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| Le petit théâtre de Spirou |
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  rohagus
| Voici une tranche de l'histoire de Spirou et des éditions Dupuis bien peu connue : en plein milieu de la Seconde Guerre Mondiale, la publication du journal de Spirou étant fortement réduite, le théâtre du Farfadet prend l'initiative de décliner le personnage et son univers des Amis de Spirou en spectacle de marionnettes. Jean Doisy écrit à cette fin des histoires courtes mettant en scène Spirou et Spip, mais aussi Tif et Tondu, et surtout il crée le personnage de Fantasio, un Fantasio un peu différent de celui que reprendra par la suite Jijé dans la BD.
Après avoir retrouvé ces fameux récits dans le cadre du travail anthologique sur « la véritable histoire du journal Spirou », Dupuis a confié à Al Séverin le soin de les adapter en bandes dessinées.
C'est l'occasion de publier un album délicieusement désuet dans la forme - grand format, dos rond toilé - et dans le contenu. Le trait incroyablement élégant et comme issu d'un autre âge d'Al s'y prête à merveille. Le dessinateur introduit son récit par ces scènes emblématiques où les enfants accourent pour assister au spectacle de marionnettes dans la Belgique de 1942, enfants accueillis sur scène par Spirou lui-même. Il nous offre ensuite une poignée de ces saynètes où les marionnettes prennent vie pour nous transmettre la bonne humeur et la morale chrétienne des fameux Amis de Spirou.
Le dessin est très beau et l'ambiance d'époque ressort parfaitement de ces planches colorées, pleines de bons sentiments et d'un peu de malice.
Les histoires sont courtes, un peu démodées mais pleines de charme. C'est toute une atmosphère qui ressort de ces dernières, un humour et un esprit d'un autre temps qui, plutôt que de simplement vieillir, s'est affiné comme du bon vin.
Je n'y ai noté qu'une petite fausse note qui titillera les vieux lecteurs des éditions Dupuis puisque les noms des personnages de Tif et Tondu y sont malencontreusement inversés.
Tout ne vous y parlera pas forcément : certains personnages évoqués comme Le Fureteur ou Georges Cel n'étant connu que des plus érudits ; et l'humour de l'époque ne fonctionne plus nécessairement de nos jours. Mais l'ouvrage est beau et charmant et ravira autant les amateurs d'histoire de la BD et de Spirou en particulier que les admirateurs de l'excellent dessin d'Al Séverin dont je fais partie. |
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