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  herbv
| Wakana Gojo est un lycéen plutôt solitaire. Il faut dire que sa passion pour la confection des poupées traditionnelles japonaises n’est pas banale et n’est pas partagée par ses nouveaux camarades de classe. C'est une passion solitaire depuis déjà l'école primaire et le collège. De plus, il est encore plus difficile de se socialiser quand on a perdu ses parents et que l’on doit vivre avec son grand-père, un artisan reconnu qui lui a transmis cet amour pour les poupées précieuses. Il est nécessaire de consacrer énormément de temps pour se perfectionner et arriver à créer de véritables œuvres d’art. De son côté, Marine Kitagawa est l'une des filles les plus populaires de l’établissement scolaire. Extrêmement mignonne, soignée, intelligente, extravertie, amicale et pleine d’énergie, elle n’a aucune difficulté à établir des relations amicales avec ses congénères.
Pourtant, les deux vont être amenés à passer beaucoup de temps ensemble. En effet, il existe un point commun entre ces deux êtres qui semblent vivre dans des mondes différents. L’un et l’autre ont une passion peu avouable : Wakana est un couturier accompli en vêtements de poupées, une compétence féminine, n’est-ce pas ? Quant à Marine, elle est fan d’animés mais aussi de jeux vidéo, notamment de dating games érotiques, passion peu banale pour une jeune fille, pour ne pas dire anormale, hein ! Surtout, elle rêve de pouvoir incarner son personnage préféré, Shizuku Kuroe du jeu Sexy Miracle 2, L’Académie pour filles La Vierge fidèle et les demoiselles du club de masochisme. Problème : Marine est incapable de confectionner le moindre vêtement. Qu’à cela ne tienne, Wakana est là ! En fait, ils étaient faits pour se rencontrer malgré leurs différences apparentes...
Le premier tome de Sexy Cosply Doll introduit donc les deux personnages principaux de la série : Wakana et Marine. Le premier est donc un solitaire. Cet isolement est encore explicable par un véritable traumatisme enfantin, lorsqu’une de ses camarades le rejeta car il aimait les poupées. Depuis des années, il consacre tous ses loisirs à apprendre à peindre des têtes de poupées traditionnelles, les poupées « hina », celles utilisées pour la fête du même nom. Il est donc l’archétype du lycéen peu sûr de lui mais qui possède un talent caché. Seulement, cette capacité extraordinaire l’est surtout parce qu’il s’agit d’une activité dite féminine. Voilà qui casse complètement ce modèle issu du shônen manga. Wakama nous rappelle le héros d’Otomen, Asuka Masamune, qui est féru de « trucs de fille » comme la couture et la cuisine, sans que cela remette en cause sa virilité.
Le second protagoniste, Marine, est tout l’inverse. Sa joie de vivre et son enthousiasme sont en total contraste. Néanmoins, il ne faudrait pas penser qu’elle représente la lycéenne populaire typique qui ne pense qu’à plaire. De plus, elle aborde plusieurs caractéristiques des kogals, ces jeunes filles branchées. En effet, ses cheveux sont manifestement décolorés, elle porte de multiples piercings à l’oreille, sa jupe est extrêmement courte, sa mise est très soignée. Elle fait penser à Matsui, la camarade sexy d’Asai, l’héroïne de la série Otaku Girl, ces différentes jeunes filles étant de véritables amatrices de manga et d’animés, ce qui est un handicap certain dans la société fermée d’un lycée japonais. Toutefois, ça ne signifie pas qu’elle soit écervelée ; ça ne signifie pas ce que soit une jeune fille facile. Loin de là. Rapidement, nous nous apercevons qu’elle a les pieds sur terre et qu’elle est plutôt ingénue dans le domaine sentimental.
Formellement, Sexy Cosply Doll ne présente pas réellement d’originalité. Le dessin, très soigné, ressemble à de nombreux young seinen que l’on peut voir fleurir actuellement. Par exemple, il est frappant de voir à quel point le graphisme de Shinichi Fukuda est proche de celui de Takahiro Oba (un homme) qui dessine Sky High Survival. À la limite, nous dirions estimer que le style de la mangaka avait une touche plus personnelle dans sa précédente série. La narration, par contre, est dense et fait plus penser à du shôjo manga, avec de nombreux dialogues et monologues intérieurs, et avec une certaine déstructuration des planches. Le récit avance rapidement, ce qui permet de caractériser les personnages durant le premier chapitre. Ce dernier est assez long (une cinquantaine de pages). Les suivants sont plus courts, en adéquation avec le rythme de prépublication bimensuel : une vingtaine de pages, entrainant une narration plus nerveuse. |
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