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| Autre publication: |
  lanjingling
| Un album scandaleux! Pour traiter d'un sujet a la mode (robotisation, déshumanisation, perte de tous repères ici), il faut soit y apporter des idées originales (aucune ici), soit en faire un traitement au moins efficace: le scénario-thriller, tenu en moins de 30 pages, aurait fonctionné: un bon thriller est toujours ressérre, pour en faire un 44 pages standard on y ajoute de l'humour, une atmosphère, des sentiments réels... Je n'ai trouve que des clichés (la nuit, la pluie ) plaqués artificiellement, les auteurs ayant été incapables de créer une ambiance sans eux.
Quand à vouloir faire un dessin plus réaliste pour créer une histoire plus adulte, quelle idée naive: c'est le fond qui donne la forme, pas le contraire. Calvo dans "La bête est morte" (je prends un exemple chez les morts pour ne vexer personne) a fabriqué une histoire poignante, réaliste et tous publics (et pas seulement "adulte") avec un dessin disneyen. Et si les auteurs ont une volonté de faire plus actuel, qu'ils lorgnent du coté des auteurs japonais, passés maitres dans le changement de style permanent selon les besoins de l'histoire.
Enfin, ce qui caractérise la série Spirou, c'est de toujours balancer d'une frontière à l'autre, de mélanger les opposés: la pointe de la science provient de simples champignons, la haute technologie se retrouve à la campagne, les animaux sont humanisés en gardant une nature tout animale, le jeu-obstination de Spirou à garder son costume, ou au moins à s'habiller en rouge à la limite de situations impossibles... "La machine qui rêve" est un album d'une quelconque série d'aventures, d'où tout rêve et tout humour a été chassé. A de tels parents indignes que sont les auteurs de cet album, on devrait retirer la garde de l'enfant (tant mieux, c'est fait!) |
jean loup
| Il en aura fallu, du courage, pour sortir un tel album. Quand on est un scénariste reconnu et talentueux, à la tête de séries phares comme Soda, Le petit Spirou ou Spirou et Fantasio, on peut vivre sur ses lauriers et alimenter chaque série pour que les ventes ne se tassent pas. Mais Philippe Tome, visiblement peu enclin à vivre de routine, opère carrément une petite révolution avec ce 46e épisode d'un héros-institution qui, faut-il le rappeler, donna son nom à l'un des principaux hebdomadaires BD.
Le ton est réaliste, noir, presque sans humour. Le dessin de Janry, sans renier Franquin, se fait plus sombre, moins en rondeur. L'abandon du surnom de Seccotine (son prénom, qu'on se le dise, c'est Sophie !) est un exemple révélateur : Spirou garde un pied dans la sphère "enfantine" mais l'autre est désormais dans un monde plus réel.
Le scénario est très bon (Tome nous en a donné l'habitude : relisez "Berceuse assassine"), le dessin témoigne d'une maîtrise parfaite. Ce Spirou-là est un très bon cru. Et si on ne l'aime pas, il faut reconnaître aux auteurs une audace peu courante dans le monde de la BD.
On attend le prochain (signé Morvan) avec impatience pour voir quelle sera l'évolution. Dommage, en tout cas, que Tome ait lâché l'affaire : visiblement, être audacieux n'est pas forcément une bonne affaire. |
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