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| Rumi est une élève studieuse et sérieuse… Mais elle a un GROS problème ! Son problème, c’est Séki ! C'est qui ? Ben, Séki, son voisin de classe ! Cet énergumène aussi stoïque que génial passe son temps à… tuer le temps ! Parce que les cours, c’est vraiment pas son truc. Alors il préfère bricoler, s’amuser, découper, inventer… faire tout ce qui lui passe par la tête sur son bureau, qui se transforme alors en véritable table d’expérimentations ! Difficile alors, pour la pauvre lycéenne, de rester concentrée, alors que son voisin s’agite dans tous les sens, sans jamais se faire prendre par les professeurs. Le pire dans tout ça, c’est que quand l’imagination de Séki déborde un peu trop, c’est toujours sur elle que ça retombe... |
  herbv
| Composé de 15 courts chapitres de 10-12 pages, chaque petite histoire du premier tome de Séki met en scène la façon originale de tuer le temps durant le temps scolaire, élaborée par Toshinari Séki, le voisin de classe de Rumi Yokoï, une lycéenne qui se voudrait studieuse. C'est ainsi que l'on peut voir Séki jouer aux dominos, faire un château de sable, jouer au shôgi, au go ou aux échecs, faire de l'origami... mais aussi amener des jouets, voire des animaux vivants, et faire bien d'autres choses. Ces différents passe-temps dérangent et fascinent en même temps Yokoï, située au fond de la classe à côté du bureau de Séki. Prévenante, elle cherche bien à ramener ce dernier dans le droit chemin de l'élève studieux mais elle échoue à chaque fois, ses tentatives se retournant contre elle la plupart du temps. Il faut dire qu'elle s'implique un peu trop dans les activités ludiques de son voisin...
Séki, mon voisin de classe est une série en cours au Japon (7 tomes à août 2015), prépubliée dans le magazine Comic Flapper de l'éditeur Media Factory, ce même magazine qui a publié Atagoul ou Qwan, alors qu'il semble surtout viser un public de jeunes adultes un peu otaku fan de filles aux formes généreuses ou peu vétues (Dance in the Vampire Bund par exemple). Débutée en 2010, la série devait être une simple histoire courte à l'origine. Elle est devenu le succès le plus important (et de loin) de son auteur avec une adaptation en série télé d'animation (disponible en 2014 en « vostfr » chez Crunchyroll) et même un drama diffusé au Japon à la rentrée 2015. Voilà une réussite que les études de Takuma Morishige (il a un diplôme d’ingénieur de l’université d’Hiroshima) ne laissaient en rien présager.
En effet, le mangaka a débuté assez tardivement, 22 ans, sa carrière en l’an 2000 après avoir été distingué comme ayant été un des meilleurs débutants au 42e Prix Tetsuya Chiba. Il s'agit d'un concours qui concerne les parutions de l'hebdomadaire Young Magazine de Kodansha. Ce n'est pas pour autant qu'il va y faire carrière et on le retrouve au sommaire des plusieurs magazines de différents éditeurs tels que Shônen Champion d'Akita Shoten, Manga Time Original d'Hôbunsha), Young Animal Arashi d'Hakusensha, ainsi que Jump Kai de Shueisha. Il est aussi le petit frère d'une mankaga, Akiko Higashimura dont Princess Jellyfish a été traduit en français chez Delcourt.
Mais quelles sont les qualités qui valent à la série son succès ? Tout d'abord, nous sommes en face d'un humour pouvant sembler tout japonais par certains aspects. Ainsi, nous avons un couple comique qui n’est pas sans rappeler le tsukkomi (sérieux, rationnel) avec Rumi Yokoï, et le boke (outrancier et un peu stupide) avec Toshinari Séki. Toutefois, l’humour n’est ici pas basé sur le dialogue, il n’y a pas d‘échanges étant donné que Séki ne prononce jamais un mot. Il n’y a généralement qu’un monologue intérieur de Yokoï. Et surtout, les caractères sont mélangés et la chute se fait pratiquement toujours au détriment de Yokoï et non de Séki.
Nous sommes plutôt en face d’un comique de situation. Il y a tout d’abord le décalage créé par le lieu (la plupart du temps un bureau de classe pendant un cours) et l’inventivité de Séki qui se lance dans des réalisations parfois grandioses, que le professeur ne voit jamais. Il y a aussi le sérieux que met Séki à jouer pendant les cours. Il s’investit à fond dans ses projets, ce qui demande infiniment plus d’efforts que de se contenter de suivre un cours magistral. Ce sérieux est en complet décalage avec les réactions de Yokoï, censée être sérieuse, studieuse, appliquée. Cette dernière réagit toujours excessivement de deux manières. Soit elle veut que Séki arrête de la déconcentrer et ses tentatives se retournent contre elle lorsqu’elle se fait remarquer par le professeur, soit elle est entrainée dans le jeu de son voisin, son imagination s’emballe alors devant les actions de celui-ci et elle s’invente des histoires loufoques.
Cet humour de situation peut se prendre au premier degré, il fonctionne très bien ainsi. Pourtant, on peut y voir un deuxième niveau, subtil et jouant de façon plus inconsciente : une mise en situation du caractère japonais. Rumi Yokoï représenterait ainsi les Japonais, sérieux, responsables et travailleurs. Toshinari Séki, lui, représenterait un idéal de liberté, pouvant donner libre cours à ses rêves. Dans les deux cas, les apparences sont trompeuses car derrière une image rigide se trouve un besoin d’évasion, une imagination pouvant être débridée alors que la créativité n’interdit pas l’investissement personnel et de garder un grand niveau d’excellence. Il en résulte un titre assez atypique, aux personnages originaux et proposant un l'humour auquel on accroche, passé une courte période d'adaptation. Le lecteur, tout comme Yokoï, se trouve alors entrainé par l'imagination de Séki ! |
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