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  thierry
| Starchild est un livre né dans la douleur. Un livre qui n'aurait jamais pu exister sans l'obstination de son auteur, James A Owen, et certainement pas dans une structure éditoriale traditionnelle. A l'instar de Cerebus de Dave Sim ou de Bone de Jeff Smith, Starchild est un livre autoédité. Outre l'indépendance créatrice que l'autoédition garantit à l'auteur, cela permit aussi d'éviter l’annulation de cette série, suite aux problèmes que connut Owen lors de sa réalisation.
Starchild est un livre qui se mérite. Il ne se dévoile pas facilement, et demande une attention particulière de la part du lecteur. Loin des schémas narratifs classiques, Owen préfère une narration transversale, mélangeant les époques et les personnages. Chaque chapitre apporte quelques pièces de plus que le lecteur doit remettre en ordre pour saisir tous les détails d'une intrigue complexe. Starchild est un livre sur la magie. Non la magie frelatée des mages et sorcières, Starchild s'apparente plus à la magie des mots et des histoires chères à Neil Gaiman. En guise de clins d'oeil, et il y en a de nombreux dans Starchild, on rencontre un Little Neil dont l'origine ne fait aucun doute.
Mais on y trouve aussi des références aussi diverses que Sin City, Cerebus, Young Frankenstein...
Starchild est un livre païen, peuplé de créatures magiques, pareilles à celles célébrées par Shakespeare. Les forces de la nature semblent ponctuer l'histoire, à coup de tonnerre et de rafales de vents.
Le principal défaut de Starchild est inhérent à la difficulté de sa genèse. Les premiers chapitres ne sont pas encore pleinement maîtrisés et en regard des derniers chapitres, on sent les progrès énormes effectués par Owen au cours des années. D'autant que son travail sur l'aspect visuel du livre est impressionnant. L'influence de Bernie Wrightson est transparente et assumée, ainsi que les illustrateurs classiques de la fin du XIXe siècle, qui maîtrisaient l'art des hachures et pouvait instiller une atmosphère incroyable dans une seule illustration.
Starchild n'est sans doute pas un livre parfait. Il a pourtant de quoi enthousiasmer celui qui désire s'écarter des chemins balisés de la bande dessinée. Le style est sans doute désuet et l'intrigue compliquée. Mais pour qui ne lâche pas le précieux fil d'Ariane, le voyage que propose James A Owen lui laissera une impression durable.
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