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| Les Sentiers de la Perdition |
Surnommé l'Ange de la mort, Michael O'Sullivan est le meilleur tueur du gang Looney, un allié de Capone. Sa vie bascule le jour où son fils surprend un réglement de comptes où il « officiait ». La femme et le second fils de O'Sullivan sont alors tués par le fils Looney, qui pensait ainsi supprimer un témoin. À partir de ce jour, l'Ange ne connaîtra plus qu'une seule route : celle de la vengeance, une longue route au goût de sang, dont l'issue se nomme... Perdition. |
  sylvain ricard
| Michael O’Sullivan, dit l’Ange de la Mort, est le bras armé d’un parrain pour lequel il exécute les basses œuvres. Jusqu’au jour où un des fils de l’Ange est témoin d’un règlement de compte qui l’implique ainsi que le fils du parrain. Par peur que le gamin ne sache tenir sa langue, le grand patron ordonne l’exécution de toute la famille O’Sullivan. Devant une telle trahison, l’Ange décide de se venger dans le sang.
Derrière ce qui ressemble à une classique histoire de gangsters se trouve en fait un très beau récit qui aborde différents thèmes.
D’abord la relation père-fils. Au travers des épreuves qu’ils vont traverser, Sullivan Sr. et Jr. vont se découvrir un peu plus et sortir de la relation distante qu’ils avaient jusqu’alors.
Ensuite l’honneur. Collins évite le piège des gangsters séduisants : ils n’ont pas de code d’honneur et sont tous plus ou moins psychopathes. L’ange ne fait pas exception à la règle si ce n’est que lui, croyait en la parole donnée.
Enfin le destin et les choix qu’il appartient à chacun de faire pour l’orienter.
Au-delà de l’apparente simplicité des personnages on découvre des profils subtils et des protagonistes plein de complexité. Par ailleurs le travail historique est assez fignolé et nous permet de situer la « banale » histoire de ce flingueur tombé en disgrâce dans un contexte général plus grandiloquent : on croise Franck Nitti (bras droit de Capone) et Eliott Ness.
Pour info cette histoire est une adaptation d’un manga intitulé en anglais « Lone Wolf and Cub » (Dark Horse). Enfin pour ceux qui se poserait la question « et par rapport au film ? », et bien pas grand chose à dire. Sam Mendès (American Beauty) a une très belle photo et met en scène une histoire relativement différente. En fait David Self, scénariste du film, s’est efforcé de lissé tout ce qui pouvait dépasser et a rendu l’histoire beaucoup moins intéressante et plus attendue.
Une BD formidable donc, tant par la qualité du récit que par la mise en scène N&B. Encore bravo à Delcourt pour ses achats de licence éclairés (From Hell, Bone, Hellboy,etc.) même si on peut regretter une traduction du titre à l’emporte pièce.
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rohagus
| Je n'avais pas vu le film et je n'avais même aucune idée du sujet de cette BD avant de l'entamer. Autant dire que je partais sans a priori ni éléments de comparaison, et j'ai beaucoup apprécié ma lecture.
Le dessin a été la première chose que j'ai remarquée.
Je me suis dit à quelques moments que j'appréciais moyennement certaines cases sur lesquelles il me fallait rester une ou deux secondes pour bien déchiffrer le contenu. Et de même, j'ai constaté avec un peu de regret le caractère changeant de certains visages, notamment celui de Michael O'Sullivan qui ressemble tour à tour à plusieurs acteurs de cinéma à mes yeux.
Mais de nombreuses fois, je me suis dit que j'aimais ce trait auquel je trouvais une certaine classe. Je lui trouve un vrai charme de même qu'une jolie esthétique grâce à sa technique changeante.
J'ai donc un avis mitigé sur le graphisme, mais globalement je le trouve pas mal.
Mais c'est surtout le scénario qui m'a captivé, et cela d'autant plus que je réalisais au fur et à mesure qu'il s'agissait d'une histoire basée sur des faits et personnages réels. Je l'ai trouvé assez fort, prenant et intéressant. J'avais vraiment envie de suivre cet irlandais, d'un côté tueur froid et extrêmement efficace, et d'un autre côté père attentif et affectueux. J'avais vraiment envie de le voir gagner sa « guerre » et mener à bien sa vengeance, la sienne ainsi que celle de son fils. Tant et si bien qu'alors que, fatigué, je comptais n'en lire que le premier chapitre, ce soir-là, je n'ai pas pu lâcher l'album avant la fin.
Et même si les prouesses assassines de O'Sullivan me semblent fortement exagérées, j'ai été fasciné par l'aspect réaliste et crédible de tous les événements, de cette plongée dans le monde de la mafia par un point de vue assez différent de ce qu'il se fait d'habitude.
Très bonne lecture.
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