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| Prométhée et la boite de Pandore |
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  rohagus
| Prométhée et la Boîte de Pandore est un bon cru dans le collection La Sagesse des Mythes.
J'ai apprécié son dessin lumineux, maîtrisé et plutôt beau.
J'ai apprécié aussi sa narration impeccable et son rythme bien cadencé.
Et j'ai apprécié enfin la clarté de son récit et la mise en scène intelligente d'un mythe qui aurait pu être embrouillé : il en existe beaucoup de versions dont certaines touchent à l'abstraction de la mythologie divine avec son lot d'incohérences quand on y réfléchit. Là, tout tient bien la route et s’enchaîne logiquement.
Les auteurs font le choix de montrer Dieux et Titans à l'image des hommes (ou réciproquement, évidemment) avec des relations qui ressemblent à celles d'un peuple dominateur contre un peuple dominé. Ça rend les choses claires et compréhensibles. Mais en même temps, je regrette un léger manque de majesté, ou de solennité divine parmi ces Dieux qui font parfois un peu trop humains. J'ai pour souvenir, par exemple, l'excellente série Siegfried qui avait su donner bien davantage de présence et de force à ses divinités mythologiques.
Ce n'est cependant qu'un léger regret sans grande importance.
Par contre, je regrette davantage le traitement de la Boîte de Pandore. Autant la création de Pandore elle-même est bien mise en scène et sa rencontre avec Épiméthée un peu téléphonée mais acceptable, autant j'étais circonspect sur le moment où elle ouvre la Boîte. Où est le piège de Zeus dans cet acte ? Quel besoin a-t-il eu de créer Pandore et de lui faire s'y attacher le Titan Epiméthée si son plan consistait juste à lui faire ouvrir une Boîte qu'il avait lui-même également créée ?
Dans le mythe tel que je le connaissais, Pandore était une vraie femme, certes créée par les Dieux mais représentant justement la faiblesse de l'esprit humain (et féminin dans ce mythe plutôt sexiste). Son acte indiquait pour moi que les humains s'étaient punis eux-mêmes en cédant à la curiosité de Pandore. Alors que là, c'est une création divine spécifiquement conçue pour ouvrir la Boîte et qui va... ouvrir la Boîte. Dans ces conditions, pourquoi Zeus n'a-t-il directement ouvert la Boîte lui-même ou simplement libérer les Calamités sans même s'embêter avec Pandore et la moindre boîte ? Où est la morale de cette légende ainsi racontée si les humains ne s'y punissent pas eux-mêmes ?
Cette scène est donc une petite déception. Mais elle est rapidement compensée par le plaisir de voir l'album inclure également la libération de Prométhée par Héraclès et le jugement de Zeus qui va s'ensuivre. Ces moments-là, qui tiennent pourtant seulement en une poignée de pages, sont bien racontés et intelligents. Ils me donnent en outre une forte envie de lire la série Héraclès dans la même collection.
Bref, malgré quelques légères imperfections, cet album est un des meilleurs à mes yeux de la collection La Sagesse des Mythes et rend un hommage réussi aussi bien à cette intéressante légende qu'est celle de Prométhée qu'à la réflexion qui l'accompagne. |
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