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ingweil
| Je suis Sunny de manière assez distendue (par rapport aux précédentes séries de Matsumoto dont j'attendais la sortie d'un nouveau titre avec bien plus d'impatience) et je me demandais avant la lecture de ce tome si elle en valait bien la peine. Il n'y a rien à redire sur les tomes précédents ; mais je me demandais si les lignes narratives n'avaient pas été largement épuisées. Et j'ai encore été bluffé par le talent de conteur de Matsumoto.
On peut se permettre d'oublier tout ce qui s'est passé dans les volumes précédents ; la mélodie de l'histoire, on la connaît dès le 1er tome : comment vivre quand on est un enfant dans un foyer. La formidable réussite de cette série atypique dans la bibliographie de Matsumoto (lui-même auteur largement atypique) tient dans la construction sensible d'un parcours particulier. L'immense talent de Matsumoto est mise en évidence par sa capacité à ne pas réduire un épisode à une situation mais à décrire un personnage, avec son vécu (douloureux souvent), son approche particulière et sa réponse particulière. Les gamins, comme les quelques adultes qui traversent le récit, ne sont pas une illustration d'un phénomène (enfant orphelin, enfant de parents divorcés, enfant de SDF...) mais existent en eux-mêmes. Le message véhiculé par cette œuvre est que l'on peut trouver quelque chose d'attachant dans n'importe qui pour peu que l'on veuille bien prendre le temps de vivre avec eux.
C'est une expérience extrêmement touchante que de partager la vie de ces personnages, qui offre un regard distancié sur la société actuelle, loin de la recherche de valeurs spécifiques, cherchant simplement à vivre, à échanger avec leurs proches, leur famille d'adoption. |
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