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  auroress
| Cinq personnages sont sur un radeau, ce sont les derniers survivants d'une catastrophe qui a transformé la terre en vaste océan. Ils discutent et en profitent pour régler des comptes.
Attention talent!!!
Passer l'hiver est une véritable bombe.
Ne vous fiez pas à la couverture, il ne s'agit pas de la gentille histoire de monsieur Hippo et de tous ses amis. Il s'agit d'une fable post-apocalyptique où chacun doit se battre pour défendre son bifteck et sa peau car en temps de crise (huis clos) c'est chacun pour sa gueule.
Cette BD est subversive et sans concession. Elle parle, via des animaux, de nous, de notre société avec ses travers, son côté perversif, son hypocrisie. Les dialogues sont incisifs, rythmés, puissants et tapent là où ça fait mal. Le dessin quant-à lui peut sembler au premier abord naïf mais ne vous y trompez pas, il est lui aussi en phase avec cette histoire cynique et noire mais tellement juste.
Enfin une BD entière qui ne cherche pas à plaire à tous en se contentant d'être molle ... non cette BD est une véritable bombe et ça fait du bien. |
Coacho
| Quelle jolie petite couverture toute mignonne !
Ils sont meugnons comme tout ces petits animaux… Hummm le délicieux conte pour enfants que nous a concocté Marc Lizano…
Des enfants de la génération grunge, des enfants déjantés, des enfants désabusés, des enfants qui se réveillent en plein post-Armageddon et qui vont se voir décrits tels qu’ils sont loin de leur petit confort.
C’est cynique, sadique, sans concession, égoïste, jaloux… Tous les plus vils sentiments ressortent quand l’instinct domine…
Au long de plusieurs chapitres, on comprend qu’il s’est passé quelque chose qui a bouleversé à tout jamais la planète. En alternance, on suit les pérégrinations improbables d’un groupe très bigarré qui s’interroge sur les raisons de leur naufrage, et sur la meilleure façon à envisager pour survivre, tout en restant très terre à terre et un peu surfait. Les autres pages sont consacrées à un autre groupe qui a compris que la barbarie et l’abandon de tout scrupule était le moyen le plus rapide de survivre…
Mais le besoin de survie pousse aux coups bas et tout ce joli monde joue d’hypocrisie et d’ignominie pour assurer sa propre existence, certains encore un peu rongés par le remord, d’autres ayant déjà dépassé des stades intolérables.
C’est véritablement le naufrage de l’humanité que Marc Lizano nous a écrit dans ce qu’il a de plus lucide et de plus acide.
Le découpage incisif et subversif de ce petit bijou ne peut pas vous laisser indifférent…
Les dialogues sont justes, efficaces, terribles, corrosifs… C’est un degré de cynisme vraiment difficile à traduire en quelques mots et je ne voudrais pas donner d’exemples de situations ou de commentaires pour vous laisser savourer tout cela.
Au dessin, Vincent Rioult livre dans le faussement naïf, ce qui accentue encore plus ce décalage, cette distance, entre l’apparence des personnages et leur moralité, si je peux oser écrire ce mot tant il me paraît inadapté aux crapules que sont devenus les Nolwenn, Yann, Morwenna, Jamie et consorts…
Dans la préface, il est fait allusion aux 7 kg de bois utilisés pour les personnages, il me semble donc que ce sont des gravures qui ont ensuite été imprimées, ce qui donne ce petit aspect « griffé » du trait que j’ai vraiment bien aimé.
Un album que je vous recommande si vous voulez voir vos plus bas instincts, vos plus viles pulsions, étalées et disséquées avec autant de lucidité et d’humour, noir, forcément.
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