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| Marv se réveille un matin avec un cadavre dans son lit. Poursuivi par la police et de mystérieux hommes de mains, Marv va enquêter pour découvrir les assassins de Goldie. |
  Oslonovitch
| Quelle émotion! Cette BD est plus qu'une BD, c'est un véritable chef d'oeuvre à elle seule! Frank Miller est un virtuose du Noir & Blanc et ses dessins sont hallucinants.
Ce 1er tome m'a littéralement secoué les mirettes. Marv est une force de la nature qu'il ne vaut mieux pas contrarier, rappelant certains personnages dignes du grand James Ellroy, ou des héros taciturnes et solitaires comme le cinéma en compte tant... Oui c'est une grosse brute, oui il a un grain de folie mais il a des convictions et dans la ville du pêché, c'est ce qui le rend d'autant plus attachant.
A la manière des polars US des années 50 ou des créations cinématographiques de Clint Eastwood, la femme occupe dans Sin City une place quelque part entre la pute et la nonne. Mais elle en est d'autant plus impliquée doublement dans le récit. A côté d'elle (d'elles) les malfrats corrompus sont subversifs et détestables à souhait, et la haine de Marv est si palpable qu'on pourrait la toucher du doigt juste en posant la main sur ces planches N&B où Miller nous démontre tout son génie. Maniant les ombres comme personne, il crée une atmosphère unique, lourde et violente, sans en faire l'apologie mais en s'en servant pour dénoncer la violence plus horrible encore, celle de la démagogie et de l'hypocrisie humaine...
Chapeau bas ! |
jc
| Sin City est un chef d’œuvre, quelle ambiance !
Cette ambiance est du aux techniques si particulières employées par Miller pour la narration et le graphisme.
Le dessin sublime est fait d’aplats de noir et de blanc. La narration à la première personne, celle attachante de "Marv" grosse brute sans pitié est fantastique.
Je me suis régalé à suivre Marv dans sa vengeance avec ses doutes et ses certitudes. C’est rondement mené, subliment mis en scène. Certains passages m’ont marqué, notamment le passage sous la pluie lorsque Marv crapahutant dans la forêt essaye de remettre en place les événements qui l’ont amené jusque là. Ces pages sont (pour moi) l’exemple même de l’excellence du graphisme et de la narration.
Sin City est une BD sans concession, noire, violante qui repousse les limites du genre policier /thriller. |
Matt Murdock
| Relire Sin City de Frank Miller, avant d'aller voir le film. En voilà une drôle d'idée qui me plonge dans une forme de nostalgie. Je me souviens, j'étais au lycée, en train de farfouiller dans un vendeur de comics Lyonnais (Bouledingue pour les connaisseurs) lorsque le choc arriva, Sin City de Frank Miller, je repensais alors aux aventures de Daredevil, du Dark Knight, de Ronin (sorti alors chez Zenda en France) en attrapant l'album, et en me demandant à quoi ça pouvait ressembler du polar en N&B par Miller. D'autant plus que ça faisait presque 2 ans que Miller n'avait plus rien fait, suite à ses déboires dans sa tentative de percer à Hollywood. Je commence à lire l'histoire, Marv, Goldie morte mystérieusement, les flics qui déboulent, la fuite effrénée de Marv, et sa revanche ultra-violente. Après une lecture complète, je pris une grosse claque, et devins un véritable Miller-Maniaque (au point d'acheter son Robocop vs Terminator, c'est dire !).
Alors bien sur, au fil du temps la série s'est dégradée, les autres histoires se répètent, Miller s'enferme dans les clichés qu'il vient de créer, et le dessins devient de moins en moins bon. Mais à chaque déception face aux travaux de Miller, je reste toujours épaté par ce premier tome de Sin City. Entre la vengeance désespérée de Marv, comme une sorte de fuite en avant, dopée sous influences Ellroyenne, période Dahlia Noir. Bien sur Miller utilise la mort de Goldie, pour justifier l'ultra-violence de Marv (on a droit à des combats à la hache, avec décapitation, démembrement à la scie, tortures diverses). Mais Miller, en bon fabriquant de comics, réussit à rendre tout cela parfaitement captivant, d'abord avec les dessins en N&B, beaucoup plus soignés qu'à l'accoutumé, passant allégrement d'un style très réaliste (voir la scène où Marv se réveille après sa nuit avec Goldie), à un autre beaucoup plus abstrait, comme les scènes où Marv est inconscient. Et surtout Miller étire beaucoup son récit en cassant un petit peu le format du comics (pas autant qu'un Will Eisner non plus, faut pas déconner quand même !). Beaucoup de passage étant quasiment des illustrations (Marv qui cours sur les toits, Nancy qui danse, Marv sous la pluie). Sans oublier la "voie-off", où Miller écrit des pages et des pages, rien que pour nous plonger dans les pensées de son (anti-)héros. Du coup on a peur sur les passages de la ferme, on est effrayé lorsque Marv découvre le coupable, Kevin véritable serial killer sponsorisé par le clergé, on est pris à la gorge lors des bastons entre Marv et Kevin.
