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| Port de Hull, 1651. Robinson Crusoé quitte pour la première fois la terre ferme. En quête d’aventure et en totale opposition avec son père, il rêve de parcourir le monde. Mais, à peine le pied posé sur le pont, le voilà pris d’un mal de mer qu’il noie dans le rhum. Et, à l’arrivée d’un terrible grain, notre aventurier en herbe se révèle n’être qu’un bien piètre marin… et un froussard de première ! |
  thyuig
| Comme nous le montre Christophe Gaultier dés la magnifique couverture du volume 1 de Robinson Crusoé, la mer avale les hommes. Et parmi ceux-ci il en est un qu'elle prend visiblement plaisir à croquer et regurgiter chaque fois que le pauvre diable pose un pied sur une embarcation : Robinson Crusoé.
Dans le petit préambule qui sert d'introduction à cet album, Christophe Gaultier confie que "c'est la deuxième fois qu' (il) adapte Robinson Crusoé, la première, (il) devait avoir douze ans, (...). C'est ce livre qui fit naitre (ses) premiers émois de lecteur de bande dessinée". Alors, comme ici on aime bien faire les choses, je me suis dit quant à moi que la seconde fois que je lirai le roman de Defoe, je le ferai juste avant d'entâmer son adaptation par Christophe Gaultier.
Et une chose frappe alors, non pas de manière brêve et soudaine mais bel et bien dans la longueur et éclaboussant chaque page, c'est justement l'adaptation. Car ici, adapter revient à s'imprégner de l'esprit de l'oeuvre de l'illustre anglais et de la contraindre avec talent à accepter sans travestissements insensés, de se mettre en planches afin que notre auteur puisse satisfaire avec talent ses appetits d'ébéniste en crayon, plume et encre, tout cela à partir du materiel brut de ces grandes grumes de pure aventure que figure l'oeuvre de Daniel Defoe.
Aussi Gaultier taille-t-il dans le récit et pratique-t-il aisément la parabole, délaissant une fuite d'un esclavagiste maure à Sallé, pour inventer un libertinage de circonstance dans le giron d'une grosse catin londonienne. Mais plus que le récit, ses points et ses virgules, c'est l'esprit d'aventure que véhicule et symbolise le roman de Defoe que Gaultier souhaite faire partager. Tâche qu'il accomplit d'ailleurs fort bien tant il flotte une atmosphère magnifique sur cet album, de celles qui n'omettent pas que le lecteur a forcemment déjà pris le large en compagnie d'Isaac le pirate et mis les toiles au temps des grandes épopées hollywoodiennes. Ainsi ne s'offusque-t-on pas qu'un grand roman serve de terreau fertil à une oeuvre moderne, même si pour se faire, il a bien fallut tamiser le compost initial.
Reste à noter que pour ses premiers pas d'auteur complet, Christophe Gaultier a doublement choisi, d'abord avec "Casquette Motul" et maintenant avec Robinson Crusoé, de revenir chasser sur les terres oniriques de sa propres enfance. A croire vraiment, que lorsqu'ils rêvent éveillés, il importe peu d'aller coucher les enfants de bonne heure. |
Coacho
| Christophe Gaultier, que l’on connaît pour ses albums avec Sylvain Ricard, nous livre sa vision du cultissime livre de Daniel Defoe « Robinson Crusoé ».
Dans ce premier album, on découvre Robinson, jeune dandy en quête d’aventure et de frissons, embarqué sur un navire qui lui rappelle qu’il n’a pas le pied marin.
Après un naufrage qui aurait du lui faire prendre conscience de ce qu’est un mauvais présage, il va n’avoir de cesse que de retrouver l’aventure et s’éloigner de ses proches qu’il cherche à vaguement impressionner.
Cette espèce de chat noir va encore pouvoir tester sa grande malchance maritime mais sera de nouveau recueilli, aura un nouvelle fois la chance de redonner un élan à sa vie mais une fois encore, probablement la dernière, il remontera sur un bateau pour… A vous de lire la suite !
En tout cas, je ne me rappelle pas avec exactitude le roman de Defoe mais la vision de Gaultier est vraiment passionnante !
Avec un brin d’humour pour trancher avec la fatalité, il nous cerne le personnage iconoclaste qu’est Robinson Crusoé, l’anime d’une vie pleine, riche, et prenante à souhaits !
Ballotté d’une aventure à une autre, on s’attache à ce doux rêveur un peu maladroit et le premier tome se clôture avec un superbe cliffhanger !
Son dessin anguleux et hachuré est un plaisir de fin gourmet. La magistrale mise en scène de son interprétation est bluffante. Que ce soit de la conception des planches, avec ses multitudes de cases pour que le récit s’accélère, et ses grandes cases quand le récit ralentit, jusqu’au choix des couleurs, il contrôle tout et on a le plaisir de lire une histoire unique, une vision personnelle, et maîtrisée.
On voyage dans la tempête, on se repose sur les îles, on respire au grand air, on souffre en fond de cale, ce qui prouve que l’album nous offre une belle gamme de sentiments et d’émotions. Je vous le recommande vivement !
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