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  herbv
| Kiyoko et Mitsu ont fait connaissance lors de leur dernière année de collège, peu après-guerre. La première venait de Tokyo alors que la seconde était la fille d'une famille du coin. Leur amitié s'est rapidement transformé en amour... un amour interdit ! D'ailleurs, leurs vies ont bifurqué rapidement, l'une n'ayant pas fait les mêmes choix que l'autre. Cela ne les a pas empêchées de se voir à intervalles plus ou moins réguliers. Malheureusement, Kiyoko, à l'aube de sa vie, est frappée de sénilité : elle prend sa petit-fille pour sa fille, oublie de plus en plus les événements qui rythment son quotidien et vit de plus en plus dans le passé. Ses souvenirs remontent petit à petit le temps, jusqu'à ce jour funeste où elles ont failli mourir toutes les deux. C'est ainsi que nous pouvons suivre à rebours l'histoire de Kiyoko et Mitsu...
Ce diptyque a été créé entre 2018 et 2019 par Yumi Sudô, une mangaka très discrète qui officie principalement dans le magazine de mangas à destination des jeunes femmes, Feel Young. Elle y expose la difficulté d'être une jeune fille puis une femme au Japon durant les années d'après-guerre, jusqu’aux années 1980. En utilisant une chronologie inversée, en faisant des bons en arrière de moins en moins longs, l'autrice nous narre la relation d'amitié, qui aurait pu être amoureuse en une autre époque, entre deux femmes qui ont fait des choix de vie différents. Racontée sur un ton dramatique mais sans exagération et avec un grand réalisme, l'histoire de Kiyoko et Mitsu ne peut que nous toucher au plus profond de nous-même.
La lecture du second tome est plus prenante car il y a plus de passion que dans le premier opus. En effet, après une mise en contexte un peu imparfaite, les quatre chapitres suivant sont plutôt démonstratifs sur la difficulté d'être une femme, que l'on décide de rester célibataire ou que l'on choisisse de fonder une famille. Heureusement, comme déjà dit, les cinq derniers chapitres développent la tragédie que vont vivre les deux jeunes filles. Yumi Sudô remonte ainsi le temps de façon subtile et réaliste, sans en faire trop. Bien entendu, la fin est un véritable crève-cœur, et il faut penser à avoir des mouchoirs à portée de main. Pourtant, nul pathos mais une dure réalité... Dommage que cette excellente œuvre soit quelque peu gâchée par une réalisation indigne des standards actuels entre un lettrage catastrophique et une impression numérique qui bouche toutes les trames et dégradés. |
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