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  rohagus
| Après des séries comme Planetary, Desolation Jones et autres Transmetropolitan, je me mets à acheter les oeuvres de Warren Ellis les yeux fermés tant je suis tombé sous le charme de l'originalité et de l'intelligence de ce scénariste. Néouniversel n'a pas manqué à la règle, d'autant que son sujet laissait espérer quelque chose d'intéressant.
La trame est simple et assez cliché : un évènement surnaturel donne soudain des super-pouvoirs à un groupe de personnes et ils vont devoir faire avec, et si possible sauver le monde.
Ce monde en question, c'est la Terre, mais une Terre parrallèle où l'Histoire n'a pas exactement suivi le même chemin : pas d'effondrement de l'URSS, une Chine aussi puissante que les USA, et plein d'autres évènements qui ont eu lieu (la Crise des missiles de Cuba a résulté en l'atomisation de la Floride et de Cuba) tandis que d'autres n'ont pas eu lieu (pas de 11 Septembre). Cela permet un contexte assez neuf et des implications géo-stratégiques à même de laisser le champ suffisamment libre à l'auteur.
Premier bon point, les personnages sont bien construits. Ils sont très différents et intéressants. Même s'ils sont tous originaires des USA - ce qui est assez géocentriste comme choix scénaristique mais cela aura son importance dans le scénario car du coup cela risque de ne pas plaire aux voisins Chinois -, ils ont des psychologies et des positions qui n'ont rien à voir les unes avec les autres. En outre, les pouvoirs qui leur sont conférés sont sans concession : ils sont démesurément puissants mais c'est à la mesure du travail qui les attend et ils devront apprendre à maîtriser ce qui leur est offert. Et c'est d'ailleurs l'une des problèmatiques principales de ce début de série, car l'Etoile a bien du mal à maîtriser sa puissance destructrice semble-t-il, et la Justice semble bien prendre son rôle plus qu'à coeur...
Second bon point, on retrouve une thématique très appréciée de warren Ellis, celles des univers parrallèles et d'un multivers florissant. Ainsi, ce qui arrive à la Terre dans Néouniversel a déjà eu lieu sur de très nombreuses autres Terre et des envoyés de celles-ci viennent prévenir les concernés de la marche à suivre. Cela donne du coup une certaine profondeur supplémentaire au récit.
Et enfin, troisième bon point, la narration est excellente et on suit l'histoire en étant facilement captivé, avec l'envie d'en savoir toujours plus. L'intrigue n'a rien de prévisible et au bout du 6e chapitre, celui achevant le premier album paru en France, je n'ai strictement aucune idée de comment les choses vont évoluer par la suite.
Maintenant, au niveau des points un peu négatifs, il y en a quelques-uns.
Le premier est la trame de ce scénario. Très cliché, le début de cette histoire de super-héros qui se découvrent rappellera fortement des séries télé comme Heroes voire les 4400, et bien sûr d'autres comics comme Rising Stars, etc. Je compte cependant sur l'imagination de Warren Ellis, son sens de la démesure et de l'inattendu, pour apporter de la nouveauté à la suite de l'intrigue et la faire totalement sortir des sentiers battus.
Le second point négatif, ou presque, est le dessin qui est assez moyen. Le trait de Salvador Larroca passe plutôt bien en premier aperçu mais il révèle vite ses faiblesses, notamment au niveau des visages des personnages qui sont assez changeants et dont les angles de vue sont difficilement maîtrisés. L'utilisation de l'informatique pour l'application de texture 3D et de couleurs informatiques tente de masquer un peu ces défauts et y arrive relativement bien, mais les planches s'en révèlent cependant assez froides et parfois trop sombres. Cela se lit bien et ne choque pas, mais il ne faut pas être trop attaché au talent graphique et à une excellente lisibilité.
Intrigué mais pas encore totalement passionné, j'ai lu le premier tome paru en France comme un bon divertissement un peu déjà-vue mais capable d'amener vers une intrigue très novatrice dans les tomes à venir. |
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