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© Glénat

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La source maléfique
ScénarioTakahashi Rumiko
DessinTakahashi Rumiko
CouleursNoir et Blanc
Année1994
EditeurGlénat
CollectionManga poche
SérieRanma ½, tome 1
autres tomes1 | 2 | 3 | 4 | 5 ...
Bullenote [détail]

Un jeune garçon et son père, tous deux adeptes des arts martiaux effectuent un voyage initiatique en Chine. Au cours d'un de leurs exercices rituels, ils plongent malencontreusement dans un lac aux propriétés mystérieuses.
Suite à cette baignade forcée, certains bouleversements vont s'opérer dans leurs structures corporelles. Dorénavant, au contact de l'eau chaude, ou de l'eau froide, le père se métamorphose en Panda, et son fils en jeune fille.
Dès lors toute une suite de quiproquos et d'aventures imaginatives ne cessent de leur arriver...

 

1 avis

herbv
Fils de Genma Saotomé, fondateur de l’école en arts martiaux mixte et sans complexe à la mode « Saotomé », Ranma est revenu d’un entraînement en Chine avec son père. Il doit épouser une des trois filles du maître du dojo Tendo afin d’en prendre plus tard la responsabilité. C’est décidé, ça sera Akané, véritable garçon manqué et combattante hors pair. Néanmoins, il y a un petit problème : Ranma est une fille ! Du moins lorsqu’elle a été exposée à de l’eau froide. Chaude, l’eau la fait redevenir le garçon qu’elle était avant de tomber dans la source maléfique de la jeune fille. Quant à son père, il est tombé dans la source maléfique du panda. Depuis, ils sont victimes d’une malédiction et changent de forme au contact de l’eau. La vie d’expert en arts martiaux est décidément tout sauf tranquille. Ah, et autre problème : Ranma et Akané n’arrivent pas à s’entendre et passent leur temps à se chamailler.

Longtemps attendue par les fans de la série, la réédition de Ranma ½ est enfin là, en volumes doubles ! Bénéficiant d’une nouvelle traduction, d’une nouvelle adaptation graphique avec un sens de lecture japonais et d’une impression plus aux normes actuelles, il ne reste plus qu’à espérer qu’elle trouvera un nouveau public, dépassant celui des fans de l’animé qui était diffusé dans les années 1990 dans le fameux « Club Dorothée », et des lecteurs de la première heure (Glénat a édité les 38 tomes de la série entre 1994 et 2002). Quinze années plus tard, alors que le marché et le lectorat du manga francophone ont profondément changé, la réussite commerciale n’est pas assurée, surtout que la première édition était déjà un demi-échec.

Pourtant l’œuvre ne manque pas de qualité : le rythme est élevé, grâce à sa prépublication originelle dans un hebdomadaire. En effet, chaque chapitre, à l’exception du premier, fait une vingtaine de page et ils sont regroupés en petits arcs narratifs, ce qui permet de développer le récit par petites touches. Grâce à l’arrivée de plusieurs personnages emblématiques comme Kuno et Ryoga, les lecteurs et lectrices ne s’ennuient pas un seul instant. L’humour est omniprésent sans être burlesque ou grossier. Il nait de la confrontation des personnalités, toutes assez déjantées et loufoques, et repose sur des running-gags efficaces. Ranma ½ est ainsi dans la droite ligne d’Usurei Yatsura – Lamu, sa précédente série pour jeunes garçons.

Il faut dire que Rumiko Takahashi a une spécificité : bien que femme, elle est publiée dans un magazine shônen, c’est-à-dire pour jeunes garçons. Sans être véritablement pionnière, elle montre toutefois une voie à ses consœurs car elle est la première à rencontrer un énorme succès critique et commercial en ne s’exprimant qu’en dehors des mangas shôjo (pour jeunes filles). En 2017, elle vient de fêter ses 60 ans, dont presque 40 au service du manga. Elle a vendu plus de 200 millions d’ouvrages, ce que peu d’auteurs BD ont réussi dans le monde. Pourtant, si elle a été traduite dans de nombreuses langues occidentales et asiatiques, que ses adaptations en dessins animés ont marqué des générations de téléspectateurs à travers le monde, elle n’a pas l’aura d’un Tezuka, d’un Toriyama, ni d’un Otomo ou même d’un Oda chez le grand public.

En effet, son humour est trop spécial, reposant peut-être trop sur la culture et l’imaginaire japonais sans pour autant faire explicitement référence à mythologie asiatique. De même, son dessin n’a pas fait explicitement école. Il faut avouer qu’il n’est pas réellement original, notamment à l’époque, c’est-à-dire dans les années 1980-1990. En nos contrées, il n’y a qu’Elsa Brands qui a revendiqué son influence pour sa série Save me Pythie. Il ne reste plus qu’à espérer que la présente réédition remette sur le devant de la scène francophone une auteure qui a permis la féminisation du manga à destination d’un public masculin, au point d’avoir maintenant (sans qu’aucune étude ne permette de le calculer) un pourcentage non négligeable d’auteures s’exprimant dans des supports shônen et seinen (pour jeunes hommes).
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