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| Le 15 août 1945, un avion de l’US Air Force s’écrase dans un champ de la région de Chiba, tandis que des paysans armés de bambous s’apprêtent à lyncher le pilote rescapé. C’est ainsi que s’ouvre, le jour même de la capitulation du Japon, le grand roman d’apprentissage de Kinta, jeune garçon élevé par son grand-père écrivain après la mort de sa mère. À travers lui, sa découverte de la sexualité, des affres de la vie et de la bassesse des sentiments humains, c’est aussi le Japon de l’immédiat après-guerre qui est dépeint dans ses mutations rapides et sa confrontation directe à l’Occident. Comment ne pas voir, dans la vocation de cet enfant pour le dessin et sa fascination pour une sexualité parfois trouble, une grande œuvre autobiographique qui retrace avec une tendresse amère une vie à inventer dans un monde bouleversé ?
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  rohagus
| La Plaine du Kanto est un gekiga, un de ces mangas pour adultes dont le style a été plus ou moins défini à la fin des années 50. Celui-ci est paru au Japon en 1976, 4 ans après Lady SnowBlood dont Kazuo Kamimura était déjà l'auteur, et la narration m'y est apparue comme étant déjà plus maîtrisée, plus moderne et fluide. L'auteur commençait alors à maîtriser très bien son coup de crayon.
Le sujet, la jeunesse d'un garçon dans le Japon rural de l'immédiat après-guerre, vivant chez son oncle, un vieil écrivain ayant encore un peu de succès. Entre chronique sociale et roman graphique intime, on va découvrir avec cet enfant la rudesse de la vie mais aussi l'amitié et les affres d'une vie sexuelle un peu différente. La meilleure amie de Kinta est en effet... un garçon ayant décidé depuis sa prime jeunesse qu'il était en réalité une fille et vivrait et s'habillerait comme telle.
Malgré des sujets un peu durs, la lecture des 400 pages composant un tome s'écoule très rapidement. Chaque chapitre présente en effet comme une nouvelle aventure aux thématiques variées et jamais redondantes, le tout étant parfaitement suivi. C'est très agréable à lire, on ne s'ennuie jamais et les sujets abordés sont tous très intéressants aussi bien sur le plan historique que social et intime. Le ton est toujours juste même si on peut s'étonner des nombreuses scènes sexuelles parfois un peu sordides dont le jeune Kinta est témoin, parfois contre son gré.
Ce fut pour moi une lecture captivante, originale et instructive. Le tout est tellement bien mené que je n'ai vraiment pas senti passer le nombre pourtant conséquent de pages. A lire pour y découvrir des sujets adultes et prenants. |
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