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© Le Seuil

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Stigmates
ScénarioMattotti Lorenzo | Piersanti Claudio
DessinMattotti Lorenzo
CouleursNoir et Blanc
Année1998
EditeurLe Seuil
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

Autre publication:

Stigmates dans Le retour de Dieu

 

2 avis

MR_Claude
P. n'a rien d'un saint, bien au contraire. Semi-marginal, gros buveur, pas franchement bon... et pourtant au réveil d'un cauchemar d'ivrogne, il se retrouve les mains en sang, les paumes ouvertes par des blessures qui ne cicatrisent pas. Des stigmates? Un signe? Et pour quelle existence?

Stigmates est une transposition très personnelle des thématiques bibliques (la Passion du Christ), une variation sur le mythe de Saint François d'Assises. P. n'est pas un héros, pas même un exemple. Et mener ce personnage presque fade, terriblement ordinaire, sur des voies messianiques, relevait d'un pari audacieux emporté haut la main.
Le parallèle est évident mais jamais démonstratif, jamais gratuit. Ces stigmates sont d'abord vécues comme une malédiction. Ce Dieu à qui l'on n'avait jamais rien demandé, que venait-il faire dans cette histoire? Et pourquoi choisir P. ivrogne plutôt brutal? Pour quele rédemption, lui pour qui cela ne veut rien dire? Comment accepter de vivre avec ces marques que tous voient d'origine divine? Car c'est de cela qu'il s'agit. Apprendre à vivre, à s'accepter, n'être qu'un homme mais en être un.



P. commence par fuir ces voisins qui le harcèlent de demandes de miracles, par fuir cette malédiction qui l'isole encore plus (plus de voisins, plus de travail...).
Et puis il y a une rencontre, des gens qui semblent l'accepter, avec lesquels il fait en sorte de prendre les stigmates pour ce qu'elles sont. Donnant de l'amour et de l'espoir aux gens, il en reçoit en retour. Jusqu'à la vengeance et au déluge en guise de punition.
Fou, prostré, il renonce au monde des hommes. Dieu lui a donné des stigmates, on a voulu croire en lui; on a voulu le tuer, Dieu a tué son humanité.
Enfin vient la résurrection, lente, par l'amour pieux d'une religieuse qui croira en lui malgré tout, qui verra l'homme caché dans ses yeux. Une résurrection mystique au terme d'un parcours initiatique, pour passer du monde des morts à celui des vivants. Une résurrection pour enfin être accepté, s'accepter, et accepter le rôle qui nous est assigné, et non plus faire semblant, ni le faire pour de mauvaises raisons.

Mattotti livre des planches à l'image des variations d'intensité de l'histoire, d'un trait griffoné, rapide, caricatural jusqu'au grotesque, pour la misère et la crasse du début, on passe à une vision plus apaisée, plus en contrastes, mais toujours enlevée. Jusqu'à la violence de l'agression, puis le déchainement des eaux, aux grandes hachures nerveuses, et sombres, au découpage haletant dans cette descente en enfer, qui se termine en pleine lumière sur une tombe dans un cimetière. Et enfin, il donne à la renaissance de P. la tonalité mystique adéquate avec des images presque abstraites, épurées, et finalement vraiment apaisées.



Du grand art de bout en bout, dans un récit où le mysticisme n'a rien de religieux, mais est au contraire profondément humain. Une quête initiatique pour P. qui sera aussi le révélateur des gens qui l'entourent, ceux qui le rejettent, ceux qui ont besoin de croire en ses miracles, Lorena, qui, consciente du blasphème vivra son malheur comme une punition divine (justifiant ainsi les eaux furieuses), la religieuse qui fera tout pour éveiller celui qui n'a plus rien d'humain, par foi en Dieu... et en l'homme.
Coacho
Je ne pense pas être de taille à écrire quoi que ce soit de cohérent qui puisse être à la hauteur de Stigmates, un livre que j’avais dans ma bibliothèque depuis si longtemps et que j’avais toujours refusé de lire…
Pourquoi ? Je l’ignore… Peur d’un trait trop violent, d’un propos trop percutant ?
Mais bon sang, c’est magnifique !
Une adaptation très personnelle de thèmes bibliques connus de tous, mais qui vous percute de plein fouet, vous bouleversant, vous ravageant.
Le personnage principal est un marginal, vivant de peu, alcoolique, n’attendant plus rien de la vie jusqu’au jour où, par on ne sait quel miracle, ses mains s’ouvrent et le sang coule…
Ces stigmates lui valent une vénération qui le font fuir plus encore et contribuent à l’isoler définitivement, avant de rencontrer de salvateurs forains.
Mais là encore, et toujours à cause de ses stigmates, sa vie basculera définitivement et il se fermera dans un mutisme insondable.
Jusqu’à ce que…
Accablement, rédemption, souffrance, et résurrection, voilà l’histoire de la vie, de sa vie, pas très généreuse avec lui, mais qui pourtant, saura le reconduire à la place qui est la sienne.
Le dessin de Lorenzo Mattotti, génie italien, vous agrippe pour vous balancer de gauche à droite sans ménagement, vous fait mal, vous irrite, vous assaille.
Le trait est sombre, nerveux, puissant, et rythme le récit en phases qu’il faut savoir respecter pour mieux savoir prendre sa respiration.
C’est brillant, hypnotique, et ce livre est bien le chef-d’œuvre annoncé.
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