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  ingweil
| À mes yeux, l'un des meilleurs Spirou & Fantasio.
Je reprocherais souvent à Tome & Janry de vouloir à tout prix lier Spirou & Fantasio à un univers « réel », tout du moins de vouloir rendre tangible leur existence. Spirou & Fantasio ont des problèmes d'argent (Spirou & Fantasio à New-York), Spirou & Fantasio cherchent l'amour (Luna Fatale), Spirou & Fantasio se confrontent à leur public (La frousse aux trousses). Cette volonté d'introduire chaque aventure par une péripétie un brin sordide, tout au moins démystifiant est au mieux maladroite, au pire lourdingue.
Ici, l'incipit a déjà été posé, avantage du dyptique. On peut donc se focaliser sereinement sur l'aventure pour l'aventure, sans se perdre en justification pénible (on a cassé la machine à laver, nous voilà obligés d'aller faire un tour à New-York casser du méchant.) Le dégommage des codes propres au personnage Dupuis à destination des moins de 15 ans peut commencer et il est assez jubilatoire : la baston entre nos deux frères d'arme à coup de squelette constitue alors le passage le plus irrévérencieux envers cette tradition franco-belge un peu rigide dans laquelle les différents successeurs de Franquin s'étaient laissé enfermer.
La réussite la plus flagrante (surtout à la lecture des indigestes suites estampillées Morvan ou Vehlmann) réside dans cette volonté de ne pas trop sacrifier au texte, et d'appuyer sur un dessin à son apogée : la scène mythique du sauvetage du Spirou par Fantasio, avec cette surimpression magnifique et magnifiée, tout ceci étant désacralisé dans la case suivante quand Spip manque de se faire écrabouiller, le personnage jouant ainsi pleinement la partition du recul adulte.
Loin du clivant Machine qui rêve (que j'ai aussi beaucoup aimé mais qui a trop divisé pour être apprécié à sa juste valeur dans le cheminement de Tome & Janry), le duo signe ici son plus bel ouvrage. À mes yeux, l'un des meilleurs Spirou & Fantasio., disais-je. |
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