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| Autre publication: |
  wandrille
| Ce livre est le carnet de voyage de Simon Hureau, touriste dessinateur venu au Cambodge pour visiter des amis et surtout découvrir le pays en aventurier et non en visiteur de parc d’attraction. Nuit à la belle étoile dans les ruines d’Ankhor, exploration des palais abandonnés des anciens dirigeants khmers rouges, collection d’insectes, de serpents, de crânes, rien n’effraye ce dessinateur forcené qui finira pourtant par se faire dérober son précieux carnet de croquis par des pirates de la route.
Un portrait fort et vécu du Cambodge à mille lieues des clichés touristiques, parfois dur, parfois beau, où l’on plonge dans l’atmosphère lourde et angoissante d’un pays martyr, far-west contemporain à mi-chemin de la modernisation commerciale et du bétonnage des pistes. Les autochtones semblent tous être des victimes ou des bourreaux, les expatriés y semblent des extraterrestres déracinés, heureusement, Simon Hureau nous fait aussi vivre quelques moments de grâce et quelques rencontres qui sauvent ce portrait sans concession d’un paradis perdu qui fut un peu d’enfer sur terre.
Quand à son dessin à l’encre de chine, quelque fois rehaussé de rouge, il nous rend grâce à son côté jeté l’aspect voyageur de ce livre ; on ne sait pas si l’on est dans le croquis d’après nature ou dans le souvenir idéalisé. Tout le monde n’accrochera peut être pas avec les personnages de Simon Hureau, dont le graphisme n’est pas sans rappeler parfois l’underground américain, froid et dur, mais dans les dessins d’insectes et de lieux, Simon Hureau excelle, sans doute parce qu’il s’y épanouit plus. Quoi qu’il en soit, Palace est une œuvre belle, ne serait-ce que parce qu’elle arrive à nous donner la chair de poule tant l’ambiance de certains lieux semble imprégner le livre.
Et c’est tant mieux.
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