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| Nadja est une jeune femme d'une trentaine d'années qui vit à Paris. Elle a vécu à Taiwan jusqu'à l'âge de trois ans et se prépare pour la première fois à y retourner. Ce retour aux sources tellement désiré sera pour elle une occasion unique de goûter une ultime fois ce parfum de l'enfance dont elle garde un souvenir heureux et fantasmé.
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  everland
| Après « Eva aux mains bleues » je me suis attaqué au second titre de la nouvelle collection « Mirages » de Delcourt : « Née quelque part » de Johanna. Une dessinatrice que je ne connaissais que pour ses « Phosfées » dans la collection jeunesse du même éditeur.
Première constatation : son dessin est exactement le même que pour ses albums jeunesse, tout en rondeur et aux couleurs (directes) soutenues et variées. On a vraiment l’impression en l’ouvrant de feuilleter un album pour enfant. Mais le ton, évidemment, est très différent. A mi chemin entre le carnet de voyage et l’essai autobiographique, Johanna nous raconte le retour de Nadja à Taïwan, où elle est née, à la recherche de ses racines et de ses souvenirs de famille. Le récit oscille entre les souvenirs de l’héroïne, les anecdotes de ses parents et la découverte d’un pays qu’elle ne connaît finalement pas vraiment. Johanna parsème pour cela ses planches de cartes routières, de billets d’avion ou de dessins asiatiques pour nous plonger davantage dans cet univers lointain. L’ouvrage s’achève d’ailleurs sur le « vrai faux » carnet de voyage de Nadja.
Quelle est la part d’invention et d’autobiographie ? Le personnage de Nadja est-il pure fiction ou n’y a-t-il pas un peu de Johanna dans cet ouvrage ? Durant toute la lecture j’ai cherché des indices pour répondre à ces questions. Nadja dessine elle aussi, son carnet en témoigne, on trouve une photo d’enfant à la fin et les reproductions de tickets et images sont authentiques. L’ouvrage s’achève sur des remerciements aux parents de l'auteur (entre autres)… et pourtant on sort de l’album sans savoir vraiment ce qu’on a lu.
Johanna ne raconte pas l’histoire de "Johanna" mais celle de "Nadja". Son récit à la première personne garde la distance des récits de fiction et comme pour « Eva aux mains bleues » j’ai refermé l’album avec un sentiment confus. C’est très étrange de lire les souvenirs d’un personnage sans savoir s’ils sont inventés ou authentiques et cette incertitude m’a un peu gêné dans ma lecture. J’ai eu du mal à me passionner pour la quête de Nadja à l’inverse de la description de Taïwan qui reste pour moi le principal intérêt de l’album.
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komlocean
| Initiation au taoïsme à travers les souvenirs d’une femme Occidentale de retour dans son Taiwan natal. Dépaysement assuré !
« Née quelque part » c’est l’histoire de Nadja, issue d’une famille de Français installés à Taiwan, qui revient sur cette île plusieurs décennies après l’avoir quittée à l’âge de trois ans.
Durant son périple, cette jeune femme hantée par les esprits taoïstes et poursuivie par les fantômes de son passé, exorcise ses démons en déverrouillant l’une après l’autre les portes de sa mémoire, laissant resurgir ses souvenirs les plus enfouis, à la fois doux et amers puisque tabous.
Tout au long de cette quête à la recherche de son passé de celui de ses parents, les senteurs, les sons, les saveurs et les émotions des trois premières années de sa vie réapparaissent à chacun des coins de rue qu’elle visite.
Parmi les différents thèmes abordés par l’auteur : la perception de la vie durant la petite enfance, les secrets de famille, la religion taoïste, le brassage des cultures, on retiendra celui de l’intégration de cette famille sur cette terre qui n’est pas la leur.
En effet, non seulement cette expérience est vécue différemment par chacun des membres de cette famille mais Johanna se permet de bousculer les clichés en présentant des immigrés occidentaux en terre étrangère.
Enfin, grâce à de savants flash-back et au graphisme joyeux mis en valeur par un formidable travail de couleurs, le lecteur se trouve plongé au cœur des décors taiwanais comme s’il visitait lui-même les campagnes du Taiwan d’antan et les immeubles du Taiwan d’aujourd’hui.
Mais, la cerise sur le gâteau se trouve à la fin de l’ouvrage. En effet, une note explicative du taoïsme et de la culture chinoise, un lexique reprenant les termes exprimés en anglais et en taiwanais (et non en chinois !) et surtout le travail de repérage et de préparation de l’auteur illustré de croquis et de photos font de cet album un véritable régal pour les yeux ! |
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