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| Sumato, un petit chat rêveur, et Herbie, une grande brute usée par différents abus, sont les deux meilleurs amis du monde. Un jour, ils quittent leur quotidien pour une longue fuite en avant, dans l’espoir de pouvoir vivre de leur passion, la musique. Mais Sumato a une autre raison de faire ce voyage: retrouver Sally, chanteuse magnifique mais rongée par la solitude.
C'est surtout l'histoire de gens qui, gagnés par une lassitude de la vie, décident de prendre des chemins de traverses... |
  Coacho
| Le voyage dans la collection « Blandice » de Paquet continue…
Suite de mon périple, le deuxième album de Renaud Dillies : « Sumato ».
Mise en condition nécessaire…
Barbe de 3 jours, volutes de fumée, nostalgie, désespoir et tendresse en atmosphère, une voix éraillée et quelques personnes avachies sur des tables, trompant leur ennui en sirotant un vieux bourbon, le décor de Sumato est planté.
Quelle est le fil de cette histoire ?
Une histoire d’amitié, qui se solidifie dans l’affrontement, dans la détresse, et qui trouve un dénominateur commun par la fusion du son de la guitare de Sumato et de celui de l’harmonica d’Herbie.
Origines diverses, mais quête du présent semblable, ils vont tenter leur chance dans un Festival de Jazz, Herbie désireux de faire triompher sa musique, Sumato désireux d’accomplir son amour, tombé froidement mais avec puissance, lorsque Sally lui est apparue pour la première fois.
Voilà, c’est tout… Quoi me direz-vous ? C’est tout ?!
Oui, mais après, c’est le talent qui parle…
Celui de Renaud Dillies qui distille savamment les ingrédients d’un road-trip sentimental avec la maestria d’un chef d’orchestre.
Les cases sont aérées, et parfois prennent toute la page, donnant un rythme que nous lui avions connu déjà dans Betty Blues.
Une amitié forte, des non-dits, un espoir, comme l’afflux de sang du coup de foudre de Sumato pour Sally, sur un fond de jazz très palpable…
Mais, sans rien révéler du déroulement de l’histoire, ce jazz va se transformer en blues…
John Lee Hooker (pas le ventripotent policier de l’éponyme série !), BB King, Big Bill Bronzy, Champion Jack Dupree, Lightnin’ Hopkins, ils sont tous là, on le ressent.
Et le mentor de Sally, Sonny, me semble être un hommage déguisé au grand Sonny Boy Williamson, mais ça, ce n’est que mon interprétation !
Ce Sonny qui, à son tour rongé par la tristesse, laissera ses doigts pianoter langoureusement sur son piano, dans une pièce ravagée par sa colère, qui n’est pas sans rappeler la crise de Pink dans « The Wall », et qui est pour moi un moment graphique de toute beauté, presque magique… Le son est là… On l’entend…
Alors la fable s’achèvera par un triste paradoxe d’un bonheur retrouvé pour Sumato, et par la tristesse d’une perte chère, très chère, qui donnera encore plus d’âme, à n’en point douter, au compositeur, au bluesman, car cette musique, c’est avant tout une émotion, et « Sumato » est une partition sans fausse note…
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