|
| |
|
|
|
|
  rohagus
| La première moitié de cet album m'a plutôt enthousiasmé. J'ai cru y retrouver ce qui me plaisait dans les anciens épisodes de la série des Petits Hommes, avec notamment le retour de nos bons Ranxeroxiens. Pour une fois également, les méchants du récit sont relativement originaux et dotés de personnalités pas trop stéréotypées. Et puis j'ai trouvé l'idée de ces personnages à cheval entre deux époques amusantes, au départ. Il y avait effectivement de quoi faire et Seron s'en donne à coeur joie pour imaginer les possibilités de cette situation.
L'ennui, c'est que les invraisemblances de cette situation se sont peu à peu faites trop nombreuses à mes yeux et j'ai fini par coincer car je n'y croyais plus du tout.
Postulat à accepter : suite à une « translation temporelle » ratée, un personnage peut se retrouver physiquement dans le passé et voir le décor et les créatures de ce passé, mais en même temps continuer à voir les personnages de son époque d'origine. Inversement, ceux restés dans le présent, reçoivent l'image et le son des translatés mais n'ayant pas accès à leur décor les voient parfois en l'air, dans la terre ou traverser tous les obstacles qui évidemment n'existaient pas dans le passé.
Soit, même si c'est franchement difficile à avaler comme concept, logiquement parlant. Mais alors il y a plusieurs problèmes à ce postulat. Donc les translatés ne voient que les personnages du présent, pas les objets ? Seron fait lui-même la remarque que du coup ils ne devraient pas voir les vêtements mais qu'il a fait le choix de les dessiner habillés. Bon, soit. Ensuite, si les translatés ne peuvent pas interagir avec les objets du présent, comment peuvent-ils s'y faire entendre sans pouvoir créer d'ondes sonores dans l'air du présent ? Mais aussi, si les translatés voient et peuvent parler aux personnages du présent, qu'est-ce qui empêche le méchant de réaliser son plan initial, de chercher et de parler à des grandes personnes du présent pour dénoncer l'existence des petits hommes ?
A cela s'ajoute une profusion de gags parfois bien lourds, notamment dans certains dialogues qu'on dirait montés de toute pièce pour faire rigolo.
Sans parler du gag où, comme les translatés peuvent traverser des murs, Seron fait en sorte que Cédille attrape le bras de Renaud et le fait se cogner contre le mur qu'elle peut traverser et pas lui. Comment pourrait-elle attraper ce bras si elle est intangible pour ceux restés dans le présent ? Voilà une incohérence sûrement sciemment zappée par l'auteur pour un gag facile et du coup artificiel, donc pas drôle.
Voilà, ce sont ces incohérences et ces facilités qui ont gâché mon plaisir de lecture. J'imagine que j'aurais dû occulter mon esprit logique et scientifique et lire cet album dans un pur esprit de divertissement, profitant de son intrigue originale et assez amusante sur le principe. Malheureusement, je ne peux m'empêcher de repérer instinctivement ces invraisemblances et cela m'empêche de savourer des gags ou des péripéties qu'immanquablement mon esprit logique va trouver artificiels et donc incapables de me captiver.
Dommage pour moi car il y a pas mal de bonnes idées dans cet album.
|
|
|
|
|
|
| |
| |