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| Xavier a 35 ans. Un « roi du monde », jouisseur, extraverti, dragueur, patron d'entreprise vivant à 200km/h... Il est aussi brillant que prétentieux et égoïste. Profondément immature, c'est le type même de l'éternel gamin.
Julien a treize ans. Atteint d'une maladie génétique rare, il a l'aspect d'un vieillard. Ses traitements médicaux lourds - son espérance de vie est très réduite -, ainsi que le regard des gens sur sa différence l'ont fait se replier sur lui-même.
Julien est le fils de Xavier. Aujourd'hui, ils se rencontrent. Pour la première fois...
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  rohagus
| Se découvrir un fils adolescent quand on est soi-même un célibataire endurci, heureux de l'être, et devoir vivre quelques jours avec lui, voilà qui est déjà déstabilisant. Mais quand à cela s'ajoute la découverte que cet enfant est atteint d'une maladie rare, la progéria, qui lui assure de mourir avant ses quinze ans, voilà qui a de quoi être encore plus troublant.
C'est ce double questionnement sur la paternité et sur la mort inéluctable qui est le thème de cette BD.
Et c'est vrai que moi-même cela m'a amené à m'en poser des questions. Comment réagirai-je face à un enfant, un individu sensé être insouciant et plein de joie de vivre, dont je saurais qu'il est conscient de pouvoir mourir à n'importe quel instant, de ne jamais voir la fin de son adolescence, et que sa maladie l'empêchera de vivre ses envies et ses amours. Comment vivre à ses côtés quand on sait et qu'il sait qu'il n'a pas d'avenir ? Faut-il tenter de rendre ses derniers jours les plus heureux possibles tout en impliquant que, du coup, on lui met d'autant plus sous les yeux le fait qu'il va mourir. D'autant plus quand il s'agit d'un enfant qu'on ne connait pas et qu'en tant que père, on a abandonné durant la quasi totalité de sa vie.
Qui plus est, c'est bien simple, depuis que je suis père, dès que l'on touche à un enfant dans un récit, j'y suis automatiquement sensible et la larme me vient facilement à l'œil.
Malgré cela, je n'ai pas suffisamment été charmé.
Je ne suis tout d'abord pas très amateur du graphisme de Fanny Montgermont. Je n'aime pas trop le réalisme en dessin BD et je n'apprécie pas son encrage léger et les quelques petites mimiques qui m'ont rappelé le style de certains mangas réalistes.
Ensuite, j'ai ressenti un certain aspect artificiel à l'intrigue de cette BD. J'ai eu le sentiment d'y voir des idées assemblées, celle d'une maladie particulière dont l'auteur veut parler, qu'il agence en la plaçant dans un contexte de filiation révélée bien des années après la naissance. Suite à cela s'égrènent des moments un peu clichés, le rejet initial du père qui ne veut pas assumer, l'approche lente du père et du fils, la bataille de boules de neige qu'on croirait sortie d'un film sentimental américain, puis l'inévitable fin dramatique.
Le déroulement du scénario n'apporte pas vraiment de surprise.
Malgré cela, les questions qu'il impose et les sentiments qui en résultent méritent l'intérêt et la lecture. |
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