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© Vertige Graphic

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Rapport sur les aveugles
ScénarioBreccia Alberto | Sabato Ernesto
DessinBreccia Alberto
Année1993
EditeurVertige Graphic
SérieOne-shot !
Bullenote [détail]

 

3 avis

MR_Claude
Fernando Vidal Olmos enquête sur les aveugles. Ces êtres membres d'une société secrète qui privés de la vue acquièrent des pouvoirs surnaturels, vivent sous terre, mystiques et mystérieux.
Fernando Vidal Olmos est obsédé par les aveugles.

"Rapport sur les aveugles" est une des toutes dernières oeuvres de Breccia, et c'est époustouflant de maîtrise, de force et d'implication. Adapté d'une histoire originale de l'écrivain Ernesto Sabato, "Rapport sur les aveugles" est une oeuvre aux abords du fantastique, et surtout une saisissante descente aux enfers, une immersion dans la folie et l'obsession. Le fil conducteur y est ténu, parfois rompu, au gré des errements et divagations de Vidal, dans sa quête effrenée de pénétrer le monde de ces aveugles, mi-démons, mi-dieux.
Et Breccia s'y trouve parfaitement à son aise, faisant des aveugles bien plus que le sujet d'une obsession, qu'un ressort scénaristique. Ses jeux d'ombres et de lumières, son travail sur la texture, souvent rocailleuse, sa géométrie déformée jusqu'à la grandiloquence. Tout ceci relève d'une tentative de représentation du monde autrement que par des yeux "normaux". On sent la chaleur des rues, l'humidité oppressante des grottes, on touche presque du doigt ces murs de pierre.



Dans cette oeuvre magistrale, Breccia réussit le pari impossible de représenter un monde de cécité, au travers d'une histoire étouffante et d'un dessin au sommet de son art.
Coacho
Bénie soit la maison d’édition Vertige Graphic.
En ces temps de production titanesque, voilà que nous est offerte une œuvre datée d’une douzaine d’année et signée par Maître Alberto Breccia.
Sur la soixantaine de pages que constituent cet album, Breccia va développer sa vision personnelle d’une partie du roman d’Ernesto Sabato, le « Rapport sur les aveugles », qui se trouve être la deuxième de son livre « Héros et tombes ».
La préface de Carlos Sampayo vaut déjà à elle seule l’achat de cet ouvrage.
Dans celle-ci, mieux que quiconque, il précise le but de Breccia et la patience qu’il aura eue avant de pouvoir réaliser cette sombre histoire.
Ce conte inquiétant narre la vision d’un personnage, Fernando Vidal Olmos, complètement obsédé par la condition des aveugles qu’il soupçonne de tous les complots possibles et imaginables. Cette obsession schizophrénique et paranoïaque conduira Vidal Olmos à sa perte, à sa mort.
Ca, on le sait depuis la première phrase de l’album ( »Quand donc a commencé ce qui va s’achever maintenant par mon assassinat ? »), et Breccia va nous emmener, avec la maestria qu’on lui connaît, sur ce chemin d’errance qui conduit à la folie auto-destructrice du personnage central de ce livre glauque, étouffant, dérangeant.
Cet univers de cauchemars et de ténèbres où nous sommes promenés n’est autre que le témoignage impartial de la vision de l’auteur qui recréé toutes les horreurs de ce monde vertigineux.
Il ajoute de l’obscurité aux ténèbres pour renforcer le sentiment d’aliénation de Vidal Olmos et nous faire ressentir le difficile univers du monde des non-voyants.
Ernesto Sabato avait dans son roman, présenté ses personnages atteints de cécité comme froids, impassibles, inamovibles, obstinés, calculateurs mais c’était en fait pour mieux mettre en emphase le lecteur avec la projection de la folie et de la haine que son personnage central développe à l’égard du monde qui l’entoure.
En créant cette inversion, il souligne l’impact castrateur et destructeur de la solitude d’un être qui, dénué de tout contact, ne sait plus écouter ses sens, et fini donc comme… aveugle.
Mieux encore pour garder l’idée forte de ce livre, je ne peux que paraphraser Carlos Sampayo qui dans sa préface, décrit de cette phrase le délire systématisé de Fernando Vidal Olmos : « Contrairement aux autres délires du même genre, celui-ci ne corrobore pas la survivance du survivant sinon qu’il le conduit vers la mort, et par conséquent, vers la destruction du délire même. ».
Reste la construction graphique de ce livre… Que dire ? Il est difficile de trouver des défauts à cette plume hors du commun, surnaturelle, qui guide avec grâce la main d’Alberto Breccia.
Qui serais-je de plus pour ce faire ?… Je reste subjugué par les griffés, les patchworks, les collages, les tâches, les utilisations aussi virtuoses de la plume ou du pinceau, les noirs profonds, les lavis toujours effectués avec la plus grande justesse (plus « brutaux » ici que dans « Perramus », mais plus « doux » que dans « Mort Cinder », et qui dégagent toujours la même force, la même puissance évocatrice. C’est du TRES GRAND ART.
Cadeau avec cette réédition, quelques cases et croquis crayonnés par le Maître qui valent le détour et l’arrêt prolongé…
Vertige Graphic permet à tous ceux qui étaient passés à côté de ce livre de rattrapper leur retard. Passer à côté de cet héritage et du génie d’Alberto Breccia prouverait que vous êtes… aveugles ?





NDZ
J'avais déjà bien accroché à Cauchemars du même auteur, mais là, on est un cran au-dessus... dans l'échelle des mauvais rêves. Car quoi de plus terrifiant que l'image du "Monstre dans le placard" ? Surtout si on est enfermé avec lui, et que, profitant de la disparition des boules de naphtaline, une nuée de mites nous y a rejoint.

Ce placard imaginaire existe et il se referme dès que l'on ouvre le "Rapport sur les aveugles" : références et évocations visuelles nous assaillent alors pour transformer ce livre en épouvantail glacé. On commence la valse des insectes et des peurs par l'invocation de la Mythologie - qui est un peu, comme chacun sait, la science des mites - avec des figures emblématiques et terrifiantes comme la Gorgone, le Cyclope, le Minotaure et son labyrinthe (fantastique et divin font peur), puis on la prolonge avec l'évocation du mythe de la caverne au détour d'une page (distorsions de la réalité et de la perception font très peur) et pour finir cette macabre danse, le mythe de Chtulhu, avec les aveugles réunis en société secrète, leurs conspirations et vénération de divinités oubliées, gigantesques et stellaires, sans oublier la mutation en poisson-Profond (et là, ça fait très très peur).

Au niveau graphique, l'auteur mélange encres, lavis, acryliques, collages de toiles déchirées, frottis... et on perçoit alors beaucoup plus qu'avec ses propres yeux, pourtant tout est ténèbreux et le noir domine le blanc. On sent aisément - au touché ? - la paroi suintante de grottes plongées dans les tréfonds de nos cauchemars, le sol rugueux ou glissant, selon qu'il nous empêche de fuir ou qu'il nous conduit à la gueule de monstres. Le trait est noir et splendide.

Je n'ai pas lu le livre de Sabato dont cette adaptation reprend l'un des chapitres, mais je vais sûrement aller y jeter un oeil tant j'ai envie de juger et estimer un peu plus le travail d'appropriation, de réinterprétation et de sublimation orchestré par Breccia. Coup d'effroi !
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