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par Mael


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© 6 pieds sous terre

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La semaine exemplaire
ScénarioProgéas Didier
DessinProgéas Didier
Année2002
Editeur6 pieds sous terre
CollectionMonotrème
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

 

1 avis

Mael
Diablement efficace que cette plongée métaphysiconirique dans l'univers d'un dessinateur trop peu reconnu. Didier Progéas a une patte à lui, incontestablement, une patte d'où sortent des dessins tordus, remplis de traits et d'éclats.
"La Semaine exemplaire" décrit la semaine type d'un habitant d'une ville "X". Chaque jour voit défiler sa péripétie.
Mais attention il ne s'agit nullement d'une chronique intimiste, loin de là, tout ici est fantasmagorie. Entre la ville qui s'émancipe, les mafias souterraines, les bus explosifs, les missions folles et les histoires d'amours, le protagoniste a une vie bien remplie. Et l'on comprend qu'il ait parfois la nécessité de se renfermer dans son cocon protecteur.
Le rythme cyclique permet une narration séquencé très efficace et donnant une trompeuse impression de routine. Le lecteur est malmené avec bonheur. Le ton du texte est surprenant et inclassable. Étrange, parfois drôle, d'autres fois à la limite de l'ésotérique, il y a souvent un souffle poétique qui habite les cases de ce livre. Mais pas une poésie de fioriture pseudo sensible, non, une vraie poésie de tuyaux industriels, une poésie bien contemporaine sans être pour autant hermétique.
Progéas sait jongler avec les mots et en profite pour faire sauter les cases avec. En un mot c'est explosif. Littéralement.
Deux reproches sur la forme cependant : 1) on peut voir sur la page mise en extrait sur bulledair un lettrage manuel d'un très bel effet qui a été remplacé dans le livre par une police un peu maladroite, même si pas choquante, et c'est regrettable.
2) Didier Progéas est un auteur difficile car il ne fait pas de concessions (à part peut-être ce changement de lettrage), cela se ressent parfois dans le dessin qui peut manquer de lisibilité. Une fois passée la beauté manifeste on est parfois obligé d'analyser assez longuement certaines cases pour en saisir le simple sens (le fait d'y passer plus de temps pour le pur plaisir de gouter le dessin est une autre histoire). Ce manque de lisibilité gène parfois la fluidité du livre, et peut malheureusement rebuter un lecteur moyennement curieux.

Mais conclure ainsi serait dommage, alors je vous pioche un passage que je trouve poétique, un grand moment du livre, représentatif de sa folie furieusement douce et qui personnellement, me fait sentir un souffle littéraire et une vraie beauté. Il faudrait bien sûr le dessin pour que ce soit totalement jouissif mais cela donne déjà une bonne idée du rythme narratif :
"Intra-muros, les schémas corporels se font plus complexes
L'instant s'accroche au contemplatif et les rétines filent
Le ciel s'adapte et adopte un lot de mutants exotiques
La flore s'émancipe et crache des parfums hallucinogènes
Les rues s'éclectisent et les piétons se désynchronisent
Les rivières montent
Les ponts s'évadent
L'instant crépite (etc...)"
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