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| Olivier est un garçon sans histoires. Élevé dans une ambiance baba-cool au sein d’un milieu libertaire et permissif, c’est un enfant peu farouche qui a l’habitude de la nudité des adultes. À 12 ans, il part en colonie de vacances. Là, Pierre, un curé avec qui il s’est lié d’amitié, lui demandera de toucher son corps. Olivier ne sera ni violé ni abusé, mais cet évenement marquera son existence à jamais… |
  kassad
| Voici un album dont la lecture ne pourra laisser personne indifférent, ils sont rares ces livres qui vous laissent tremblant et songeur, qui provoquent une véritable émotion une fois refermés. "Pourquoi j'ai tué Pierre" en fait partie. Question d'alchimie pourra-t'on dire car plus qu'un album d'auteurs, on sent (c'est même clairement exprimé) que cet ouvrage est le fruit d'une collaboration entre 2 amis. Le dessin d'Alfred s'efface au service de l'histoire et pourtant il est changeant, mouvant, s'adaptant au contexte et au propos, chaque ambiance étant retranscrite avec justesse. Le propos justement est on ne peut plus sincère (il s'agit d'un récit autobiographique) il est traité avec finesse et ne verse jamais dans le jugement moral ou le larmoyant. C'est pourtant le piège lorsqu'on traite d'un sujet aussi grave que la pédophilie, la confiance aveugle que l'on porte aux adultes et la trahison d'un modèle. C'est bien de cela qu'il s'agit, Olivier Ka nous parle des attouchements dont il fut victime durant son jeune age, un épisode qui ne sembla pas laisser de traces traumatisantes mais qui reviendra pourtant le hanter bien plus tard dans sa vie d'adulte et nécessitera la création de cet album.
Car plus que la lecture d'un livre, "Pourquoi j'ai tué Pierre" nous convie dans sa conclusion percutante et inattendue à un véritable moment de libération, rare et magistral. |
Coacho
| Un sujet particulièrement difficile abordé ici par, une fois n’est pas coutume, un homme.
Olivier Ka se délivre d’un poids, d’un démon, celui de l’acte de pédophilie dont il a été victime… L’odieux, l’indicible, l’inacceptable, raconté par un duo brillant.
A la première personne, et avec une voix off lancinante, on est captivé rapidement par l’ambiance de ce récit autobiographique au point de ne plus pouvoir lâcher le livre avant de l’avoir fini. J’ai parfois eu peur que cette fascination ne soit qu’un voyeurisme mal placé mais non, c’est bien l’inquiétude, la compassion, l’empathie, la révolte, et le désir de voir comment Olivier arrive à supporter tout ça qui nous étreint…
Le tout est magnifiquement mis en image par Alfred. Magnifiquement au sens de la puissance, non pas de la facilité et de l’esbroufe.
L’extrême complicité des deux auteurs a sûrement grandement contribué à cette osmose frissonnante mais il y a aussi ce mélange de pudeur, de pardon, de résignation et d’amour qui prend aux tripes.
Ceci étant, il manque un petit truc pour que ce soit la grande baffe. Et peut-être est-ce dû au fait d’avoir confié son histoire à Alfred qui est responsable de ce sentiment ?
Là où Neaud révolte, où Raphaël Terrier ((A)mère) percute, où Corbeyran et Amélie Sam (Elle ne pleure pas elle chante) envoûtent, Olivier Ka et Alfred arrive à toucher mais sans nous bousculer. Mais que cela ne vous empêche pas de lire un des plus touchants albums de l’année.
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