Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J'étais bien plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait : ...
Le petit Prince selon Sfar est une rencontre de deux poésies, celle d'un texte bien connu qui en a fait rêver beaucoup par sa naïveté onirique, et celle d'un dessin coloré et délicat qui laisse sa part au silence. On saluera la qualité du dessin et une certaine dose d'inventivité, comme dans la représentation originale des différentes planètes; inventivité qui cependant s'essouffle un peu sur la fin.
Mais à trop vouloir poétiser le poétique, les silences deviennent lourds, on sent la recherche de quelque chose de grandiose qui frôle parfois le ridicule. Les dialogues un peu datés sonnent faux dans la bouche de ces personnages modernes, et les larmes sont celles des crocodiles.
Trop de poésie tue la poésie.