disparus se font envahissants… une forme de maelstrom émotionnel difficile à digérer mais qui reste un moment de lecture particulièrement fort qui ne laisse pas indemne.
Mael
Tiens c’est quoi cette BD ? Connais pas… Hideji Oda non plus, mais la couverture est plutôt jolie, je feuillette.. oué ça a l’air d’être encore un manga très beau mais au scénario barré pas forcément très bien foutu, mais c’est beau quand même allez hop je prend.
Wouw, en effet faut s’accrocher, mais en fait ça se lit bien quand on plonge dedans. Nerei, le personnage principal (on ne peut pas vraiment parler d’héroïne), alterne sans cesse entre le monde réel et son monde étrange onirique, peuplé des morts qui l’ont entouré, d’un étrange Dieu désabusé et d’un roi issue de livre pour enfant. Les interférences entre les deux sont admirablement menées, emportant le lecteur dans une transe macabre et frisant parfois avec une réflexion assez poussée sur la mort (loin des babillages classiques de pré-ado sur le thème qu’on lit d’ordinaire). Il conviendrait aussi d’aborder de nombreux autres aspect, la relation avec son prof âgé de vingt ans de plus qu’elle, la réflexion artistique, les zones d’ombres aussi (l’autre prof est-il mort ou non ?).
La narration est difficile à suivre mais se tient parfaitement dans la globalité. Ce que l’on espère en fait c’est une traduction de la série qui est à l’origine de cet album. Conçu pour se lire à part il s’insère dans le cadre d’une longue série sur le monde de Nerei, on y trouverai sans doute quelques clefs. Cela étant le graphisme étant assez original et vraiment séduisant, admirablement contrasté dans le cas du petit roi, sert donc un scénario qui m’a convaincu, et où j’ai pu retrouver des thèmes chers au grand Lewis Carroll dans ses chef d’œuvres aliciens.
Pourquoi pas coup de cœur alors ? Pour l’adaptation. Je me fout des gueguerres et débats sur écritures/Kstr/Futuropolis tant qu’il y a de bons bouquins mais là il y a trop d’imperfections. Le sens de lecture a été remis à l’occidental, déjà ça me gène un peu mais bon je ne suis pas assez puriste pour que ce soit intolérable, mais le problème c’est que là ou certaines pages ont étés remises dans notre sens de lecture les cases non. Ce qui fait que si le sens de lecture des pages est bien de gauche à droite il arrive parfois que ce ne soit pas le cas des cases ! Ha cela s’ajoute une police de caractère assez laide mais qui passe quand même, sauf que le texte semble vraiment posé au hasard, parfois sur des endroits sombre le rendant difficile à déchiffrer. Mais le pire, et qui ‘ma vraiment énervé, reste que dès fois nous avons des bulles toute vide et le texte à côté car trop grand pour entrer dans la case. mais dans ce cas on agrandi la bulle je sais pas ! On laisse pas des bulles vide et le texte à côté, c’est vraiment aberrant ! La traduction j’en dirais rien, je ne parle pas japonais donc j’y connais rien. Mais c’est vraiment dommage quand on a la prétention de faire de beaux objets de les rater. À 13 euros le bouquin ce devrait être un minimum…
Enfin bon, actuellement on a pas mieux pour découvrir cette historie qui vaut quand même le détour. Si vous voulez juste découvrir l’auteur elle a fait 2 bouquins chez Sakka, le respect de l’œuvre y sera peut être plus grand (quoiqu’il y a toujours Casterman derrière) mais je sais pas ce que ça vaut je l’ai pas lu… En somme en bon bouquin, qui change de ce que l’on a l’habitude de lire, qui change aussi des Bandes Dessinées qui se veulent intellos et qui sont justes chiantes. C’est intelligent, beau, onirique.. à découvrir malgré le gâchis éditorial.
herbv
Le terrain vague fait partie de cette nouvelle génération de bandes dessinées nommées abusivement "manga". En effet, même si son auteur est japonais, c’est pour Casterman et sa collection Ecritures que cette œuvre a été réalisée, comme le montre le sens de lecture. Notons qu’il en est de même pour le recueil Japon sorti en même temps dans la même collection. Ces deux parutions rejoignent-elles pour autant les "mangas" américains, allemands, français qui se retrouvent ainsi catalogués par abus de langage ? Après tout l’éditeur Casterman ne le fait pas, préférant parler de « créations internationales en sens de lecture gauche-droite, par quelques-uns des meilleurs auteurs européens et japonais de bande dessinée ». Mais dans l’esprit du public, il s’agit bel et bien de manga. Les puristes des catégorisations n’y trouveront peut-être pas leur compte, les autres se contenteront d’apprécier, ou pas, ces nouveaux titres hybrides car "qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse". Le problème est que, jusqu’ici, tous les "faux mangas" proposés se sont révélés être plutôt décevants, leurs qualités n’étant pas convaincantes alors que leur défauts plutôt nombreux. Mais qu’en est-il de ce titre qui a l’avantage d’être conçu par un mangaka ?

Très rapidement, le lecteur de Dispersion reconnaîtra la touche de Hideji Oda : le dessin est très similaire, sorte de mélange de crayonné et de dessin moyennement maîtrisé. Mais on s’y fait rapidement pour se concentrer sur l’histoire proprement dite. Malheureusement, la narration est toujours aussi confuse que le titre susnommé et il en résulte une œuvre brouillonne, certes avec des idées et des situations intéressantes. De ce fait, on risque d’avoir beaucoup de mal à s’immerger dans l’histoire passé la vingtième planche, à s’intéresser, à se sentir concerné par les états d’âmes de Réneï. Surtout qu’en plus d’une narration très brouillonne, on peut reprocher à l’auteur de faire tenir des propos souvent assez lourds à ses personnages. Et comme les parties oniriques ne sont pas réellement plus légères à lire du fait de leur grande confusion, il est vraiment difficile d’aller au bout des 188 pages de l’œuvre. Il est certain que les rêves sont confus de par leur nature mais on ne peut pas dire que cela aide le lecteur à apprécier Le terrain vague.

Il reste quant même quelques points positifs comme le traitement de la relation entre Réneï et Koga, le professeur d’art, ainsi que des jalousies qui en résultent. Il en est de même avec la façon qu’a Réneï de vivre la perte de Kaya, son amie qui s’est suicidée, de Karéru, son demi-frère décédé, et de Ryôta dont le frère jumeau a été tué dans une bagarre. Regrets, auto-accusation, attirance pour la mort définissent bien l’état d’esprit rencontré tout au long de cette bande dessinée. Et n’oublions pas une retranscription intéressante des affres de la création et des conséquences de son propre vécu sur son œuvre artistique. A noter aussi une bonne adaptation des textes en version française, dans un style assez guindé qui renforce l’atmosphère déprimante de l’histoire. Malheureusement, c’est très insuffisant pour dire que ce titre est une réussite. Si vous avez aimé Dispersion, vous pourrez éventuellement apprécier Le terrain vague et si vous n’avez pas aimé, il n’y a que très peu de chances que vous appréciez ce nouveau titre de Hideji Oda.
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