Bien sur il y a bien quelques réserves, avec le recul, Sin City y perdrait beaucoup en intérêt sans le style de Miller, qui a su dynamiter les règles du polar avec la force qu'il a su tirer de ces comics. De même pour le côté violence gratuite, toujours véhiculé avec une bonne dose d'ambiguïté douteuse, mais on en avait l'habitude déjà, ne serait-ce qu'avec Dark Knight ou Daredevil. Mais malgré tout, Sin City reste pour moi la BD ultime de Miller (avec ses collaborations avec Mazzucchelli), son chant du cygne, le truc inégalé qu'il n'a pas su par la suite dépasser. |
Thierry
| Je viens de relire Sin City de Frank Miller. Il convient de remettre les choses dans leur contexte. Mon premier contact avec l'univers de Sin City remonte a une époque ou la bande dessinée restait pour moi indubitablement marquée par le format 46 planches couleurs et ou les expérimentations formelles les plus radicales que j'avais rencontrées se limitaient a François Schuiten ou Andreas. Lorsque j'avais acheté "Booze, Broads, & Bullets ", appâté par cette magnifique couverture, autant dire que ce fut pour moi un choc énorme.
Miller dynamitait littéralement les conventions auxquelles j'étais confortablement habitué. La noirceur des intrigues conjuguée a la virtuosité graphique de Miller me fit l'effet d'un direct a l'estomac.
J'ai ensuite continue d'explorer l'univers de "Sin City", lisant finalement ce premier chapitre en dernier lieu. L'effet de surprise était passé. L'univers de Sin City ne sert que de terrain de jeu a Frank Miller, lui permettant de se livrer a un exercice de style purement formel.Il multiplie les planches d'anthologie, mais au service d'intrigues pour le moins légères, a l'ambiguïté plus qu'affirmée.
Sin City, ville fantasmée, plutôt cauchemardée, semble n'être composée que d'impasses poisseuses, de bas-fonds puants, de ruelles sombres aux recoins dissimulant a peine les pires épaves que l'humanité puisse porter. Aux confins de la cité. de riches propriétés appartenant a de "respectables" notables, dont les vices n'ont rien a envier a ceux de la pire racaille qui peuple les rues de la ville. Sin City est une créature de la nuit, hantée par des ombres tourmentées.
Parmi elles, voici Marvin, brute épaisse toute étonnée que la sublime Goldie se soit offerte a lui. Mais au matin, Goldie gît sans vie a ses cotes. Assassinée dans son sommeil, au nez et a la barbe du colosse. A peine a-t-il le temps de réaliser la situation que les sirènes de police le mettent en alerte. Il doit d'abord sauver sa peau, avant de se lancer dans une vendetta sans pitié. Qui a tué Goldie, qui fut si gentille avec lui ? Et surtout pourquoi ? A défaut d'être malin, Marvin sait se montrer très persuasif.
L'intrigue est simple, voire simpliste. Miller joue a fond la carte de l'outrance. Violence extrême, amoralité totale, cruauté sans limite... si la forme est brillante, elle dissimule mal les limites de l'entreprise. Miller brosse un portrait plus noir que noir de la condition humaine. Entre petits malfrats et truands en col blanc (ou soutane dans le cas qui nous préoccupe), il n'a que faire d'un quelconque discours moraliste (quoiqu'à lire ses déclarations tapageuses sur un prochain Batman qui botterait le cul de Ben Laden...). Sin City n'a d'autre prétention que celle de bombe graphique. Ni morale, ni jugement. Mais a force de répéter inlassablement les mêmes schémas, Miller s'autoparodie sans fin. Que gagne-t-il a animer encore et encore cet univers glauque, sans jamais prendre le moindre recul ? Ses autres récits dans l'univers de Sin City n'apportent rien de fondamentalement neufs. Tous relèvent de la variations sur le même thème. La seule évolution notable fut l'introduction de la couleur. De même. le film qui en fut tiré par Roberto Rodriguez, passe le choc visuel réel, souffre de cette même faiblesse. In n'y a aucun enjeu dans "Sin City", si ce n'est la virtuosité graphique bien réelle. |
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