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| Ici. Un homme seul, blouse bleue et tâches d'huile, au milieu des câbles, des boulons, des engrenages. Il habite au coeur de la machine. Il n'a jamais vu personne, il ne sait pas à quoi sert cette machine. Il sait qu'il doit la réparer, l'entretenir. Il veille sur elle, il en a fait la promesse.
Perdu dans ce dédale de pièces détachées, la machine le nourrit et il prend soin de la machine.
Un jour une femme apparaît. L'homme ignore tout d'elle et réfute jusqu'à son existence. Petit à petit, il va lui faire une place et s'ouvrir à elle. Mais la machine est jalouse. Elle ne tolère pas la femme dans son domaine, elle décide de la tuer.
Pour l'homme, l'heure de la rebellion est venue. Il part. Il quitte cet enchevêtrement de métaux pour une direction inconnue, pour un voyage qu'il est seul à connaître, vers le coeur de la machine. L'homme veut sortir.
Ailleurs. La lumière d'une fin de journée passe par la vitre d'un appartement. Une chanson de M passe à la radio. Le refrain reste dans l'air. Un couple s'observe en silence, les yeux dans les yeux. Puis il se lève vers elle... |
  benoit springer
| C'est une chronique à chaud, je viens de refermer cet album.
J'ai été embarqué de la première à la dernière page, plongé dans cet univers aussi brusquement que le personnage principal, j'ai suivi son chemin tortueux, dans le brouillard comme lui, mais intrigué, incapable de renoncer comme lui, j'ai vu s'approcher la lumière, j'ai cru que le chemin (le mien) commençait à s'éclairer à mesure que s'élargissait celui du mécanicien, jusqu'à ce dénouement innattendu, où j'ai basculé, où tout ce que j'avais accumulé comme sentiments ou comme indications et s'était agglutiné derrrière moi, sans que je m'en rende compte, m'a explosé à la figure, comme une vie qui défile en une seconde et prend son sens dans cette seconde.
C'était superbement bouleversant. |
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