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| Jérôme, trentenaire planté par sa copine, s’enlise dans sa déprime. Son quotidien se résume à absorber programmes télé et alcools à outrance. Sans compter ces soi-disant amis qu’on évite…et ces souvenirs qui font souffrir. Dans un ailleurs, embourbé dans les boyaux d’une tranchée, une bande de grognards napoléoniens attend. Cette armée fantasmagorique patiente, véritable galerie de gueules cassées sans avenir. Tous ces êtres surréalistes attendent un conflit qui tarde à venir, allégorie de la souffrance de Jérôme. Lui, paralysé, se retranche en lui-même et tient la position : que faire d’autre ? |
  wayne
| Décidément Ankama est la petite maison d’édition qui monte, avec des choix souvent originaux. C’est le cas de « Retranchés » de Cafard, un ouvrage qui met en parallèle, presque en miroir, deux « non-récits » : la plate dépression de Jérôme, jeune homme seul, et la survie d’une garnison de tranchée en attente d’un conflit dans un monde imaginaire. Avec un élégant trait mordant et sec, le dessinateur jongle avec brio entre les deux univers. Si le chemin dépressif du personnage principal, suite à une rupture, emprunte les convenances universelles du genre, toute la partie dans l’univers militaire fantasmé en est un joli contrepoint. On se délectera notamment d’un graphisme dynamique inspiré de l’ère napoléonienne, associé à une certaine poésie (les oiseaux-photographes-espions) et à un sens de l’absurde. C’est d’ailleurs cet absurde (contre qui et pourquoi faire la guerre si il n’y a plus d’ennemis à part soi-même ?) qui liera ce fascinant univers temporellement indéfini à la phase dépressive de Jérôme. Un livre sur la quête (perdue d’avance ?) du sens de la vie. |
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