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  Mael
| Otto Pizcok est grand, musclé, voyeur, comme beaucoup d'ados. Mais il est pourtant bien différent des tristes golden boys du lycée. Il vit dans un monde inventé, rempli de vieilles bagnoles, de séries ringardes des 60' et de tension sexuelle. Dans ce monde, il est « Le Baron », celui qui domine et que tout le monde respect, où chacun s'extasie devant sa passion pour l'enregistrement ses pets. Le Baron est excessif en tout et c'est comme ça qu'il s'échappe de sa triste banlieue de mobile homes.
L'échappatoire par excellence c'est « The Bank », une ancienne banque d'Akron, ville crasseuse autour de Chicago devenu temple du punk rock. Là-bas, le Baron fait des découvertes en forme de révélations quasi christiques et réussit à donner du réel à son personnage. Et cela passe par devenir l'homme à tout faire de la boîte. Véritable combattant de la cause du rock underground, il nettoie, fait le videur ou conduit les musicos. Son excentricité lui fait côtoyer les stars qui aiment ses excentricités, il devient chanteur et idole de la boîte où les kids l'adorent... Mais rien n'est jamais si simple, nerd un jour, nerd toujours, semble lui crier le destin à l'approche du bal de fin d'année où il reste désespérément seul.
Après une réticence initiale, face à un héros que l'on imagine juste stupide, le lecteur en redemandera tant le personnage se révèle complexe, drôle et bien plus pur que la plupart de ses camarades policés. Derf Backderf, dessinateur révélé par Mon ami Dahmer – qui m'avait laissé froid –, réalise ici un ouvrage bouillonnant, un portrait fabuleux d'une jeunesse désabusées des 80' qui réinvente le rock dans les quartiers déclassés. À l'aide d'une galerie désaxée et fascinante (haaa, l'oncle Elmo et son tracteur-tondeuse) il créé une fiction totale qui synthétise une époque bien mieux que les dizaines de BDreportages planplan qui envahissent les étals depuis peu.... Le Baron est indispensable, vive le Baron !
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NDZ
| Là où les potacheries de Joe Daly dans Dugeon Quest me barbent sur la longueur, ce bonbon punk a-ci-dolesent me ravit en tout point. On imagine facilement que l'auteur nous a refait ici son adolescence de binoclard boutonneux, fan exclusif de Tolkien, obsédé et voyeur, à grands coups de crayons rageurs... et on s'en moque. Les personnages sont improbables dans leurs outrances ; et en même temps, on y croit. Réécrire l'histoire du punk au travers de cette expérience de boîte avant-gardiste perdue au fin fond du trou du cul US c'est peu banal et c'est un régal. L'auteur nous fait les témoins de son dépucelage des oreilles (et d'autres organes), le tout, sans sombrer dans la nostalgie bêtasse d'autres. Il s'imagine en punk rock-star d'un instant mais avec autrement plus d'énergie que l'a fait Killoffer (Le Rock, et si je n'm'abuse...) et il finira comme toutes les Grandes Stars, avec un gimmick rock pour lequel même Justin Bieber ne fait pas figure d'exception. Remarquable. En même temps, avec une bande-son comme cela, je ne vois pas comment on pouvait se rater... quoique, parfois, J-C Menu est limite chiant avec une bande-son impeccable... |
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