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| La vie s annonce bien pour Benjamin Tartouche. Il vient enfin d être déclaré en free-lance et va pouvoir travailler tranquillement en indépendant grâce au matériel informatique qu il vient à peine de s acheter. En plus de ça, il a hérité d une maison d une vieille tante qu il ne connaissait pas et qui vient de mourir. Il s est juste collé un crédit pour payer les frais de succession et son équipement informatique. Mais en pleine nuit, Benjamin est réveillé par les pompiers qui le sortent de chez lui avec violence. Sa maison brûle. Et ce n est que le début de ses malheurs... Son assureur, une véritable ordure, ne veut rien rembourser et fait traîner l affaire... Pendant ce temps, Tartouche perd son travail (plus d ordinateur), est interdit bancaire (plus de rentrée d argent), se fait virer de l hôtel où il habitait en attendant (plus d argent pour le payer). Comme il n a plus de papiers, ni amis, ni famille, il devient clodo. Mais Benjamin n est pas au bout de ses souffrances. Il n a pas fini d expier ses fautes...
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  oslonovitch
| Avant toute chose, je l'avoue, je le confesse, "Purgatoire" est ma première lecture d'un album de Chabouté. J'avais plusieurs fois failli craquer pour ces superbes livres à couvertures sombres de chez Vents d'ouest mais jamais je n'avais fait le pas.
Ce premier volet de "Purgatoire" m'a réellement emballé. Ses couleurs déjà qui insufflent à l'histoire une dimension d'automne fort à propos. Je les ai trouvées vraiment bien choisies, illustrant à merveille le récit, soulignant son ampleur dramatique sans chercher à trop en faire, à la fois sobres mais efficaces. Le trait de Chabouté, dont je ne pourrais pas vraiment parler en connaissance de cause, mais qui me semble épouser la destinée même du héros de "Purgatoire": un trait qui n'est pas lisse, un trait chaotique et plein de vie, expressif.
L'histoire de cette descente aux enfers est plutôt bien fichue mais un poil trop rapide à mon goût. J'aurais aimé que Chabouté prenne plus son temps pour explorer la chute du héros, avec des points de vue narratifs plus incisifs, plus partisans. D'un autre côté, la structure du récit telle qu'elle nous est présentée dans l'album n'a rien de répréhensible, bien au contraire. En prenant le parti de passer plus vite sur tel ou tel détails et en se servant des dialogues comme flash-backs ou comme repères de temps, Chabouté peut développer une histoire dans laquelle on est rapidement immergé. Très vite le lecteur est dans le vif du sujet et entre de plain-pied dans l'aventure de Benjamin Tartouche.
Et ce Benjamin Tartouche est à mon avis un personnage vraiment réussi. Il cristallise toutes les galères et les renonciations qu'un Homme seul doit affronter ou subir dans une société individualiste à l'extrême ("ou tu marches ou tu crèves" comme le chantait un groupe bien de chez nous…). Un incident en appelle un autre, un accident se transforme en tragédie et une galère devient une descente aux enfers. Chabouté conduit son récit de main de maître avec une rigueur et une logique implacable qui fait froid dans le dos. J'ai littéralement dévoré ce premier tome en découvrant la dernière page avec une véritable envie de lire la suite…
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CoeurDePat
| Pour ceux qui ont aimé "Pleine Lune", sachez que cet album-ci est nettement pire (entendez par là "mieux") !
En effet, la descente aux enfers du personnage principal paraît tellement naturelle, tellement crédible, et en même temps on peut tellement bien s'identifier à lui qu'on est complètement emporté par le récit.
En plus Chabouté se (re)met aux couleurs (l'EO de "Sorcières" l'était déjà), et ça lui réussit carrément bien, avec des tons rouges/marron /gris donnant une impression de saleté, de décrépitude vraiment pas mal. Par ailleurs le découpage, souvent assez classique, sait se faire intéressant et bien adapté à l'histoire.
Petit (tout petit) bémol : l'album se lit très vite.
Quant à la fin... Comment cela va-t-il donc bien pouvoir continuer donc ?! Ô_o |
Gilles
| J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pensais du travail de Chabouté ( voir La Bête ) et ce n'est pas Purgatoire qui me fera changer d'avis.
Point de bête ni de sorcière ici puisque Chabouté nous raconte l'histoire de Benjamin Tartouche, jeune travailleur freelance qui vient d'hériter de la maison d'une vieille tante et qui a pris un crédit pour payer les frais de succession et son équipement informatique. Malheureusement, Benjamin est réveillé en pleine nuit par un pompier qui l'évacue de sa maison en flammes. S'en suit une longue descente aux enfers, de la perte de son boulot à son interdit bancaire, qui le mène à la rue. Mais jusqu'où ira sa chute ?
Première constatation, Chabouté relève avec succès le défi du passage à la couleur. Passage prudent puisque les tons choisis restent dans une gamme limitée et assez neutre. Côté découpage et composition, c'est impeccable avec une mention spéciale pour la page 58 pour sa force émotionelle avec très peu d'éléments.
Le scénario est bien déroulé bien qu'on puisse lui reprocher de flirter avec les limites de la crédibilité (est-il possible que Benjamin ne puisse demander de l'aide à qui que ce soit ?). En tous les cas, il nous laisse en plein suspense et c'est avec impatience que l'on attend la suite de cette histoire prévue en trois tomes. |
Fufu
| Après "Pleine lune" où l'on apprenait que "a que les gens de la Sécu c'est des méchants" et que "caca les chasseurs et les militaires", Purgatoire nous apprend ici que les assureurs sont des enfoirés machistes, limite violeurs, et que les vigiles des sous-préfectures sont des abrutis kafkaiens, ce qui n'est pas la moindre des contradictions.
Le gros problème de cet album c'est qu'on serait en mal de trouver où se cache véritablement le second degré nécessaire à l'acceptation des ficelles caricaturales du scénario. Car après tout, "Purgatoire" est-il une critique sociale ou un pamphlet contemporain ? D'un côté on nous présente une galerie de personnages outrageusement grotesques et salauds qui enlève toute crédibilité au récit, de l'autre la vision manichéenne des "aventures" du héros est dénuée de l'humour acerbe de la satire.
A vouloir jongler entre deux styles, Chabouté se trompe de genre et loupe ses effets. Dommage pour un auteur dont on pressent le fort potentiel. |
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