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  giuseppe
| J'ai commencé à lire cette BD en début d'après-midi... A 17h30 je la refermais... J'étais bouleversé par la lecture de ces 179 planches narrant une histoire vraie et poignante.
L'auteur, Judd Winick, raconte un passage de sa vie durant lequel il a rencontré Pedro Zamora homosexuel séropositif d'origine cubaine impliqué dans la lutte contre le sida aux USA (et dans le monde) fin années 80 / début années 90.
Judd a rencontré Pedro grâce à une téléréalité américaine en 1994.
Au début de la BD, Judd raconte sa vie (avant la TV réalité) assez rapidement puis passe à celle de Pedro (avant la TV réalité), de son combat contre le sida et toutes les actions de prévention qu'il met en oeuvre a même pas 20 ans. Pedro est une figure de ce combat aux USA.
Une grande partie de cette BD narre l'"aventure" de téléréalité (7 colocataires sont filmés 24h/24 mais sont libres de sortir en étant toujours filmés). La séropositivité de Pedro est connue des producteurs. Pedro veut se servir de cette fenêtre médiatique pour son combat.
L'auteur narre son amitié avec Pedro. Et malgré son ouverture d'esprit, Judd est plein de préjugés sur les séropositifs et sur le SIDA en général. On voit dans cette BD sa vision changer au fil de sa relation amicale avec Pedro.
J'ai du mal à en parler car je dois encore être sous l'émotion de la lecture... Mais cette BD est tout bonnement magnifique, elle doit être lue par le plus grand nombre, elle est bouleversante, criante de vérité et très bien construite !!
Le dessin est en N&B et est très expressif et réaliste.
A SAVOIR : 1 € DE REVERSE AU SIDACTION POUR CHAQUE OUVRAGE VENDU...
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Coacho
| On se demande parfois comment on arrive à trouver un livre, ou comment un livre arrive à nous trouver…
Une couverture quelconque, des personnages d’une certaine notoriété qui m’étaient totalement inconnus, et un graphisme « big head » quelque peu surprenant.
Et pourtant, quelque chose nous dit que ça va nous intéresser.
Ce livre raconte l’histoire personnelle de Judd Winick, l’auteur donc, et de Pedro Zamora, son meilleur ami rencontré il y a peu dans un show TV.
En effet, ces 2 personnages se rencontreront dans une sorte de « Loft Story » à l’américaine, où les personnages sont filmés en permanence pendant 6 mois, et diffusé sur MTV : « Real World in San Francisco ».
D’une plume assez timide, Judd Winick va se décrire, sans fard, avec ses préjugés et ses croyances, puis il présentera la vie de Pedro, le personnage avec lequel il partagera sa chambre durant les 6 mois du jeu télé.
Pedro est un jeune homme de 22 ans, homosexuel, séropositif, figure de proue de la prévention et de la lutte contre le Sida, qui sillonne les Etats-Unis pour donner des conférences, effectuer des rencontres, se battre contre les préjugés et montrer que l’on peut vivre naturellement avec ce terrible virus… Jusqu’à ce que ce virus vous enlève la vie…
Pedro a été innocemment infecté à 17 ans, et pendant les 5 ans que le virus lui a laissés, il a mené avec pugnacité son combat, et utilisa cette émission télé pour toucher un public toujours plus large, une audience plus attentive…
Objet tout autant pédagogique qu’autobiographique, cet ode à l’amour et à l’amitié secoue son lecteur, c’est le moins que l’on puisse dire…
Des scènes terriblement touchantes, à la limite du pathos, vous dérangent, entre ce voyeurisme malsain que chacun porte en soi, et cette envie d’accompagner l’auteur dans sa douleur de perdre son jeune ami homosexuel.
L’attrait de ce livre est en fait le fait que nous ne connaissons personne, et que nous sommes curieux de voir l’envers du décor d’une émission télé, puis on bascule subtilement dans cette soif de comprendre l’engagement de Pedro, et de Judd qui continuera à faire exister l’esprit de son ami après sa mort…
Le découpage est exemplaire et le lecteur est retenu par d’invisibles grappins jetés aux yeux, aux mains et aux tripes et empêchent de reposer le livre avant de l’avoir fini…
C’est incroyable, ça faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé, même si ça m’a valu une nuit courte !
Question dessin, l’auteur se force à présenter des visages qui comportent toujours une espèce de sourire un peu figé… Cela me semble très ingénieux de sa part car il présente ainsi des personnages qui se voilent la face devant le calvaire de leur ami mourant, mais aussi et surtout rappelle intelligemment la présence des caméras et la volonté de chaque participant de faire bonne figure devant elles… Une astuce qui peut échapper mais qui a toute sa saveur quand on la reconnaît…
Ensuite, l’encrage utilisé laisse pleine conscience au lecteur des moments glorieux et des moments de détresse par une habile utilisation des noirs et des blancs…
Alors oui, parfois, c’est presque too much… Je dis presque too much parce que l’on sent que l’auteur ne veut pas s’avouer ce qu’il se passe, il garde une certaine pudeur quant à sa tristesse, mais l’agonie de son ami ne peut laisser personne indifférent et reste un moment particulièrement dur de la lecture de cet album…
Mais cette pudeur a pour contre effet de laisser une impression de superficialité dans le rapport des 2 hommes… A insister sur la dégénérescence de son ami, l’auteur finit par plus apitoyer que véritablement partager la force de leur amitié et nous parler de l’impact puissant que cette rencontre a eue sur sa vie…
Dans un ton moins en retenue que Frederik Peeters dans Pilules Bleues, Judd Winick nous assène quelques coups violents que l’on ne sait pas interpréter parfois… Rentre dedans, ou rage intérieure qui veut s’exprimer ?
Un bon album cependant qui, en plus, a une vocation caritative puisqu’un euro par livre revendu est reversé à des organismes de lutte contre le fléau du 21° siècle…
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