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| Stevenson, le pirate intérieur |
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  Mael
| En 1946, René Follet a 15 ans et illustre L’Île au trésor en vignettes pour une marque de chocolat. Ce premier travail professionnel lance un jeune dessinateur qui passera par toutes les grandes revues jeunesse de l’époque : OK, Plein Jeu (fameuse revue scoute belge) puis Tintin et Spirou où sa carrière démarra vraiment avec les aventures d’Ivan Zourine (avec Jacques Stocquart), Les Belles histoires de l’Oncle Paul (avec Joly) ou SOS Bagarreur (avec Maurice Tillieux)… Peu à peu il s’affirmera comme l’une des plumes les plus élégantes du dessin réaliste français, réussissant à affirmer une identité propre là où la plupart peinent à être originaux.
Riche d’une longue carrière d’auteur-illustrateur, admiré par ses pairs, Follet n’a jamais oublié le récit fondateur de sa carrière. Plus de soixante ans après, le voilà qui revient vers Robert Louis Stevenson pour une biographie enivrante. Sur un scénario habile de Rodolphe, on découvre un écrivain à part, petit Écossais combattant depuis toujours la maladie qui l’empêche de vivre l’aventure dont il rêve.
Alors l’imagination prend le relais, et la vie fantasmatique de Stevenson s’incarne à travers des poèmes et romans à succès. Malgré ses poumons fragiles, il entame une vie de grand voyageur : la France et ses fameuses Cévennes, les États-Unis – par amour –, l’Amérique du Sud et Samoa, où il décédera d’apoplexie à 44 ans dans sa grande maison, aux milieux des indigènes qui l’avaient désigné chef de tribu.
René Follet illustre avec une ferveur communicative cette vie pleine de fulgurance, romanesque à souhait, admirablement mise en scène par des allers-retours permanents entre l’homme et l’œuvre. Réalisé en couleurs directes presque surannées, l’album évoque les illustrations anciennes, une référence agréable même si le trait de Follet n’est jamais plus beau qu’en noir et blanc.
Pour accompagner cette belle biographie, Dupuis a eu la bonne idée d’éditer également une version de L’Île au trésor illustrée par René Follet, dans la plus pure tradition du roman d’aventures. Utilisant la traduction de référence du surréaliste Théo Varlet, le livre contient six fresques au lavis du dessinateur et est préfacé par Rodolphe, bouclant naturellement le dialogue entamé entre Stevenson et son œuvre.
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